ZJane Morton, psychiatre, a une bonne raison de vouloir s'éloigner de son quotidien. Lorsque le cas de Dorothy Mills se présente, elle est volontaire. Cette adolescente qui vit sur une petite ile au large de l'Irlande est accusée de tentative de meurtre sur un bébé dont elle avait la garde. En arrivant sur l'ile, Jane découvre une jeune fille fragile, aussi effrayée qu'effrayante. Elle y trouve surtout un monde clos, coupé de tout, régi par d’étranges lois et dominé par la figure du pasteur local, qui impose sa foi. Jane comprend que le cas de Dorothy dépasse tout ce qu’elle a pu étudier jusque-là. Dans les méandres de l’esprit de la jeune fille se cachent beaucoup trop de secrets. Jane va vite se retrouver confrontée aux limites de la vérité, de l’esprit, et à ses propres fantomes...
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Comment est née lidée du film ?J’avais envie de faire un film dont les éléments fantastiquesse fondent sur des faits réels. J’ai découvert le syndromede la personnalité multiple à travers le cas Doris Fisher,une jeune fille qui vivait dans la région de Philadelphie autout début du XXe siècle. Son histoire, fascinante, m’aconvaincue que l’occulte et la psychiatrie ont parfois desliens insoupçonnés.Le Dr Walter F. Prince a découvert que Doris Fisher, quiétait toute jeune à l’époque, ne possédait pas moins de cinqpersonnalités distinctes, d’âge et de caractères différents. Elleétait tour à tour une gamine sage et dévote, une jeune femmeangélique, une «diablesse», une enfant écervelée ou un garçonmanqué. Elle changeait de voix, de comportement, d’allure,chaque fois avec une cohérence absolue. Par différentestechniques qui consistèrent à identifier la vraie Doris et àl amener à retrouver sa mémoire, il a réussi à en «effacer»’quatre. Mais la dernière, nommée Margaret, ne voulut jamaiss’éloigner de Doris, prétendant être un ange gardien envoyépar la mère morte de la jeune fille pour veiller sur elle.Il semble qu’à travers Margaret, Doris ait également étémédium, au point que le Dr Prince rédigea plusieurs ouvrages
Votre histoire ne se déroule pas
nécessairement à notre époque...Jane possède un ordinateur portable,mais il n’y a pas encore de téléphonecellulaire. On pourrait penser que le filmse situe au début des années 90... Maisje préfère penser que sa datation n’estpas très importante : cette communautéa le même mode de vie depuis desgénérations. Elle fonctionne en autarcie,sans téléphone, sans télévision ni radio.Je sais qu’il existe des îles où ce mode de
vie perdure encore aujourd’hui.
Quels sont les éléments qui vous ont donné envie de participer à ce projet ?Quandj`ailulescriptpourlapremièrefois,jemesuisd’`aborddemandésiAgnèsmevoulait pour Jane ou pour Dorothy, parce que je pouvais me voir dans les deux rôles !AvantBLACKBOOK,j’`aisouventinterprétédesfollesoudesadostristes.J’`aid’`abordétéattiréeparlafaçondontAgnèsavaitécritsonscénario.Àtraverscertaines phrases, on peut sentir l’`intelligence d`’une personne et comprendre sa vision.Cesaspectsm’`onttoutdesuiteaccrochée.L`intrigueétaittrèsintéressante,leclimat assez étrange. Le mélange des genres était prometteur. En tant qu’'actrice, ily avait vraiment quelque chose à donner.Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?Janeestunejeunefemmequivientdeperdresonuniqueenfant.Ils’`estnoyéàl’`âgedequatreans.Elleestmédecinpsychiatre,maisellen’'apasréussiàtravaillerdepuisledrame.Quandelleseremetautravail,elles’`engageimmédiatementsuruncastrèsgrave et c'’est ainsi qu’'elle part expertiser la jeune Dorothy Mills. Jane ne soupçonnaitsans doute pas ce dans quoi elle s`engageait...Comment avez-vous approché votre personnage, comment l’`avez-vous construit ?Il est toujours difficile d`interpréter des choses que l`on n`a pas soi-même expérimentées,surtoutlorsqu’'ellessontsiextrêmes.Maisc'’estnotremétier!Jecroisquel`onesttous différents et que l`on gère les problèmes, les traumas, différemment. Il fautse documenter, écouter ce que souhaite la réalisatrice et y mettre beaucoup desoi. Je suis allée discuter avec une psychiatre. Je voulais savoir comment approcher
certaines personnes dans certaines situations. Surces bases factuelles, j`essayais ensuite d`être laplus naturelle possible.J`aiaussiintégréqu’`’ilexistaitpresqueunliende mère à fille entre mon rôle et celui deJenn Murray. Je devais m'’occuper d`elle, et celatrouvaitunéchodanslaréalitéparcequec'’étaitson premier film. Je me suis doublement sentieresponsable et j`ai essayé d`ajouter cela au rôle.
L’'histoire aborde des thèmes impressionnants, à lalimite du paranormal, comment y réagissez-vouspersonnellement ?C'est une histoire étrange, mais les senti-’ments y sont vrais. La détresse de Dorothyest authentique, celle de Jane aussi. Pour moi,qu’'une chose soit scientifique ou imaginée n'’apasd’`importance.Àmonsens,leplusimportantest cette communauté, fermée, rigide, où lapensée et la façon de vivre sont étoufféesdans des carcans. Je trouve cela beaucoup pluseffrayantquel`’histoireenelle-même.L`’idée que de nos jours, dans certainescommunautés, la religion soit encore si fortem'’impressionne.Lefaitqu’`ellenelaissepaslesgenspenserpareux-mêmesm'’effraie.Chacundoit pouvoir trouver le réconfort dans la foi etchacundoitpouvoircroireencequ`’ilaenvie.La foi doit être un épanouissement, pas uneentrave.
Comment avez-vous travaillé avec Agnès Merlet ?J’`ai vu son premier film, LE FILS DU REQUIN, qui m’`a beaucoupimpressionnée parce que les personnages principaux sont deux petits garçons.Je pense que pour faire jouer deux enfants ainsi, il faut avoir une vraie vision.Sur ce projet, elle était très investie. Le fait qu’`elle ait écrit le scénariola rendait encore plus proche de son sujet, ce qui est toujours bénéfique.Agnès savait ce qu`’elle voulait mais elle restait ouverte aux propositions. Ellenous laissait un espace dans sa vision.Lefaitd`’êtredirigéeparunefemmechangeégalementunpeuleschoses. La communication se fait sur un autre plan. On se parle plusfacilementetc'’étaitunatoutpourcettehistoire.Biensûr,elleestfrançaise,jesuishollandaise,etontournaitunfilmirlandais!C'’étaitparfois un peu déroutant. On se demandait si telle chose était tropfrançaise, ou trop hollandaise. Il fallait trouver le juste milieu, mais jecroisqu`’onaréussi.
Comment avez-vous travaillé avec Jenn Murray ?Jenn est tout simplement incroyable. Et pas seulement pendant les prises !Quelquefois,j’`étaisassisedanssacaravaneetjenepouvaispaslaquitterdes yeux. Je me demandais qui était cette créature incroyablementtalentueuseaveccevisageaussibeauqu’`étrange.Ons’`esttrèsbienentendues toutes les deux, et même si je crois que mon personnageest important, c'’est elle qui porte tout le film.Lefaitqu`’ellesoitremarquablementdouéem'’asimplifiélatâcheparcequemonrôleestdifficileàinterpréteretquecelan’`auraitpasété la même chose sans elle en face. Les moments où Jenn et moidevionsjouerensembleétaientvraimentfocaliséssurl’`émotion,sansplus rien de technique. On se regardait dans les yeux et quelque chosese passait. Ces moments-là sont les plus précieux pour moi.
Quelle scène a été la plus forte à tourner pour vous ?Lorsque Jane voit son fils mort, je devais la jouerbouleversée, avec un sentiment de culpabilité extrême.Jane n`’a pas été capable d`’aider son fils en évitant lanoyade. Dans cette scène, Jane est à la fois heureusedelerevoir,maissonremordssurgitd’`autantplusfort.Il y a ce mélange de joie et de tristesse. Ressentirtoute cette douleur et tout ce bonheur ensemble futprobablement la partie la plus difficile. Ce fut la seulescène où je n`’ai pas pu m’`arrêter de pleurer après avoirfini de tourner.
Comment s`’est passé le tournage ?Jejoueunefemmeétrangèreàcettecommunautéetj’`étaismoi-même une étrangère sur le plateau. Je suis hollandaise, au milieu d’`acteurset techniciens irlandais, avec une réalisatrice française et un chef opérateurgrec, et c'’était mon premier film en anglais. Cet isolement relatif m'’aservie pour le rôle.Jen’`étaisjamaisalléeenIrlandeauparavant.C`’estunpaysincroyablementbeau.J`’aiétédéstabiliséeparletempsparcequenoustournionsl’`étéetqu`’ilfaisaittoujoursgris.J’`aid’`abordcruquec'’étaitnormal,maistoutlemondem’'aditquec'’étaitl'’undespiresétésquel’`Irlandeaitconnus.Parfois,aumilieud’'unescène,unebrumeouunbrouillardselevait.Çadonnaitlachairdepoulemaisjecroisquecelaservaitl’`aspectsurnatureldel’`histoire.