CAMBODGE 09 au 23 décembre 2007
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CAMBODGE 09 au 23 décembre 2007

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CAMBODGE 09 au 23 décembre 2007
Cher(es) Amis (es)
Comme lors de mon précédent voyage, mon souci est de vous rendre compte des contacts, des actions
que notre association développe peu à peu sur place. Ni compte-rendu, ni carnet de voyage mais un
syncrétisme des deux.
Une arrivée sous 35°c. Un accueil chaleureux car Vibol, directeur de l’association OUR HOME*, son
épouse et quelques enfants de leur orphelinat m’ont accueillie à l’aéroport.. Après avoir pris
possession de ma chambre d’hôtel, j’ai procédé à la distribution des colis qui m’avaient été confiés par
une famille française, et par l’association OUR HOME en France. J’ai ainsi pu rencontrer des familles
cambodgiennes simples et dévouées pour les enfants, qui m’aideront durant tout mon séjour.
Comme vous le constatez, notre réseau au Cambodge se constitue peu à peu. Et cela est primordial
pour comprendre le mode de fonctionnement, la culture des cambodgiens car nous sommes loin de nos
schémas occidentaux ou de nos à priori. C’est une expérience riche en enseignements, mais
quelquefois déconcertante.
Chaque voyage est un apprentissage !
Localisation des deux villages
(Kakoh Kamboth, et Phnom chisor)
Départ pour Battambang
Phnom chisor
Kakoh Kamboth
Ecole Prey svey
Départ en bus dès 7H30 du matin- 6heures de trajet. Je pars accompagnée de Socheat, le chauffeur, un
garçon de 37ans qui nous conduira au village de Kakoh Kamboth et de Sothea, une adorable jeune fille
de 27 ans qui parle français et qui sera mon interprète durant tout ce périple.
Arrivés à Battambang, nous prenons possession de nos chambres et la directrice de l’école Prey Svey,
Madame Tep Narin nous rejoint. Après deux heures d’échanges, nous déterminons ensemble les
besoins de l’école et des enfants. C’est ainsi que le lendemain, après avoir loué une voiture, nous nous
retrouvons sur le marché de Battambang dès 7.30hrs. Et là commencent les négociations et achats :
-
Vélos pour les 16 enfants en âge de le pratiquer,
-
Armoire pour l’école,
-
Tout le nécessaire (casseroles, fourneaux à bois, assiettes etc) pour offrir un petit déjeuner aux
enfants qui, souvent, vont à l’école sans avoir mangé, Tep Narin nous ayant signalé que
quelques enfants pleuraient dès 8.30hrs car ils avaient faim,
-
Jupe traditionnelle dite Sarong, foulard traditionnel ou Krama, savons pour les personnes âgées,
-
10 pastilles de savons pour les familles de nos filleuls
-
Gâteaux, boissons pour le goûter de tous les élèves de l’école de Prey Svey.
-
Seuls les uniformes manquent car ils n’ont pu être livrés à temps. En effet, j’ai demandé à Our
Home qui a un atelier de couture de confectionner une quarantaine d’uniformes et d’apposer
notre logo. A prix égal par rapport à ceux pratiqués sur le marché, j’ai préféré aider une ONG
locale.
Et après un frugale déjeuner sur le marché, nous partons pour Kakoh Kamboth. C’est dimanche, le
ciel est bleu et tous les paysans sont dans les champs à récolter le riz.
Un camion arrive avec les vélos. Les enfants et les parents sont heureux. Distribution des lettres des
parrains, des médicaments apportés de France, grâce à leur générosité.
La nuit tombe et nous repartons sur Battambang.
Nous y retournons le lendemain, accompagnés de Kuch Kallya, le directeur de l’ONG Agri Cam.
AgriCam est une ONG, filiale d’AgriSud International qui œuvre pour le développement
économique durable en milieu rural. C’est grâce au CJD (centre de jeunes dirigeants) de Montargis
que j’ai contacté le directeur général de cette dernière. Créée en 1992, elle lutte contre la pauvreté et
pour la sécurité alimentaire. Elle vient donc en appui au développement économique durable par la
création de très petites entreprises dans les pays en développement. Sa vocation est de faire passer
des populations d’un état de précarité à une situation d’autonomie économique et sociale durable.
AgriSud forme les cultivateurs, vient en appui technique et économique (accès au marché), aide à la
création de micro-entreprises familiales durables dans le secteur agricole par la diversification des
cultures.
Leur mission est conduite comme un projet avec un début et une fin.
Les techniciens de l’ONG forme un groupe de familles, en l’occurrence 80 dans notre village. Des
mares familiales, et des forages sont construits. Le matériel agricole acquis, les familles sont suivies
par les techniciens pendant 2 ans. C’est la période nécessaire pour aboutir à des résultats.
Fort de cette expèrience car Kuch Kallya a pu, avec l’appui d’AgriSud international, créer l’ONG
locale AgriCam. Leurs références sont nombreuses, notamment le groupe ACCOR, et la Laiterie de
Saint-denis de l’Hotel –entreprise bien connue des Orléanais-
Pourquoi faire appel à AgriCam ?
« Il vaut mieux apprendre au pêcheur à pêcher plutôt que de lui donner du poisson ».
Ce proverbe me semble si juste et si approprié à la situation. Nos familles sont toutes cultivatrices,
ne produisant que du riz. Lorsque les stocks sont épuisés, se nourrir décemment devient difficile. Je
rappelle qu’un cultivateur dans les provinces reculées ne gagne qu’1$ par jour.
Les former à de nouvelles méthodes agricoles, soucieuses de l’environnement et de la qualité, leur
apprendre à diversifier leur culture en produisant maraîchages, élevages en réduisant les pesticides,
qu’ils paient par ailleurs très chers car importés du Vietnam remplit bon nombre d’objectifs. En
premier lieu, le cultivateur nourrira mieux sa famille, et l’excédent des récoltes pourra être vendu.
Ses revenus augmentant, son pouvoir d’achat s’accroîtra. Par voie de conséquence, les problèmes de
malnutrition qui engendrent tant de maladies seront réduits, les enfants auront plus de facilité à se
rendre à l’école, voire poursuivre leurs études.
Nous sommes donc au cœur de la problématique. Créer de l’activité économique a toujours été
prôné par notre association.
Arrivés à Kakoh Kamboth, et après m’être assurée que le chef du village ainsi que quelques
cultivateurs étaient présents, nous laissons Kallya échanger avec eux pendant plus de 3hrs. Sans
intermédiaire, les familles se sont exprimées.
Au milieu Kallya, à sa gauche, le chef du village, à droite au premier plan l’un des chefs de famille
C’est ainsi que j’apprends que cette route est jalonnée de 3 villages, Kakoh Kamboth, Prey Svey et
Prey Tonteur (je ne connais pas l’orthographe du dernier). Ils ont été créés en 1979 par des familles
déplacées pendant la période des Khmers Rouge.
Ils sont les oubliés des ONG, et du gouvernement
.
Leur seule ressource : le riz et un peu de maraîchâge ou d’élevages. Le mode de culture est ancestral,
transmis de père en fils. Aucune école secondaire, la première étant à Battambang à 1 heure de route,
et pas de moyen de locomotion si ce n’est la moto quand ils peuvent s’en acheter une. Le niveau
éducatif est bas. Seul 1 groupe scolaire existe avec peu de moyens (Prey Svey et Raing kessei)
Quant au sol, l’humidité y est très faible, l’eau souterraine se situe à de grandes profondeurs. C’est la
raison pour laquelle, les ressources en eau sont très limitées en saison sèche.
Je suis triste en même temps contente de représenter notre association qui tente d’apporter du
réconfort au village de Kakoh Kamboth qui est le plus pauvre des 3.
Pendant que les villageois discutent avec Kallya, nous nous rendons à l’école. Il est 8.30hrs du matin.
Les enfants sont tous dans leur classe. Nous y passons 3 heures et sommes rejoints par Kallya et le
chef du village de Kakoh Kamboth.
Tous les enfants sont intimidés. C’est avec joie que nous nous mettons tous à distribuer les gâteaux et
boissons aux 4 classes.
Ils sont beaux, n’est-ce pas ?
C’est le signe de remerciement des Cambodgiens
Madame Tep Narin est fière de nous montrer l’armoire installée où l’on aperçoit la mappemonde que
nous avions offert lors de notre premier voyage, et les ustensiles de cuisine. Le nom de l’association et
date sont inscrits sur tout le matériel offert.
Tep Narin à l’extrème gauche
et le chef du village de Prey Svey
l’armoire, la mappemonde
l’équipement pour
le petit déjeuner
La sortie de classe
Nous sommes tous en classe
pour 150 enfants
Les Barres fixes achetées en mai 2007
Avant de repartir à Battambang, puis Phnom Penh, la directrice Tep Narin a tenu à nous réunir tous en
salle de classe pour bien expliquer à l'assemblée les raisons de notre présence à l’école. Le chef du
village s’est engagé à produire gracieusement les plans d’extension de l’école, ainsi que le riz qui sera
distribué aux enfants lors de leur petit déjeuner.
Conclusion de notre excursion à Battambang.
Nous sommes repartis avec le sentiment que nous avancions, bien que nous n’ayons pas pu voir toutes
les personnes âgées et tous les enfants.
En ce qui concerne le petit déjeuner, nous avons la cuisinière (salaire $ 30/mois), le riz, l’équipement
mais il manque le poisson ou les légumes secs pour agrémenter la soupe. Il faut compter
0.30$/enfant/jour sur 5 jours soit $900/mois soit 650€ /mois ; somme dont nous ne disposons pas
actuellement. De plus, la mise en place nécessite toute une organisation qui demande du temps. Il ne
reste plus qu’à solliciter une entreprise bienveillante qui assure d’offrir un petit déjeuner aux enfants
pendant une année. Je ne désespère pas…
Nous devrons constituer un dossier de sollicitation avec argumentaire, etc..
Quant à l’intervention d’AgriCam, Kallya m’a adressé dès le 31/décembre une proposition de mission
complète concernant les 80 familles de cultivateurs du village de Kakoh Kamboth où résident nos
filleuls (voir en pièce jointe). La mission de 2 ans s’élèverait à 70 000$ soit environ 54000€. Bien sûr,
la somme est importante pour une association de notre taille. Mais là aussi, nous tenterons de
mobiliser des entreprises. La laiterie de Saint-Denis de l’Hotel mène, en collaboration avec AgriCam,
un projet similaire dans une autre province. Elle a investi une première fois environ 70000$, dans une
mission de 2 ans, grâce à la contribution de ses salariés.
Puis le chef d’entreprise a souhaité poursuivre la démarche en versant une somme de 20000$ prélevée
sur les bénéfices de l’entreprise. Exemplaire, n’est-ce-pas ?
Enfin, je réceptionnerai les plans de l’extension de l’école dès la seconde semaine de février, par
l’intermédiaire d’un orléanais revenant du Cambodge.
Périple à Phnom Chisor,
2
ème
lieu où nous oeuvrons, certes modestement aujourd’hui.
Phnom Chisor est à environ 1.30 heures de route de Phnom Penh. Un taxi nous y amène. Il est
15heures, la chaleur est écrasante, les enfants sont à l’école.
Phnom Chisor est très étendue et fonctionne par quartier. Je m’y perd. Nous sommes accueillis par
S… qui a recensé tous les enfants, et traduit tous les courriers. Là, nous nous dirigeons au travers des
rizières vers une maison où seront regroupés tous les enfants. J’observe ces étendues, je constate que
les mares familiales ne sont pas au niveau attendu en cette période. Nous sortons de la saison des
pluies ! En avril, il n’y aura plus d’eau.
Malgré les intentions de l’Unesco d’organiser un programme de développement, rien ne semble
bouger.
Difficulté de trouver de l’eau souterraine, terre aride… Que faire devant l’immensité de la tâche ?
Nous nous contentons d’apporter un peu de réconfort aux familles, pour le moment.
100kgs de riz, les uniformes, le matériel scolaire offert par Auchan à Gien, les médicaments, et des
lunettes correctives qu’un parrain a collecté sont distribués. J’ai passé 4 heures à regarder les enfants
jouer, les mères tissant la soie. Le temps ne comptait plus.
Les enfants s’amusant avec un élastique
2 poteaux, 1 fil et le tour est joué !
les enfants s’amusant avec la caméra
Les familles
Observez la maigreur des
animaux
L’eau de pluie recueillie dans les jarres
Et bue par les familles
Le rassemblement. Observez la maison !
Les uniformes avec le
logo de l’association
CONCLUSION
Les objectifs que nous nous fixons sont ambitieux certes et tout ne peut se faire en une seule fois.
Soyez convaincus que les parrainages sont bénéfiques pour toutes ces familles.
Cela peut paraître invraisemblable qu’il soit nécessaire de réapprendre aux paysans à utiliser les
méthodes de production en utilisant compost etc.. « Agriculture, clé de la réduction de la pauvreté »
tître l'hebdomadaire « Cambodge Soir » du 01.02.2008 !
Mais sachez que le génocide des Khmers Rouges et la terreur qu’ils ont semée, a laissé des traces, que
tous les intellectuels que comptait le Cambodge ont été décimés, ou ont dû s’exiler. Les campagnes
vivent en quelque sorte une amnésie collective. De plus, ils vivent encore dans la peur.
Quant à nos filleuls, ils rêvent d’être mécanicien, agriculteur. Les filles souhaitent plutôt être
coiffeuses ou couturières ! Ils jouent à l’élastique, au ballon (volley ou basket ) comme tous les enfants
du monde.
Enfin, j’ai rencontré des jeunes qui faisaient office de « motodop » pour se payer des cours de
tourisme, d’autres et notamment en bord de mer, apprenaient les langues avec le dictionnaire, n’ayant
aucune possibilité de suivre des cours (absence de centre de formation).
Dès que nous aurons atteint la centaine de parrainages (nous en sommes à une petite cinquantaine
actuellement), nous pourrons financer un poste sur place qui sera en charge de la mise en œuvre et du
suivi au quotidien des projets.
Le prochain voyage est prévu en Avril/Mai avec deux parrains qui souhaite se rendre compte sur
place.
Je souhaite de tout cœur que vous puissiez un jour rendre visite à votre filleul et ainsi mieux
comprendre ce que j'essaie consciencieusement de vous décrire.
Bien à Vous,
Josefa
OUR HOME est une ONG cambodgienne, soutenue par des espagnols, des monégasques et des
associations françaises, que j'ai connue grâce à Thierry, Président de l'Association Orléanaise
« de Checy à Phnom Penh ».
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