La Nourrice de Bellocchio Marco
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

La Nourrice La Balia d FICHE FILM Fiche technique
Italie - 1999 - 1h40 Couleur
RÈalisateur : Marco Bellocchio
scÈnario : Marco Bellocchio Daniela Ceselli Montage : Francesca Calvelli Musique :
-
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
leur corps de cinÈma. Car cet homm dans son compartiment, cÕest po Marco Bellocchio lÕimage exacte dÕu Italie bourgeoise 1900, compartimentÈ justement (premiËre, seconde et troisiË me classes, hommes/femmes riches/pauvres, normaux/anormaux) crispÈe et maladivement Ètanche, regar dant passer avec un dÈsir mÍlÈ dÕeffr le train de lÕHistoire, les yeux rivÈs s ses rails ‡ elle o˘, dËs lors, regarder d cÙtÈ, juste par une fenÍtre, est dÈj‡ un trahison et une transgression, donc u scandale et une libÈration. Cet homme derriËre sa fenÍtre, cÕe encore tout son personnage rÈsumÈ e un plan. Le Professeur Mori (Fabrizi Bentivoglio) est mÈdecin en chef dÕu hÙpital psychiatrique mais il observe se patients, dÈsarmÈ et fascinÈ, plus quÕ ne les soigne. Le Professeur Mori es mariÈ mais sa femme, Vittoria (Valeri Bruni-Tedeschi), demeure une Ènigm insaisissable. Le Professeur Mori s tient loin des croyances et superstition populaires. Il fait la sourde oreill quand, sur son chemin quotidien, il croi se des foules politisÈes brandissant l poing. Bref, cÕest un homme malade d sa position (sociale ou scopique, cÕe tout un) ou plutÙt qui en jouit maladive ment ; la vie dans ses manifestation paroxystiques ou hystÈriques, la vie tor rentielle le laisse dÈsarmÈ et interdit littÈralement au spectacle. Et la mise e scËne, ‡ lÕunisson, enregistre avec di tance des plans et des scËnes qui vibrent de lÕintÈrieur, des personnag et des corps dÕacteurs longtemps rÈtif campÈs sur leurs positions intenable et, au terme dÕun processus violen finalement tous libÈrÈs et en (Ètat de marche.CÕest ce qui est beau dansL Nourrice: sauf lÕaccouchement film comme un viol, pas dÕeffets de corp pas dÕextÈriorisation du jeu (les acteu pratiquent tous une sorte dÕa´cting iª et pourtant la torsion mentale et cor relle est radicale, irrÈversible, incont table. Personne ‡ la fin nÕest celui Ètait au dÈbut. Et bien s˚r, IÕarrivÈe d
nourrice analphabËte - version laÔque e en mineure du Terence Stamp pasoli nien (ThÈorËme) - au sein de ce coupl froid, au cÏur de cette maison infestÈe de vide et de distances, vaut ‡ elle seul une rÈvolution. DÕinstinct elle rom avec toute une pathologie du toucher une phobie du contact, une haine d corps, elle rÈveille chez lÕhomme et l femme, avec des consÈquences dif fÈrentes mais identiquement nÈces saires, un sens atrophiÈ. Mais la nourri ce nÕest pas seulement un dÈclenche artificiel, un catalyseur commode ou u symbole dÈguisÈ, elle est aussi pleine ment un personnage de la fiction: si ell change les autres, elle est en mÍm temps transformÈe par eux. Et cÕest Èv demment cette rÈciprocitÈ des flux, c moment volÈ de lÕÈchange en mÍm temps que lÕacmÈ Èrotique du film qui s joue dans la scËne pivot de lÕapprenti sage de lÕÈcriture: acquisition dÕ savoir, accession ‡ la formulation pou lÕune, redÈcouverte du plaisir et renai sance dÕun sentiment dÕutilitÈ po lÕautre (le professeur Mori), naissanc synchrone de lÕamour. Autrement dit, l main a alors remplacÈ lÕÏil et les cour dÕÈcriture sont devenus des sÈance a´ction paintingª o˘ le corps et lÕespr marchent de concert. CÕest dans ce moment, ou comme on d en musique dans cemouvement,que s produit lÕÈchange croisÈ qui suscit lÕÈmotion la plus vive du film: Mori Èv lue, cesse dÕhabiter son cerveau dÈcouvre les saisons du cÏur, quand elle passe en douceur de lÕinstinct ‡ l raison. Ce que montre finalementL Nourrice, ce sont les Èlans souterrain de lÕesprit et le cinÈma de Bellocchi sans tambour ni trompette, quelqu chose justement qui dÈpasse lÕÏil o lÕexcËde, le transformisme invisibl dÕÍtres apparemment inchangÈs. L ˘
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
dispersion des personnages soit gÈnÈra-le, chacun ayant ÈtÈ mis par les autres sur un chemin nouveau, une voie qui sÕemprunte seul(e). Mais l‡, rien de tra-gique, au contraire. Si le film a dÈvelop-pÈ tout son long une atmosphËre pesan-te, Ètonnamment la tension accumulÈe ne dÈbouche pas sur une catastrophe, ou alors une catastrophe heureuse. Et pour le cinÈaste aussi, le film et son final ressemblent ‡ une sortie de crise. Alors, deLa Nourriceon pourra dire: film ‡ lÕancienne, acadÈmisme, cinÈma littÈraire, pointillisme psychologique, on pourra ajouter qualitÈ tÈlÈvisuelle (mais si la TV se nourrissait de cette qualitÈ-l‡, nous serions plus souvent ‡ la mai-son...) et penser aussi que Bellocchio est un agitateur passÈ de mode, assagi. Mais en disant tout cela, on aura tort car le cinÈaste rÈussit ici la fusion de ses contraires, pas assagi mais apaisÈ sans pour autant nier la violence, conci-liant subtilement ses Èternels amours: psychanalyse et politique, fiction et idÈologie, intellectualitÈ et instinct de rÈvolte, introspection et vitalitÈ paÔenne. Et en partant de son contraire, fixitÈ, rigiditÈ, immobilisme, le film prouve lÕacteur, le corps, Ie mouvement, en un mot il prouve la mise en scËne. Au dernier plan, la femme du Professeur Mori sÕen va. Comme Ingrid Bergman dansEurope 51, IÕÈpreuve violente quÕelle a traversÈe (l‡, la mort dÕun enfant, ici sa naissance) la jette hors dÕelle-mÍme et la met de force dans le monde, en lÕoccurrence dans...un train. La boucle nÕest pas bouclÈe, au contrai-re; le train ne sert plus ‡ regarder le monde ‡ la dÈrobÈe, comme le sous-marin de nos dÈsirs clandestins, mais il est l‡ pour aider celui ou celle qui y monte ‡ se propulser. A la fin du film, toutes les histoires sont en marche. Bernard Benoliel
D O C U M E N T
AdaptÈ dÕune nouvelle de Pirandello,LNourricene dÈcrit pas le dÈbut d siËcle, mais lÕanalyserait plutÙt avec un prÈcision froide et aiguÎ dÕautant plu passionnante que son auteur se refus justement (gr‚ce notamment ‡ une pho tographie trËs sombre) toutes les facili tÈs de la reconstitution naturaliste. L film raconte une histoire entiËremen tendue entre les bouleversements d classes sociales qui voient leur idÈolo gie se transformer et le destin d quelques individus confrontÈs ‡ leur inhibitions et leurs dÈsirs. LÕÈpouse dÕ mÈdecin psychiatre qui travaille dan une prison de femmes vient dÕacco cher. Elle ne peut allaiter son enfant. A mari donc dÕembaucher une nourric (choisie aprËs un passage en revue d jeunes paysannes) qui palliera le carences maternelles. CÕest une fille d la campagne, analphabËte et charnell (la trËs belle Maya Sansa, dont cÕest l premier rÙle au cinÈma), qui en sÕintr duisant dans la famille bourgeoise v dÈrÈgler, sans le vouloir, tout son fonc tionnement. En prenant immÈdiatemen lÕenfant dans ses bras et en lui donna le sein, elle declenchera une sorte d terreur chez la mËre qui sÕenfuira alor que lÕhomme observera la nouvelle arr vÈe avec un intÈrÍt de moins en moin dÈfinissable. LÕÈpoque se transforme. Les rues brui sent de rumeurs de rÈvolte sociale. L bourgeoisie transforme progressivemen sa conception du monde. Le hÈros es confrontÈ dans son travail ‡ lÕobserv tion clinique de lÕhystÈrie, ‡ lÕobligati de trier, classer, dÈfinir. Les relation humaines se contractualisent. Un sÈquence magnifique, o˘ le hÈros, as dans un wagon de train, observe la co se de quelques femmes sur un quai gare, rappelle le caractËre prÈ-ci matographique du chemin de fer et construction dÕun nouvel imaginaire le cinÈma enfantera. FiancÈe ‡ homme en prison, la jeune nourri demande ‡ son employeur tout dÕa de lui lire les lettres quÕelle reÁoit
de lui apprendre ‡ Ècrire pour pouvoir rÈpondre. LÕhomme accepte. Le temp paraÓt alors ralentir. Et le film sembl comme touchÈ par la gr‚ce. Dan lÕappartement vaste et sombre, quelqu chose se noue. Deux Ítres se frÙlent, se touchent, se dÈsirent sans quÕils pui sent eux-mÍmes lÕadmettre en tout conscience. Les plans durent. Les mains sÕeffleurent, sÕimmobilisent, suspe dues. A la fin du film, tiraillÈ entre lÕobl gation sociale de licencier la jeune fille (elle a, contrairement ‡ son contrat, continuÈ dÕallaiter son propre enfant) l`ineffable de son sentiment pour elle, le mÈdecin va poursuivre la jeune fille dans la rue, entamant un ballet angois sant avec une manifestation ouvriËre. La baniËre Ècarlate, les gardes armÈs cheval, surgissant et disparaissant du champ, se poursuivant et sÕÈvitan dÈcrivent un flux abstrait. FilmÈ par un cinÈaste moyen, une telle scËne aurait eu pour fonction dÕexprim une volontÈ de situer le destin de per sonnages dans un contexte historique. Ici, cÕest tout le contraire, la manifest tion, par le mouvement chorÈgraphiqu quÕelle dessine, rÈussit ‡ figurer le dÈs intime de deux individus. Cette inversion volontaire fait toute la valeur du film d Marco Bellocchio. Il fallait sans doute un cinÈaste venu de la modernitÈ pour rÈussir une Ïuvre qui soit aussi thÈo-rique et Èmouvante. Jean-FranÁois Rauge Le Monde - merc. 6 Octobre 9
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Il y a des lieux qui vous font des avances, dÕautres dans lesquels on se sent, dÕemblÈe, envahi dÕun sourd malai-se. Le sombre et labyrinthique apparte-ment romain du signor Mori, mÈdecin dans un hÙpital psychiatrique du dÈbut du siËcle, appartient plutÙt ‡ la seconde catÈgorie. AprËs avoir, comme ‡ contre-cÏur, donnÈ naissance ‡ un enfant. Vittoria, sa femme, refuse de lÕallaiter. Le professeur se rÈsout ‡ faire appel ‡ une nourrice, quÕil va chercher dans un village misÈreux o˘ se bousculent les jeunes paysannes prÍtes ‡ abandonner leur enfant contre rÈtribution. Il choisit Annetta, dont IÕamant, unr´ougeª, est en prison. La jeune mËre, Èvidemment, prend en grippe celle qui la remplace si bien auprËs de son enfant. Marco Bellocchio -il lÕa prouvÈ dansFous ‡ dÈlieretLe saut dans le vide- a tou-jours ÈtÈ attirÈ par lÕunivers de la folie. Contrairement aux patientes de son mari, dont les comportements rappellent ceux des fameuses hystÈriques de Charcot, Vittoria parvient ‡ contenir de graves troubles psychiques. Sauf en prÈ-sence de la nourrice. Bellocchio prend manifestement un malin plaisir ‡ oppo-ser cette bourgeoise un peu fÍlÈe ‡ une fille du peuple ÈquilibrÈe et aimante. Comme toujours, il excelle dans les atmosphËres dÈlicatement troubles, mais ne peut sÕempÍcher de cÈder au militantisme simpliste des annÈes 70: ‡ la fin, Ie peuple brandit des drapeaux rouges et se fait charger par lÕarmÈe. NÕempÍche, sÕil peine ‡ renouveler son inspiration, Bellocchio prouve quÕil nÕa pas perdu la main. Joshka Schidlow ∞ -
D O C U M E N T
Propos
Lorsque lÕ la rÈalisati texte dÕun venu de ce compte fait, mÍme pour JÕavais eu nombreuses une Èmotio dÈfinir; ce dialectique thËme si co sevrage, l masculin c nines et q secret - s rationnelle propre insu. LÕimage mÍ ture vitale, dÈpendanc sein, me do ter un disco dÕun ÈlÈm nÈcessitÈ monde vag sions: un m prÈsent, a source ind artistique. Et le choix fait lui auss re analogue La parole È communicat lement con rÈceptivitÈ laisse aller vie lucidem Cette rÈcep Ègalement femme qui blable ‡ e authentique Et puis la fo place pour considÈrÈe particulier destructrice
A la limite, cÕest la folie latente q Filmographie mÕintÈresse, celle qui se niche dans l normalitÈ des rapports : la violence d lÕenvie ou du faux jugement, la folie dUn point dans la poche1965 la froideur soudaine et apparemmen La Chine est proche1966 innocente qui prive les hommes de sen timent et les rend arides. Cette folie qui La constatation1969 devient radicale et qui fait peur si on s (Èpisode tirÈ du film ´Amore e Rabbiaª) limite ‡ observer, classer, anesthÈsie les individus ou, pire encore, si on l Au nom du pËre1971 considËre comme irrÈversible ou poten tiellement acceptÈe de tous.Viol en premiËre page1972 Enfin la rÈvolte. En suivant son chemi Matti da slegare1974 parcouru jusquÕ‡ nos jours, je me sui aperÁu que le dÈsir de ´changer lLa marche triomphale1976 mondeª Ètait sincËre; mais le mond La mouette1977 doit Ítre interprÈtÈ de faÁon diffÈrente si on veut pouvoir le changer et, surtout La macchina del cinema1978 cesser de se cacher derriËre lÕhorizon d Le saut dans le vide1980 monde pour Èviter de changer soi mÍme. Les yeux et la bouche1982 Dossier distributeu Enrico VI1984 Le diable au corps1986 La sorciËre1988 Autour du dÈsir1991 RÍve de papillon1994 Sogni infranti(doc.) 1995 Le prince de Hombourg1996 La religione della storia1998
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