Beaucoup de bruit pour rien de Kenneth Branagh
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Description

Fiche technique du film " Beaucoup de bruit pour rien " -
Produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Beaucoup de bruit pour rien F de Kenneth BranaghFICHE FILM fiche technique Grande - Bretagne 1993 - 1h50 Réalisateur : Kenneth Branagh Scénario : Kenneth Branagh d'après la pièce de William Shakespeare Much ado about nothing Résumé Critiques De retour de campagne, Don Pedro, accom- Kenneth Branagh tourne le dos à la gravité Interprètes : pagné de ses fidèles seconds, Claudio et de Henry V pour aérer, au sens strict, Benedict, rend visite à Leonato, gouverneur c'est-à-dire représenter en plein air, uneKenneth Branagh de Messine. Après les jeux de la guerre, comédie du même William, un léger mari-(Benedict) ceux de l’amour : Claudio tombe fou amou- vaudage avant la lettre, qu'il tire le plus Denzel Washington reux de Hero, la fille de leur hôte. Et quitte souvent vers la franche farce. Pur divertis- à célébrer un mariage, chacun va conspirer sement, peut-être, mais brillamment mis(Don Pedro) pour en arranger un second : celui de en scène et interprété avec une gaiétéEmma Tompson Benedict, célibataire endurci, avec la belle contagieuse par une troupe exceptionnel- (Beatrice) Beatrice, nièce de Leonato, qui, elle aussi, le... Ici le monde n'est plus un "conte plein a la langue bien pendue. Suffit-il, pour de bruit et de fureur raconté par un idiot"Keanu Reevers faire naître l’amour, de faire croire à l’un mais une mascarade pleine de rires et de(DonJuan) que l’autre l’aime ?Et suffit-il, pour briser soleil dans un décor de rêve : un palais une passion, de mettre en doute la vertu sicilien surplombant des vallées de vigne, de la personne aimée ? Don Juan, frère des jardins ombragés. Les femmes sont félon de Don Pedro, va s’opposer par la belles, I’amour propre aveugle les amou- ruse au bonheur de Claudio.Il oubliait le reux, et tout finit par des chansons. bon sens de Dogberry, I’officier du guet, Apparemment, car on frôle, mais légère- moins à l’aise avec les mots, mais bien ment d’un battement d’ailes de papillon, laSélection officielle au moins crédule que tous ces beaux parleurs. vanité destructrice et l’orgueil qui isole, laFestival de Cannes 1993 beauté stupide et l’ambition qui tue. Julie Jordan L E F R A N C E 1 D O C U M E N T S Pour ses débuts derrière la caméra, ge retient les conséquences meurtrièresLa pièce de Shakespeare Kenneth Branagh avait adapté un drame d’une main habile et assurée, parce que Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare -Henry V. Malgré son intention n’est pas encore de laisser quelques séquences très réussies le spectateur interdit ". Il semblerait, d’après les recoupements l’ensemble était dénué d’un vrai style, Tous les personnages font preuve d’une des spécialistes, que Shakespeare ait la facture étant tiraillée entre Orson grande crédulité : que Beatrice et écrit au Welles et Laurence Olivier. Après deux Benedict, aveuglés par leur amour caché cours de l’hiver 1598-99. Il s’agit de la films “modernes”, Branagh adapte à sous une misanthropie ostentatoire première des quatre comédies qui achè- nouveau Shakespeare, une comédie croient aveuglément ce qu’on veut bien vent la période dite de "jeunesse" du cette fois, et qui souffre des mêmes leur faire croire, c’est encore possible, dramaturge anglais; ses héros, au tour- defauts : un manque de conception glo- et serait dû à leur désordre intérieur. nant du XVIIe siècle, seront hantés par bale de la mise en scène et pas de véri- En revanche, l’attitude de Claudio en fait de nouveaux tourments tragiques. table projet cinématographique. un personnage difficilement défendable, Il se serait inspiré, pour bâtir l’histoire Le seul souci de Branagh semble avoir prompt à croire que le prince courtise de Hero et Claudio, du Roland furieux, été de pousser constamment le récit Hero pour son propre compte, diligent à de l’Arioste (5e chant) et plus encore vers ce qui était le plus vivant, le plus soupçonner celle qu’il aime et à la croire des Nouvelles de Bandello - auteur ita- rapide, avec excès parfois. Dans ce bal- morte et qui accepte en deux répliques lien du XVIe siècle qui lui fournira égale- let d’amour et de trahisons, tout est un mariage de convenance. Même ment la matière de La nuit des rois et ramené à un niveau identique de clarté Leonato est une "girouette" qui, ne de Roméo et Juliette. Chez Bandello, et d’enjeux. Si le film se laisse voir sans sachant que penser, croit un temps sa l’action est déjà située à Messine, et déplaisir, grâce à son entrain et son fille coupable avant de crier son inno- Shakespeare lui emprunte les noms de texte brillant, sa qualité visuelle est cence. Don Pedro d’Aragon et de Leonato. assez médiocre, comme si l’opérateur Beaucoup de bruit pour rien est la Enfin, pour la petite histoire, cette britannique n’avait pas été capable de comédie des complots, et ceux-ci n’ont comédie inspira Berlioz pour son opéra maîtriser les lumières toscanes, et le pas besoin de grand-chose pour fonc- Beatrice et Benedict, créé en 1862. choix de certains interprètes est problé- tionner pleinement. Curieusement matique. Acteurs britanniques pour la jamais Don Pedro, Claudio ou Leonato La crédulitéfamille de Leonato, maître de céans, et n’imaginent qu’ils sont victimes d’un acteurs américains pour la troupe de "coup monté", alors qu’eux-mêmes, Le premier sujet de la pièce, selon cer-don Pedro se partagent ainsi le terrain. simultanément, ont travesti la réalité tains critiques, serait la crédulité.Parce qu’ils sont sans doute plus fami- pour que Beatrice et Benedict s’avouent Comme le note Henri Fluchère, dans sonliers de Shakespeare, par leur formation leur amour. introduction à la pièce dans les Œuvreset leur culture, les comédiens britan- Complètes de Shakespeareniques sont infiniment supérieurs à leurs Amour courtois, amour sincère (Bibliothèque de la Pléiade, tome 1) "lacollègues d’outre-Atlantique qui, eux, chose entendue, ou vue, fait loi sanssont plus plats ou caricaturaux. Chez les On a longtemps reproché à la pièce son qu’on se donne la peine d’opérer laBritanniques, en particulier chez manque d’unité. Il y aurait une action moindre vérification. Les péripéties deKenneth Branagh - acteur exceptionnel centrale, l’amour d’Hero et de Claudio, l’action sont une série de fausses appa-“du texte” plus que d’expression -, on contrarié par les manigances de Don rences, de mensonges maléfiques ousent un plaisir et une aisance à se mou- Juan; mais celle-ci serait réduite à un bénéfiques, de présomptions incontrô-voir dans une versification très sophisti- squelette narratif, écrasée par les deux lées, d’erreurs sur la personne, de comé-quée, aisance et plaisir étonnants qu’ils intrigues périphériques : le marivaudage die que l’on donne aux autres et même àsavent en tout cas communiquer aux de Beatrice et Benedict et les pitreries soi (...).spectateurs. de Dogberry. Mais n’est-ce pas juste- C’est une comédie des erreurs, non pasHubert Niogret ment dans la coexistence de ces trois fortuites, mécaniques, ou préparées parpositif juin 93 thèmes qu’il faut voir le sens de l’œuvre? le destin, mais manigancées et accep- Shakespeare opposerait ainsi deux tées par l’homme, erreurs qui pourraient conceptions de l’amour : d’abord un conduire à la tragédie (qui y conduiront, amour noble, ou dit courtois, qui existe- lorsque Shakespeare entrera dans le rait dans la littérature de l’époque et monde tragique), mais dont le dramatur- plus encore dans la vie courante - L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE RÉPONDEUR : 77.32.71.71 2 77.32.76.96 Fax:77.25.11.83 D O C U M E N T S mariages arrangés, traités avant tout Le pouvoir des mots Le film de Branagh comme une affaire économique et non Beaucoup de bruit pour rien plus amoureuse, jeunes filles attendant Étrange personnage que celui de Don les vaillants soldats de retour de guerre; Juan, le «"frère bâtard" de Don Pedro, à "J’ai toujours pensé, dit Kenneth et ensuite un amour réel, plus fort que la fois moteur de l’action - c’est "grâce " Branagh, que Beaucoup de bruit pour les arrangements familiaux, mais qui à lui que l’intrigue prend corps - et rien avait besoin d’être tourné en exté- n’arrive pas à s’exprimer avec la même second rôle quasi-inexistant. On lui rieurs. Je voulais venir en Italie pour efficacité. parle du mariage, il réagit aussitôt : bénéficier de ses qualités sensuelles, La sincérité de l’amour que se portent "Peut-il servir de terrain où dresser une pour intégrer le vin, la vigne, le pain, le Beatrice et Benedict et que prouve, s’il embûche maligne ?" (I,3). Plus qu’être de fromage et un certain mode de vie. Je en était besoin, l’acceptation par chair et de sang, il incarne à lui seul un voulais réduire l’histoire à une passion Benedict du gage que lui demande ressort plus théâtral, la péripétie. primitive dans laquelle les protagonistes Beatrice - tuer Claudio - contredit les vivent au soleil, mangent, boivent et "désirs doux et délicats" qu’éveille Hero Car la crédulité des personnages de font l’amour. Le soleil change le rythme en Claudio, l’affectation de ce dernier Beaucoup de bruit pour rien est la de ce que vous faites et de ce que vous allant jusqu’à la faire conquérir par un même que celle des spectateurs qui pensez des personnages ". autre. croient au récit théâtral qui se déroule Tourné l’été dernier, en sept semaines, Et face à des personnages tout droit sor- sous leurs yeux. dans une villa du XIVe siècle, la Villa tis de l’univers de la chevalerie, la vérité Pièce sur l’illusion Beaucoup de bruit Vigamaggio, entre Florence et Sienne, psychologique est bien du côté de pour rien est aussi une pièce sur le lan- qui aurait été celle des parents de la Beatrice et Benedict. Le revirement de gage. "Je suis un homme de peu de Joconde, Beaucup de bruit pour rien ce dernier, dans son monologue de mots", dit DonJuan, décidément le prin- déplace l’action shakespearienne de l’acte II, scène 3, où il se convainc qu’il ce noir de cette histoire ; tandis que Sicile en Toscan
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