Mephisto  de Szabo Istvan
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

MÈphisto de Istvan Szabo FICHE FILM Fiche technique
Hongrie - 1981 - 2h18 Couleur
RÈalisateur : Istvan Szabo
ScÈnario : Istvan Szabo Peter Dobai,dÕaprËs le romanMephistode Kaus Mann
Musique : Zdenko Tamassy
InterprËtes : Klaus-Marie Brandauer (Hendrik Hˆfgen) Ildiko Bansagi (Nicoletta Von Niebuhr) Krystyna Janda (Barbara Bruckner) Rolf Hoppe (Le gÈnÈral) Gyorgy Cserhalmi (Hans Miklas) Peter AndoraÔ (Otto Ulrichs)
L E
D O C U M E N T
Critique
Le film dÕlstv‡n Szabo est lÕadaptation cÈlËbre roman du mÍme titre de Klau Mann, le fils de Thomas Mann. LÕauteur s dÈfendait dÕavoir Ècrit un roman ‡ clef mais ne pouvait nier que Hendrik Hˆfge Ètait inspirÈ dÕun comÈdien ayant rÈell ment existÈ : Gustav Gr¸ndgens. De mÍme le gÈnÈral Èvoque Goering et C‰sar GÏbbels. Szabo a suivi la trame du livre et ses Èpisodes essentiels mais il sÕest efforc dÕen gommer les rÈfÈrences trop prÈcise Son film, bien que trËs situÈ historiquement devient une rÈflexion plus gÈnÈrale sur le rapports entre lÕartiste et le pouvoir, entr lÕart et la politique. Hendrik Hˆfgen, au dÈbut de sa carriËre nÕest pas un salaud. La seule chose q compte pour lui est le succËs, la rÈussite. Il pense pouvoir exercer son art en marge d mouvement de lÕhistoire. Dans cet esprit, peu ‡ peu, il tombe dans la compromission Ambitieux, et cherchant la gloire, il sÕaccommode du rÈgime naz Insensiblement, il en devient le serviteur puis le personnage officiel. Il a le sentiment cependant, dÕÍtre restÈ fidËle ‡ lui-mÍme, intervient, par exemple, pour sauve dÕanciens amis inquiÈtÈs et menacÈs. Mai conscient de sa l‚chetÈ, il a des moment de vertige qui se transforment en une sort de panique, ‡ la fin, lorsque, aveuglÈ par le projecteurs, il sÕÈcrie : ´Que veut-on d moi ? AprËs tout, je ne suis quÕun com dienª. MÈphistoest une rÈalisation grandiose. L coproduction a bÈnÈficiÈ de trËs gro moyens. Mise en scËne majestueuse, minu tie de la reconstitution historique, choix de lieux de tournage, dÈcors luxueux, interprÈ tation internationale dÕune qualitÈ exce tionnelle, en font un grand film. Istva Szabo dÈmontre ainsi quÕun cinÈma d grand spectacle peut traiter les sujets le plus ambitieux sans concession idÈologique Son film a obtenu le prix du meilleur scÈna rio et le prix de la FÈdÈration international de la Presse au Festival de Cannes 1981. AndrÈ Cornan Saison CinÈmatographique 1
Le roman polÈmique de Klaus Mann, Ècrit en 1936 en exil pour attaquer directement la figure du Gustaf Gr¸ndgens, le grand acteur et metteur en scËne de thÈ‚tre qui avait acceptÈ des Nazis des postes ÈlevÈs aprËs une jeunesse radicale, pouvait faci-lement engendrer un nouveau mÈlange ´rÈtroª. Szabo a su dÈpouiller ‡ lÕextrÍm sa riche matiËre historique et a dÈcrit les jeux ambigus du pouvoir dans une Èpoque trop souvent ridiculisÈe par le cinÈma. Ses chefs nazis ne sont pas des caricatures, les dÈcors sont exploitÈs pour montrer lÕabe ration morale du protagoniste, ainsi les cÈrÈmonies publiques servent ‡ rÈvÈler les dÈtails du processus de compromission. Gr¸ndgens Ètait un acteur sublime (on se souvient de lui enMde Lang, mais il a fait pas mal dÕautres films aussi), et Klau Maria Brandauer, IÕacteur autrichien q incarne le grand personnage, rÈalise une performance prodigieuse : dÈmoniaque, aristocrate, assoiffÈ de pouvoir et de beau-tÈ en mÍme temps, il est le pivot de tout un carrousel ophulsien (Gr¸ndgens avait interprÈtÈLiebelei, maudit dans lÕAllemagne hitlÈrienne) qui dÈbouche s une espËce de spectacle noir permanent, le spectacle du Mal. MÍme si derriËre ce film on flaire quelque version plus longue faite pour la TV, le montage ne laisse pas de pauses et la dÈmarche de Szabo, dÕhabitude plus calme, est harcelant MÈphistose conclut sans quÕon sach quel sera lÕavenir du comÈdien symbole d la culture allemande dÈgÈnÈrÈe : pourra-t-il aller encore plus loin ? Un projecteur blanc lÕÈclaire au milieu du stade oly pique de Berlin (cÕest lÕannÈe o˘ Le Riefenstahl lÕimmortalise), et il crie ´Je n suis quÕun acteur !ª. Lorenzo Codelli Positif n∞244/245 - Juillet/Ao˚t 1981
Il y a 2 ans, Ariane Mnouchkine avait montÈ, avec le ThÈ‚tre du Soleil, un spec-tacle admirable ‡ partir du mÍme texte, aprËs avoir ÈtÈ contrainte de renoncer ‡ en faire un film. Avec un raffinement excep-
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
piËce sur sa pente la plus naturelle : IÕanti-nazisme. Il est clair quÕlstv‡n Szabo a abor-dÈ lÕouvrage sous un autre Èclairage. Ce Hongrois subtil, traumatisÈ, en pleine ado-lescence, par ce quÕon appelle pudique-ment ´les ÈvÈnements de Budapestª, vit dans un pays que certains ont quittÈ et o˘ le problËme de lÕexil sÕest posÈ ‡ beau-coup. Comment dÕune certaine maniËre, ne se reconnaÓtrait-il pas un cousinage avec Hˆfgen, cet artiste lucide et tourmentÈ qui prÈfËre le compromis avec le rÈgime ‡ lÕexil, parce que lÕAllemagne est son pays, le thÈ‚tre sa famille, et la langue alleman-de son instrument de travail. Szabo connaÓt bien le tourment du crÈateur liÈ ‡ des structures quÕil nÕapprouve pas mais qui, sans elles, perdrait son mÈtier, son art, son instrument et ses racines. Ce tourment inavouÈ fait br˚ler les chaudrons de MÈphistodÕun feu intense et pathÈtique. Pierre Billard Le Point, 14 dÈcembre 1981
DËs lÕarrivÈe au pouvoir de la clique nazie, Klaus Mann, fils aÓnÈ de lÕÈcrivain Thomas Mann, prit le chemin de lÕexil. Il Ètait convaincu, ‡ lÕexemple de la majoritÈ des intellectuels allemands, quÕun rÈgime qui avait mis le grappin sur tous les rouages du pays, avec autant de brutalitÈ, ne pou-vait Ítre combattu que de lÕextÈrieur. Et quÕil fallait alerter les populations voisines des mÈfaits et des crimes des nouveaux maÓtres de lÕAllemagne. Ecrit en 1936, son ouvrageMÈphistoest une mise en accusation de toutes les ´tÍtes pensantesª restÈes au pays et pacti-sant obligatoirement avec un rÈgime dont elles ne pouvaient ignorer la barbarie. Il est toujours dÈlicat de distinguer ‡ tra-vers le miroitement de personnages imagi-naires les crÈatures rÈelles qui les ont ins-pirÈs. Le comÈdien Hendrik Hˆfgen, per-sonnage central deMÈphistoressemble nÈanmoins comme un double au comÈdien Gustav Gr¸ndgens qui fut lÕami le plus inti-me de lÕÈcrivain et le mari de sa sÏur Erika. Celui-ci se rallia ‡ la cause nazie. Ce -
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intendant des thÈ‚tres du TroisiËm ReichÉ Les hÈritiers de lÕacteur eux-mÍmes reconnurent si bien le monstr sacrÈ quÕils demandËrent et obtinre lÕinterdiction du roman. LÕÈcrivain Michel Tournier, qui prÈfaÁa l traduction franÁaise de ce livre, discerne lui, ‡ travers ce personnage, les traits dÕu homme autrement compromis qu Gr¸ndgens avec le rÈgime hitlÈrien : l cinÈaste Veit Harlan. Cet homme de talen rÈalisa, pour plaire aux tyrans,Le Jui S¸ss, le pire ouvrage de propagande anti sÈmite jamais rÈalisÈ. Sans doute le per sonnage de Hˆfgen tient-il de ces deu hommes, et de quelques autres qui buren toute honteÉ jusquÕ‡ la lie. Joshka Schidlo TÈlÈrama - 16 dÈcembre 198
Entretien avec le rÈalisateur
Voil‡ que vous, dont on sait que votr genre est celui du film dÕauteur et de confidences lyriques, avez cette fois chois dÕadapter une Ïuvre littÈraire. QuÕest-donc qui a retenu votre attention dans l roman de Klaus Mann et que vous ave jugÈ Ítre encore dÕactualitÈ et digne dÕÍ montrÈ ? LÕhistoire porte sur un caractËre, ou plu exactement sur les relations entre c caractËre et les diffÈrentes situations his toriques, politiques et sociales dÕun Èpoque. LÕhistoire attribue un rÙle ‡ que quÕun qui, dans certains cas, est fait po le tenir ou plutÙt y aspire, et dans dÕautre cas non. Pour notre part, nous voudrions montrer u caractËre qui cherche ‡ sÕadapter au rÙl qui lui est soudain attribuÈ par lÕhistoire par la situation socio-politique du moment. Notre film est lÕhistoire dÕune extraordin re facultÈ dÕadaptation, celle dÕun hom qui considËre que son unique chance d vie consiste ‡ se faire accepter, ‡ toujour obtenir lÕapprobation des autres, leur pr tection, leur affection, leur respect, un sen timent de sÈcuritÈ, car sans cela il
incapable de vivre, du fait quÕil est lu mÍme incapable dÕaimer les autres. Po lui, le seul moyen de se sentir en sÈcuritÈ est dÕÍtre complËtement acceptÈ p autrui, dÕavoir du succËs, dÕÍtre estimÈ. joue constamment, pour tout le monde mais il vit toujours ‡ fond et sincËrement son rÙle. Ce nÕest pas un Ítre cynique et mauvais au contraire, il est mÍme sentimental e respectueux du pouvoir, car cela lui procu-re un sentiment de sÈcuritÈ intÈrieur a plan des sentiments. SÕil survient soudai un changement quelconque, il ne rest interdit que quelques instants seulement ; toutes ses facultÈs dÕobservation entre en jeu et il sait trËs vite comment il doit continuer la phrase commencÈe et inter rompue pour Ítre de nouveau acceptÈ. Il sait mÍme que ce quÕil fait dans ce moments-l‡ nÕest autre chose quÕune tra son. Mais dËs lors, il entre dans la peau du traÓtre, changeant simplement de rÙle. Il est le comÈdien de sa propre vie, de so sort ‡ lui. Peut-Ítre mÍme saurait-il joue son propre Èchec afin de pouvoir y survivre. CÕest un type fondamental, celui de lÕÍ que tous les rÈgimes mauvais et toutes le communautÈs nÈgatives peuvent rÈcupÈre du fait quÕil ne supporte jamais, nulle par de rester dans lÕombre, de ne pas Ítr acceptÈ par les autres. Du monde, il ne voit que ce qui le concerne personnellement, e mÍme la libertÈ ne lÕintÈresse pas, c lÕincertitude douteuse de la libertÈ ne va rien par comparaison avec la sÈcuritÈ qui va avec le succËs et le fait dÕÍtre accept par tous. Je pense que dans une situatio historique et politique aussi ‚pre et diffici-le que celle de la naissance du fascisme, lÕobservation dÕun tel caractËre permet tirer de nombreux enseignements. Fiche Paris CinÈ-Recherch
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Le rÈalisateur
Istv‡n Szabo est nÈ en Hongrie ‡ Budapest en 1938. Il Ètudie la mise en scËne ‡ lÕEcole SupÈrieure de ThÈ‚tre et de CinÈma de Budapest. Son diplÙme de fin dÕÈtudes : Concert(Koncert, 1961) est apprÈciÈ et il entre au studio BÈla B‡lazs o˘ il peut tour-ner quelques essais avant dÕaborder le long mÈtrage en 1965. Ces deux premiers films le placent immÈ-diatement ‡ la tÍte de la nouvelle gÈnÈra-tion de cinÈastes hongrois des annÈes 60. Il sait Èvoquer avec Èmotion, tendresse et parfois rage retenue les vicissitudes de lÕhistoire dans la Hongrie contemporaine . En 1981,MÈphisto, adaptation dÕun roman de Klaus Mann, lui permet de remporter lÕOscar du meilleur film Ètranger en 1982. Îuvre riche et complexe,MÈphistoimpo-se Szabo parmi les cinÈastes majeurs de son Èpoque. En 1985, il dirigeColonel Redl, Ègalement primÈ au Festival de Cannes. Fiche Paris CinÈ-Recherche
Filmographie
Almodozasok Kora LÕ‚ge des illusions Apa PËre Szerelmes film Un film dÕamour Tuzolto Utca 25 25 rue des sapeurs Budapesti mesek Contes de Budapest Der gr¸ne Vogel LÕoiseau vert Bizalom Confiance Mephisto Redl ezredes Colonel Redl Hanussen Meeting Venus
1964
1966
1970
1973
1976
1979
1981 1985
1988 1991
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