La Servante aimante  de Douchet Jean
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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La servante aimante de Jean Douchet FICHE FILM Fiche technique
France - 1995 - 2h46
RÈalisateur : Jean Douchet
ScÈnario, dÕaprËs la mise en scËne de Jacques Lassalle et les textes de Carlo Goldini
Musique : Jean-Charles Capon
InterprËtes : Alain Pralon (Brighella) Claire Vernet (BÈatrice) Catherine Hiegel (Coraline) Nicolas Silberg (Pantalon) Jacques Sereys (Ottavio) Jean-Yves Dubois (Florindo)
L E
D O C U M E N T
Critique
On ne le sait guËre, parce quÕon a pe lÕoccasion de voir son travail, mais Jea Douchet tourne beaucoup ; des chose hors-norme bien s˚r, descuriosadisons des petits traitÈs dÕanalyse filmique p exemple ou une sÈrie documentaire su les jardins, un portrait de Titus Carmel ou une rÈflexion sur lÕ´ haussmannis tion ª, bref du cinÈma par la bande, de Ïuvres qui pourraient porter le beau nom, bÍtement dÈmodÈ, dÕessais. Da cet ensemble,La servante aimant fait figure dÕexception notable et o soupÁonne sa nature hybride, sa par assumÈe de fiction, de lui avoir ouvert l chemin, amplement mÈritÈ, des salles. A lÕorigine donc, il y a une histoire, un piËce du vÈnitien Carlo Goldoni qu monta Jacques Lassalle ‡ la ComÈdie FranÁaise en 1992, et qui Èmut Douche au point quÕil dÈcida de la filmer. LÕh toire, il faut dire, est Èmouvante et s suit ‡ lÕÈcran, comme ce devait Ítre s scËne, avec un grand bonheur, un plaisi immÈdiat de spectateur. Coraline (gÈnia le Catherine Hiegel) est amoureuse d son maÓtre, Florindo (Jean-Yves Dubois) que son pËre vient de rÈpudier. Florind nÕest pas insensible ‡ cette affection prendrait volontiers la main de celle qui fit et fait tant pour lui; mais Coraline sai quÕil ne faut pas, quÕune telle transgr sion sociale est impossible, que so amour ne devra jamais excÈder un attention et un souci de tous les ins tants.La servante aimanteest don e une pure comÈdie XVIII , qui dÈbouche, force de personnages intrigants, d coups montÈs et de retournements situation, sur une fin heureuse qui aussi une dÈnonciation des codes et valeurs de la sociÈtÈ, un hymne ‡ femme. Mais, derriËre cela, sÕent une sorte de plainte amoureuse tou fait importante. Ce nÕest pas encor lamentation romantique, puisque la s
vante refuse son malheur, rÈpËte comme une antienne : ´parlons de choses gaies ª, se satisfait dÕun amo reux de sa condition, mais cÕest dÈj‡ le prÈmices dÕune esthÈtique sentimental Les sentiments (IÕamour, le mÈpri IÕenvie...) prennent dÕailleurs une pla centrale dans la mise en scËne de Lassalle (scrupuleusement respectÈe par Douchet) puisquÕil montre avant tout le hÈsitations des cÏurs, la circulation des regards, des paroles, des affects, sacri-fiant volontiers la dimension plus artifi-cielle et convenue de lÕintrigue. Ce sou implique un traitement particulier de lÕespace, qui doit rendre visibles de gestes subtils, des dÈtails dÕun instan des demi-sourires et des regards furtifs. Tout un travail dÕÈcriture scÈnique, q nÕest Èvidemment pas sans rappeler l cinÈma et son Èchelle de plans. Au reste, je nÕinvente rien, je rÈpËt Lassalle : ´Au thÈ‚tre on peut vraiment travailler sur le plan gÈnÈral et le gros plan. On peut vraiment travailler sur le in et le off, sur le dÈcadrageª et aussi : ´Je pense que les deux Ècritures peu-vent se penser dÕune faÁon extrÍmeme homologueª Douchet, qui a trËs bien vu lÕintimitÈ d Lassalle avec le cinÈma, rÈussit ‡ se couler, sans rien forcer ni dÈnaturer dans la mise en scËne de celui-ci. Plus que cela, il montre comment une mise en scËne peut Ítre absolument fidËle ‡ une autre. La camÈra, par exemple, res-pecte ce quÕon pourrait appeler la l des 180 degrÈs. Elle ne franchit jamais la ligne imaginaire qui sÈpare le public des acteurs; elle nÕest jamais du cÙtÈ d la troupe (intimitÈ fallacieuse) et assu-me sa position de spectatrice. Elle nÕoutrepasse pas ses droits et ne rega
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
dÕintrigues habilement tissÈes, il faut bien que le film se rÈvËle lui aussi pour ce quÕil est et donne ‡ voir les projec-teurs qui lÕÈclairent. FidÈlitÈ encore dans le personnage dÕArlequin (Philippe Torreton) : de mÍme quÕil est, dans la piËce, la mouche du coche, prÈsent l‡ o˘ il ne faut pas, entendant ce quÕil ne faut pas, mettant en danger les manigances de Coraline; de mÍme, il est dans le film, celui qui met en danger le cadre, surgissant des abords directs de la camÈra, semblant toujours devoir la dÈsÈquilibrer. La question du cadre est Èvidemment essentielle lorsquÕune mise en scËne regarde une autre mise en scËne. Par exemple, puisque nous sommes au thÈ‚tre, faut-il montrer ou non la rampe ? Faut-il donner ‡ voir ce qui fonctionne au cinÈma comme un empÍcheur de sÕidentifier, obstacle que fait sentir trËs habilement Douchet, en nÕintroduisant la rampe que dans la deuxiËme scËne, rejetant brutalement le spectateur aprËs quÕil sÕest dÈj‡ IiÈ aux personnages (rejet a posteriori amusant puisque cÕest exactement au moment o˘ entre Beatrice (Claire Vernet), la mÈchante de lÕhistoire, que se produit ce brusque recul) ? La rÈponse nÕengage pas seulement le cinÈaste. Introduire de la distance l‡ o˘ le spectacle ne cherche quÕ‡ rejoindre un plus-de-vie aurait ÈtÈ un contre-sens, que Douchet Èvidem-ment ne fait pas. Au contraire, il oublie la rampe, sÕapproche des acteurs, ne craint pas de bouger sa camÈra (et il y a de trËs beaux mouvements enrobants), bref fait absolument du cinÈma, filme la vie dans tout son Èclat, donne un film brillant, ‡ la mesure du travail de Lassalle. StÈphane Bouquet ∞ -
D O C U M E N T
Jean Douchet prÈsente sa version fil mÈe de la crÈation ‡ la ComÈdie FranÁaise, en 1992, de la piËceLa ser vante amoureuse/La serva amorosad Carlo Goldoni, mise en scËne pa Jacques Lassalle. Auteur de 250 comÈ dies, en franÁais aussi bien quÕen it lien, le dramaturge sÕinspira de la soci tÈ vÈnitienne de son Èpoque, renouve lant ainsi la verve satirique du thÈ‚tr au milieu du XVIIIÕ siËcle. Dans la pr duction amoureusement soignÈe d Douchet, le raffinement apportÈ aux per sonnages stÈrÈotypÈs de lacommedi dellÕartese fait sentir. AprËs une exposition prolongÈe, Ètablis sant les deux axes de lÕintrigue - dÕu part la cupiditÈ de dame BÈatrice, Èpou se en secondes noces du riche vieillar Don Ottavio, dÕautre part le dÈvoueme aimant (amoureux ?) de Coraline, veuve servante et compagne dÕenfance d Florindo, fils de celui-ci -, le drame com mence. Scandale: pour adoucir l dÈtresse de son jeune maÓtre, Coralin partage, au vu et au su de tout l monde, le sort et la petite chambre e ville de Florindo. Non pas son lit. Pourtant, elle risque son honneur ainsi que la perspective de se remarier. Pe importe. En vendant les merveilleux ba bleus quÕelle fabrique de ses mains, ell procurera de la nourriture ‡ lÕhÈriti banni. Au milieu dÕun dÈcor dÕune p vretÈ ravissante, Coraline affirme: ´ De bas, jÕen aurrai tant que vous voudre mais des maÓtres, je nÕai que lui. ª Aus intelligente que loyale, la servante sai dÈjouer les manigances de BÈatrice. Vive lÕhonneur, vive lÕamour ! LÕenjeu de cette re-prÈsentation consi tait ‡ rendre plus fluide une Ïuvre Èmi-nemment thÈ‚trale, dÕen accroÓtre l poignance visuelle. Avec une palette d rouges somptueux, gr‚ce ‡ lÕÈclat d broderie et de lumiËre dorÈes, IÕÏil es flattÈ.La servante aimantesÕouvre s des accessoires de brocard et de boi noble que baigne un Èclairage astu cieux. TantÙt en gros plans, tantÙt e plans moyens, les acteurs apostrophen
con briola salle, le spectateur. Aux soli-loques succËdent des apartÈs fort audibles; divisÈe en deux Ètages, la scËne peut donner une impression de profondeur. Sur fond noir, un personna-ge ressort en relief. Cependant, se dÈroulant dÕune traite, le deux heures quarante minutes de ce film hautement oratoire exigent du specta-teur une attention toute particuliËre, et, telle la servante aimante, il dresse constamment lÕoreille. LÕÏil reste suspens. Eithine OÕNei
Positif n∞430 - dÈcembre 1996
Voil‡ le genre de film qui, a priori, pose problËme ‡ la critique : comment faire le tri entre le texte de Carlo Goldoni, sa mise en scËne par Jacques Lassalle et la rÈalisation quÕen a faite Jea Douchet, ‡ lÕoccasion dÕune comman de la tÈlÈvision (il a ÈtÈ diffusÈ sur Arte le 21 novembre 1995) ? Tant dÕinterm diaires risquent de fausser le jugement. En lÕoccurrence, le problËme est vit rÈglÈ: tout est bel et bon, sur toute la ligne. On ne reviendra pas ici sur la splendeur de la piËce et la qualitÈ du travail de Lassalle ‡ la ComÈdie-Francaise, souli-gnÈes par Michel Cournot (Le Monde du 23 dÈcembre 1992). Quant ‡ la diffusion sur le petit Ècran, il nÕy a quÕ‡ sÕen fÈl ter, celle-ci ayant suscitÈ un accueil qui permet aujourdÕhui la sortie dÕune rÈa sation portÈe par un indÈniable esprit cinÈmatographique. Choisissant la mise en film dÕune piËce jouÈe sur scËn genre qui par nature confine le cinÈaste ‡ une place modeste, Jean Douchet par-vient ‡ servir lÕÏuvre tout en mettant e Èvidence les plus hautes exigences de lÕart du grand Ècran. CetteServante aimantenÕa rien de ce que la tÈlÈvisio appelle une ´captationª, mise en boÓte dÕun spectacle vivant qui nie de so mieux la prÈsence dÕun rÈalisateu
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cÕest-‡-dire dÕun regard. Celui que Douchet pose sur le texte de Goldoni et le travail de Lassalle, volontairoment discret, est non seulement prÈsent, mais en mouvement. Le film cornmence ´du cÙtÈ du thÈ‚treª, par un plan-sÈquence qui respecte la durÈe de lÕÈchange, jouÈ trËs ´ appuyÈ ª par Jacques Sereys et Nicolas Silberg, entre le baron bafouÈ et son arni qui cherche ‡ le dessiller. La camÈra intervient pourtant, elle passe de lÕun ‡ lÕautre, les accepte ensemble, Èvolue dans lÕespace, invente son point de vue dans le matÈriau scÈnique tout en le montrant comme tel. Comme se-ront montrÈs dÕabord les changements de dÈcor tels quÕun spectateur dans la salle les verrait. Peu ‡ peu, le montage se substitue au temps de la piËce, de lÈgËres Èlisions instaurent une autre durÈe et un autre espace sans parasiter la mise en scËne de Lassalle.
Puissance expressive
Un cinÈma plus prÈsent se fraie ainsi un chemin ‡ lÕintÈrieur du travail du thÈ‚tre. Il le doit pour une part ‡ lÕinter-prÈtation magnifique de Catherine Hiegel dans le rÙle-titre, mais aussi ‡ la faÁon dont la camÈra, franchissant la rampe avec la lÈgitimitÈ quÕautorise le fait dÕen avoir marquÈ la place, vient cueillir sur son visage lÕÈmotion, la souf-france, le bonheur, IÕeffort, la volontÈ, en un rÈseau de contradictions dyna-miques qui sont la vÈritable fidÈlitÈ ‡ Goldoni. Dans cette piËce o˘ chacun dis-simule quelque chose, o˘ chacun intrigue, o˘ les quiproquos naissent et sÕenchevÍtrent de ce qui est dit et mon-trÈ plutÙt que de ce qui est cachÈ (thËme Èminemment moderne), la puis-sance expressive naÓt de la complexitÈ, et cÕest rare, la rÈalisation sans cesse agit en ce sens, et cÕest splendide. Il y a douze ans, une autre mise en scËne de Lassalle,Tartuffe,avait ÈtÈ portÈe au grand Ècran par GÈrard - -
D O C U M E N T
gner la froideur gÈomÈtrique du travail de lÕhomme de thÈ‚tre, excessiveme parfois. Douchet, face ‡ une stylisatio plus enrobÈe, plus chaleureuse, en aug mente encore lÕÈpaisseur humaine, fa sant place au burlesque comme au sen timent affichÈ. Il trouve ainsi un point d rencontre idÈal entre thÈ‚tre et cinÈma point que semble dÈsigner la directio utopique des regards des acteurs, poin tÈs sur un au-del‡. Ce travail tout en finesse permet l splendeur du finale, qui ressemble ‡ un grande scËne chorÈgraphiÈe de comÈdi musicale, quand le stratagËme rÈvËl les manigances de la mauvaise belle mËre au dÈtriment du vieillard, consacr le triomphe de la servante Èprise de so jeune maÓtre quÕelle sauve en perda volontairement lÕamour quÕil lui avait fert. LÕalliance des genres, la profonde des Èmotions, lÕentrecroisement d comique et de la cruautÈ composent une danse grandiose de lÕintelligence, d pouvoir et de la compassion. Qui elle mÍme donne place au coup de force ulti me de Carlo Goldoni, la fiËre dÈclaratio de la femme qui a pris les choses e main, et dont la virulence dynamite l happy endconsensuel. Goldoni-Lassalle Douchet, cela fait un chef-dÕÏuvre pui sance trois. Et beaucoup de plaisir. Jean-Michel Frodo Le Monde - 7 novembre 199
Le rÈalisateur
NÈ le 19 janvier 1929 Calais) Etudes de philosophi (Merleau-Ponty, Bach Souriau) ‡ Paris. Participe ‡ la forma deviendra lÕÈquipe des mapuis la Nouvelle Va 1950 Ecrit dans laGazet 1951/57 Retour en prov per dÕaffaires de famill 1957 Revient ‡ Paris collaboration comm Cahiers du cinÈmaet ‡ Art; jusquÕen l964 1963/67 Ecriture du liv (Èditions de lÕHerne), s Mizogushi. A partir de 1962, comm parallËle de cinÈaste, e participe avec Eric R Almendros et Jean Eus breux films sur le ci documentaires (Georg Delacroix...) pour la tÈlÈ Depuis 1964, donne de rences tant en France versitÈs ÈtrangËres Mexique, Costa Rica, B Hollande, Belgiqu Allemagne, Suisse, I TchÈcoslovaquie, M Egypte, Madagascar, Liban). DËs 1969, entre ‡ l Vincennes puis de
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Filmographie
Courts mÈtrages et sketchs :
Le mannequin de Belleville1962
Paris vu par...
Saint-Germain-des-PrÈs1964 sketch
La rupture
Et crac sketch
1969
Le dialogue des Ètudiantes1970
La jeune femme et la mort1972
Les 4 MoliËre
Ariane Mnouchkine.
Le CERGA (pour le CNRS)
Titus Carmel, un profil
Long mÈtrage
1978
1986
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