Citizen Kane de Welles Orson
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Citizen Kane
F de Orson Welles
FICHE FILM
Fiche technique
U. S. A. - 1940 - 2h
Réalisateur :
Orson Welles
Scénario :
Herman Mankiewicz
Musique :
Bernard Herrmann
Interprètes :
Orson Welles
(Charles Foster Kane)
Joseph Cotten
(Leland)
Orson Welles dans Citizen Kane
Everett Sloane
Résumé Critique
(Bern-Stein)
Le film s’ouvre sur une grille et un panneau Citizen Kane (qui s'intitule en ArgentineGeorge Coulouris
"Défense d’entrer". Au loin un château. La camé- Le citoyen), a au moins, deux thèmes. Le
(Thatcher) ra pénètre dans une pièce où un homme meurt, premier d’une imbécillité presque banale,
laissant tomber une boule de verre contenant un veut s’attirer les applaudissements des
Ray Collins
paysage de neige. Son dernier mot : "Rosebud". spectateurs distraits. Il est, dans ce but,
(Gettys) Une bande d’actualités reconstitue la vie de très frappant : un millionnaire vaniteux
Charles Foster Kane, le magnat de la presse, accumule des statues, des jardins, des
marié deux fois dont la seconde avec une chan- palais, des piscines, des voitures, des biblio-
teuse, Susan, et qui édifia le fabuleux château de thèques, des hommes et des femmes ; à l'ima-
Xanadu. Commentée par des journalistes ge d’un collectionneur d’antan (dont par
cette bande de "L’actualité en marche" les tradition on attribue les observations au
laisse insatisfaits. En mourant, Kane a Saint-Esprit), il découvre qu’un tel mélange
parlé de "Rosebud". Qu’a-t-il voulu dire ? et qu’une telle abondance ne sont que
Un journaliste, Thompson, est chargé de vanité et rien que vanité ; au moment de la
l'enquête. mort il ne désire qu’un seul objet au monde : un
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
pauvre traîneau avec lequel il s’amusait vue dont les arrière-plans (comme dans nables polémiques sur la paternité du
dans son enfance ! Le second thème est les toiles des préraphaélites) ne sont ni scénario.
de beaucoup supérieur. Il unit le souve- moins précis ni moins fidèles que les Autre collaborateur de poids : Gregg
nir de Koheleth à celui d’un autre nihilis- premiers. Toland. Le chef opérateur des Raisins
te, Franz Kafka. Le sujet, métaphysique J’ose prévoir, cependant, que Citizen de la colère, récemment "oscarisé"
et policier à la fois, à la fois psycholo- Kane durera comme "durent" certains pour Les hauts de Hurlevent, rejoint
gique et allégorique, est la découverte films de Griffith ou de Poudovkine dont avec enthousiasme le nouveau venu
de l’âme secrète d’un homme, à travers personne ne nie la valeur historique décidé à inventer un autre cinéma. Mais
les ouvrages qu’il a construits, les mots mais que personne ne se résigne à Welles, qui tient à son image de "type
qu’il a prononcés, les nombreuses desti- revoir. Il souffre de gigantisme, de qui fait tout", ne veut pas de vedettes à
nées qu’il a brisées. Le procédé est celui pédanterie, d’ennui. Il n’est pas intelli- son générique. Il tient à révéler des
de Joseph Conrad dans Chance (1914) gent, il est génial : dans le sens le plus comédiens inconnus à l’écran.
et celui du très beau film The power sombre et le plus allemand de ce mot. Il fait donc appel à ses copains du
and the glory : la rhapsodie de scènes Jorges Luis Borges théâtre et de la radio, avec en tête
hétérogènes, sans ordre chronologique. Sur n°83 Joseph Cotten (qui jouera Leland, le cri-
D’une façon étonnante et infinie, Orson tique intègre licencié par Kane) et
Welles exhibe des fragments de la vie Everett Sloane (Bernstein, I’homme
erde l’homme Charles Foster Kane et nous Le soir du 1 mai 1941, deux mois et d’affaires éternellement fidèle au
invite à les combiner et à les reconstrui- demi après la date prévue, le générique héros). Lui-même se réservant évidem-
re. Les formes de la multiplicité et de la de début défile sur l’écran du Palace ment le rôle-titre, pour lequel, déjà
diversité abondent dans Ie film : les pre- Theatre de New-York. La projection menacé par l’obésité, il s’astreint à un
mières scènes passent en revue les tré- durera 1h59 exactement. La fin d’une régime draconien (lait et bananes)...
sors accumulés par Foster Kane ; dans "affaire" qui a passionné les Etats-Unis, qu’il écorne souvent.
l’une des dernières, une pauvre femme, et le début d’une légende mondiale. Orson Welles travaille dans un tel climat
souffrante, joue sur le sol d’un palais, Le 21 août 1939, George Schaefer, d’hostilité à Hollywood qu’il commence
qui est aussi un musée, avec un énorme patron du studio RKO, avait signé les son tournage clandestinement, le 29 juin
casse-tête chinois. Nous comprenons à soixante-trois pages d’un incroyable 1940, prétextant des essais. Malgré de
la fin que les fragments ne sont pas le contrat avec un jeune homme de vingt- constantes tracasseries du studio et
fait d’une unité cachée : le mal-aimé quatre ans. A rebours des habitudes les deux blessures - qui l’obligeront durant
Foster Kane est un simulacre, un chaos mieux établies de Hollywood, Schaefer quinze jours à mettre en scène du fond
d’apparences (corollaire possible, prévu accordait au rondouillard garçon qui d’une chaise roulante - il achève les
déjà par David Hume, par Ernst Mach, et venait tout juste de s’installer dans "la prises de vues le 23 octobre. Tandis qu’il
par notre Macedono Fernandez : aucun Mecque du cinéma" la promesse de s’attelle au montage du film, dont la
homme ne sait qui il est, aucun homme financer deux films produits, écrits, réa- première est prévue le 14 février 1941, il
n’est quelqu’un). Dans l’un des contes lisés et interprétés par lui - sans aucun rêve déjà à son nouveau projet, une vie
de Chesterton The head of Caesar, je droit de regard du studio sur les sujets du Christ.
crois, le héros observe que rien n’est ni sur la mise en scène. C’est que Orson Welles ignore le chemin de croix
plus effrayant qu’un labyrinthe qui n’a Welles n’était pas un inconnu. qui le guette : début janvier, Citizen
pas de centre. Ce film est exactement ce (…) Kane, pas entièrement achevé, est pré-
labyrinthe. Le "type qui fait tout" senté aux critiques. Accueil dithyram-
Nous savons tous qu’une fête, un palais, bique : le Time écrit : "C’est la découver-
une grande entreprise, un repas d’écri- Mais Orson Welles tient un sujet, par- te décisive de nouvelles techniques
vains ou de journalistes, une ambiance tiellement inspiré d’une de ses pièces dans l’art de la réalisation et de la nar-
cordiale de camaraderie franche et (Marching Song) : Citizen Kane. Pour ration" ; Newsweek reconnaît Welles
spontanée sont essentiellement hor- raconter la vie d’un magnat de la presse comme "le meilleur acteur de l’histoire
ribles : Citizen Kane est Ie premier film du cinéma dans le meilleur film qu’on aitpris dans le vertige de la puissance, il
qui les montre en ayant quelque jamais vu", et Life assure : "Hollywoods’adjoint les services d’un scénariste
conscience de cette vérité. nous a offert peu de films avec une his-réputé, Herman Mankiewicz (frère aîné
L’exécution est digne, en général, du toire aussi forte, une technique ausside Joseph, le futur réalisateur d’Eve et
vaste thème. Les prises de vue sont originale et une photographie aussi exci-du Limier). Leur collaboration,excellen-
d’une admirable profondeur, prises de tante."te, donnera lieu plus tard à d’intermi-
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
Les journalistes saluent la révolution du représentation grandiose de son inter- Filmographie
langage cinématographique opérée par prète et metteur en scène. "Quand on
le jeune cinéaste, qu’il s’agisse des voit un film d ‘Orson Welles on voit un
angles de prises de vue - qu’on résume- portrait d’Orson Welles" disait Renoir.
Hearts of age 1934
ra de manière simpliste aux fameux pla- Pour son cinquantenaire, Citizen Kane
(film non commercial)
fonds pour la première fois visibles - des vient d’être réédité à travers Ies Etats-
plans-séquences qui enregistrent les Unis en copies neuves et son Dolby par
Citizen Kane 1941
scènes en temps réel, de la narration Paramount. Welles, devenu persona non
non chronologique, de l’usage novateur grata à Hollywood dès les ann

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