Journal de Rivesaltes 1941-42 de Veuve Jacqueline
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Journal de Rivesaltes 194142 de Jacqueline Veuve FICHE FILM Fiche technique France - 1997 - 1h17 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Jacqueline Veuve
Son : Michel Casang
Musique : Thierry Fervant
L E
D O C U M E N T
calme et prÈcis dÕune douleur irrÈdu tible, non partageable, sans cesse tra vaillÈe par sa propre disparition. A l source de lÕÏuvre, le tÈmoignage d Friedel Bohny-Reiter. Le seul disponibl aujourdÕhui - les archives resteront ina cessibles jusquÕen 2015. A lÕÈpoq jeune infirmiËre du Secours Suisse au Enfants, elle tenait son journal dÈtaillan la vie du camp - saletÈ, froid, brimades maladies, funestes dÈparts en train ver le Nord. Pas de direction unique, dÕapproch thÈorique unilatÈrale : le film joue a contraire sur la mÈmoire et ses source comme multiplicitÈ. DÕabord la parole celle de Friedel, 86 ans aujourdÕhu digne et solitaire, jamais prÈsentÈ comme une hÈroÔne - elle a sauvÈ de enfants en nÈgociant jusquÕ‡ lÕÈpui ment avec les responsables du camp - e de quelques survivants. Ensuite le texte leJournal, lu dÕune voix claire p Claudia Dieterle. Puis lÕimage arrÍtÈe photographies du camp et de ses occu pants prises en 1942 par Paul Senn gouaches dessinÈes par Friedel. chaque fois, des corps dÈcharnÈs, pri dans lÕurgence avant quÕils ne se dis quent - ´certains sÕenvolaient sous l force du vent lorsquÕils portaient de capesª, raconte une vieille dame. Enfin la source, la substance initiale du film cette infirmiËre, ‡ la fois fiction mod sÈe - ‡ travers les images en noir blanc dÕune jeune femme censÈ reprÈsenter, plutÙt problÈmatiques -corps vivant de la transmission. Frie parcourt les mÍmes lieux aujourd dÈsolÈs. Elle ne les avait jamais rev CÕest une mÈmoire en marche qui joue alors, s˚re de son fait et conscie de sa responsabilitÈ, puisque cet endr et ce film nÕexistent que gr‚ce ‡ Elle y retrouve ses marques, sÕÈtonn peu de changements dans la topog phie du camp : les barbelÈs sont enc l‡, les maisons Ègalement, le froid t jours aussi intense. Chaque bru chaque fenÍtre, chaque mur, portent u marque lourde. Ce sont les plus be
moments du film, lorsque cette femm dÈmonte, inlassablement, etau prÈsent les rouages dÕune mÈcanique impl cable. Comme les autres tÈmoins, ell ne cesse de rappeler, au travers de so journal, et face ‡ la camÈra, une multitu de de dÈtails, dÕanecdotesa priorisan enjeu - elle se souvient de nombreu enfants, de leurs parents, des malades parle de combats quotidiens, de sa rela tion dÕamitiÈ profonde avec eux. Et c quÕelle construit, tout au long du fil cÕest finalement le fantasme dÕune seule avec eux, excluant souvent le gardiens et les autoritÈs du camp de so rÈcit. Ils sont toujours ceux qui rompen les liens, sÈparent les familles, brisen la tribu.Le Journal de Rivesalte montre cela avec une certaine force une tentative salutaire, dÈsespÈrÈe, d fabriquer une communautÈ - passÈe celle qui existait dans le camp ; prÈsen te : celle des survivants qui se tram autour du film -, malgrÈ la tragÈdie, au dessus dÕelle. Et lÕÈchec de cette tent ve. Car tous, sans exception, ont cess de croire en lÕidÈe mÍme de communa tÈ. MalgrÈ ses efforts, Friedel - et le fil - ne parviendront pas ‡ recrÈer de liens Chacun restera seul : ´Je suis la derniË re ‡ quitter le campª, dit-elle ‡ la fin d son journal - en novembre 1942 Rivesaltes finit par se vider. Tous les pri
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
cinÈaste donne parfois lÕimpression de se perdre en chemin. Car cette matiËre complexe et multiforme mÈrite une attention particuliËre. RÈunir des sources aussi diverses, pour certaines indÈpendantes du cinÈma, dans le mou-vement unique dÕune mise en scËne de la mÈmoire, est une affaire passionnan-te. Mais ici, ces sources finissent par se concurrencer - trËs littÈralement : par coupures, interjections, rÈduction de chaque sÈquence ‡ son minimum utile -au lieu de se nourrir mutuellement. Reste que ceJournal de Rivesaltes retrace une trajectoire exceptionnelle, une vÈritable Ïuvre de bien - Friedel sÕest dÈmenÈe jour et nuit pendant deux ans pour les prisonniers, et ne cesse dÕÈvoquer son impuissance, sa culpabili-tÈ, son incapacitÈ ‡ vivre autrement que dans ce souvenir - sans faire le portrait dÕune sainte. CÕest que tout, ici, est trai-tÈ sur un mode mineur, sans fulgurances incantatoires, sans dÈclamations indi-gnÈes. Et ce profil bas, tout en persÈvÈ-rance et en modestie, finit par devenir indispensable. DÕautant que depuis Drancy Aveniret son constat glacial -nous verrons mourir les derniers survi-vants des camps - on comprend que ce genre de films, qui ont encore besoin de leur parole, ne se feront bientÙt plus. Olivier Joyard ∞ -
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A lÕorigine, la rÈalisatrice vaudois Jacqueline Veuve sort bouleversÈe de l lecture du journal tenu de novembre 4 ‡ novembre 42 dans le camp d Rivesaltes par une infirmiËre suisse. PrÈtendument rÈservÈ aux rÈfugiÈs de l guerre dÕEspagne, il servait en rÈalitÈ d lieu de regroupement des Juifs avan leur dÈpart pour Auschwitz. Il se trouv quÕ‡ 86 ans, Friedel Bohny-Reiter, lÕinf miËre, est toujours en vie. La rÈalisatric la filme racontant ses souvenirs dans c quÕil reste aujourdÕhui de ce camp. D survivants tÈmoignent de ce quÕils y o vÈcu, et des images ´de fictionª en noi et blanc figurent lÕinfirmiËre ‡ lÕÈpoq Bref, tout le contraire du projet dÕArnau des PalliËres qui, dansDrancy aveni sorti la semaine derniËre, se fait u devoir de ne filmer que des images a prÈsent. Toute hasardeuse que soi lÕentreprise de Jacqueline Veuve sur l papier, le rÈsultat est une rÈussite. Cette rÈalisatrice formÈe par Jea Rouch et Richard Leacock est ‡ la tÍt dÕune impressionnante filmographi comptant de rigoureux documentaires mais aussi des fictions dont le magni fiquelÕEvanoui.e CÕestavec le dosag idÈal de pudeur et dÕintelligence quÕe entrelace ici les diffÈrents niveaux d rÈcit. De nombreux clichÈs, souvent dif ficiles ‡ regarder, jalonnent le film. Calmement Friedel explique que, pou sauver des vies, elle a d˚ enfreindre le consignes de neutralitÈ de la Croix Rouge, mais elle ne pose jamais e hÈroÔne. Et la rÈalisatrice nÕa pas coup au montage les phrases qui laissen entendre, sinon une culpabilitÈ ou un responsabilitÈ, du moins une certain dÈrobade : ´Dans le calme de la nuit, o se demandait parfois si on nÕÈtait pa complice avec ces gens qui dÈportaient. Mais il fallait refouler cette pensÈe si o voulait continuer ‡ travailler.ª Si le images ´fictionnalisÈesª ne sont jamai scabreuses, cÕest quÕelles ne sont p rÈalistes mais ´figurativesª. Les tÈmoi gnages soulignent la solidaritÈ excep tionnelle gÈnÈrÈe par les conditions
vie inhumaines. Ainsi, une rescapÈe raconte ‡ quel point la joie dÕun rare b de riz partagÈ rÈchauffait non seulemen les corps, mais aussi les ‚mes. Un autre entonne un chant espagnol. Grosse Èmotion. A la fin du film, Friedel Bohny-Reiter se demande ´Quel est l sens de tout Áa ? Je nÕen sais toujour rien aujourdÕhui. (É) Une chose me donne du courage : avoir publiÈ mon journal, et aujourdÕhui, faire ce film.ª Olivier Nicklau Les Inrockuptibles n∞12 du 19 au 25 Novembre 199
Entretien avec la rÈalisatrice
Marie-Claude Martin :NÕavez-vou jamais craint de ´surhÈroÔserª Friede Bohny-Reiter, dÕen faire une sorte d sauveuse ‡ la Schindler ? Jacqueline Veuve : Non, dÕautant plu quÕelle montre trËs bien elle-mÍme co bien son action Ètait dÈrisoire : ´Une goutte dÕeau dans la mer.ª Encor aujourdÕhui, elle sÕen veut de nÕavoir sauvÈ plus dÕenfants. Vous Èvoque Schindler. Je sais que certains, comm Claude Lanzmann, nÕadmettent pas qu lÕon puisse ´populariserª un ÈvÈneme aussi atroce que le GÈnocide. Je ne trouve pas le film de Spielberg malhon nÍte. Il faut faire savoir ce qui sÕe passÈ, surtout aux jeunes gÈnÈrations. ProjetÈ ‡ Locarno, je sais que mon film a ÈbranlÈ certains FranÁais qui ignoraient tout de cette histoire. (...)
Bernard Chappuis :Donnant indirecte ment raison ‡ Spielberg, Semprun di que ´la seule faÁon de rendre palpable lÕhorreur cÕest faire Ïuvre de fiction Pour sa part, Claude Lanzmann dit quÕo nÕa pas le droit de montrer les camps d concentration dans une fiction. Votr avis ? -J.V : Personne nÕa le droit dÕinterdi quoi que ce soit dans une dÈmarche fon
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
au mÈlange de documentaire et de fic-tion. Si jÕai ÈnormÈment dÕestime pour le travail de Lanzmann, il faut admettre que cÕest un homme trËs intolÈrant, qui donne lÕimpression que la Shoah est son territoire rÈservÈ. Je lÕai entendu sÕÈner-ver violemment contreLa liste de Schindler. Or lÕessentiel, cÕest le mes-sage et comment il est perÁu.
B.C.:En entendant, un demi-siËcle plus tard, ces rescapÈs de lÕenfer, on a lÕimpression que les barbelÈs sont tou-jours prÈsents autour dÕeux. LÕavez-vous aussi ressenti ? - J.V. : Absolument. Du reste, dans une sÈquence qui a ÈtÈ coupÈe, IÕÈcrivain autrichien Fred Wander disait : ´On a ces barbelÈs dans la tÍteª, tout en accompagnant sa phrase dÕun geste cir-culaire. Un de ses livres sÕappelle ´La bonne vieª, mais lÕimage des camps ne lÕa jamais quittÈ.
B.C.:MalgrÈ une culpabilitÈ grandissan-te, Friedel finit pourtant par se persua-der que son travail nÕest pas inutile. Est-ce aussi votre conception du cinÈma, puisque vous tournez des documen-taires ? -J.V. : Oui, forcÈment, mÍme si le cinÈ-ma est une toute petite chose en com-paraison. Merci de parler de cinÈmaÉ savez-vous combien de fois jÕai entendu des amis me demander ; ´Quand est-ce que tu feras un vrai film ?ª Comme si le documentaire nÕÈtait pas vraiment du cinÈma.
B.C.:Comment les spectateurs franÁais accueillent-ils le film, les tÈmoignages des survivants sont terribles pour les gardes mobiles franÁais ? J V.: Pour lÕinstant, le film nÕa pas ÈtÈ achetÈ en France. Arte ne lÕa pas copro-duit, contrairement ‡ mes autres docu-mentaires, ´parce quÕils ont assez de films sur la derniËre guerreª. En revanche, les spectateurs franÁais, ‡ Locarno, IÕont reÁu comme un coup de
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lÕidÈe quÕils nÕavaient pas vu un f comme Áa depuis Resnais. Ils se trom-pent, bien s˚r, ne serait-ce quÕen rega dant lÕÏuvre de Lanzmann. Mais il es vrai que les FranÁais dÈcouvrent seule-ment aujourdÕhui la vÈritÈ sur ces camp dÕinternement comme Gurs, RÈcÈbÈdo ou Les Milles, situÈs en France non occupÈe (rÈd. : ‡ ne pas amalgamer aux camps de concentration nazis en Pologne).
M.-C. M. :A propos de mÈmoire, le camp de Rivesaltes est encore debout. Il fonctionne aujourdÕhui comme cam militaire. Comment un visiteur peut-il savoir ce qui sÕest passÈ l‡ ? J.V.: Une plaque commÈmorative a ÈtÈ installÈe, mais il y a seulement deux ans, sur la volontÈ de Serge Klarsfeld. Il est fait mention de la dÈportation des juifs, mais aucune allusion aux gitans ou aux Espagnols. En outre, une association a ÈtÈ crÈÈe rÈcemment pour quÕune pa tie du camp - lequel est destinÈ ‡ Ítre dÈtruit pour crÈer une zone industrielle -soit transformÈe en musÈe.
M-C. M. :Outre ses qualitÈs littÈraires, le Journal de Friedel apparaÓt comme un exceptionnel document dÕÈpoqueÉ J.V.: Non seulement il est humainement bouleversant, mais il a aussi lÕavantag dÕavoir ÈtÈ Ècrit en mÍme temps que le ÈvÈnements, et non pas rÈtrospective-ment. Il nÕy a pas le recul du temps, ave tous les amÈnagements que lÕon pe imaginer. CÕest un document de premi re main, peut-Ítre un des seuls tÈmoi-gnages sur le camp de Rivesaltes, du moins tant que lÕaccËs aux Archives d Perpignan restera interdit. Il faut encore attendre vingt ans.
B. C. :AprËs le gÈnÈrique apparaissent deux phrases. La premiËre dit que ´de ao˚t ‡ octobre 1942, 2500 juifs, dont 110 enfants, furent dÈportÈs de Rivesaltes ‡ Auschwitzª. Et qu´Õen ao 1942, le Conseil fÈdÈral dÈcida de fer-mer la frontiËre suisse jusquÕen ju
1944ª. Pourquoi ce rappel vient-il s tard ? J.V.: CÕest une erreur technique qui co tait trop cher ‡ rÈparer. JÕai honte de l dire, mais le laboratoire qui nous attri bue le malentendu a oubliÈ de les insÈ rer avant la musique de gÈnÈrique. « mÕa fait mal. Cela dit, comme les spe tateurs sortent souvent secouÈs, ils res tent jusquÕau bout. Ces phrases ne so bien s˚r pas innocentes. A lÕÈpoque, l prisonniers savaient dÈj‡ que la Pologn reprÈsentait un voyage sans retour LÕouverture des archives est sans Èqu voque, le Conseil fÈdÈral le savait aussi (...) Marie-Claude Marti Le Nouveau Quotidien - 29 Ao˚t 199 Bernard Chappui 24 Heures - 30 Ao˚t 199 Dossier distributeu
Le rÈalisateur
Jacqueline Veuve a collaborÈ avec Jea Rouch au MusÈe de lÕhomme ‡ Paris Richard Leacock au Massachussett Institute of Technology. Son premie court mÈtrageLe panier ‡ viande 1966, co-rÈalisÈ avec Yves Yersin, lanc sa carriËre de cinÈaste. Son premie long mÈtrageLa mort du grand-pËr est sÈlectionnÈ au Festival de Locarn en 1978.Parti sans laisser dÕadress est prÈsentÈ ‡ Cannes et primÈ plu sieurs fois. Suivent plusieurs courts moyens et longs mÈtrages, dontLe frËres Bapst, charretiers(prix de l Mission du Patrimoine Ethnographique 8e Bilan international du film ethnogra phique 1989, MusÈe de lÕHomme, Pari Chronique paysanne en GruyËre(Pri dÕhonneur au Festival de Munich, 199 et Chicago International Gold Hug Award, 1991)LÕhomme des caserne (primÈ ‡ la qualitÈ 1994) etOh ! Quel
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Filmographie
Le panier ‡ viande1966 La grËve de 181972 GenËve le 9 novembre 1932 Les lettres de Stalingrad Susan1973/74 No more fun, no more games Swiss graffiti1975 Mais vous les fillesÉ1976 Chronique dÕune ville, Fribourg Ombres chinoises ou La tÍte ailleurs1977 AngËle Stalder, ou la vie est un cadeau1978 LÕavenir ‡ 15 ans1978-79 Parti sans laisser dÕadresse1982 Simon et Nathalie1984 Parlez-moi dÕamour1985 BoÓtes ‡ musique et automates1986 La traversÈe A r m a n dR o u i l l e r ,f a b r i c a n td e luges1987 La filiËre1988 Le sable rose de montagne Claude Lebet, luthier Michel MarlÈtaz, boisselier FranÁois Pernet, scieur-sculpteur O. Veuve et J. Doutaz, tavillonneurs M a r c e l l i nB a b e y ,t o u r n e u rs u r bois1989 Chronique paysanne en GruyËre1990 FranÁois Junod, fabricant dÕauto-mates1991 Les Èmotions helvÈtiques N o l d a yG o l a y ,f a b r i c a n td e jouets1992 LÕÈvanouie LÕhomme des casernes1994 Oh ! Quel beau jour1995 Ma rue raconte1996 -
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