Ennemis intimes de Hertzog Werner
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Ennemis intimes Mein Liebster Fiend  Klaus Kinski de Werner H FICHE FILM Fiche technique
Allemagne - 1999 - 1h35 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Werner Herzog
Image : Peter Zeitlinger
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
quelques mois dans la mÍme pension d famille que Kinski. Fou d'ambition, l jeune comÈdien sans le sou est dÈj pÈnÈtrÈ par la certitude de son gÈnie Au dÈbut du film, Herzog frappe ‡ l porte de cette maison munichoise, deve nue un luxueux appartement bourgeois FÈbrilement, devant un couple de pro priÈtaires trËs comme il faut, il restitu l'ancienne configuration des lieux : ici, l minuscule chambre o˘ Kinski vivait n sur une Èpaisse litiËre de feuille mortes, l‡, la salle de bains o˘ le comÈ dien se barricada pendant quarante-hui heures, n'en sortant qu'aprËs avoi rÈduit en poussiËre toute l'installatio sanitaireÉ SÈquence incidemment burlesque : si les interlocuteurs de Herzog s'efforcen de rester impassibles et souriants, o les devine traversÈs par une onde d'in quiÈtude, comme s'ils prenaien conscience d'habiter une maison hantÈ par le diable en personne. SÈquence dis crËtement poignante, aussi : du dÈcor o˘ Kinski le caractÈriel fit trembler le vitres il ne reste qu'une pimpante cuisi ne intÈgrÈe. AprËs le temps de la dÈme sure baroque, I'‚ge du conformism douillet ? Jamais, dans la suite de c documentaire, Werner Herzog ne retrou ve une maniËre aussi ingÈnieuse, aussi Èloquente, de mettre en scËne le pass et ses ruines. Cela n'enlËve rien ‡ l'intÈrÍt intrinsËqu de son sujet, parfaitement circonscrit non pas un portrait ni une biographie d Kinski, mais la radioscopie des relation entre les deux artistes, de tournage e tournage. Le cinÈaste visite les gran dioses dÈcors pÈruviens d'Aguirreet d Fitzcarraldo, pointe les endroits prÈci o˘ Kinski a jouÈ magistralement se rÙles de possÈdÈ, hurlÈ de rage pou moins que rien, menacÈ ‡ tout bout d champ de laisser tomber le film, frapp jusqu'au sang des figurants ou de membres de l'ÈquipeÉ Herzog interro-ge aussi les partenaires fÈminines d Kinski, Eva Mattes (Woyzeck) e Claudia Cardinale (Cobra Verde), mai
leurs souvenirs, tendres et Èlogieux contrastent avec ceux du metteur e scËne : la violence, la folie, la passion c'Ètait d'abord entre les deux hommes. ÒA plus d'un Ègard, Kinski possÈdait un bonne dose de bÍtise naturelleÓ assËn sans ambages Werner Herzog, les yeu dans l'objectif. Tout au long du film, il montre, archives et tÈmoignages ‡ l'ap pui, combien le comÈdien Ètait agressif dangereux (et toujours armÈ), para noÔaque, avide de reconnaissance, cabo tin au-del‡ du soutenable, prÍt ‡ tou pour attirer l'attention sur lui, y compri quand un accident grave endeuillait u tournage en pleine jungle. Herzog avou aussi avoir plus d'une fois envisagÈ d tuer l'acteur. Et pourtant, ce monstre, il l'a redemand encore et encore, il l'a toujours film avec une jubilation amoureuse. Ni ave toi ni sans toi, en quelque sorte. Aujourd'hui, c'est un cinÈaste privÈ d sa muse qui parle seul ‡ la camÈra. Il n' a pas eu d'autre Klaus Kinski dans l carriËre de Werner Herzog : le rÈalisa teur n'a plus tournÈ de film de fictio depuis la disparition du comÈdien, e 1991. Par-del‡ le classicisme de s forme, ce documentaire offre ainsi l tableau frappant d'un homme vouÈ a souvenir, qui a converti son art (le cinÈ ma) en moyen de dialoguer avec u mort ; qui avoue rÍver encore de so insupportable camarade. Alors, malgr l'extrÍme singularitÈ des deux protago nistes, comme de leur activitÈ commu ne, quelque chose d'universel est dit su les amitiÈs au long cours, lorsqu'elle sont viscÈrales. Et sur le manqu qu'elles creusent en s'arrÍtant dÈfiniti vement Louis Guichar TÈlÈrama n∞2601 - 17 Novembre 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
"J'avais abandonnÈ mon projet de le tuer", avoue Werner Herzog ‡ la fin d'un des documents les plus bouleversants qu'un metteur en scËne ait consacrÈ ‡ l'un de ses comÈdiens. Faute de s'Ítre dÈbarrassÈ de Klaus Kinski, il ne lui res-tait plus qu'‡ l'aimer, et aujourd'hui ‡ le regretter. Kinski Ètait fou, mÈgalomane, meurtrier en puissance, l‚che, perfec-tionniste, attentionnÈ et grossier. Il pou-vait tirer ‡ la Winchester sur une tente qui abritait des figurants d'Aguirre, ou taper ‡ coup de baguette sur un comÈ-dien au point de presque lui fracasser le cr‚ne. Il Ètait surtout gÈnial. Un gÈnie qui abo-lissait les frontiËres entre le rÈel et la fiction, le vÈcu et l'interprÈtation, et incarnait ses personnages avec une intensitÈ et une vÈritÈ qui confinaient ‡ l'absolu. Werner Herzog Ètait tombÈ sur le seul comÈdien pour qui le cinÈma et la vie se confondaient de maniËre irrÈ-ductible. Il le savait. Ce fut sa chance et son malheur, Kinski fut successivement pour Herzog un conquistador fou, un vampire, un compositeur d'opÈra dÈment.Mon ennemi intimele montre encore plus hallucinÈ que tous ces per-sonnages rÈunis.
ÒDeux masses critiquesÓ Probablement, et c'est la part la plus Èmouvante de ce documentaire, Herzog n'a jamais pu continuer ‡ faire de cinÈ-ma de fiction depuis la mort de Kinski en 1991.Mon ennemi intimeporte ce deuil. Au plus fort de son intensitÈ, la collaboration entre les deux hommes ressemblait ‡ une version diabolique de la dialectique du maÓtre et de l'esclave et exposait de la maniËre la plus angois-sante possible ce qui arrive lorsque la crÈation artistique n'Ètait envisagÈe qu'en termes sacrificiels. Herzog tourna, entre 1972 et 1987, cinq films avec Klaus Kinski :Aguirre, la colËre de Dieu;Nosferatu fantÙme de la nuit;Woyzeck;Fitzcarraldo; Cobra Verde.Mon ennemi intime
D O C U M E N T
l'on devinait sans jamais les voir, que Herzog a bien filmÈs et nous montre enfin. ´Nous Ètions deux masses cri-tiques qui, mises ensemble, forment un mÈlange explosifª. Le rÈalisateur allemand aurait pu tuer sonalter ego- dans une certaine mesu-re, Kinski est la part maudite d'Herzog, un jumeau qui aurait supportÈ ‡ sa place la charge d'un pouvoir malÈfique - ‡ plu-sieurs reprises. Sur le tournage d'Aguirre, aprËs s'Ítre passÈ les nerfs sur un des assistants, Kinski avait com-mencÈ ‡ faire ses valises. Et comme ce fut le cas pour de nombreuses tournÈes thÈ‚trales qu'ils avait l‚chÈes en plein milieu, Kinski aurait menÈ sa menace ‡ bien. Herzog Ètait rentrÈ dans sa tente et avait menacÈ d'abattre l'acteur de huit balles, se rÈservant pour lui la neu-viËme, s'il ne rÈintÈgrait pas immÈdiate-ment le tournage. La seconde occasion se situa pendant le tournage de Fitzcarraldoo˘ l'hystÈrie de Kinski atteignit des sommets.
Patates chaudes EffrayÈs par les colËres dÈvastatrices du comÈdien, les Indiens employÈs comme figurants proposËrent gracieusement ‡ Herzog dont ils louaient la gentillesse, de tuer Kinski. La troisiËme tentative sera la bonne. Herzog l'a filmÈe. Dans la derniËre scËne deCobra Verde, le der-nier film qu'ils tourneront ensemble, Kinski se laisse mourir dans un dÈlire et un abandon qui n'ont plus rien ‡ voir avec une quelconque interprÈtation . ´Il avait gaspillÈ son Ènergie. On aurait dit qu'il s'Ètait consumȪ. Au dÈbut deMon ennemi intime, Herzog entre par inadvertance dans un appartement habitÈ par un couple de bourgeois allemands. Herzog y avait vÈcu trois mois avec Kinski alors qu'il n'avait que treize ans. Herzog montre au couple la salle de bains o˘ le comÈdien s'Ètait enfermÈ quarante-huit heures avant de tout casser, puis le salon o˘, un soir, Kinski avait balancÈ des patates chaudes ‡ la tÍte d'un critique de
thÈ‚tre. ÒVous Ítes remarquableÒ, avai dit ce dernier. ÒJe suis prodigieuxÓ avait violemment corrigÈ l'acteur. A c moment prÈcis, le couple bourgeois rÈa lise qu'il habite au mauvais endroit. Les lieux hantÈs sont, on le sait, raremen frÈquentables. Samuel Blumenfel
Le Monde - Mardi 18 Mai 199
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Propos du rÈalisateur
On ne peut vraiment pas dÈfinir la notion de gÈnie en soi - qui est avant tout une idÈe romantique et par l‡ doit Ítre maniÈe avec prudence. Et cependant, j'ose nommer Kinski gÈnie, bien que cette formulation soit ´instinctiveª on le voit, on le sent dËs qu'il apparaÓt (je le soutiens, bien que je connaisse quantitÈ d'acteurs excellents, exceptionnels). Peut-Ítre pourrais-je citer comme autres acteurs de gÈnie Marlon Brando ou Orson Welles jeunes. Kinski a quelque chose qui se place au-dessus de tout talent, de toute connais-sance, de tout professionnalisme, qui est unique mais qu'on ne peut expliciter. Il suffit de voirAguirre,Woyzeckou Nosferatu: comment un homme par sa seule prÈsence physique, secrËte la peur. Kinski est absent de l'Ècran pen-dant la premiËre demi-heure, puis il apparaÓt quelques secondes, et on a peur. Une peur qui s'installe et se perpÈ-tue, mÍme aprËs la fin deNosferatu. Kinski a une sensibilitÈ exacerbÈe, pour nous inconcevable. Et comme cette sen-sibilitÈ est plus dÈveloppÈe, elle est plus rÈactive et ses manifestations sont plus intenses. Cela Èvidemment nous effraie, car nous n'y sommes pas habituÈs. Cela n'est pas prÈvu dans notre sociÈtÈ. Kinski n'est pas ´prÈvuª. C'est une tradition historique - et constante - de considÈrer ce genre de sensibilitÈ comme anormale. Le reproche que Kinski soit ´fouª ne se jus-tifie que d'un point de vue petit-bour-geois et mesquin - je crois en fait que ce sont les autres qui sont "fous". Kinski rÈunit pour nous les contradictions immariables - les oppositions les plus sauvages et inimaginables. Je suis convaincu que l'Ènorme puissance de Kinski vient de ses contradictions qui se heurtent, de ces formidables champs de forces en mouvement. Il Èmane de Kinski un rayonnement Èro-tique intense, mais ce qui me passionne ' ´ª '
D O C U M E N T
Je ne le juge que devant la camÈra c'est l'acteur le plus fascinant que j connaisse. Dossier distributeu
Le rÈalisateur
Werner Herzog (de son vrai nom W. Stipetic) est nÈ le 5 septembre 1942 Munich. Il grandit dans un village retir des montagnes bavaroises. Enfant, il n' jamais vu de film, n'a jamais regardÈ l tÈlÈvision, ne s'est jamais servi d'u tÈlÈphone. A l'‚ge de 14 ans, c'es pied qu'il fait son premier voyage passe son premier coup de tÈlÈphon 17 ans. Pendant ses Ètudes, il travai la nuit comme soudeur dans une aciÈ pour produire son premier film qu'il r lise ‡ l'‚ge de 19 ans. Depuis il a p duit, Ècrit et rÈalisÈ plus de 40 fil dontAguirre, la colËre de Di (1972),Nosferatu(1978),Lessons darkness(1991). Il tournera 5 fil avec Kinski. Sa derniËre fiction,Le de la roche, sera tournÈe en 19 Depuis cette date, il s'est livrÈ ‡ sa p sion pour l'opÈra, mettant en scËne nombreuses Ïuvres de Wagner s toutes les grandes scËnes Iyriques eu pÈennes, avec notammentLe vaisse fantÙmepour l'opÈra Bastille en Werner Herzog a aussi rÈalisÈ des do ments pour la tÈlÈvision, dontT transformation of the world i music : Bayreuth, en 94 etLittle di ter needs to fly : escape from La en 97. Il a Ègalement publiÈ une douz ne de recueils de prose. Dossier distribut
Filmographie
Courts et moyens mÈtra taires
Herakles Spiel im sand Die beispiellose Ver festung Deutschkreuz Letzte Worte MaBnahmen gegen Fa Die fliegenden ƒrtze v Behinderte Zukunft LÕavenir bouche Die groBe Ek Bildschnitzers Steiner Mit mir will keiner spi La soufriËre
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Jeder f¸r sich und Gott gegen alle LÕÈnigme de Kaspar Hauser How much wood would a wood-chuck chuck1975 Herz aus Glas1976 CÏur de verre Stroszek1977 La ballade de Bruno Nosferatu, Phantom der Nacht1978 Nosferatu, fantÙme de la nuit Woyzeck1979 Fitzcarraldo1982 Wo die gr¸nen Ameisen tr‰umen1984 Le pays o˘ rÍvent les fourmis vertes Cobra Verde1987 Bokassa 1er Schrei aus Stein1991 Cerro Torre, le cri de la roche Mein Liebster Fiend - Klaus kinski1999
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