Le Secret de Roan Inish de Sayles John
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Le secret de Roan Inish The secret of Roan Inish de John Sayles FICHE FILM Fiche technique
Irlande /USA - 1996 - 1h43 Couleur
RÈalisation et scÈnario : John Sayles dÕaprËs le roman de R. K. Fry
Musique : Mason Daring
Photographie : Haskell Wexler
InterprËtes : Jeni Courtney (Fiona Coneely) Mick Lally (Hugh, le grand-pËre) Eileen Colgan (Tess, la grand-mËre) Richard Sheridan (Eamon) John Lynch (Tadhg) Susan Lynch (La Selkie)
L E
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attachÈ aux personnages et ‡ la crÈdibi litÈ des situations. Que vient donc fair cet AmÈricain sur le sol irlandais Adapter un livre que sa compagne, l productrice Maggie Renzi, dÈcouvre lÕ‚ge de dix ans. Elle ne lÕoublie pas conte beau et rugueux de Rosalie Fry Elle en suggËre la lecture ‡ John Sayles Il sÕy plonge, aime et dÈcide de le port au cinÈma. Un peu sur le mode deD silence et des ombresque tourn Robert Mulligan en 1962, drame d racisme dans le Sud des Etats-Unis e dont se souvient la fille de lÕavocat d Noir accusÈ, gamine ‡ lÕÈpoque. ´Le fait que votre hÈroÔne soit un enfant, une gamine de dix ans dans le cas d Roan Inish, ne signifie pas que vou faites dans le gentil divertissemen familial, dans le spectacle pour le juniors. Depuis toujours, jÕaime ces fil o˘ des enfants sont propulsÈs dans de situations rÈelles, dans lesquelles de adultes Ègalement pourraient s dÈbattre. JÕapprÈcie que lÕenfant ne s pas traitÈ avec condescendance, que le ÈvÈnements ne soient pas simplifiÈs, ÈdulcorÈs de maniËre ‡ les rendre com prÈhensifs par tousª prÈvient dÕemblÈ John Sayles. Il nÕest dÕailleurs p homme ‡ sÕapproprier un bouquin, ‡ l imposer un blanchiment amidonnÈ ‡ l Disney. Le livre de Rosalie Fry, il lÕada te le plus fidËlement du monde, sans l cuisiner ‡ la sauce hollywoodienne ´Faire duDisney? TrËs peu pour moi. J ne tenais absolument pas ‡ ce qu Roan Inishsoit de la mÍme eau, quÕu village de pÍcheurs irlandais ressembl ‡ celui des schtroumphs, ‡ un parc thÈ matique. Dans un centre de loisirs, vou nÕavez pas un type vidant un poisson, l mains poisseuses et le couteau ensan glantÈ. DansRoan Inish,siª. Et l cinÈaste de sÕÈtendre sur le gouffre q sÈpare son film dÕune production d lÕOncle Walt ‡ lÕimage deDardy OÕGi et les Farfadets, autre adaptatio dÕune lÈgende celtique. ´Je ne rejett pas la fÈÈrie pure, mais voil‡ ce qu manque aux productions de ce genre : l poids du travail, le sentiment que la vi nÕÈpargne personne, quÕelle est du DansRoan Inish, les gens son constamment occupÈs ‡ travailler. L
rÈgion est magnifique ‡ la lueur du jour. Mais les nuits sont dÕun noir profond. lÕÈpoque, ils ne bÈnÈficiaient pas d lÕÈlectricitÈ. Le chef opÈrateur Haske Wexler et moi avons choisi de ne pa employer dÕÈclairages artificiels, de n pas mettre de la lumiËre l‡ o˘ il nÕy e avait pasª. Son morceau dÕlrlande, Joh Sayles le veut tout simplement confor me ‡ la rÈalitÈ mÍme si le surnaturel sÕ introduit sous forme dÕune Selkie, un crÈature de lÕocÈan. Phoque lorsquÕe nage, femme lorsquÕelle touche la terr ferme. Une sorte de sirËne qui demeur attachÈe ‡ lÕocÈan, qui ne peut s rÈsoudre ‡ lÕexistence dÕune humai (É) Tourner sur les lieux mÍmes de lÕaction prÈsente des avantages. Une authenticitÈ immÈdiate dÕabor LÕinspiration ensuite, surtout dans le c dÕune lÈgende aussi solidement enrac nÈe dans les coutumes et superstition locales. A priori, la mÈtÈo ne compt pas du nombre des ´avantagesª. E Irlande, elle est rÈputÈe dÕhumeur cha geante, capricieuse. ´Y rÈaliser un fil nÕest pas une partie de campagne. L temps change souvent et les apparence peuvent vous rÈserver de cruelle dÈceptions. MÍme durant une belle jour nÈe chaude et ensoleillÈe, la tempÈratu re de lÕeau ne monte guËre ‡ plus de d degrÈs. TrËs froide surtout quand o vient de Californie. En fait, lorsquÕun sÈquence nÈcessitait un ciel dÈgagÈ, souvent nous obtenions un temps ora geux, couvert. Il nous a fallu attendr plus dÕune semaine pour voir le sole enfin apparaÓtre. Il ne nous a pas quittÈ pendant cinq jours. Cinq jours pendan lesquels nous avons d˚ mettre en scËn toutes les scËnes qui demandaient un mÈtÈo favorable. Une vÈritable cours contre la montre. Ce dÈlai passÈ, l temps sÕest remis ‡ faire des siennes, changer ‡ tout bout de champª. IdÈal pour quÕun film sÕimprËgne de lÕat sphËre de lÕendroit, pour que la pellicul restitue sans tricher les coups de vent le passage rapide des nuages, la froi deur du fond de lÕair, les soudaines brËves ÈclairciesÉ John Sayles et ses collaborateurs y ont go˚tÈ si bien qu Le secret de Roan Inishexcelle dan
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
reculÈes de lÕlrlande, au lendemain de la DeuxiËme Guerre Mondiale. Ce nÕest pas par pur perfectionnisme technique que le cinÈaste deLone Starinsiste sur la topographie des lieux, sur le climat, le tempo des marÈes et le noir profond de la nuit. Il sÕattarde sur ces ´dÈtailsª car toute lÕhistoire gravite autour des tour-ments et cadeaux de la nature. LÕhistoire de Jaimie, de sa sÏur Fiona et de leurs grands-parents ne pourrait Ítre racontÈe sous des cieux plus clÈments. Ailleurs, elle paraÓtrait incongrue, bizar-rement anachronique, dÈplacÈe. DÈracinÈe serait plutÙt le mot. Comme le gaÈlique des dialogues, que parlent rÈellement les comÈdiens, Roan Inish se trouve exclusivement en Irlande. Rien quÕen Irlande et nulle part ailleurs. Marc Toullec Mad Movies - Mars 1997
Dans les annÈes de lÕaprËs-guerre, une petite Irlandaise traverse une baie sur la cÙte du Donegal. TournÈe vers la proue, la silhouette de la jeune hÈroÔne aux boucles dÕor surgit dÕun conte dÕAndersen, dÕune illustration de Kay Nielsen. BercÈe sur les flots, Fiona est accueillie par une colonie de phoques. LÕair au-dessus de sa tÍte se remplit de mouettes que je reconnais pour hitch-cockiennes. Seule, au bord de lÕocÈan, face ‡ Roan Inish/Inis Ron, IÕÓle aux phoques entou-rÈe de brumes, Fiona saisit un panier. Elle monte dans une coque de noix. Soudain, un cri de mouette lÕavertit : IÕembarcation vient de larguer ses amarres. Le courant emporte la fille intrÈpide vers la rive opposÈe. Au moment o˘ elle descend sur le sable de Roan Inish, le brouillard se lËve et elle pÈnËtre dans la maison des ancÍtres. SÕagit-il au cours de cet acheminement vers lÕouest dÕune infraction du territoire interdit ? Ou bien de lÕexpression dÕun dÈsir jailli du for intÈrieur ? De si frÍles Èpaules sauront-elles relever le dÈfi du retour aux sources ? Il y a trËs peu de temps, la fille a vu inhumer sa mËre aimÈe, et le visage de son pËre se voiler de chagrin. Quittant ly
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part ; elle est chaleureusement reÁu chez ses grands-parents paternels. Cependant, de part et dÕautre, le deu est plus ancien. Trois ans auparavant sous la pression de la crise Èconomiqu et des bouleversements sociaux, deu gÈnÈrations de pÍcheurs avaient d˚ Èva cuer Inis Ron. Ce jour-l‡, Jaimie, le frËr cadet de Fiona, fut enlevÈ par la marÈ montante. Au coin du feu de tourbe, le grand-pËr parle aux femmes de la noyade, ainsi que des lÈgendes qui en naquirent. Ave naturel, il se transforme enseanchai, savoir en conteur traditionnel, en gar dien de lÕhistoire. A leur tour, dÕautr membres de la famille, la grand- mËre Eamon, et Tadhg, le cousin aux cheveu bruns, incorporent le rÙle dÕaËde. AprË Ítre remontÈ encore plus loin dans l passÈ, Tadhg, le ´demeurȪ, dit ‡ s blonde cousine : ´Tu cherches quelqu chose ; c Ôest clair comme le jourª. AinsiLe secret de Roan Inish, dixiË me long mÈtrage de John Sayles cinÈaste amÈricain, lui-mÍme scÈnarist et romancier, se structure-t-il sur l mode mythique. BasÈ sur du folklore, l film avait pour enjeu de crÈer une atmo sphËre de magie ressentie, sans tombe dans lÕexcËs dÕun romantisme miËvre. metteur en scËne a rÈussi. Verve e Èquilibre, dans le montage comme dan lÕimage, animent son approche symb lique : le celtic twilight (crÈpuscul celte) nÕobscurcit pas cet Ècran. Fluide et denses, les flash-backs sont autan de tableaux Ètonnants. Celui qui tourne de nos jours en cadr celte, sur Inis Ron ou Skye, jouit dÕu spectre de tons constamment chan geants, de la lumiËre ´‡ lÕangle d mondeª. Les galbes des Selkie (femmes-phoques/sirËnes) se marient la rondeur des collines ; devant le roug visionnaire portÈ par les Irlandaises d jadis cËdent les frontiËres du rÈel. Artiste inspirÈ, Sayles est, entre autres portraitiste dÕ‚mes rebelles. Connus e France sont, par exemple,Passion fis (1993), o˘ une actrice invalide ‡ la suit dÕun accident recrÈe sa vie en pay cajun ;Lone star(1995), qui est le rÈci dÕun policier enquÍtant trente-cinq an plus tard sur lÕassassinat dÕun shÈrif
redÈcouvrant son propre passÈ.City of hope(1990) raconte lÕopposition dÕ adolescent ‡ un ´systËmeª puissant. DeuxiËme film de Sayles,Lianne(1983) a pour sujet une femme qui se dÈcide ‡ assumer son homosexualitÈ. A cause de sa volontÈ dÕ´en savoir plusª, Fiona do subir des Èpreuves initiatiques, IÕoppos tion des aÓnÈs, le pouvoir des ÈlÈments. Munie de sa fougue, de sa foi, elle avance petit ‡ petit et retrouve la pierre ‡ feu. Trois grands thËmes de la dÈcennie sont rÈunis dansLe secret de Roan Inish: IÕenfance, IÕhomme dans ses rappor avec le monde animalier, et le ´surnatu-relª. Quel est le secret de lÕÓle ? Le secret de lÕÓle est capturÈ dans l peau de la sirËne. RenonÁant ‡ son habi-tat sous la mer, Nuala sÕunit ‡ lÕaÔe Coneely. LorsquÕun enfant dÈcouvr lÕenveloppe non charnelle, la mËr regagne son royaume[CÕest pour ainsi dire lÕenvers que Mathew Arnold a traitÈ la lÈgende d la sirËne dans son poËme ´The Forsaken Mermanª (1843).] QuÕest-ce ‡ dire ? CÕest dire que lÕassociation de lÕea de la femme symbolise le fÈminin : Èter-nel, fructueux, insaisissable. QuÕest-ce donc que le ´surnaturel ?ª CÕest la diversitÈ des formes de lÕins sissable. Des formes qui appellent, des ombres dÕÈpouvante qui font signe,/ De langues dÕair qui scandent les nom dÕhommes/ Sur sable, plages et Ète dues sauvages.[De Comus par Milton, ´masqueª (mascarade), prÈsentÈ en 1634 et publiÈ en 1637. (Traduit par E. OÕNeill)] Du surnaturel, le pouvoir symbolisant est ce qui sÕinscrit dans la mÈmoire d lÕhomme, pour Ítre captÈ par le cÏu dÕun enfant. AccompagnÈs de gigues allËgres, les jeunes reconstruisent le toit de chaume, concoctent de mÈmoire la soupe revivi-fiante de fruits de mer. Jamais tout ‡ fait Èteinte, la langue dÕorigine est repr se. Telle la coque de noix de lÕenfa sauvage, le littoral est dÈcorÈ de coquillages et de couteaux. Dans les annÈes de lÕaprËs-guerre, p un temps ensoleillÈ, jÕai traversÈ e bateau une baie du Donegal. Pour
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mettre pied non sur Inis Ron, ni sur Aran ou sur lÕÓle de Clare, mais sur Tory. Plus tard encore, Seamus OÕNeill Ècrivit, dÕaprËs lÕhistoire dÕune ´disparitionª ou meurtre sur Tory, une piËce intitulÈeLe secret de lÕlle. CÕest ce secret-l‡ aussi quÕil a fallu per-cer. Eithne OÕNeill Positif n∞434 - Avril 1997
Entretien avec le rÈalisateur
Votre filmographie atteste dÕintÈrÍts trËs diversifiÈs. DÕo˘ vous est venue lÕidÈe dÕun film sur lÕlrlande ? A lÕorigine, il y a un livre,The secret of Ron Mor Skerry, Ècrit par la romanciËre Rosalie K. Fry en 1957. CÕÈtait le livre de chevet de ma compagne et collaboratri-ce Maggie Renzi quand elle avait dix ans. Elle ne lÕa jamais oubliÈ. A mon tour je suis tombÈ sous le charme de ce livre. JÕai aimÈ que lÕauteur imbrique si Ètroitement le quotidien et le fantastique. Ici, contrairement ‡ lÕimmense majoritÈ des rÈcits lÈgen-daires, le surnaturel ne sÕinstalle pas des suites de la dÈcouverte dÕun anneau magique ou dÕun passage secret, mais ‡ travers la volontÈ dÕune fillette. De son dÈsir dÕen savoir plus, de connaÓtre la vÈritÈ. Dans cette histoire, les hÈros sont des enfants.
Dans quel esprit avez-vous adaptÈ ce livre ? JÕai essayÈ de lÕadapter le plus fidËle-ment possibleÉ avec ma personnalitÈ. DÕune certaine maniËreLe secret de Roan Inishest un prolongement de mon film prÈcÈdentPassion fish, o˘ une femme paralysÈe redÈcouvrait le sens de la vie au contact de la nature. Dans ces deux films, le cadre et la natu-re du cadre donnent leur identitÈ aux personnages et ‡ lÕhistoire racontÈe. Ce qui mÕa Ègalement frappÈ dans le roman, cÕest quÕil recËle aussi une rÈelle dimension sociale. Il montre ce qui arri-ve aux gens lorsque les circonstances les obligent ‡ quitter leur terre. A quel point leur existence,leurs sentiments, t
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difficilement avec le monde dans le ils doivent sÕinstaller.
Le Secret de Roan Inishparle lÕattachement dÕune famille racines. Vous traitez ce sujet sans sÈisme ni pittoresque, mais au contra dÕune faÁon trËs moderne. Com avez-vous procÈdÈ ? Je ne tenais pas ‡ ce que le film r semble aux productions Walt Disney annÈes soixante, soixante-dix, ou t est joli, lisse, lumineux. Un village pÍcheurs irlandais finit par y ressem ‡ un parc dÕattractions. JÕai choisi de privilÈgier les couleur la terre, de la mer, les lumiËres n relles dispensÈes par le ciel, le feu, opposition avec tous les Èclairages ficiels. Selon cette logique, nous av essayÈ de suggÈrer que lÕÓle avait abandonnÈe par ses habitants av mÍme lÕarrivÈe de lÕÈlectricitÈ da rÈgion. JÕai ÈtÈ aidÈ en cela par le travail formidable chef-opÈrateur : Has Wexler. Il excelle ‡ maintenir constante dans la lumiËre dÕune s alors que la mÈtÈo change toutes heures, ou plutÙt toutes les minutes !
Quelle a ÈtÈ votre mÈthode de travail JÕavais fait un story board, mais seuls plans ‡ poser problËme Ètai ceux qui mettaient en scËne phoques. Les gens de lÕanima avaient besoin de savoir exactem lÕangle de la prise de vue, la profon de champ, etc. JÕavais une petite pour chaque plan du film, qui menti nait des choses, comme sÈquence jour / sÈquence de nuit, intÈrieur / e rieur, la prÈsence dÔanimaux, de c ras embarquÈes, et ainsi de suite. mettais aussi le jour de tournage, heures de lever et de coucher de s ce jour-l‡, ainsi que les horaires marÈes. Haskell Wexler et ses gars sont venus experts en estimation. Ils disaient toujours des trucs com ´Ouais, je crois quÕon peut install mettre en boÓte deux prises, av dÕavoir de lÕeau jusqu' aux genouªxÉ
Vous vous Ítes beaucoup imprÈgnÈ de lÕatmosphËre irlandaise, jusque dans l parler populaire? CÕest surtout le souci de mettre les mot justes dans la bouche des personnages, de restituer la maniËre dont les Irlandais sÕexpriment. ´Aussi raide quÕune viei femme une nuit dÕhiverª est une expre sion imagÈe qui dit bien ce quÕelle ve dire. Maintenant, si les Selkies que je mets en scËne appartiennent aux lÈgendes celtes, vous trouverez des histoires ana-logues partout o˘ sÕÈpanouissent de colonies de phoques. Les Eskimos, les Indiens Inuits ont aussi leurs sirËnes, et je suis s˚r que lÕon doit retrouver le mÍmes lÈgendes dans la tradition orale des premiers habitants dÕHawaii. En ce sens,Le secret de Roan Inish parle de patrimoine et dÕhÈritage. Cel concerne tout le monde. Fiche distributeur
Le rÈalisateur
Sayles est indÈpendant, mais il Ècrit beaucoup pour Hollywood, et cÕest dan la foulÈe de quelques rÈussites quÕ tourne deux films qui lui tiennent parti-culiËrement ‡ cÏur :Matewanou le rÈcit dÕune grËve de mineurs dans l Virginie des annÈes 20. Avec une super-be photo de Haskell Wexles, un lyrisme proche des films de John Ford ou des grands westerns hollywoodiens, Sayles nÈgocie avec virtuositÈ ce changement de style. Il y aborde de grands thËmes : lÕhomme face ‡ la politique, lÕindivid lisme face au collectivisme, le racisme et lÕimmigration.Matewanest une rÈussite qui sÕoppose dÈlibÈrÈment a cinÈma de pur divertissement qui semble Ítre la marque du cinÈma des annÈes 80. Eight Men Outaborde un sujet tout aussi passionnant : la retranscription minutieuse du scandale de lÕÈquipe d base-ball des White Sox en 1919. Le film dÈcrit avec force dÈtails la plongÈe dans la corruption dÕhommes, idole nationales, finissant dÈboulonnÈs, artifi-
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jamais. City of Hope, son dernier opus (lÕabou-tissement dÕun second tryptique ?) mÍle le spectaculaire des deux fresques prÈ-cÈdentes ‡ un thËme dÈlibÈrÈment contemporain. Portrait en coupe dÕune ville des annÈes 90, confrontÈe ‡ la vio-lence, ‡ la misËre, au racisme et ‡ la corruption, le film est un exploit tech-nique impressionnant. Avec plus dÕune trentaine de personnages principaux, la camÈra de Sayles y acquiert une sou-plesse et une fluiditÈ qui sont la marque des trËs grands. DÈlibÈrÈment pessimis-te, le film se balade dans les arcanes de la ville, dans ses entrailles, avec un extraordinaire brio. John Sayles construit tranquillement une Ïuvre engagÈe, touffue et ambitieuse, ‡ lÕÈcart de la grande machinerie hollywoodienne et dans lÕindÈpendance la plus totale. Les gens de son entourage lÕadmettent volontiers : voil‡ quelquÕun qui sait ce quÕil veut. Olivier Jahan
(extrait du catalogue du Festival de Deauville 1991)
Filmographie
Return of the Seacaucus 7 Lianna Baby ItÕs you Brother from another planet Matewan Eight men out City of Hope Passion fish Lone Star The secret of Roan Inish
1980 1981 1982 1984 1987 1988 1991 1992 1996 1996
Documents disponibles au France
Positif n∞434 Les Inrockuptibles
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