Jeux interdits de Clement René
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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FICHE FILM Fiche technique
France - 1952 - 1h42 Couleur
RÈalisateur : RenÈ ClÈment
ScÈnario : FranÁois Boyer Jean Aurenche Pierre Bost RenÈ ClÈment
Montage : Roger Dwyre
Musique : Narciso Yepes
InterprËtes : Brigitte Fossey (Paulette) Georges Poujouly (Michel) Jacques Marin Laurence Badie AndrÈ Wasley AmÈdÈe
L E
Jeux interdits
Brigitte Fossey (Paulette) et Georges Poujouly (Michel)
D O C U M E N T
propre enfance. Je doute si de se trou-ver si beaux quand ils Ètaient petits est, ou non, un moyen de se trouver moins laids, devenus grands. Bref, le monde totalement clos, et insaisissable, de lÕenfance, marquÈ par lÕagressivitÈ et crÈation continue dÕarmes de dÈfens Èchappe presque complËtement ‡ la lit-tÈrature, et naturellement au cinÈma, jusquÕ‡Jeux interdits. DansAliceouUn cyclone ‡ la JamaÔque, les enfants ont une logique, une morale, et une table de valeurs par-faitement autonomes, et qui, en grandis-sant au mÍme rythme que les enfants, ne deviendront pas la logique, la morale ou la table des valeurs des adultes de leur sociÈtÈ. Ils ont une mÈthode ‡ eux, non seulement pour interprÈter le monde extÈrieur, mais pour agir sur lui ; ce nÕest pas ‡ moi de dÈcider si lÕun pr cËde lÕautre, et lequel. LÕimportan capitale deJeux interditsest dÕexpri mer dans le langage du cinÈma cette conception du monde de lÕenfance. Le sujet mÍme deJeux interditsest la dÈcouverte des rites funÈraires par deux enfants et la fabrication dÕun nouvea rituel, ‡ leur usage. LÕÈtonnante astuc du sujet est de nÕavoir pas deux enfant abstraits, citoyens dÕune rÈpublique d lÕenfance-en-soi, mais deux enfants mi en situation, liÈs ‡ un contexte politique, social, et moral parfaitement dÈterminÈ, et au fond, exprimant puissamment dans ce quÕon appelle leurs jeux les contr dictions et les mystifications de ce contexte. Ainsi, il ne sÕagit mÍme plus de lÕenfa ce seule, mais en vertu de la loi dÕexe plaritÈ, de ce quÕun monde fait de se enfants. Au-del‡ du monde de lÕenfanc le film vaut encore par la lumiËre brutale quÕil jette sur le monde des adultes. Le gens qui ont trouvÈ morbide le jeu de Michel et de Paulette avec la mort, ont du mÍme coup prouvÈ quÕils ne trou vaient pas morbide leur propre jeu avec la guerre et la mort. Que Michel bom-barde en piquÈ un scarabÈe ne dÈmontre pas la cruautÈ de Re
ClÈment mais lÕaveuglement de ceux q consentent ‡ lÕexistence des bombard ments en piquÈ, ou Èventuellement, le justifient. Il y a bien longtemps quÕon n vu un film franÁais aussi courageux dan lÕattaque contre le confort moral de ce qui acceptent ce monde tel quÕil est. Pierre Kas Cahiers du cinÈma n∞13 - juin 195
De plus, le film est plein des amours d Paulette et de Michel. Les caprices, le coquetteries de la fillette, son amou aussi, les efforts du garÁon qui oublie pour lui plaire, tout ce quÕon lui a appri les baisers quÕil rÈclame avec jalousi leur fidÈlitÈ rÈciproque dans le Èpreuves, tout ce grand amour sans far qui leur ouvre un monde enchantÈ, qu rythme une guitare, est uniquement au yeux des adultes une horrible complici tÈ, une sorte de passion criminelle, u pÈchÈ, au sens chrÈtien le plus strict. SÈparÈe par la loi de celui quÕelle aim la fillette, Ètiquette au cou et sucett aux lËvres, nÕest plus que lÕenfant at cement solitaire que laissait prÈvoir l dÈbut du film, et elle Èchappe ‡ la pro tection officielle et se perd dans l foule, ‡ la recherche de ceux quÕelle aimÈs et qui reviennent tous ensembl mÍlÈs dans sa petite tÍte douloureuse tandis que rÈvoltÈ, puni, battu, pleuran dans leur maison dÈtruite, son bien aimÈ lÕappelle encore. ÒMalheur ‡ celui par qui le scandal arriveÓ dit, avec lÕEcclÈsiaste, la mora courante, fruit de la morale chrÈtienne. RenÈ ClÈment sÕest rangÈ (avec l public) au cÙtÈ de lÕenfant pour dir Òmalheur aux mÈchantsÓ qui ont fai de cette adorable enfant une orpheline etJeux interditsa donnÈ ‡ cette vÈrit lÕaudience large des Ïuvres dÕart. Monique Schimel Image et son n∞56 - octobre 195
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Il nÕest pas question de caricature dÕun milieu particulier. Il est question de mise en valeur dÕun aspect de lÕhomme : sa bÍtise. CÕest le plus important, mais cÕest pourtant ce quÕon cache soigneu-sement. LÕhomme a bien des dÈfauts, il les accepte tous,mais comment accepte-rait-il cette tare ? La classe paysanne nÕest pas seule visÈe. Non, ce sont les hommes, sans exception. Et la guerre en est la preuve tangible, le rÈsultat effrayant dÕinanitÈ. Les enfants ont dÈj‡ tendance ‡ se laisser emprisonner dans les idÈes toutes faites, les conventions. Ils ne sont pas encore falsifiÈs, et lÕamour, un amour pur, peut encore leur faire donner le meilleur dÕeux-mÍmes. Il ne craindront pas dÕaller chercher sous les bombes les croix du cimetiËre, Michel nÕhÈsitera pas ‡ donner sa cou-verture pour Paulette ; mais on peut craindre dÈj‡ quÕils ne deviennent pri-sonniers ‡ leur tour des convenances sociales, quÕil nÕexiste plus pour eux dÕautres rÈalitÈs vivantes et quÕils ne tombent ‡ leur tour dans la vulgaritÈ et la bÍtise. Que seront-ils ‡ vingt ans dans cet uni-vers monstrueux ? DÈj‡, Michel, qui est plus grand, tuera un cafard : ÒCe nÕest pas lui, cÕest une bombeÓ. CÕest naturel : il voit cela tous les jours. On a lÕhabitude de voir mourir les gens, mais on a l'habi-tude de les enterrer suivant un certain cÈrÈmonial. Et ce sont ces habitudes que les enfants joueront ‡ rÈpÈter. Ils imitent le jeu des grandes personnes, avec plus dÕ‚me mÍme, de sÈrieux et de naturel que les adultes. Quand Michel tue le cafard, il reproduit le geste du fils Goire , racontant la guerre , avec impor-tance. Cette importance, ce sÈrieux, sont une des marques de la stupiditÈ fonciËre de lÕhomme. Le ÒTouche pas ‡ ÁaÓ du fils Goire lorsque sa soeur veut sÕemparer de la trompette. ProcËs de la bÍtise, avons-nous dit. Mais qui dÈborde lÕÈcran et se joue dans la salle. Cette vulgaritÈ qui - on Ètait en - ˚r
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les gens de dÈgo˚t, cette vulgaritÈ, elle Èclate tout autour de soi, dans les rires des spectateurs. Car ils rient. Du moins il y en a qui rient ! Paul Sengissen, Claude-Marie TrÈmois TÈlÈcinÈ, fiche 197, 1952
Et cependant nous Èprouvons devant le film dÕAurenche et Bost un lÈger mala se. En regardant jouer (vivre) lÕÈbloui sante petite Paulette (six ans) je ne pou-vais mÕarracher de lÕesprit lÕantith biblique : ÒFait de main dÕhomme, fait main de DieuÓ. Paulette est de Òmain d DieuÓ et la main de son metteur e scËne a conduit et parachevÈ sans falsi-fication cette spontanÈitÈ. La guerre est de Òmain dÕhommeÓ. Mais il nÕy a quÕelle. A cause de la fraÓcheur de cett petite fille, nous sentons davantage ce quÕil y a Òde main dÕhommeÓ dans jeux des scÈnaristes. Que les enfants jouent ‡ faire des croix, oui ; quÕils volent celles des cimetiËre et de lÕautel, cÕest un jeu de scÈnarist Le cimetiËre reste pour lÕincroyant lu mÍme le lieu respectable o˘ viennent sÕenterrer tous les drames humains mystÈrieux des Ítres que nous avons connus. Si ‡ quelque moment la croix Ètait apparue avec sa profondeur de symbole sacrÈ, lÕart lui-mÍme y aura gagnÈ en mÍme temps que la vÈritÈ. R.-P. Pichard Radio-cinÈma-tÈlÈvision - 25 mai 1952
Rien du jeu et des paroles des enfants dans ce film ne me semble devoir susci-ter le scandale ; tout, au contraire appel-le rÈflexion et retour sur soi-mÍme. Mais lÕimpuissance du cinÈma franÁais peindre le monde paysan enlËve au tra-gique de ces jeux dÕenfants toute sa po tÈe et sa signification. Car si les enfants se conduisent ici comme des enfants -et la vÈritÈ de leurs rÈactions bouleve - les adultes se conduisent comme aliÈnÈs et de maniËre absolum
ÒincroyableÓ. Le film appelait une satir aussi vive quÕon voudra sur le faux se blant de lÕattitude commune ‡ lÕÈgard la mort, sur le vide des marques extÈ-rieures de respect quÕon lui prodigue. Ic pas de faux semblant, pas dÕhypocrisie ces gens traitent ouvertement la mor comme une plaisanterie et lÕenterreme comme une cavalcade. Le film souligne lourdement ce quÕil aurait fallu fair dÈcouvrir et la rÈvÈlation apportÈe par l sincÈritÈ des enfants se perd dans u ricanement au lieu de susciter une vÈri table prise de conscience. CÕest cett erreur fondamentale qui permet a spectateur dÕÈchapper ‡ la rÈflexion p lÕindignation. Jean-Louis Taitena
Radio-CinÈma-tÈlÈvision - 25 mai 195
Un Èblouissant dialogue et une admi rable mise en scËne font de cette entre prise pÈrilleuse le meilleur film franÁais vu depuis janvier. Film insolite, aigu, empreint dÕune vive poÈsieÉ Son excellence dans la direction des acteurs est bien connue, mais ici il avait affaire ‡ deux enfants. Le rÈsultat est stupÈfiant et la petite Brigitte Fossey, sorte de Veronika Lake en bas ‚ge, char me plus s˚rement que nÕimporte quell jeune premiËre. Jacques Doniol-Valcroz
France-Observateur - 21 mai 195
RenÈ ClÈment a rÈussi ‡ rendre sensibl la diffÈrence fondamentale qui sÈpare lÕenfance des adultes. En gÈnÈral il e difficile, pour le rÈalisateur comme pou le spectateur, dÕaborder les thËmes d lÕenfance sans prÈjugÈs. On nÕoubli pas tout dÕabord de souligner que le plu souvent lorsque lÕÈcran prÈsente de
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rÙles propres. Les rares films qui nous proposent des enfants hÈros, le font au mÈpris de la rÈalitÈ : leurs personnages sortent de la bibliothËque rose, de la mythologie des enfants sages ou des bandes dessinÈes. Cher petit ange ou insupportable chena-pan, il nÕentre en jeu que dans la mesure o˘ il attendrit ou appelle la protection. TrÈsor inÈpuisable de gentillesse ou graine de violence, lÕenfant souffre de lÕopposition brutale du bien et du mal si chËre au cinÈma. Or, ‡ lÕopposÈ de ces personnages, Paulette et Michel ne sÕinscrivent dans aucune catÈgorie stÈrÈotypÈe. Ils sont simplement eux-mÍmes. Ni pervertis, ni innocents, ils demeurent purs dans la mesure o˘ ils ne sont pas encore atteints des maux de lÕ‚ge adulte. Leurs actions ne peuvent Ítre jugÈes ‡ lÕaide des morales des grandes personnes : ils les ignorent. CÕest ‡ leur maniËre quÕils constituent leur existence, quÕils inven-tent des moyens de lutter contre la mort en sÕappropriant les symboles (croix, gestes, priËres) des adultes. En ce sens, Michel, par son vol, ne commet pas de sacrilËge. RenÈ ClÈment opËre par l‡ une relativi-sation de la morale peu courante sur les Ècrans franÁais (É) On imagine certes que Michel va ‡ lÕÈcole, mais lÕemprise du milieu est si forte que lÕinfluence de quelques heures de classe sÕÈvanouit rapidement. Il est ‡ peu prËs certain quÕ‡ 18 ans Michel res-semblera ‡ ses grands frËres ou au fils du voisin. CÕest la notion mÍme dÕÈduca-tion qui est rendue sensible tout au long du film, une Èducation qui ne sÕopËre pas systÈmatiquement mais qui forme lÕindividu par ÒimprÈgnationÓ, par le contact continu des objets et des gens, par le milieu (É). Max …gly fiche culturelle Image et son n∞114 - juillet 1958 -
D O C U M E N T
Pro
(É) C en n Quan vient man quoi celui pour ne s germ lÕid veut sous Les mal : sisse enfa En r se b arrac et q ÒVol conn mot. JÕai trer gran est u les e nous hom
Pri
Le Li Prem Gran Meill critiq Osca Aca CinÈ 1953
Le rÈalisateur
Filmographie
Dans les annÈes qui suivirent lLa bataille du rail1945 LibÈration, il apparut comme le numÈr La belle et la bÍte un du cinÈma franÁais, se faisant l (avec Cocteau) chantre de la RÈsistance (La bataill du rail,Le pËre tranquille) et l Le pËre tranquille1946 tÈmoin poÈtique et lucide de la guerr (avec NoÎl-NoÎl) (Jeux interdits,Les maudits). Il devin mÍme le cinÈaste officiel de la VLes maudits RÈpublique (comme les rois avaien Au-del‡ des grilles1948 jadis leurs historiographes) avecPari br˚le-t-il ?De cette pÈriode de sa carLe ch‚teau de verre1949 riËre, il ne reste plus grand-chose :L Jeux interdits1951 bataille du railetLe pËre tranquill Monsieur Ripois1953 ont fort mal vieilli, surtout depui quÕOph¸ls a tournÈLe chagrin et l Gervaise1955 pitiÈ. Quant ‡Paris br˚le-t-il ?(o˘ Barrage contre le Pacifique1958 Alain Delon jouait le rÙle de M. Chaban Delmas), cette Ïuvre dÕune impudentPlein soleil1959 hagiographie a sombrÈ dans le ridicule Quelle joie de vivre1960 Faisons silence sur lÕadaptation fort ac Le jour et lÕheure1962 dÈmique de lÕAssommoirde Zol (Gervaise) o˘ Maria Schell Ètait insup Les fÈlins1964 portable et surMonsieur Ripoisqui Paris br˚le-t-il ?1967 nÕest plus guËre admirÈ que pour un certaine forme dÕhumour glacÈLe passager de la pluie1970 lÕanglaise. En revanche, RenÈ ClÈme La maison sous les arbres1971 peut Ítre considÈrÈ comme un bon spÈ cialiste du film policier :Au-del‡ deLa course du liËvre ‡ travers les grillesnÕest pas sans Èvoquer, plut champs1973 quePÈpÈ le MokoouQuai de -brumes,Et tournent les chevaux d boisde Robert Montgomery, et a for bien rÈsistÈ ‡ lÕusure du temps. D mÍmePlein soleil, dÕaprËs Patrici Highsmith, le meilleur film de ClÈment qui vaut pour une admirable photo d Decae et une interprÈtation hors pair d Ronet et Delon. A son tour Japrisot lui fourni deux bons scÈnarios :Le passa ger de la pluieetLa course du liËvr ‡ travers les champs. La froideur d Documents disponibles au France ClÈment alliÈe ‡ un mÈtier solide fai alors merveille dans ce type de thrille Cahiers du CinÈma n∞13 - 1952 cÈrÈbral et sans ‚me. Cahiers du CinÈma n∞22 - 1953 Jean Tular
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