bimsa 108 - Le Bimsa 108 de novembre 2010
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bimsa 108 - Le Bimsa 108 de novembre 2010

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Extrait

R encontres
Développement social: Une expertise qui s'exporteen Tunisie
Ça se passe actuellement entre la France et la Tunisie. C’est un projet de Développement social local, au financement principalement européen. L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche et la MSA sont partenaires. C’est pour le moment une expérimentation menée sur deux gouvernorats. Le mois dernier, une visite d’étude a eu lieu dans le Maine-et-Loire.Aller-retour.
t là, le rêve. Vous cheminez au beau milieu des blés, à soleil frisant. Votre deEGladiator »,rejouer une scène de «le main effleure l’extrémité des épis dorés. Non, vous n’êtes pas en train péplum de Ridley Scott. Au loin se profi-lent les massifs montagneux du Djebel Slata. Sur un panneau, «frontières algériennes, 30 km ».Ça y est, vous y êtes: gouverno-rat du Kef, au nord-ouest de la Tunisie, bordé à l’est par celui de Siliana. Deux ter-ritoires à dominante rurale essentiellement orientés vers la production agricole. Le pre-mier des deux était jadis surnommé le «gre-nier de Rome».
Dynamiser les territoires Mais le tableau de la réalité est aujourd’hui plus préoccupant. Sur fond d’exode rural au plan national, ne bénéficiant pas de l’élan économique lié au tourisme ou à l’industrie au sud et près du littoral, ces deux régions observent quelques handicaps supplémen-taires. Parmi eux, un chômage endémique (supérieur à la moyenne nationale de 13,3% dans les deux gouvernorats) qui frappe encore
Vue de la campagne au nord-ouest de la Tunisie. Dans le gouvernorat du Kef, les terres agricoles occupent 98 % de la superficie.
Tozeur
El KefSiliana
plus durement les jeunes, en particulier les diplômés, et les femmes; un plus faible accès aux services de base (eau, électricité, santé, logement, transports, scolarisation...); des poches de pauvreté vivaces, qui touchent les familles sans terre, les travailleurs journa-liers, les analphabètes, les petits exploitants de l’agriculture pluviale…
Tunis
Monastir
jerb
BIMSA33 n° 108 - novembre 2010
Rencontres
Jeudi 23 septembre, Mabrouk Bahri (à gauche), président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), était reçu par Gérard Pelhate, président de la MSA.
Consciente des enjeux d’amélioration des condi-tions de vie en milieu rural, l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) s’est enga-gée dans une action de dynamisation des ter-ritoires. L’organisation professionnelle agricole est bien implantée grâce à son réseau d’unions régionales et locales. Elle recense quelque 200.000 adhérents (30% des agriculteurs). Les rôles syndical, fédérateur et d’encadrement technique qu’elle assure dans le paysage agri-cole tunisien vont également s’étendre au domaine social. C’est l’Utap qui s’était notam-ment impliquée dans une campagne de sen-sibilisation pour inciter agriculteurs et pêcheurs à s’affilier, pour ceux qui ne l’étaient pas encore, à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). C’était l’époque du jumelage institutionnel entre la Tunisie et la France, dans lequel la MSA était partenaire. À l’issue, en 2009, l’Utap et la MSA saisissent alors l’opportunité d’un appel à projets de la Commission européenne pour construire ensemble une action de développement rural en Tunisie. Le projet de renforcement des capa-cités de l’Utap dans son rôle d’acteur du
Développement social local (DSL) en milieu er rural est retenu. Il a démarré le 1février de cette année pour une durée de deux ans. L’Utap est le porteur du projet. La MSA intervient pour ses appuis technique et méthodologique et son (1) expertise dans le domaine du DSL. On serait donc en droit d’imaginer une autre pancarte, non loin de notre champ de blés dorés, à soleil frisant..., indiquant: «Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole, Bagnolet, France, 1.400 km». Un saut de puce.
Visite dans le Maine-et-Loire Petit voyage dans l’espace et le temps. Nous voici désormais plongés au cœur du Maine-et-Loire, entre les 4 et 8 octobre dernier. Là, sur le terrain, nous retrouvons une équipe de la MSA Maine-et-Loire composée, entre autres, d’experts en DSL. Elle reçoit une délé-gation tunisienne: Abderraouf Kerkeni, conseiller à l’Utap chargé des affaires sociales; Ridha Marzouki, président de l’Urap du Kef; Mohamed Lahbib Errezgui, président de
Apprendre à pêcherplus que donner un poisson
Franck Darty, responsable du département «Développement social et services aux personnes» à la CCMSA, revient sur les principes des partenariats de Développement social local (DSL) avec les autres pays.
a démarche de DSL est propre à la MSA. « L Elle permet d’insuffler une dynamique locale en impliquant la population. Son sens n’est pas de conforter une posture consu-mériste en réponse à des besoins sociaux, mais bien d’organiser de la solidarité. Apprendre à «faire faire» plutôt que faire à la place, comme nous l’indiquons dans notre guide de conseils et de préconisations à l’ac-compagnement de projets de développe-
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ment social. Un manuel rédigé dans la fou-lée d’une précédente mission en Pologne. La MSA possède en ce domaine une exper-tise reconnue et nous sommes sollicités pour essaimer dans les pays qui ne l’ont pas. Sans chercher à donner des leçons mais avec péda-gogie, on pose les grands principes de la démarche qui passent par la participation et la formation. On essaie de faire prendre conscience de la nécessité de s’interroger ou de se réinterroger sur les réalités locales, via l’étape cruciale du diagnostic avant la mise en place des actions. « Cespartenariats constituent pour nous des expériences des plus enrichissantes. Sur le plan professionnel, cela permet de confron-ter ses propres concepts à d’autres réalités et de les adapter. Sur un plan humain, c’est pro-pice à rencontres et c’est une formidable ouverture aux autres et à leurs cultures.»
l’Urap de Siliana; Jamel Ben Nasr, chef de projet DSL, Afef Tlili et Meftah Mchabet, agents de développement du Kef et de Siliana, accompagnés de Géraldine Camara, chargée de mission «Pourtour Sud Méditerranéen» à la CCMSA. Une visite d’étude, précédée deux semaines plus tôt par la venue de Mabrouk Bahri, président de l’Utap, reçu par Gérard Pelhate, son homologue à la CCMSA, et par François Gin, directeur de la Caisse centrale. Sur place, dans le Maine-et-Loire, on fait découvrir la démarche du DSL.avons« Nous voulu montrer, à titre de témoignage, ce qui se faisait chez nous,indique Marie-Odile Leroux, responsable du département «Politique des territoires» à la MSA Maine-et-Loire. Comment faire en sorte qu’un projet de type agricole puisse s’élargir, à partir d’un dia-gnostic des besoins, à d’autres aspects de la vie quotidienne, via le partenariat local de la société civile[associations, groupements fémi-nins, agriculteurs, coopératives... NDR].Et comment le rendre pérenne. Car si les pro-jets sont ancrés sur le terrain et portés par des acteurs moteurs du territoire, plutôt que par les seuls techniciens (aussi bons fussent-ils), ils ont plus de chance de perdurer.» Une des illustrations de cette permanence et de cette dynamique participative est le Programme d’actions pour la revitalisation du milieu rural (Parm), «ancêtre »du Contrat de développement social territorialisé (CDST).
Un Parm, mis en place il y a quinze ans avec la MSA et les ressources locales sur le périmètre d’une communauté de communes du Maine-et-Loire laissant apparaître des critères de dif-ficulté et de précarité, avait permis de déve-lopper des actions sociales: accueil des jeunes enfants, animation jeunesse, journées de ren-contre entre anciens et nouveaux habitants... Au fil des années, l’initiative s’était amplifiée, créant d’autres services. Aujourd’hui, l’image de ces communes a considérablement évo-lué, renforçant leur pouvoir d’attractivité.
Diagnostiquer les besoins Au cours de cette visite, des exemples de fermes pédagogiques et de vente directe ont donné à voir des démarches abouties de diversification et d’agrotourisme. L’association Solidarités, elle, présentait ses services de transport aux personnes démunies et de visi-teurs à domicile. Toutes choses qui ne sont pas transposables sur le sol tunisien, mais qui insistent sur la nécessité d’asseoir le DSL sur les bases d’un diagnostic bien posé. Finalement, transmettre et installer dans les esprits le discours des objectifs autant que celui des moyens humains et de la méthodologie. Un bon véhicule pour que le rêve tunisien devienne réalité.Franck Rozé
(1) Budget global: 225.000, dont 85% financés par l’Union européenne. Une convention Utap-CCMSA a été signée le 11 mars 2010, à Tunis.
La délégation tunisienne a notamment visité l'EARL Jarry « La petite Dube », à Sainte-Christine, qui propose des activités de loisir (labyrinthe, swin-golf...).
BIMSA35 n° 108 - novembre 2010
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