Microcosmos de Nuridsany Claude, Perennou Marie
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

FICHE FILM
Microcosmos
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D O C U M E N T
quement constituÈ dÕair... De telles visio peuvent Èvidemment susciter toutes sorte de considÈrations philosophiques sur l relativitÈ des choses, sur le rapport entr lÕinfiniment grand et lÕinfiniment pet IÕhomme et lÕinfini, et Dieu dans tout Á Mais laissons l‡ ces topiques et voyon plutÙt dans quelle mesure les rÈalisateurs Claude Nuridsany et Marie PÈrennou scientifiques bon teint, ont su prendre de distances avec la pÈdagogie et le didactis me du documentaire lambda, et avec quel art ils ont composÈ une vÈritable sympho nie entomologique. DÕabord, ils ont mis e scËne aussi bien que tournÈ sur le vif, dan lÕAveyron - sur les terres mÍmes o˘ l grand Jean-Henri Fabre effectua les obser vations retranscrites dans ses captivant Souvenirs entomologiques- des moment clÈs de lÕexistence des colÈoptËres, lÈ p i d o ptËres,hymÈnoptËres, etc. Aucun rigo risme scientifique dans le regard comm dans la mÈthode de Nuridsany e PÈrennou, qui vise ‡ confronter san mÈdiation le spectateur avec ce microcos me, ‡ lui donner le regard de ´IÕhomm rÈtrÈciª de Jack Arnold : multiplication e ubiquitÈ des points de vue, objectif comme subjectifs (simulation de la visio de lÕinsecte en vol, par exemple), aÈrie comme souterrains ou sub-aquatiques... L tout ne constitue donc pas un rÈcit homo gËne, mais une suite de moments intenses plus ou moins orchestrÈs fictivement e fonction du dÈroulement dÕune journÈe te restre. On assiste alors ‡ une comÈdie d la vie dans tous ses Ètats, mais une comÈ die inhumaine, ou plutÙt anhumaine, e pour cause... La vÈritable nouveautÈ deMicrocosmos par rapport aux documentaires de tou poils qui ont prÈcÈdÈ et qui suivront, cÕe que, ‡ force de patience, en grossissant le insectes et en les filmant avec des moyen extra-ordinaires, avec des mouvement dÕappareil jusque-l‡ rÈservÈs aux fiction les cinÈastes mettent en Èvidence un chose toute simple : IÕidentitÈ fondament le de toutes les formes de vie. De insectes microscopiques ‡ la baleine, e passant par lÕhomme, les modes dÕÈvo
tion des Ítres vivants, leurs comporte ments naturels, et leur lutte pour la survie voire leur socialisation : cf. les fourmis obÈissent aux mÍmes lois. Il nÕest donc p besoin de pousser lÕanthropomorphism pour trouver des correspondances. LÕeffo pathÈtique du scarabÈe sacrÈ pour roule une boulette de bouse ; la naissance dÕu moustique ou dÕun papillon ; IÕaccoupl ment torride et gluant de deux escargots la faÁon dont les fourmis dÈfendent le pucerons des coccinelles prÈdatrices, nou rappellent que lÕexistence humaine, no appÈtits, passions et pulsions, ont toujour pour origine un processus biologique. Pour accentuer ce constat de faÁon ludiqu et le faire fictionner, les cinÈastes s livrent ‡ quelques jeux rÈfÈrentiels, ‡ lÕaid des bruitages et de la musique : citons pa exemple le duel fÈroce entre deux lucane - insectes munis de cornes - qui ressembl aussi bien ‡ un combat de cerfs quÕ‡ un bagarre de western ; ou bien lÕintrusio dÈvastatrice dÕun faisan sur une fourmili re, observÈe du point de vue des fourmis La disproportion entre les ´personnages en prÈsence, IÕamplification des bruits d piÈtinement de lÕoiseau, ses mouvemen brusques, font penser de maniËre saisis sante aux monstres deJurassic Parko deGodzilla. Car cÕest avant tout la vision macrosc pique dÕun microcosme qui ne laisse p de surprendre. Une scËne tout ‡ fait bana le, comme la rÈunion de bÍtes autour dÕu point dÕeau, vue des milliers de fois da les films situÈs en Afrique, prend une autr dimensionlorsquÕil sÕagit de fourmis. diffÈrence dÕÈchelle et de morphologi donne le vertige. De plus, sigrosso mod les insectes nous ressemblent sur un pla biologique ou social, la dÈbauche irration nelle des formes et couleurs quÕils ado tent les rend ‡ jamais Ènigmatiques. Le formes des Ítres vivants sont-elles tou jours fonctionnelles ou bien contiennent elles une part dÕalÈatoire ? Mais la natur nÕest un spectacle pour nos yeux que parc que nous, les humains, avons une irrÈpres sible propension ‡ nous lÕapproprier et ‡ l transformer en construction mentale. CÕe
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 DOC : 04.77.32.61.26 Fax : 04.77.32.07.09
pourquoi ce film, o˘ IÕÈtrangetÈ des insectes force notre Èmerveillement tout en mÈnageant notre insondable perplexitÈ, a le grand mÈrite de dÈmontrer que la beautÈ la plus pure,a fortioricelle de la nature, est Ètrange ; elle dÈrange car elle a souvent quelque chose dÕobscËne. Vincent Ostria Cahiers du CinÈma n∞508 - DÈc. 1996
Sa charge le dÈpasse largement en taille mais, habilement, il guide lÕÈnorme boule et petit ‡ petit, lui fait gravir la pente. A-t-il mal ÈvaluÈ la trajectoire ? La boule se fiche sur un pieu oblique qui Èmerge de terre. DÕun Ïil expert il Èvalue lÕobstacle, creuse, renfloue. AprËs de savantes et multiples manÏuvres, il reprend enfin vic-torieusement sa route. Le public, admiratif et enthousiaste, applaudit lÕexploit ‡ tout rompre. Quel est-il ce hÈros courageux, tenace et malin ? Le candidat dÕun jeu tÈlÈ-visÈ ? Un technicien aux prises avec une lourde machine ? Un sportif ÈmÈrite ? Eh non ! CÕest un petit colÈoptËre noir, presque rond, dans une de ses t‚ches quo-tidiennes. En temps ordinaire, ‡ part le patient entomologiste, qui aurait pu Ítre le tÈmoin de lÕextraordinaire travail de ce petit bousier ? Pourtant, ici, cÕest plus de 300 personnes, adultes et enfants, qui ont oubliÈ, IÕespace dÕun film, tout repËre de taille, pour applaudir un vrai spectacle. Mais ‡ ce moment prÈcis, le spectacle Ètait aussi dans la salle ! CarMicrocosmosqui filme le petit peuple de lÕherbe est un spectacle grandio-se, fascinant, drÙle parfois, toujours sur-prenant. Beaucoup plus quÕune leÁon de choses (IÕabsence de commentaire Èducatif laisse toute la place ‡ lÕimage), ce film est symphonie de couleurs, de lumiËres. Il rÈveille des souvenirs de vacances cham-pÍtres, Èvoque quelque tableau cÈlËbre, renvoie aussi au cinÈma : en effet, si Ladislas StarÈvitch avait pu profiter, ‡ son Èpoque, des conditions techniques qui ont permis aux rÈalisateurs deMicrocosmos de fixer sur la pellicule les batailles noc-
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turnes et sans pitiÈ des lucanes, serait-il devenu le cinÈaste dÕanimation du cÈlËbr Roman de Renard? Mais parce que ces fameux lucanes s figeaient dËs quÕil les Èclairait pour les fi mer, Ladislas StarÈvitch a reproduit imag par image les mouvements des insectes e animant des carapaces. DÈlaissant lÕent mologie, il a fait ensuite la carriËre qu lÕon sait. Ici on oublie la technique po sÕattacher ‡ lÕart, on sÕÈtonne ‡ peine, sant Èquipe avec une libellule, de voler e rase-mottes au-dessus des fleurs. E lorsque le moustique cousin Èmerge de s larve aquatique devant nos yeux de To Pouce, cÕest ‡ une VÈnus aux cheveux dÕ et qui sort de lÕonde quÕirrÈsistiblement pense. Un grand moment de beautÈ et d bonheur. Anne-Sophie Zube 0 de conduite n∞ 23-24, troisiËme trimestr 199
SerrÈes les unes contre les autres comm un gros serpent qui ondule, des chenille processionnaires cherchent le meilleu endroit pour faire leur mue. Une fourmi gigantesque sur le grand Ècran - rÈgurgit un peu dÕeau dans le jabot de sa compagn altÈrÈe. Une araignÈe collecte des bulle dÕair ‡ la surface dÕun Ètang pour constr re sa ´cloche ‡ plongeurª dans des vÈgÈ taux immergÈs. Une nymphe de moustiqu Èmerge dÕune mare, avec la majestÈ d VÈnus sortant des ondes... Quand Claude Nuridsany et Mari PÈrennou se penchent sur le ´petit peupl de lÕherbeª, on nÕentre pas dans la jungl on dÈbarque sur une planËte inconnue peuplÈe de crÈatures inouÔes, aux mÏurs insoupÁonnÈes. Jamais lÕaventure quot dienne de ces ´personnagesª nÕavait Èt filmÈe ainsi. Car tout est dans lÕapproche : ni leÁon d choses, ni ´docuª scientifique Microcosmosest dÕabord une invitatio au spectacle. En supprimant tout commen taire, les deux cinÈastes font surgir un
foule dÕimages venues dÕailleurs. CÕes dire de tout prËs : dans le champ dÕ‡ cÙtÈ lls nÕexpliquent pas, ils montrent. Mais il vont plus loin. Ils ne se contentent pas dÕenregistrer la rÈalitÈ. AprËs lÕavoir tr longtemps ÈtudiÈe, scrutÈe, dÈchiffrÈe, ils la mettent en scËne. Ils filment le insectes comme ils filmeraient des acteurs qui jouent. Et quels acteurs ! Tout est vu ‡ la hauteur du sujet. DÕÈtonnants mouv ments dÕappareil collent aux personnage dans leurs dÈplacements les plus com-plexes, comme si un cadreur miniaturis avait travaillÈ camÈra ‡ lÕÈpaule. Comme des insectes filmaient dÕautres insectes... Une sÈquence dÕorage devient alors u superbe moment de rÈalisme fantastique. La pluie, ‡ cette Èchelle, prend la dimen-sion dÕun cataclysme, et pour la coccinell posÈe sur un brin dÕherbe, chaque goutt fait lÕeffet dÕune bombe. A la force d images sÕajoute une vÈritable recherch sonore, trËs sophistiquÈe. Tandis que le crapaud accoucheur Èmet une jolie note d fl˚te ‡ bec, ce son de violon, cÕest un gro bourdon qui se ravitaille en plein vol en fai-sant du surplace devant la corolle de fleurs... Claude Nuridsany et Mari PÈrennou ont constamment ÈvitÈ le piËges de lÕanthropomorphisme qui ´faussȪ, g‚chÈ tant de films animaliers. Le spectateur est projetÈ dans une nouvel le dimension : on a envie de venir en aide au scarabÈe sacrÈ, emberlificotÈ dans un problËme apparemment insoluble. E devant le colÈoptËre qui sÕendort volu tueusement dans une fleur, on songe ‡ c haÔku (composÈ il y a trois siËcles par Basho, IÕinventeur des mini-poËmes jap nais), qui a directement inspirÈ le cinÈastes : ´Du cÏur de la pivoine/ IÕabeille sort/ Avec quel regret !ª LÈonard de Vinci disait ‡ ses ÈlËves : regardez un mur lÈpreux, couvert de sal-pÍtre, dans une cave. Vous verrez des armÈes, des princes en armure, de visages extraordinaires... Dan Microcosmos, le quotidien des insecte les plus banals, quÕon croyait bie connaÓtre ‡ travers des dizaines de docus, sÕest mis soudain ‡ dÈborder de richesse
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inÈdites. LÕÏil de deux poËtes alchimistes a transformÈ le plomb en or. Bernard GÈnin TÈlÈrama n∞ 2445 - 20 novembre 1996
Les deux chercheurs ne se contentent pas de recevoir leurs ´cobayesª en studio. Ils doivent aussi ´planquerª dans la nature. CÕest le seul moyen, par exemple, de filmer les libellules Agrions jouvencelles au moment de la ponte. LÕacte se dÈroule exclusivement au mois de juin et toujours ‡ lÕheure la plus chaude. Juin 1994, donc, Claude Nuridsany et Marie PÈrennou, en maillot de bain, sont immobiles depuis trois heures dans une mare, ´malgrÈ les crampes et les tÍtards qui venaient nous manger les jambesɪ. Les objectifs ´macroª ont ÈtÈ troquÈs contre des tÈlÈob-jectifs. Enfin les libellules paraissent. Pondent. La premiËre prise aurait comblÈ un documentariste classique. Elle dÈÁoit les auteurs deMicrocosmos. A cause de la lumiËre. ´Le comportement Ètait parfait mais nous voulions une lumiËre de conte, comme un conte dÕAndersen. On a tout recommencÈ trois jours plus tardɪ Quand arrive lÕhiver 1994-1995, aprËs un an et demi de tournage, il est clair que les images amassÈes sont loin de suffire pour un long mÈtrage. Il manque encore des sÈquences clefs, auxquelles les cinÈastes sont particuliËrement attachÈs : par exemple, la scËne dÕamour des escargots. Ils ont commencÈ ‡ filmer des petits-gris au cours de lÕÈtÈ, mais ils se sont rendu compte que leur cÈrÈmonial amoureux Ètait beaucoup moins intÈressant que celui des escargots de Bourgogne. Il faut attendre un an que revienne le temps des amours. Le travail reprend, et il nÕest pas de tout repos. Marie PÈrennou, ‡ force de se pen-cher sur les insectes, a d˚ sÕaliter, prise dÕune sciatique. Certaines expÈriences requiËrent une extrÍme vigilance afin de ne pas rater le bref moment clef. Ainsi pour lÕaraignÈe ArgyronËte, qui construit sous lÕeau une espËce de cloche ‡ plon-geur... Une fois quÕelle a capturÈ sa proie, cette araignÈe amphibie tisse sous lÕeau
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des fils de soie transparents, quasimen invisibles, qui forment comme une nasse Puis, avec ses pattes arriËre, couvertes d poils hydrofuges, elle va capter ‡ la surfa ce des bulles dÕair, dont elle emplit cett nasse. Elle se b‚tit ainsi une sorte de sall ‡ manger sous-marine. ´Il y avait un cÙt surrÈaliste qui nous fascinait : construir une maison avec un matÈriau qui pou nous nÕen est pas un, cela exprime bien l relativitÈ du monde, selon que lÕon s place du point de vue de lÕhomme ou d lÕinsecteª. Un grand aquarium est construit, sur le pla teau pendant lÕÈtÈ 1995. Un ami professe ‡ IÔuniversitÈ dÕAmsterdam expÈdie lÕa gnÈe, par la route, de Hollande. Mai quand ils la dÈcouvrent, Claude et Mari sont franchement dÈÁus : elle est vieille, s toison est un peu abÓmÈe, il lui manqu mÍme une patte. Premiers essais. Le bide Ils la retrouvent inanimÈe au fond d lÕaquarium... RemontÈe avec dÕinfinies p cautions, IÕaraignÈe est sÈchÈe avec de l mousse, puis du Kleenex. LÕaquarium a Èt garni de toute une faune qui lui est familiË re, ainsi que de crevettes, dont elle es friande, mais lÕArgyronËte reste dÈsespÈr ment passive. Et puis, un jour, enfin, elle se dÈcide. Ell attrape une crevette, commence ‡ tisser s toile. Fausse joie : la cloche est biscornu et mal placÈe par rapport ‡ la camÈra. O la dÈtruit avant quÕelle soit achevÈe. lÕattente recommence. Une nouvell semaine passe. ´Un soir, on finissait d dÓner. Claude a suggÈrÈ quÕon aille la voi JÕai hÈsitÈ, car elle Ètait plutÙt censÈ b‚tir sa cloche dans la journÈe. Finalement, on a bien fait : elle venait just dÕinstaller les premiers filsɪ La cloch est impeccable, IÕangle de prise de vu Ègalement. AprËs plusieurs semaine dÕattente, la sÈquence est bouclÈe e quelques minutes. Dans la foulÈe, cÕest le retour de la saiso des amours pour les escargots. Le terrai de Claude Nuridsany et Marie PÈrenno est riche en escargots de Bourgogne. Deu cents spÈcimens sont rÈunis dans une zon de parc, en pleine nature. Reste ‡ ne pa
rater le moment o˘ les couples se forme-ront. LÕattente, de nouveau, est interm nable. Tant quÕil ne pleut pas, IÕescarg refuse de sortir de sa coquille. Enfin, le grand jour arrive. La camÈra est prÍte ‡ fil-mer les prÈliminaires amoureux. Vaste pro-gramme, si lÕon sait que lÕÈtreinte d escargots dure la bagatelle de huit heures ! Claude et Marie prÈlËvent un couple enla-cÈ, le ramËnent dans leur studio. ´Il sÕagi sait de transformer un accouplement de bestioles en rituel amoureux. Ces ondula-tions conjuguÈes sont magnifiques. CÕe une espËce de baiser absolu. Pour nous, cÕÈtaient deux stars de Hollywood Ècha geant un long baiser !ª Mais ce qui compte, dans chaque sÈquen-ce, cÕest de filmer du point de vue d lÕinsecte. Une des sÈquences les plu emblÈmatiques de cette dÈmarche est celle des fourmis ´attaquÈesª par le fai-san. FilmÈe lors de la derniËre annÈe, elle a ÈtÈ soigneusement dessinÈe et planifiÈe, puis tournÈe par lÕopÈrateur Thierr Machado. Le bruit obsÈdant du bec, obtenu ‡ base de sons naturels retravaillÈs en stu-dio par le crÈateur sonore, Laurent Quaglio, place vraiment le spectateur au niveau de lÕinsecte. ´Mais nous tenions aussi ‡ mon-trer la beautÈ du faisan dans son envol. Il nÕest pas cruel, cÕest la viªe. Pour le vol dÕune abeille, filmÈ ‡ l Steadycam, Claude et Marie ont mÍme osÈ un plan en camÈra subjective, hommage aux travaux de Karl von Frisch, prix Nobel de mÈdecine en 1973, sur la vision des abeilles. ´Il a dÈcouvert quÕelles n voyaient pas le rouge. CÕest un b exemple de relativitÈ : les abeilles voient le coquelicot ultraviolet, nous, rouge. De quelle couleur est-il ? La rÈalitÈ n Ôexist pas vraiment, nous la fabriquons avec les moyens du bord.ª Ces deux scËnes Èclairent de faÁon plus globale le propos deMicrocosmos. ´Il sÕagissait de montrer au spectateur quÕi a, dans la campagne apparemment familiË-re, une planËte inconnue. Avec des habi-tants totalement dÈroutants, presque des martiens. Mais au fur et ‡ mesure que le film avance, on sÕaperÁoit que ces Ítre
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Ètranges sont faits de la mÍme p‚te que nous et quÕil y a une sorte de pont qui peut sÕÈtablir. Au-del‡ de leur ÈtrangetÈ, nous partageons avec eux une espËce de destin commun qui est le fait dÕÍtre en vie..ª. Novembre 1995. Le tournage sÕachËve. Les travaux de finition prennent encore six mois.Microcosmosest tout juste achevÈ quand la copie part pour Cannes. Sur la Croisette, le succËs du film va prendre des proportions loin dÕÍtre anecdotiques. Les acheteurs Ètrangers se bousculent.Variety, la bible des professionnels anglophones, constate que le film de Claude Nuridsany et Marie PÈrennou est lÕun des plus ´chaudsª du marchÈ du film. Effectivement,. on sÕarrache cet ovni cinÈ-matographique. En moins de dix jours, il sera quasiment vendu dans le monde entier. AujourdÕhui, les auteurs se remettent de cette ÈpopÈe de trËs longue haleine. Ils nÕimaginent pas ´replongerª tout de suite pour un projet dÕune telle envergure. ´Nous avons quelques idÈes, mais nous ne savons pas laquelle fera sa mÈtamorphose la premiËreɪ LÕaventure deMicrocosmosnÕest pas ter-minÈe. Un musÈe consacrÈ ‡ lÕentomolo-giste Jean Henri Fabre sera inaugurÈ cou-rant 1998, ‡ Saint-Leons, son village natal dÕAveyron. Ce futur Centre international des insectes a dÕores et dÈj‡ acquis lÕappa-reil de prise de vues du film, ainsi que les droits de diffusion des rushes non montÈs. Ainsi, les chercheurs pourront observer et filmer au mieux les insectes vivants, et les visiteurs continueront lÕexploration dÕun monde propice au rÍve, rÈvÈlÈ par deux scientifiques qui se sont dÈcouvert, un jour, une vision de poËtes... Aurelien Ferenczi ∞ -
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Dossier ABC Le France (PAO) Positif n∞425/426 Saison cinÈmatographique 1996 TÈlÈrama h/s les 60 meilleurs films de cannes 96 ‡ 97
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