Le Trône de la mort de Nair Murali
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Le trÙne de la mort Marana Simhasanam de Murali Nair FICHE FILM Fiche technique
Inde - 1999 - 1h02 Couleur
RÈalisateur : Murali Nair
ScÈnario : Bharatham Narakkal
Montage : Lalitha Krishna
Son : Krishna Kumar
InterprËtes : Lakshmi Raman (LÕÈpouse) Vishwas Njarakkal (Krishnan) Suhas Thayat (Le politicien) Jeevan Mitva (LÕenfant)
CamÈra dÕor Cannes 1999 Un certain Regard
L E
D O C U M E N T
Critique
Marana Simhasanam, rÈalisÈ pa Murali Nair, est un film du Kerala, cett province indienne qui prÈsente la doubl singularitÈ dÕÍtre ÈnormÈment communi te et complËtement cinÈphile, puisquÕell produit autant de films autochtones dÕorthodoxies marxistes, Murali semble avoir pilÈ dans le mÍme creu ces deux Èpices corsÈes. Dans un p village dominÈ par un potenta ancest un paysan pauvre se voit promu hÈros la cause prolÈtarienne dËs lors quÕil a nuitamment trois noix de coco. Com son affaire se complique dÕune accusa de meurtre politique, il est condamn mort. Pour cause de propagande, le P prend en charge sa dÈfense ainsi que survie de son Èpouse et de son jeune f On en est ‡ cet Ètat de pittoresque do mentaire lorsque soudain le film donne coup de volant inattendu qui envoie d guer le rÈcit dans un hors-champ qu nÕavait vraiment pas vu venir : les j naux se font lÕÈcho dÕun nouveau m de chaise Èlectrique fabriquÈ aux Eta Unis, qui allie le dernier cri de lÕÈlec nique ‡ la promesse dÕune exÈcution i lore. A partir de l‡, le hÈros est hÈroÔ au carrÈ : sa mort prouvera ‡ la fois qu Kerala est une contrÈe progressiste dÕautre part quÕil y a motif ‡ rÈconcili nationale autour dÕune exÈcution Òm neÓ. Le charme surrÈaliste du film, cÕest dit et montre cette logique de terreur a une candeur feinte et une froideur dÈt minÈe qui la rendent dÕautant dÈmente. Et lÕon assiste ‡ une escal de saynËtes dont la paradoxale banal valide la monstruositÈ ambiante : un ch mant banquet dÕadieu en famille, le s re inoxydable du condamnÈ, et surt son exÈcution, organisÈe comme une k messe bon enfant. Au final, la cam sÕadonne ‡ la mine satisfaite de la ve en sari neuf, nouveau sac ‡ main ombrelle chatoyante. Ubu au Kerala. GÈrard Lef LibÈration - 14 Mai 1
Marana Simhasanamest un premie film ‡ deux faces. LÕune politique, arid lÕautre totalement farfelue, ubuesqu une partie carte postale extÈnuÈ envoyÈe depuis un territoire archaÔque o˘ les durÈes sont rythmÈes par le gestes du travail agricole. Ou par lÕÈco
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
en un coup de zapette et profite du dÈcalage de la situation. CÕest souvent drÙle, assez mÈchant et parfois trËs beau dans cette maniËre dÕaller de lÕavant dans un univers complËtement dÈcalÈ, o˘ tout va violemment de travers Philippe Azoury -
D O C U M E N T
(É) [Dansle dÈbut de lÕarticle lÕaute analyse un court mÈtrage prÈsentÈ dan la SÈlection Un certain Regard Canne 1999 : (If I give you my humbleness donÕt take away my pride) (Si je tÕof mon humilitÈ, alors ne vole pas ma fier tÈ) de Karn Westerlund, cinÈaste dÕorig ne dano-suÈdoise, dont la formation es lÕart plastique.] AvecMarana Simhasanam(Le trÙn de la mort), premier long mÈtrage d jeune rÈalisateur indien Murali Nair, o quitte ces rivages expÈrimentaux pou aborder la mise en scËne circonstanciÈ dÕun conte tragique, autoproduit pour u budget dÈrisoire et tournÈ en deu semaines avec la participation dÕun petite Óle du Kerala. A priori, rien ‡ voir, sauf que leur mis en scËne tÈmoigne par des voies dis semblables dÕune commune volontÈ d porter sur le monde un regard critique qui dÈsÈquilibre et renouvelle ‡ la f ses lois et ses perspectives. Sous forme dÕune parabole assez farces sur les inÈgalitÈs sociales en In Muralo Nair scelle en lÕoccurrenc rencontre de Victor Hugo et de Jean-Godard. Soit lÕhistoire dÕun ouvrier agricole petite Óle misÈreuse. Le voici condam ‡ mort par les autoritÈs. (É)De fai celui-ci meurt heureux, ne serait-ce q parce quÕil aura pu, une fois dans sa nourrir convenablement sa famille gr‚ au dernier repas du condam DÈcidÈment, on enterre bien la rÈvo tion. Mais une fois encore, nonobst le caractËre subtil et grinÁant de fable, lÕessentiel nÕest pas l‡. On le vera plus volontiers dans la stupÈfia puissance dÕÈvocation du film qui rel principalement de son art du monta QuÕil sÕagisse dÕun homme qui bÍ terre et dÕun autre qui le paie pou regarder faire, dÕune barque de pr gande, drapeau rouge au vent, qui gli sur lÕeau comme roulait jadis le train soviets, du cadrage, lors de lÕarresta du hÈros, de ses jambes maigres com la toute la misËre du monde, cÕest
jours de lÕart de rapprocher les chose ordinairement lointaines que naÓt ‡ la fois lÕÈmotion, lÕindignation et, tout b nement, la pensÈe. Une de ces images, trËs belle, ne manque pas de susciter, vue depuis Cannes, ce type de rappro chement. CÕest celle de Krishnan, l pauvre hËre de cette histoire cruelle, saisi sur la chaise Èlectrique, rayonnant de bonheur, dans une contre-plongÈ sur fond de palmiers et de ciel bleu. Soit les mÍmes palmiers, le mÍme ciel bleu, et in fine le mÍme monde que celui qui sourit aux festivaliers. Le rire devient jaune. Jacques Mandelbau
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Le Monde - 15 Mai 199
dÕune sinistre mascarade dont ils ne sont pas dupes. Le film jette Ègalement un regard ironique sur la fabrique de renommÈe, la premiËre victime de la chaise Èlectrique devenant un hÈros national. CÕest cet humour lointaine-ment buÒuelien, auquel il manque un peu de cruautÈ, qui a pu sÈduire le prÈ-sident du jury, Michel Piccoli, qui lui a attribuÈ la CamÈra dÕor, mÍme si le film, sur le plan du style, de la mise en scËne - on a vu beaucoup mieux, ‡ de nombreuses reprises, dans le cinÈma indien - laisse sur sa faim. La charge qui passe dans lÕhistoire racontÈe, plu-tÙt originale dans le cinÈma indien tout en sÕinspirant de la nonchalance buco-lique des films dÕAravindan qui fonc-tionne ici comme un piËge, a ÈclipsÈ la faÁon dont on la raconte, nettement moins stimulante. Charles Tesson -
D O C U M E N T
Entretien avec le rÈalisateur
LÕidÈe de votre film est trËs original Pouvez-vous nous raconter dÕo˘ ell vient ? Une crÈation trouve toujours son origine dans des ÈvÈnements qui ont eu lieu ‡ un moment de sa vie. Cette histoire est liÈe ‡ des souvenirs dÕenfance, ‡ de incidents qui se sont passÈs dans mon village au Kerala, comme par exemple, le vol de noix de cocoÉ Ces moments ont constituÈ la base de ma rÈflexion sur la vie et ses avatars. JÕai dÈcidÈ de fair une fiction. AujourdÕhui je suis un pe mal ‡ lÕaise quand des personnes m demandent si mon film est tirÈ dÕun histoire vraie.
Vous avez choisi de travailler avec des acteurs non professionnels. Pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec eux et comment vous les avez choisis ? Faire ce film avec des acteurs profes-sionnels aurait ÈtÈ vraiment une cruau-tÈ. En fait, jÕai un gros problËme avec le comÈdiensÉ Je ne les trouve jamais assez naturels. Faire appel ‡ des comÈ-diens et recrÈer la vÈritable vie, quelle signification cela a-t-il ? Je trouve que les acteurs professionnels sont trop arti-ficiels. Je ferai appel ‡ eux seulement quand je serai certain de pouvoir les empÍcher de jouer. De plus, je pense que mes acteurs amateurs sont bien meilleurs que nombre dÕacteur Hollywoodiens. Pour le casting, jÕavais une idÈe trËs pr ciseÉ Pour le rÙle masculin, je me sou-venais dÕun homme qui travaillait dan les champs de mes parents lorsque jÕÈtais enfant. JÕai voulu le rencontr pour le castingÉ et lorsque je lÕai vu, il nÕÈtait plus comme dans mon souveni Cet homme sÕappelle Krishnan et cÕ pour cela que jÕai donnÈ son nom au pe sonnage. CÕest Vishwas Njarak ouvrier maÁon qui est devenu le pers nage masculin. JÕÈtais dÈsespÈrÈ. dates de tournage Ètaient fixÈes et
nÕavais toujours pas trouvÈ le rÙle ma culinÉ quand le scÈnariste Bharatham Narakkal me lÕa prÈsentÈ. Il habita dans le village o˘ nous tournions. A dÈpart, je nÕÈtais pas trËs satisfait car Ètait un peu diffÈrent du personnag que jÕavais en tÍte ; mais je me sui rapidement rendu compte quÕil Èta vraiment bien. (É)
Comment les habitants du village et le acteurs de votre film ont-ils rÈagi ? Ce film a plusieurs niveaux de lecture On peut parler dÕune satire de lÕinflu ce des pays riches, des Etats-Unis, d FMI sur les pays les plus pauvres. Mai il ne sÕagit pas seulement de Áa, po moi ce film est plus que Áa. JÕutilis peut Ítre le mode de la satire mais dan le fond, le sujet du film est beaucou plus sÈrieux. Pour les acteurs et le habitants du village, ce film nÕest quÕ film. Ils ne sont pas conscients deÉ et je ne veux pas les influencer ou le convaincreÉ que pour moi ce film est plus quÕun simple film.
Vous avez fait ce film avec trËs pe dÕargent. Comment avez-vous gÈrÈ l production ? Je pense que toute personne qui souhai te faire des films indÈpendants s retrouve dans une situation du mÍm type que la mienne. Si on souhaite fair quelque chose, on nÕa pas dÕautre ch que de le faireÉ JÕÈtais convaincu qu tout pouvait Èchouer ‡ tout moment. Le conditions de tournage Ètaient extrÍme ment mauvaises. On nÕavait jamai assez dÕargentÉ pas dÕÈclairage, pa de grue. Par contre jÕai tenu ‡ pay toutes les personnes qui ont travaillÈ su le film, mÍme si je ne leur ai pas donn beaucoup dÕargent. (É) Dossier distributeu
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Le rÈalisateur
Murali Nair est nÈ en 1966 ‡ Anandapuram, au Kerala (Inde). DiplÙmÈ en gÈologie, il a fait ses Ètudes cinÈma-tographiques au XavierÕs Institute de Bombay et a travaillÈ comme assistant rÈalisateur. Il a rÈalisÈ plusieurs courts mÈtrages :Tragedy of an Indian far-mer(1993),Coronation(1994) etA long journeyprÈsentÈ et primÈ au Festival de Cannes (1996). Marana Simhasanamest son premier long mÈtrage. PrÈsentÈ cette annÈe au Festival de Cannes ‡ Un Certain Regard, Marana Simhasanama ÈtÈ couronnÈ par la CamÈra dÕOr. Dossier distributeur
Filmographie
Courts mÈtrages Tragedy of an Indian farmer Coronation A long journey
Long mÈtrage Marana Simhasanam
1993 1994 1996
1999
Documents disponibles au France
TÈlÈrama - 5 Juin 1999
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