Jerico de Lamata Luis Alberto
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Jerico
de Luis Alberto LamataF
FICHE FILM
fiche technique
Vénézuela - 1991 - 1h30
Réalisateur :
Luis Alberto Lamata
Scénario :
Luis Alberto Lamata
Musique :
Federico Gattorno
Interprètes :
Cosme Cortazar
Francis Rueda Résumé Critique
Doris Diaz
Au XVle siècle, I’aumônier d’un conquista- On peut imaginer ce qu’en aurait fait unAlaexander Milic
dor fait prisonnier par les Indiens des Bunuel, mais Lamata ne démérite pas avecLuis Pardi
Caraïbes va vivre auprès d’eux pendant l’énergie d’un premier film. C’est un conte
Yajaira Salazar cinq ans, adoptant leurs mœurs et leurs philosophique sur le chevauchement de
croyances. Récupéré par les soldats espa- deux civilisations incompatibles. IncarnéAmilcar Marcano
gnols, on va tenter de le reconvertir, sur- avec un réalisme quasi ethnographique parWilfredo Cisneros
tout parce qu’il connaît la cachette d’un un comédien possédé, voilà une réflexion
Luis Alberto De Mozos trésor. riche et ambiguë qui sauve l’honneur ciné-
matographique de l’année ChristopheFanny Diaz
Colomb.Zenay Santana
Elle
Armando Gota
La conquête ibérique de l’Amérique latineGonzalo Cubero
ne constitue pas un sujet inédit mêmeHector Clotet
quand la saga des conquistadores n’y est
Alfredo Gerardi pas aussi glorieusement célébrée que le
voudrait la tradition. Pour ne citer que troisDiego Sadot
exemples relativement récents, Herzog
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
avec Aguirre remettait en cause la et des scènes à faire (même "l’initiation" part du réalisme et du grand-guignol.
grandeur du conquérant et l’image du de Santiago par les Indiens reste ellip- Et pourtant de ce chaos cinématogra-
héros, Joffé dans Mission dénonçait tique). La caméra y trouve un naturel phique émerge une image très nette de
une mission évangélisatrice de l’Eglise que révèle bien le traitement indifférent la rencontre des deux mondes. Lamata
romaine interdite de s’aventurer hors les de la nudité des personnages, et le n’idéalise pas les Indiens, il se contente
limites d’un alibi colonisateur, tandis renoncement à la compréhension des de montrer la cohérence, la solidité de
que l’EI Dorado de Saura questionne le langues (merci de nous avoir évité les leur société tant qu’elle reste à l’abri de
système politique et militaire de la base balbutiements tarzanesques) force le l’Europe. Les meilleures scènes sont
au sommet. Si ces films réservent par- regard pour le spectateur comme pour sans doute celles qui montrent les céré-
fois une priorité excessive du spectacle Santiago. Ces qualités n’occultent pas monies initiatiques, les transes qui sai-
sur le sujet, force est de reconnaître totalement des faiblesses surtout sen- sissent les hommes de la tribu après
qu’ils gagnent sur ce terrain. Et il est sibles dans la première partie et dans qu’ils ont inhalé une poudre mystérieu-
bien difficile de ne pas y penser en abor- l’épilogue, mais elles suffisent à faire de se. Mais sans jamais prétendre faire
dant le Jerico de Luis Alberto Lamata, Jerico un film tout à fait digne d’inté- œuvre d’ethnologie. La présence de
ce qui ne va pas à son avantage au rêt. l’Européen transforme cette chronique
début. Il est vite évident que Lamata François Chevassu en drame, en prélude au massacre. Ce
manque de moyens, dans tous les sens Le Mensuel du Cinéma n°6 sens de la tragédie insuffle une force
du terme, pour égaler ses prédécesseurs étonnante à ce film.
à ce jeu, tandis que ses intentions res- Thomas Sotinel
tent encore floues. Autant dire que le Dans son pays, le Vénézuela, Jerico a Le Monde
spectateur se tient sur la réserve pen- été comparé à Danse avec les loups.
dant toute cette première partie. Mais La similitude de départ est évidente : ici
dès que, à travers l’histoire de Santiago, aussi un Européen passe à l’ennemi,
moine dominicain que la réalité de la voire indigène. Sinon tout sépare les Le réalisateur
conquête va amener à remettre sa foi en deux films. L'isthme de Panama et deux
question jusqu’à se laisser "convertir" siècles, d'abord, puisque le personnage
Luis Alberto Lamata est né le 14par les Indiens qui l’ont fait prisonnier, principal est ici un moine castillan,
décembre 1959 à Caracas. Diplômé deLamata aborde le sujet qui l’intéresse Santiago (Cosme Cortazar), parti de
l'Ecole d'Histoire de l'Universitéréellement, son film prend une autre Cuba pour évangéliser les Indiens du
Centrale du Vénézuela, il travailledimension pour laquelle le manque de continent, au quinzième siècle.
depuis 1983 comme scénariste et met-moyens devient paradoxalement un Surtout, on dirait qu’Alberto Lamata,.jeune
teur en scène pour la télévision nationa-atout. D’abord au cours de la partie charnière réalisateur qui signe ici son premier
le (Radio Caracas Télévision) pour qui ilque constitue la marche-désertion vers une long-métrage, s’est évertué à s’éloigner
a écrit et réalisé plusieurs centainesmythique mer du sud ponctuée par la fin de Hollywood. ll filme très violemment,
d'heures de séries et longs métrages dedes illusions, l’abandon d’un blessé, le à grands coups de caméra, avec des
fiction.cannibalisme, la mort traités avec une angles très biscornus, laissant le specta-
distance à la limite de l’indifférence qui teur interloqué en route, à l’image de
les rend encore plus durs. Déjà l’atten- ces guides indiens qui se faufilent entre
tion est stimulée par l’amorce de l’itiné- les lianes sans se soucier des conquista- Filmographie
raire de Santiago, d’une foi naïve et abs- dores en armure qui les suivent. La
traite à l’échec entre deux mondes aux- méthode a ses inconvénients et l’on se Courts métrages :
quels il a cru et qui vont tous les deux le doute bien par instants qu’elle sert aussi Félix, ou savez-vous combien gagne un
rejeter. Mais, malgré l’intérêt de ce de cache-misère, financière et artis- caissier ? 1984
sujet, c’est davantage encore avec la tique. Le héros, d’autre part, n’en est
restitution de la vie quotidienne dans le pas un. C’est à peine un personnage, un Un jour de succès s'il vous plaît 1987
village indien que Jerico prend le emblème plutôt, qui parle peu à I’écran,
meilleur de sa force et de son intérêt. La I’essentiel du texte (le Journal du frère Long métrage :
direction d’acteurs un peu flottante du Santiago) étant lu par une voix féminine Jerico 1991
début laisse la place à une convaincante et off. Enfin Lamata ne rate pas une pro-
présence du moindre figurant, tandis vocation, une horreur sanguinolente,
qu’on évite les facilités du pittoresque sans que l’on puisse toujours faire la
L E F R A N C E
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