L.A. Confidential de Hanson Curtis
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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L.A. Confidential de Curtis Hanson FICHE FILM Fiche technique
USA - 1997 - 2h20 Couleur
RÈalisateur : Curtis Hanson
ScÈnario : Brian Helgeland, Curtis HansondÕaprËs le roman deJames Ellroy
Photo : Dante Spinotti
Musique : Jerry Goldsmith
InterprËtes : Russel Crowe (Bud White) Guy Pearce (Ed Exley) Kevin Spacey (Jack Vincennes) James Cromwell (Dudley Smith) Kim Basinger (Lynn Bracken) Danny De Vito (Sid Hudgeons) David Stathairn (Pierce Pratchett)
L E
D O C U M E N T
Critique
On dira dÕabord sa reconnaissance Curtis Hanson pour avoir rÈalisÈ, en 1997, un film policier o˘ il nÕy a pas d poursuite en voitures ; o˘ le hÈros nÕe pas un policier divorcÈ rÈglant ses comptes avec son ex-femme entre deux Ètapes de son enquÍte ; o˘ personne nÕinterrompt un repas dans un boui-bo pour se lancer dans une action violente. Pourtant,L. A. ConfidentialnÕen e pas moins un film noir contemporain comme le roman de James Ellroy un roman noir contemporain. Cette maniËre dÕÈviter les clichÈs, dont nous nÕavo citÈ que quelques-uns, est une forme de respect de lÕÏuvre Ècrite qui, elle aussi refuse les conventions. Seconde adaptation ‡ ce jour de lÕÈcr vain, aprËsCopque James B. Harris tira en 1988 deLune sanglante, le film de Curtis Hanson nous paraÓt un juste com-promis entre la teneur du roman, les nÈcessitÈs narratives du cinÈma et les habitudes du spectateur dÕaujourdÕh LÕaction, qui se dÈroule sur sept annÈe ‡ lÕorigine, a ÈtÈ ramassÈe dans l temps. Des ramifications complexes mettant en jeu des personnages nom-breux sont ramenÈes ‡ un squelette ‡ lÕossature solide : le scÈnario prÈserv les trois hÈros, les liens peu communs quÕils entretiennent, et la morale. La force du film, comme du roman, pro-vient dÕabord de la nature de Bud Whit dÕEd Exley et de Jack Vincennes. Ils n sont pas des caractËres ordinaires, sans pour autant ne pas avoir de modËles. Homme du peuple, le premier, toujours violent, agit dÕinstinct ; le deuxiËm dÕune riche famille et diplÙmÈ, enten concilier sang-froid, sens moral et gran-de carriËre ; le troisiËme, Jack, le plus original, rÈussit trËs bien ‡ combiner cupiditÈ et savoir-faire professionnel. Unis malgrÈ leurs diffÈrences, ils ont cette particularitÈ de faire le contraire de ce quÕils veulent : Bud, qui hait dÕu haine viscÈrale tous les hommes
battent une femme, brutalise celle quÕ aime. Ed laisse la violence le dominer et lÕarrivisme lÕemporte sur son se moral. Au contraire, cÕest pour avoir fa preuve dÕaltruisme que Jack est abatt Ce qui se rÈduit ici ‡ un schÈma drama tique est rÈparti tout au long de lÕactio au grÈ des ÈvÈnements, de telle sort que lÕon voit les caractËres se dessin peu ‡ peu et que leur cohÈrence ou leur contradictions se rÈvËlent souvent posteriori. LÕÈpaisseur individuelle de personnages tient pour partie ‡ cett construction, pour partie au choix de acteurs : non seulement, au moins pou Bud et Ed, ils ont des visages pe connus, ceux de Russell Crowe et d Guy Pearce, mais des visages qui collen si bien ‡ leur rÙle quÕon ne peut les im giner autrement. De maniËre adroite, e faisant de Kim Basinger, sta dÕaujourdÕhui, une prostituÈe maquill de faÁon ‡ ressembler ‡ la star dÕhi que fut Veronica Lake, Hanson donne Lynn une vÈritÈ quÕelle nÕaurait pas autrement. La force du film provient ensuite de s morale, qui est aussi celle dÕEllroy. LÕ et lÕautre dÈpeignent un univers corro pu o˘ nÕexistent que deux fins, parfoi confondues : le pouvoir et lÕargent, qu tous les moyens sont bons pou atteindre. Le plus courant : le chantage Le gÈnÈrique est accompagnÈ du com mentaireoffde Sid Hudgeons qui en vi par le moyen de son journal Hush Hush Ce nÕest pas seulement un habile proc dÈ dÕintroduction : le commentaire dÈf nit ce qui est moyen dÕexistence pour l uns et dÕaction pour les autres, les pol ciers lÕemployant ‡ lÕÈgal de la for Qui nÕest pas tenu par un lien ou par u autre ? Qui nÕest pas dans la dÈpenda ce dÕautrui ? Autre aspect de la corru tion : cet univers est un univers d paraÓtre, du truquage, du faux-semblant le client achËte le corps dÕune prÈtendu star, et Lana Turner ressemble ‡ lÕun de ses copies puisquÕelle frÈquente u vrai truand ; le policier qui fausse le
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
vrais criminels, se conduit comme le journaliste qui fabrique des scandales, exposant dÕailleurs des faits vrais, et avec lÕaide dÕun policier. Un motif visuel exprime tout du long cet aspect sous des formes variÈes : lunettes, glaces sans tain, photos. Des reflets, que des reflets ! L.A. Confidentialretrouve lÕune des grandes leÁons du film noir : IÕincertitu-de morale. Bud, Ed, Jack, leur chef Dudley Smith sont de ´bonsª policiers au sens o˘ ils dÈcouvrent la vÈritÈ et arrÍtent des criminels. Ils paraissent donc servir la justice. Mais quelle disso-ciation entre la notion de justice et leurs faÁons dÕagir ! Il nÕest pas une de leurs victoire, mÍme la derniËre, qui soit obte-nue dans des conditions lÈgales. Comme le caractËre des personnages, cette morale se dÈgage des pÈripÈties et des dialogues dont une bonne part provient dÕEllroy, au fur et ‡ mesure de lÕaction. La mise en scËne se garde dÕincliner le jugement du spectateur. MÍme sÕil sÕadapte au go˚t contempo-rain pour les scËnes de violence ; mÍme si, parfois, il use de lÕespace ‡ des fins esthÈtiques ; mÍme sÕil compose de dis-crËtes harmonies colorÈes en fonction du lieu, du dÈcor, de lÕÈpoque (IÕintÈrieur de Lynn, la maison de Patchett) ; mÍme si la photo de Dante Spinotti apporte un veloutÈ sÈduisant ‡ la nuit de Los Angeles ou crÈe un ballet de couleurs avec les voitures en arriËre-plan, Hanson sÕattache avant tout aux person-nages. Il crÈe autour de chacun dÕeux un espace et un univers propres sans accor-der une prÈfÈrence ‡ lÕun plus quÕ‡ lÕautre. Le film est dense, jusquÕ‡ la lourdeur quelquefois, par la lenteur de la progression et la description de lÕenvi-ronnement de chacun. Il perd de sa den-sitÈ et devient conventionnel quand le coupable se dÈsigne, que les hÈros sÕassocient, que lÕaction se prÈcipite vers un dÈnouement spectaculaire, qui dÕailleurs se rattache au western. Les personnages acquiËrent alors des capa-
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se conduisent avec lÕoutrance des hÈro cinÈmatographiques contemporains. LÕhistoire se passe aux dÈbuts de annÈes cinquante. Quoique poussÈe dans le dÈtail, parfois dÕune maniËr subtile (certaines victimes sont mon-trÈes, en couleur, comme le montraient les photos en noir et blanc de lÕÈpoqu qui apparaissent au cours du film), la reconstitution nÕoffre pas de sÈductio particuliËre et nÕexiste jamais pour ell mÍme. Hanson nÕintroduit pas un rec qui permettrait de considÈrer que lÕhi toire appartient ‡ un temps rÈvolu. Par le fait pourtant, ce recul existe. Il produit un effet de stylisation qui met en relief, sans didactisme, ces sujets contempo-rains : la corruption de la vie publique, la difficultÈ de rendre la justice, le pouvoir trouble des mÈdias, lÕincertitude de l morale. Ce film sur une autre Èpoque semble parler avec justesse de notre temps. Alain Garsault Positif n∞ 440 - Octobre 1997
´You can get sliced just turning the pagesª (´Vous risquez dÕÍtre coupÈs e rondelles rien quÕen tournant le pagesª). Cet extrait dÕun article d Village Voiceest lÕun des argument publicitaires qui figurent au dos de la couverture deL.A. Confidential, le roman de James Ellroy. Il y avait beau-coup ‡ craindre de cette premiËre adap-tation dÕEllroy, dirigÈe par Curti Hanson, un rÈalisateur de thrillers, parmi lesquelsLa main sur le berceau. La surprise nÕen est que plu agrÈable, toute de sobriÈtÈ et dÕÈlÈga ce, et si cette Èvocation du Los Angeles des annÈes 50, ‡ travers lÕenquÍte d trois flics aux prÈoccupations et aux mÈthodes trËs diffÈrentes, participe dÕune fÈrocitÈ peut-Ítre moins aiguisÈ que les pages du roman, y subsistent nÈanmoins une ironie dÈcapante et un Ètrange sentiment de fascinati
DiscrËte et conÁue avec finesse, la reconstitution ´historiqueª - dÈcors, cos-tumes et musique - crÈe une ambiance prÈgnante et envo˚tante. Il est frappant de voir ‡ quel point lÕÈlÈgance, la lÈg retÈ dans lÕatmosphËre deL. A. Confidentialsemblent aussi bien agir sur les comÈdiens que dÈcouler dÕeu Kevin Spacey, qui interprËte ici une sorte dÕinspecteur-star, a cette maniËr nonchalante et gracieuse de se mouvoir, de boutonner sa veste, comme sÕ esquissait un pas de danse, touchant ‡ peine terre. Quant au visage de Kim Basinger, quelque chose y subsiste, dans le grain de la peau, dans sa lumi-nescence p‚le, qui rappelle les poudres, les filtres, mais aussi les carnations de certains visages de lÕ‚ge dÕor. Ici com l‡, le mouvement de lÕacteur, la lumiËr de lÕactrice, chacun recevant, capta une composante du film pour mieux lÕ rÈinsuffler. Par le biais dÕextraits ou de titres e lettres noires accrochÈes ‡ la devanture dÕun cinÈma,L.A. Confidentialcite explicitement trois films, comme pour baliser le programme que semble sÕÍtr fixÈ le film :This gun for hire(un des tout premiers films noirs, qui lanÁa le couple-star des annÈes 40 Alan Ladd-Veronica Lake),Roman Hollidayde Wyler avec Audrey Hepburn et Gregory Peck, etThe bad and the beautifulde Minnelli : trois films qui sont vÈritable-ment l‡ pour dire combienL.A. Confidentialse veut ‡ la fois film noir, film dÕamour et film sur Hollywood. Si l romance et le noir sont prÈsents de maniËre plaisante mais relativement conventionnelle (avec une structure complexe en ramifications et en jeu de lÕoie, qui rappelle les Ènigmes insoluble du Chandler duGrand sommeil), cÕe lÕaspect ´film sur Hollywoodª q intrigue et qui fascine le plus dansL . A. Confidential.Rien ou presque nÕe montrÈ de lÕindustrie proprement dit prÈsente concrËtement par petites touches et le plus souvent par le petit
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lÕarrestation de Robert Mitchum pour dÈtention de marijuana, une apparition de Lana Turner en compagnie dÕun jeune truand), mais tous les personnages du film, y compris les policiers du LAPD, gravitent dans une sorte de mondeoff Hollywood, o˘ tout est dictÈ, engendrÈ par lÕ´usine ‡ rÍvesª. On est de lÕautre cÙtÈ de lÕÈcran, dans le nÈgatif dÕHollywood. L.A. Confidentialcommence comme une rÈclame touristique ‡ lÕancienne pour la ´CitÈ des Angesª, et dÈcrit en fait un microcosme dense et efferves-cent qui abrite empires de la drogue, rÈseaux decall girlsentiËrement refaites pour ressembler aux stars du moment, tabloÔds avides et feuilletons tÈlÈvisÈs tirant leur substance dÕenquÍtes rÈelles. Tout est vertigineu-sement mÍlÈ, le crime et entertainment. Le dispositif de lÕinter-rogatoire, avec les inspecteurs assis en rangs devant la glace sans tain, est indÈniablement un dispositif de salle de cinÈma ou de thÈ‚tre. Les policiers vont mÍme jusquÕ‡ jouer avec le son, gr‚ce aux interrupteurs activÈs pendant lÕinter-rogatoire, ouvrant et coupant les micros, permettant aux autres prÈvenus dÕentendre des phrases soigneusement choisies pour provoquer lÕaveu. Jack Vincennes, le personnage de Kevin Spacey, arrondit ses fins de mois et Ètanche sa soif de gloire en travaillant comme conseiller technique ‡ la trËs cÈlËbre sÈrie policiËreBadge of Honor, et collabore Ègalement avec un journa-liste ‡ scandales (Danny De Vito). DËs que celui-ci a vent dÕune possibilitÈ de flagrant dÈlit qui impliquerait des cÈlÈ-britÈs, il prÈvient Vincennes qui procËde alors ‡ lÕarrestation sous les flashes des appareils photo. Jack Vincennes se com-porte en metteur en scËne, allant jusquÕ‡ ´rÈpÈterª la scËne et ‡ rÈgler le cadre au prÈalable (la photo de lÕarresta-tion sera plus frappante avec la foule attendant pour une avant-premiËre ‡ l Õ a r r i Ë r e - p l a n ) .L ac o n t a m i n a t i o n
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L . A .Confidential. Elle sÕÈtend a dÈnouement mÍme du film, invraisem blablement heureux, qui ressemble ‡ sÕ mÈprendre ‡ nombre de ces derniËre sÈquences imposÈes in extremis par le studios. Lynn, la prostituÈe interprÈtÈ par Kim Kasinger, libÈrÈe de son soute neur, a coupÈ ses cheveux, se dÈbarras sant ainsi de cette ressemblance ave Veronica Lake qui Ètait pour elle un sorte de contrat, et peut enfin retourne dans son Arizona natal accompagnÈ dÕun policier miraculÈ encore sous perf sion. Ce dÈnouement est bien prÈsent en tout point identique, au chapitre final du livre dÕEllroy, dernier pied-de-nez ir nique. Lynn nÕest finalement passÈe qu de Veronica Lake ‡ Marilyn Monroe. -ClÈlia Cohe Cahiers du CinÈma n∞517 - Octobre 9
´Dans mon roman, il y a beaucoup dÕhi toires parallËles, une construction Ècla tÈe. Curtis Hanson et Brian Helgelan ont su puiser dans cette matiËre foison nante, sÈlectionner quelques person nages et construire un scÈnario qui es presque une version alternative de l ligne de force du livreÉ Au tout dÈbut de nos discussions, jÕai compris que c qui intÈressait Curtis Hanson Ètait plu le parfum et la ´romanceª de la ville qu les annÈes cinquante, que la noirceu des personnages. Mon livre est pl sombre, plus froid, et mes personna bien plus rÈvulsantsÉ Je pense q L.A. Confidencialest un film si rÈu quÕil va servir de rÈfÈrence aux chaines adaptations de mon Ïuvr CÕest ce quÕa dit James Ellroy. Et seulement nous lÕapprouvons, mais n affirmons que les cent quarante minu deL.A. Confidencialfurent les pl jouissives de tout le Festival. TrËs r expÈrience de ´noirª contemporain rÈussit ‡ creuser dans les plaies passÈ, et que les br˚lantes tonalit musicales de Jerry Goldsmith rattach
consciemment au chef-dÕÏuvre d Polanski,Chinatown. (É) Le mÈrite principal de Curtis Hanson est dÕavo plongÈ lÕintrigue dans une atmosphËr dÕÈthique et de crÈdibilitÈ typiqueme ´Warnerª - cÕest dÕailleurs la chË vieille marque ´W. B.ª qui distribue l film. Lorenzo Codelli
Positif n∞437/438 - Juil./Ao˚t 9
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Le rÈalisateur
Faux tÈmoin, avec Isabelle Huppert, est un trËs habile pastiche des films dÕHitchcock.Bad influencepourrait faire songer ‡La corde. Ainsi Hanson finit-il par apparaÓtre comme un nouveau maÓtre du suspense, dÕautant que sa mise en scËne est loin de laisser indiffÈ-rent. Il a reÁu le grand prix du Festival du film policier de Cognac en 1992. Jean Tulard Dictionnaire des rÈalisateurs
Filmographie
The arousers Sweet Kill The little dragons LosinÕit The bedroom window Faux tÈmoin
1973 1976 1980 1983 1987
Bad Influence1990 The hand that rocks the craddle1992 La main sur le berceau
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