Looking for Richard de Pacino Al
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Looking for Richard de Al Pacin FICHE FILM Fiche technique
USA - 1996 - 1h54 Couleur
RÈalisateur : Al Pacino
ScÈnario : Michael Hadge Al Pacino
Musique : Howard Shore
InterprËtes : Penelope Allen Alec Baldwin KÈvin Conway Al Pacino Estelle Parsons Aidan Quinn Winona Ryder Kevin Spacey Harris Yulin
L E
Al Pacino
D O C U M E N T
Critique
AvecLooking for Richard, Al Pacin sÕattaque ‡ la fois au fantasme de to acteur (jouer un grand personnage sha kespearien) et au fantasme dÕun pay les Etats-Unis, puisque Shakespear incarne ‡ tout jamais un idÈal de gran deur littÈraire typiquement britannique patrimoine dont lÕAngleterre conserv depuis quatre cents ans jalousement l culte,RichardLooking forest don fait sur un double complexe, celui dÕu acteur de cinÈma qui rÍve dÕun adoub ment par le grand thÈ‚tre classique celui dÕune nation qui, bien que prodigu en grands artistes, souffre toujours d ne pas avoir de tradition culturelle aussi ancienne, aussi forte, aussi structurant que peut lÕÍtre le thÈ‚tre Èlizabethai Pourtant, un cinÈaste amÈricain. Orso Welles, sÕÈtait dÈj‡ lancÈ ‡ la conquÍt du continent shakespearien, mais lÕÈcl des trÈsors quÕil en a rapportÈs sembl tellement insurpassable que la rÈfÈren ce est plus Ècrasante que stimulante. C sentiment dÕillÈgitimitÈ ou de dÈfi quÕi a ‡ faire un film dÕaprËsRichard llllors quÕon est un acteur de cinÈma amÈr cain, est exposÈ dËs le dÈbut du film, d faÁon plutÙt cocasse, par une longu tirade mi-amusÈe mi-frondeuse d Pacino, se moquant de son cÙtÈ bouseu du far-west sÕattaquant ‡ la grand phrase shakespearienne, dont la langu amÈricaine contemporaine a tout oubli du vocabulaire et de la syntaxe. Mai comme les garÁons les plus complexÈ sont parfois les plus audacieux, Pacin ose malgrÈ tout une adaptation totale ment dÈsinhibÈe deRichard Ill,o˘ l savant tricotage dramatique shakespea rien est lacÈrÈ par lÕintrusion dÕun do mentaire sur la prÈparation du film, o˘ IÕespace de la scËne est sans cess tÈlescopÈ par lÕespace urbain d lÕAmÈrique dÕaujourdÕhui, o˘ le thÈ‚ est mis ‡ lÕÈpreuve dÕun tourbill dÕeffets de cinÈma survoltÈ (faux ra cords systÈmatiques, montage a hachoirÉ). (É)Car malgrÈ leLooki
forde son titre, le film nÕest pas seul ment lÕhistoire dÕune recherche. Paci trouve trËs vite Shakespeare, mÍme sÕ feint de continuer ‡ le chercher e t‚tonnant jusqu'‡ la fin. En dÈpit de ce affolement gÈnÈral de lÕÈnonciation, c principe dÕhystÈrie dÕun film qui n finit plus de se retourner sur lui-mÍme Pacino nous donne une vision deRichar III. Il va sans dire que le tumulte du film son bruit et sa fureur, offre une Èquiva lence au dÈsordre et ‡ la confusion de l dramaturgie shakespeariene. Comme si le film lui-mÍme, dans son Èlaboratio puis dans sa forme, Ètait saisi pa Shakespeare et sa violence baroque. C chaos formel, nÕest en aucun cas un faÁon de se dÈfausser. Pacino adapt Richard IIImÍme sÕil fait dix propositio dÕadaptation plutÙt quÕune et quÕil ex rimente en mÍme temps les faÁons le plus diverses de filmer le thÈ‚tre (le scËnes en plan-sÈquences ou au contrai re surdÈcoupÈes, sur un plateau trËs sty lisÈ ou avec de vrais extÈrieurs...). Dan cette pagaille, la force de la piËc demeure intacte. Il suffit dÕun bo dÕescalier en colimaÁon, dÕune por dÈrobÈe et dÕun plan rapprochÈ sur de acteurs qui chuchotent pour que sÕinca ne tout lÕunivers shakespearien, c monde de complots et de guerres intes tines. En une seule scËne, admirable ment filmÈe, quasi dans lÕobscurit Pacino fait exister la relation conjugal de Richard III et lady Ann (notammen gr‚ce ‡ une prestation fulgurante d Wynoma Ryder). Enfin, il se sort avec le honneurs de la grande scËne dÕagonie passe haut la main lÕÈpreuve attendu du ´My kingdom for a horse !ª.Avec se allures de contre-proposition de thÈ‚tr filmÈ, en taillant dans le texte ‡ l serpe, en refusant la littÈralitÈ et e dynamitant la dramaturgie originale pa un couper-coller audacieux mais lisible Pacino nÕescamote jamais la piËce montea contrariocomment le thÈ‚tr de Shakespeare appartient ‡ tout l monde, a pÈnÈtrÈ en profondeur lÕimag
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
trer des lambeaux pour quÕen soit resti-tuÈe la puissance. Faux film thÈorique, vraie adaptation de Shakespeare dÈguisÈe en essai filmÈ, Richard IIIest aussi un joli autoportrait dÕacteur. Il y a ‡ la fois beaucoup de nar-cissisme et beaucoup dÕautodÈrision dans le regard que Pacino porte sur lui-mÍme (mais lÕautodÈrision nÕest jamais quÕune forme retorse de narcissisme ). Pendant toutes les scËnes de prÈpara-tion de son rÙle, en coulisses, Paccino ne se dÈvoile pas du tout en tant que personne ; au contraire il fait son cinÈ-ma et en rajoute dans le cabotinage (changement de coiffures, de lunettes noiresor notlunettes noires, visiËre de la casquette vissÈe vers la nuque). Sur les planches, en revanche, il se met au service de Richard, redevient un acteur et, du coup, livre beaucoup de lui-mÍme. Le sujet Pacino est aussi double que son film ; le film est aussi schizo que son metteur en scËne, ‡ la fois acteur et star, roi et bouffon. Jean-Marc Lalanne Cahiers du CinÈma n∞510 - Mars 1997
Pacino part dÕun constat contradictoire. Jamais on nÕa autant jouÈ Shakespeare, qui pourtant est moins que jamais notre contemporain, ne serait-ce quÕen raison de la difficultÈ de la langue, ‡ laquelle sÕajoute en lÕoccurrence la complication dÕune intrigue historique o˘ sÕenchevÍ-trent, sur fond de guerre des Deux Roses, les branches touffues dÕarbres gÈnÈalogiques, les enfants de lits suc-cessifs, les demi-frËres, les remariages, les assassinats et les exÈcutions, les batailles, les rÈgicides, les usurpations et les trahisons, IÕ…glise, la royautÈ, IÕAngleterre, les Gallois, les Bretons et la France. Au lieu de se ´bornerª ‡ por-ter ‡ lÕÈcranRichard III- quÕil a dÈj‡ interprÈtÈ au thÈ‚tre ‡ deux reprises -Pacino a donc eu lÕidÈe de rÈaliser un
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mis en scËne par lui, tournÈs en cos-tumes dans le dÈcor mÈdiÈval du musÈe des CloÓtres ‡ New York, et suffisants pour constituer une sorte dedigestde la piËce, mais aussi de rÈpÈtitions ou de discussions prÈparatoires parmi lÕÈquip de comÈdiens, ainsi que dÕinterview dÕhommes de lÕart (comÈdiens ou m teurs en scËne - John Gielgud, Kenneth Branagh, Peter Brook... -aussi bien quÕuniversitaires), sans oublier lÕhom de la rue, le New-Yorkais dÕaujourdÕ auquel on demande ce que reprÈsente pour lui Shakespeare, cÕest-‡-dire, l plus souvent, pas grand-chose. LÕensemble compose un kalÈidoscop tout ‡ fait intÈressant. Le puzzle nÕe pas, en rÈalitÈ, trop compliquÈ, car Richard IIIest une piËce de jeunesse et nÕa pas la complexitÈ, la richesse de ´grandsª Shakespeare de la maturitÈ. Si lÕintrigue est embrouillÈe, la psychologi de Richard de Gloucester se caractÈrise par une noirceur monochrome, une mÈchancetÈ de mÈlodrame, une mono-manie sans nuances. Nombreux sont les ÈlÈments qui prÈfigurentMacbeth, mais la comparaison fait aussi ressortir la plus grande complexitÈ du hÈros tra-gique ultÈrieur. LÕinterrogation sur la ´pertinenceª d Shakespeare - une pertinence qui concerne en lÕoccurrence davantage le mÈcanismes du pouvoir et de la poli-tique que les profondeurs de lÕ‚m humaine - est donc valide, les paral-lËles esquissÈs entre Richard et ses complices comploteurs et une assem-blÈe mafieuse sont parfaitement justi-fiÈs, de mÍme quÕest soulignÈe ‡ just titre (dans le commentaire comme dans le jeu de Pacino) la bestialitÈ inhÈre au duc de Gloucester, qui fait sa force en mÍme temps la limite. Dans le te de Shakespeare, Richard, dont le tot est le sanglier, est comparÈ avec ins tance ‡ un porc, mais aussi ‡ un chi On peut imaginer que la popularitÈ Richard parmi les acteurs amÈricai sÕexplique peut-Ítre par cette anim primaire, sans grande nuance,
requiert une Ènergie considÈrable, mai moins dÕintrospection que Macbeth ou fortioriHamlet, qui auraient davantag la faveur des acteurs europÈens. (C nÕest l‡ quÕune hypothËse). Les rÈponses ‡ lÕenquÍte, tout en nou Èclairant sur des sujets aussi ´tech niquesª que la guerre des Deux Rose ou la mÈtrique de Shakespeare, nous e apprennent beaucoup sur les inter-viewÈs, leurs rÈponses sont autan dÕautoportraits, chacun lisant dans l miroir shakespearien ses propres obses sions. CÕest ainsi que Vanessa Redgrav fait de la piËce une lecture ´gauchiste sans surprise et dÕailleurs fort plausibl puisquÕon trouve en effet dansRichar IIIla dÈnonciation du machiavÈlisme, d laRealpolitik.(É) A lÕinverse de ce qui se passe chez tant de ´dÈconstructeurs. (Planchon: la Mise en piËces du Cid), l distanciation fonctionne, chez Pacino, sur un monde effectivement brechtien cÕest-‡-dire que lÕanalyse a le plaisir la participation du spectateur. Jean-Loup Bourge Positif n∞432 - FÈvrier 199
RÈalisÈ sur une pÈriode de plus de troi ans, entre plusieurs tournages comm acteur,Looking for Richardlaisse tou au hasard, et part dans plusieurs direc tions. DÈconcertÈ lui-mÍme par so propre projet, Al Pacino avait longue ment hÈsitÈ avant de le sortir, avouan en substance quÕil avait dÕabord co mencÈ par faire nÕimporte quoi avant d se laisser prendre au jeu. Son film est
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
me, une prise de conscience de lÕigno-rance dans laquelle se trouvent beau-coup dÕAmÈricains ‡ propos de Shakespeare.Looking for Richardres-semble ‡ une sÈrie dÕincipit que Pacino aurait oubliÈ de complÈter, laissant son film dans un Ètat fragmentaire. Cette tentative dÈlibÈrÈe de gÈnÈrer lÕanarchie sauve le film de ce qui le menaÁait le plus : le pensum pÈdagogique sur la nÈcessitÈ de lire Shakespeare aujourdÕhui. Le simple fait dÕalterner des extraits de Richard lllavec des inserts de Pacino, seul ou en train de dÈbattre avec ses partenaires, fait Èchapper le dialogue de la piËce au tac au tac de thÈ‚tre filmÈ. Le dialogue deLooking for Richard appelle moins la rÈplique que le silence, et laisse volontairement les acteurs de la piËce en plan. Il nÕy a pas de commu-nautÈ dans ce film, seulement des comÈdiens livrÈs ‡ eux-mÍmes, aux prises avec leur dialogue sur une scËne dont ils ne reÁoivent aucun Ècho. lnterprÈtant le dÈnouement final de Richard III, Al Pacino y voit plus un homme dÈfait par les fantÙmes de ses victimes que par les soldats dÕune armÈe. Il y a beaucoup dÕautres fan-tÙmes de lÕacteur dansLooking for Richard: ceux de MichaÎl Corleone, dans leParrain II, ou de Tony Montana, dansScarface. Deux films qui racon-taient la mÍme histoire que la piËce de Shakespeare. Il faudra bien un jour prendre au mot Pacino, homme sans qualitÈs dans la vie : il y a effectivement du surnaturel dans ses apparitions ‡ lÕÈcran. Samuel Blumenfeld -
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Entretien avec le rÈalisateur
Pourquoi-avez vous choisi Richard III ? JÕaurais pu prendre un texte plus facil Je le dis dÕailleurs ‡ un moment dans l film. Mais jÕavais jouÈRichard IIIBoston et Broadway et connaissais bien cette piËce. JÕavais aussi jouÈHamletet Jules CÈsar, mais en atelier, ce qui est trËs diffÈrent. La meilleure maniËre de comprendre Shakespeare, de pÈnÈtrer dans son univers, cÕest encore de l jouer devant un public.
Quelle est votre conception de Richard ? CÕest Èvidemment un grand rÙle, quÕ peut aborder de bien des maniËres. Comme dit Kenneth Branagh dans le film, il nÕy aura jamais un Richard parfa qui fasse rÈfÈrence. Il faut donc sÕimpr gner de sa personnalitÈ, se laisser gui-der par elle et mettre en valeur sa dimension mÈtaphorique. Dans un film dramatique, je lÕaurai interprÈtÈ diffÈremment. Mais ici, mon objectif Ètait de communiquer avec le public, en mÕefforÁant ‡ un maximum d clartÈ. CÕest autour de ce dessein que l film sÕest structurÈ. JÕai donc illustrÈ plusieurs reprises les intentions de Richard, ce que je fais trËs rarement, et ne lÕai jouÈ, au sens fort, que dan quelques scËnes...
Looking for Richardest-il un ´docu-mentaireª ? Non, et je ne saurais dans quelle catÈ-gorie le ranger. Je sais simplement que cÕest la premiËre fois que je te quelque chose comme cela, que je t vaille pour moi-mÍme et non p dÕautres. Le film soulËve certaines questions q je me posais dÈj‡ dans ma jeunesse, exemple sur la rythmique shakesp rienne, les accents, etc. Ce sont d interrogations auxquelles lÕexpÈrie
mÕa permis de rÈpondre entre-temps mais quÕil mÕa semblÈ lÈgitime de rÈit rer. Le projet mÕintÈressait aussi parc quÕil me permettait de travailler libre ment sans la pression liÈe ‡ un film commercial, mÍme si je trouve Ègale-ment trËs stimulant de devoir ´assurerª dans lÕurgence.
Quel public espÈrerez-vous atteindre ? Certains films sont conÁus pour le grand public, et sont rÈalisÈs dans cet esprit. DÕautres doivent aller ‡ la recherche d spectateurs potentiels qui sont prÍts ‡ rÈagir ‡ ce que vous leur offrez, mais qui ne le savent pas encore. CÕest ‡ cett catÈgorie quÕappartientLooking for Richard. (Extrait dÕune ConfÈrence de presse a festival de Sundance) Fiche AFCAE
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Le rÈalisateur
NÈ ‡ New York le 25 avril 1940, de parents siciliens, Pacino fait ses Ètudes ‡ la High School of the Performing Arts de Manhattan, et poursuit sa formation dÕacteur au cÈlËbre HB Studio de Herbert Berghof. Il fait ses premiËres crÈations au Cafe La Mama dÕElaine Stewart et au Living Theatre de Julian Beck et Judith Malina, puis entre en 1966 ‡ lÕActors Studio, o˘ il acquiert, gr‚ce ‡ Lee Strasberg, le sens de la dis-cipline qui lÕÈlËvera au rang des plus grands acteurs amÈricains. Al Pacino appartient depuis plusieurs annÈes ‡ lÕExperimental Theater Company de David Wheeler au sein de laquelle il a jouÈRichard IIIetLa rÈsistible ascen-sion dÕArturo Uide Bertolt Brecht. Il compte aussi ‡ son rÈpertoire des piËces comme : ´The connectionª, ´Hello, out thereª, ´American buffaloª de David Mamet (texte fÈtiche quÕil joua ‡ Broadway en 1983, ‡ Londres en 1984, et reprit dans diverses mises en scËne au cours des quatre annÈes suivantes), Camino Realde Tennessee Williams et Jules CÈsar, quÕil joua en 1988 au Public Theatre de Joseph Papp. Il a produit, interprÈtÈ et co-rÈalisÈ lÕadaptation cinÈmatographique de la piËce ´ The Local Stigmatic ª, qui fut prÈsentÈe en mars 1990 au Museum of Modern Art de New York et au Public Theatre. Fiche AFCAE
Filmographie
Documents disponibles au France
Dossier AFCAE Cahiers du CinÈma n∞510 Positif n∞432
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