Central do Brazil de Salles Walter
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Central do Brasil de Walter Sa FICHE FILM Fiche technique
BrÈsil/France - 1997 -1h45 Couleur
RÈalisateur : Walter Salles
ScÈnario : Joao Emanuel Carneiro, Marcos Bernstein, Walter Salles
Montage : Isabelle Rathery Felipe Lacerda
Musique : Antonio Pinto Jacques Morelembaum
InterprËtes : Fernanda Montenegro (Dora) Marilia Pera (IrËne) Vincius de Oliveira (JosuÈ) Soia Lira (Ana)
L E
Vincius de Oliveira (JosuÈ)
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papier, suivi dÕune adresse lointaine. U indice suffisant pour faire appel aux ser-vices de Dora, et lui demander dÕÈcrir au gÈniteur inconnu afin de solliciter une entrevue avec lui. Dora fait donc couler la supplique au bout dÕun vieu Bic, depuis son bureau dÕÈcrivain publi au milieu de la gare de Rio, ´Central do Brasilª pour les intimes. Des intimes qui sont avant tout des victimes. Car on meurt vite, dans cet antre de poussiËre aveuglante. HappÈ par un autobus anthropophage, comme la mËre du petit JosuÈ. Ou flinguÈ froidement sur les rails, comme ce voleur de Walk-man qui se croyait invincible. Fulgurante, cette ouverture annonce une chronique de la violence au quotidien, dans un pays faussement nonchalant, au bord de la crise de nerfs. Anonymes de tous bords, les clients de Dora prennent la parole face ‡ la camÈra, pour dÈverser leur colËre ou leur fou rire. On sent que la misËre sociale et affective va Ítre pas-sÈe au crible, au propre comme au figu-rÈ. Mais, trËs vite, Walter Salles quitte ce rÈalisme ‡ froid pour jouer la carte du mÈlo lacrymal, en suivant Dora et JosuÈ sur les routes du BrÈsil, ‡ la recherche du pËre perdu. Comme si le cinÈaste avait digÈrÈ ‡ sa faÁon les novelas, ces exubÈrants feuilletons tire-larmes que diffuse ‡ tour de bras la tÈlÈvision brÈsi-lienne. A double tranchant, ce mÈlange donne un drÙle de tournis, entre lÕivre se et lÕÈcÏurement. Comme dan Gloria, de John Cassavetes, ouAlice dans les villes, de Wim Wenders, lÕe fant et lÕadulte forment un beau duo d routards Èperdus, brinquebalÈs par une mÍme idÈe fixe. ForcÈment, le plus mature nÕest pas celui que lÕon croit, la mission de sauvetage devient joli-ment rÈciproque. EchappÈs dÕhorizon aussi diffÈrents que leurs personnages (Fernanda Montenegro est une comÈ-dienne de thÈ‚tre connue au BrÈsil, alors que le petit Vinicius de Oliveira Ètait cireur de chaussures ‡ lÕaÈropo de Rio), les deux acteurs rayonn
dÕune connivence trËs communicativ Tant pis si la mise en scËne la soulign parfois ‡ lÕexcËs, donnant au film de allures de clip samba un peu naÔf qui pourrait illustrer la chansonPrendre u enfant par la main, dÕYves DuteilÉ Torrents de larmes et couchers de soleil orangÈs, complexes dÕÎdipe mal rÈglÈ et retours du refoulÈÉ le ´mÈlo novoª est arrivÈ. Marine Landro
TÈlÈrama n∞2551 - 2 DÈcembre 199
Chez Walter Salles, il y a toujours de absents, des piËces manquantes, de fantÙmes quÕil faut se rÈsoudre ‡ fui mais dont il faut aussi chercher le traces, aussi loin que possible. Le mou vement est uniforme et la quÍte contra dictoire. DansTerre lointaine, la mor dÕune mËre provoquait le dÈpart de so fils, du BrÈsil vers Lisbonne. Ici aussi une mËre meurt et, encore une fois aprËs cela, tout se dÈplace. Le deuil es un catalyseur : quand une figure aimÈ disparaÓt, ce sont une maison, des rues des villes entiËres qui deviennent insup portables, Ètouffantes, et brusquemen viciÈes. Le premier malheur en appell un autre, qui a dÕabord la forme dÕu offrande sÈduisante : le paquet que lÕo charge Paco de livrer au Portugal, et qui lui attirera les pires ennuis dansTerr lointaine; les trafiquants dÕenfants qu lÕon prend pour des ‚mes charitable dansCentral do Brasil. Le film com mence bien. Car cÕest ‡ un personnag dÈpourvu de toute autonomie quÕarriv le malheur. Un gamin, adorable comme il se doit JosuÈ, voit sa mËre mourir renversÈ par un bus et se retrouve seul ‡ dormi dans une gare. La fiction a besoin dÕun prÈsence supplÈmentaire pour exister ce gosse ne sÕen sortira pas seul, il do provoquer une rencontre ; le trait de l
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Salles, la souffrance et la vÈritÈ des corps, des chocs, des conflits, est une construction idÈale. Ce qui correspond, en termes de rÈcit et dÕargumentaire politique, au parti pris suivant : la misË-re, au BrÈsil, partout, est immense, nous ne les sauverons pas tous, alors sauvons en un, ou deux, et ils porteront en eux la souffrance et la gr‚ce dÕun peuple entier. Celui des favelas, des travailleurs et des malmenÈs, qui seuls, ici, ont droit ‡ lÕexistence filmique. LÕennemi nÕest pas dÈsignÈ car il nÕintÈresse le cinÈaste que si, justement, il est placÈ hors du film, que si lÕon peut faire sans lui. Pas de police, pas dÕEtat dansCentral do Brasil, mais lÕÈtendue dÕune dÈvasta-tion dÈj‡ survenue. Voici donc, piËce rajoutÈe au rÈcit et portÈe au secours de JosuÈ, qui partira chercher son pËre avec lui, une belle femme fatiguÈe, la cinquantaine. Elle est Ècrivain public et a connu JosuÈ avec sa mËre, lorsquÕils venaient ensemble Ècrire ‡ leur pËre/mari installÈ ‡ lÕautre bout du pays, et dont ils nÕont pas eu de nouvelles depuis des annÈes. Elle est, pense-t-on, une figure impro-bable, presque un contre-champ absolu ‡ lÕimaginaire du cinÈaste. Pour cause, cÕest une messagËre qui ne transporte rien. Elle nÕenvoie pas les lettres quÕelle Ècrit pour les analphabËtes, les pauvres et les amoureux. Avec elle, les senti-ments sont dits, Ècrits, et ressemblent dÈj‡, par nÈcessitÈ, ‡ des illusions per-dues. ManiËre pour Salles de trouver cohÈrence ‡ son discours, de lier lÕinti-me, la vie de cette femme frustrÈe, sans homme, sans autre territoire dÕaction que cet immense hall de gare et son appartement avec, encore une fois, le destin dÕun peuple misÈrable. CÕest la scËne o˘ un montage rapide fait se suc-cÈder face ‡ elle, assise devant un bureau de fortune, des clients dÕ‚ge, de race, de sexe divers, un peu comme Mike Leigh lÕavait fait dansSecrets and lies. ProcÈdÈ simple et limitÈ qui agit comme un symptÙme.
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cette lÈgitimitÈ donnÈe au personnage commence la fuite, qui est, on le sait, l belle affaire du cinÈaste. On parcourt l BrÈsil ‡ la recherche de ce pËre. Central do Brasilest un road-movi avec instants de gr‚ce, routes intermi nables et grands dÈserts. Or le voyag est beau, mais il ne suffit pas. Salle paraÓt sans cesse hÈsiter entre la dou ceur de lÕerrance et la construction fo cenÈe dÕun rÈcit, sentimental et pol tique. Il lance des pistes, esquisse de explications mais ne les poursuit guËre puisque son propos se veut ailleurs film qui rÍve dÕune ampleur quÕil semble pas mÍme se donner une chanc dÕatteindre. Tout au long du rÈcit, conflits et trauma tismes originels sont clairement Ènon cÈs : la mort de la mËre, la triste vie d Dora, lÕhorreur de la misËre et de la ru Mais rien ne se rËgle. Le film repose su des situations embryonnaires, sur de discussions, des larmes et des geste dÕamour brusquement interrompus. Il pourraient se transformer en purs souve nirs, creuser des brËches, scander l rÈcit par leur absence. Mais ils resten lettre morte, et ils resurgissent, un pe plus tard, dÈj‡ oubliÈs, simples attribut de scÈnario et de forme - il faut boucle la boucle ‡ contrecÏur. Salles ne rËgle pas les situations parce quÕil refuse d rÈgler des problËmes de cinÈma, dÕach ver une scËne, dÕen admettre le mÈandres. La faÁon dont il filme la mor de la mËre et dÕun petit voleur, dans l gare, en dit long : tout se passe au loin ‡ lÕarriËre du champ, visible par nÈcess tÈ mais seulement effleurÈ. Et lÕon nÕ parle plus. Le beau couple promis au spectateur, l vieille femme et lÕenfant, ne fonctionn que par ce qui en est dit, jusquÕau volo tarisme, jusquÕ‡ lÕemphase, par cinÈaste. Couple romanesque san attaches, privÈ du souffle de la nouveau tÈ. Ensemble, ils ont plutÙt lÕair sÕennuyer. Salles, on le comprend al nÕest pas un cinÈaste de la rencon
des convergences intimes, et encore moins de la communautÈ. Il ne brille, et cela arrive souvent dansCentral d Brasil, que sur le manque qui mine le personnages, sur le dÈchirement, sur l sÈparation. Beaux moments o˘ il film des Ítres solitaires, les dÈtache, dans la fulgurance, en un instant, en un plan, d monde des humains, des prÈsences ano dines, des brouillages, presque du dÈcor, pour les laisser go˚ter ‡ un forme dÕinfini qui les fait ressembler des icÙnes. La camÈra bifurque, trace une ligne imaginaire, fabrique elle mÍme la sÈparation. Le talent de Salle pour les pauses, son sens innÈ du ryth me et de la musicalitÈ refont surface e beautÈ. Olivier Joyar
Cahiers du CinÈma n∞530 - DÈc. 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
La gare centrale de Rio est ‡ la fois un concentrÈ et une mÈtaphore du BrÈsil urbain. Le mÈtissage, le mouvement, la tension, la violence, et surtout la dÈtres-se saisie autour du pupitre sommaire dÕune femme qui gagne sa vie en Ècri-vant des lettres pour ceux qui nÕont jamais appris ‡ Ècrire. Des lettres que la plupart du temps elle nÕenvoie pas. Elle prend en charge JosuÈ, dix ans, dont la mËre a ÈtÈ ÈcrasÈe par un bus, quÕelle a aidÈ ‡ Èchapper ‡ une bande de voleurs (tueurs ?) dÕenfants. Elle lÕaccompagne dans un long pÈriple ‡ lÕintÈrieur du BrÈsil, pour le confier ‡ son pËre. Central do Brasilest un voyage initia-tique et une traversÈe picaresque du BrÈsil contemporain. Les grands espaces sur grand Ècran, la misËre et la faim, la solidaritÈ aussi, les traces tangibles de la crise Èconomique, lÕemprise du reli-gieux (charlatanisme, opium du pauvre et petits trafics) encadrent ou jalonnent lÕitinÈraire de la femme et de lÕenfant. Le regard documentariste de Walter Salles voit le pays comme il est, sans doute, dÈbarrassÈ (privÈ) de la violence baroque, de la folie expressionniste et magique de Rocha ou de Diegues au temps du Cinema Novo. Salles est plus proche dÕun nÈo-rÈalisme minutieux, dÕun rendu immÈdiat du rÈel tempÈrÈ par la couleur. Ce rÈel tempÈrÈ est en phase avec le caractËre des personnages. DËs que ses hÈros ont quittÈ lÕenfer urbain, la colËre de Salles fait place ‡ une compassion volontiers attendrie. Le filmage au noir de son film prÈcÈdent (Terre lointaine, corÈalisÈ par Daniela Thomas) ne lais-sait aucune planche de salut ‡ ses hÈros. Ici, la tentation de lÕenluminure, une pincÈe de sucre glace sur lÕEastmancolor font lever le soupÁon dÕune envie de caresser le grand public dans le sens du poil. Jean-Pierre Jeancolas ∞ -
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Entretien avec le rÈalisateur
(É) On a lÕimpression quÕ‡ travers l personnage de Dora, vous essayez de faire passer des valeurs universelles, comme le respect et lÕamour de son pr chainÉ Oui, mais sans vouloir sombrer dans une dÈfense des valeurs chrÈtiennes. SÕil y quelque chose qui ne mÕintÈresse pas d tout en tant que spectateur ou rÈalisa-teur, cÕest justement la catÈchisation.
Parlons un peu de Dora justement. Comment la dÈfiniriez-vous ? Pour nous, cÕest une femme que lÕ rencontre tous les jours dans la rue. Elle fait partie de ces gens aigris dans les annÈes 70-80, qui ont coupÈ toutes rela-tions avec ceux qui sont diffÈrents dÕeu et qui nÕont aucun problËme moral vivre de petites mesquineries. Les gens se reconnaissent en elle parce que, dÕune maniËre ou dÕune autre, tout monde a plus ou moins exercÈ ce genre dÕaction. Le fait quÕelle puisse avoir u deuxiËme chance ‡ travers le contact avec lÕenfant crÈe une relation intÈre sante avec le public. Fernanda Montenegro est une actrice exception-nelle dÕintelligence et dÕintuition. Elle compris combien ce personnage Ètait reprÈsentatif dÕune situation qui tran cendait le personnage en lui-mÍme. Et elle a commencÈ ‡ le vivre dÕune tell maniËre, quÕelle nÕarrivait pas ‡ s dÈfaire aprËs le tournage. Pour nous, Fernanda Montenegro est un peu notre Gena Rowlands ou notre Giulietta Masina. Comme elle fait beaucoup de piËces de thÈ‚tre, souvent difficiles et qui durent des annÈes, elle fait peu de films. DÕailleurs, quand elle est arrivÈ sur le tournage, elle avait lÕimpressio de dÈbuter !
Il vous semblait Èvident que Dora devait Ítre jouÈe par Fernanda Montenegro ? Oui. Le rÙle a ÈtÈ Ècrit pour elle. Cela faisait dix ans quÕon essayait de tro un sujet pour travailler ensemble. E
est arrivÈe avec une croyance, quelqu chose qui tenait presque de la foi, e mÍme de la foi adolescente! Tout lui semblait possible. La distance entre l personnage et Fernanda sÕest rÈduit trËs clairement ‡ mesure que lÕon ava Áait dans le dÈsert brÈsilien. Elle nÕ jamais refusÈ de travailler quinze heure par jour pou tenter de trouver cette Ètin celle constante. Et cela a eu un effe contagieux sur toute lÕÈquipe ! (É) Fiche AFCAE Promotio
Le rÈalisateur
LÕÏuvre de Walter Salles, fictions e documentaires, tourne autour du thËm de lÕexil et de la quÍte dÕidentitÈ. S long mÈtrageTerre lointaineco-rÈali sÈ en 1995 avec Daniela Thomas est a cÏur de la renaissance du cinÈma brÈsi-lien. Le film remporta sept prix interna tionaux et fut selectionnÈ dans plus d trente festivals. ÒMeilleur film d lÕannÈe 1996Ó au BrÈsil, il resta lÕaffiche pendant six mois puis reÁut u chaleureux accueil aux Etats-Uni lÕannÈe suivante. Ses documentaires, notammen Socorra NobreetKrajcberg, ont reÁ des distinctions internationales comm le Fipa dÕOr au festival des programm audiovisuels et le prix du meilleur docu mentaire ainsi que celui du public a festival del Popoli en Italie. En 1997, il rÈalise un Èpisode de la sÈrie ÒLÕ 2000 vu parÉÓ pour Arte. Lorsque Walter Salles entend parle dÕun concours de scÈnario au festival d Sundance, il ne lui reste que trois jour pour faire concourirCentral do Brasil avant la clÙture des inscriptions et n peut donc pas le traduire du portugais Seuls scÈnario parmi les 2000 projets parvenir au comitÈ de sÈlection sans tra duction, il sortira pourtant vainqueur d
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Filmographie
Documentaires:
Socorra Nobre Krajcberg
Longs mÈtrages :
Terre lointaine
1995
Documents disponibles au France
LibÈration - 11 Mars 1998 Fiche AFCAE TÈlÈrama n∞2551 - 2 DÈcembre 1998 Le Monde - Jeudi 3 DÈcembre 1998 ∞ -
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