Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes de Yanes Augustin Diaz
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Nombre de lectures 97
Langue Français

Extrait

Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes
Nadie hablara de nosotras cuando hayamos muertoF de Agustin Diaz Yanes
FICHE FILM
Fiche technique
Espagne - 1995 - 1h45
Couleur
Réalisation et scénario :
Agustin Diaz Yanes
Musique :
Bernardo Bonezzi
Interprètes :
Victoria Abril
(Gloria Duque)
Federico Luppi
(Eduardo)
Pilar Bardem
Victoria Abril (Gloria)(Dona Julia)
Résumé CritiqueDaniel Gimenez Cacho
(Oswaldo)
Ana Ofelia Murgia
Jeune, jolie, mariée à Juan, torero promis Un règlement de comptes entre mafia et
(Dona Amelia) à un brillant avenir, Gloria a tout pour être police oblige Gloria à quitter le Mexique
heureuse. pour son Espagne natale. Elle avait fui unGuilllermo Gil
Pourtant, lors d’un combat, une grave bles- mari dans le coma et une montagne de
(Evaristo)
sure plonge Juan dans un coma profond, et dettes, elle retrouve son passé aussi
son destin bascule. Elle sombre dans pauvre qu’elle l’a quitté. Le carnet
l’alcoolisme et fuit vers le Mexique pour d’adresses dérobé aux gangsters reste, à
abandonner son appartement, les traites ses yeux, la seule chance de se «refaire».
impayées, la misère. C’est aussi le meilleur moyen de s’attirer
Au Mexique, elle se trouve contrainte à la des ennuis...
prostitution pour survivre. Mêlée par Après un début brouillon, Agustin Diaz
hasard à un règlement de comptes entre Yanes nous entraîne, pour sa première réa-
gangsters mexicains et policiers améri- lisation, dans une sorte de thriller social
cains, elle est expulsée et retrouve Madrid porté par son actrice principale. Victoria
et son passé. (…) Abril y incarne avec conviction une jeune
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
femme qui refuse sa condition. «Les qué, recycler le mélodrame et Ies scéna- peur, je n’étais pas sûr de moi… Une
pauvres sont des princes qui doivent rios outrageusement sacrificiels d’un fois que je me suis mis au travail j’ai
reconquérir leur royaume» affirme-t-elle. certain cinéma. Gloria (Victoria Abril, qui oublié mes craintes. Tout a été tourné !
Malheureusement, en se trompant de s’en sort très bien sauf dans Ies scènes Quand j’étais scénariste, j’allais sur des
royaume, elle accumule les erreurs. Sa d’hébétude avinée), Gloria donc (déjà ce tournages, je pensais être préparé.
belle-mère Dona Julia (Pilar Bardem) lui prénom) femme tombée dans la prostitu- J’avais une vision beaucoup plus claire
enseignera que, si devenir riche est le tion et l’alcoolisme après que son mari en tant que scénariste. Etre réalisateur
rêve du pauvre, la quête de dignité est entré dans Ie coma, ne sera sauvée c’est différent, tout le monde pose des
importe avant tout. Un message pour que par le double sacrifice de sa belle- questions, c’est terrible…
lequel le jeune réalisateur n’hésite pas à mère (Pilar Bardem, parfaite) et d’un Quand nous avons projeté le film à San
alterner scènes d’action saignantes et tueur à gages. A force de vouloir jouer Sebastian, nous avons vu que nous
comédie sociale où les questions liées sur plusieurs tableaux, Diaz Yanes finit étions mis dans une histoire importante.
au chômage, à l’alcoolisme, au troisiè- par perdre sur tous. Du coup, son film La vérité était qu’il y avait tellement de
me âge, voire au prix du kilo de merlan, est un peu du genre ni-ni. Ni le récit chances que ça se passe mal que cela
s’affichent au quotidien. Ce n’est pas haletant d’une pute en cavale (I’énergie me terrorisait.
toujours très fin, mais cela a le mérite est trop heurtée, discontinue, avalée par Je pense que bientôt personne ne saura
d’être explicite et parfois délicieuse- tous les trous noirs sentimentaux), ni un ce qui m’est arrivé. Ce qui est important,
ment fou : un tueur professionnel qui mélo aux débordements lacrymaux ( la maintenant, c’est que le film ait une car-
demande conseil à un curé, une ancien- nostalgie, qui est la douleur fondatrice rière commerciale. Je suppose que pour
ne alcoolique en livreuse de bière... Un du film, ne se dit jamais que sous forme le deuxième film, on m’attendra avec
premier film prometteur récemment convenue). Ni un genre, ni l’autre donc. plus de rigueur, mais je n’en attends pas
comblé par huit Goyas, I’équivalent Ni bien bien, ni pas bien. Quelconque. moins.
espagnol des Césars. Stéphane Bouquet Notre rencontre avec Victoria a été par-
Christophe Lagane Cahiers du Cinéma n°500 - Mars 1996 faite.
Je n’aurais pas réalisé mon premier film
si Victoria Abril avait refusé le scénario
de Personne ne parlera de nous…
Elle m’a annoncé que si je ne mettais
pas moi-même en scène mon scénario,
elle ne faisait pas le film. Le film est le
fruit de huit années d’amitié.
Victoria a quelque chose que peu
d’actrices ont : elle ne joue pas, elle fait.
C’est la meilleure actrice européenne et
l’une des meilleures de sa génération auPropos éclatés avec
monde. Je le dis très sincèrement.
Agustin Diaz Yanes Je la compare à des acteurs masculins
tels que Al Pacino et Robert de Niro.
Réaliser Personne ne parlera de Diriger des acteurs doit être ce qu’il y a
Lorsque le cinéma espagnol s’attaque à nous… était une inconscience. de plus difficile au monde. Mais j’ai
I’efficacité américaine, cela donne Sur le plan financier, les producteurs ont suivi ce que disent les Américains : lors-
Personne ne parlera de nous quand pris un risque certain (250 millions de qu’on choisit un comédien, on a déjà
nous seront mortes, dont le (beau pesetas), et sur le plan artistique je 90% du personnage.
mais long) titre annonce déjà que, ques- pense que, plus qu’un risque, c’était une Victoria est exactement le personnage
tion efficacité, quelque chose cloche. folie. Aujourd’hui, pour faire un film en que j’ai créé et écrit pour elle.
Agustin Diaz Yanes, dont c’est le pre- Espagne, il faut un minimum de 150 à C’est quelqu’un de perfectionniste et de
mier film, n’a pas su se contenter de son 170 millions. J’ai compté sur une très très professionnel. Elle sait toujours qui
histoire de mafia matriarcale et mexicai- bonne distribution, chère, avec beau- est le réalisateur et de qui est le film.
ne, avec son lot de tueries et de séances coup d’heures de travail, de mouve- Travailler avec elle n’est vraiment pas
de torture, alors qu’il avait déjà assez à ments, d’extras… difficile. C’est même un authentique
raconter. Il lui a fallu faire plus compli- Le pire, c’était avant le tournage. J’avais plaisir. J’ai travaillé sur plusieurs films
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
avec Victoria, et je l’avais toujours à Le réalisateur Filmographie
l’esprit quand j’ai commencé à écrire ce
scénario. En fait, si elle l’avait refusé, le
film ne se serait pas fait. Il était unique- Comme scénariste :
ment pour elle. C’est un rôle dur mais
elle le soigne. Pour moi, la meilleure Bâton-rouge 1988
scène est quand elle apparaît, ivre, et (réalisé par Rafael Monleon)
qu’elle met la cape. Là, c’est mon sang
taurin qui remonte. A solas contigo 1990
Personne ne parlera de nous… n’a (réalisé par Edouardo Campoy)
rien à voir avec les films de Tarantino. Si
je me suis inspiré de quelqu’un, c’est de Demasiado corazon 1991
Scorsese.
Mais je suis un grand admirateur de
Tarantino. Quand j’ai vu Reservoir
Dog, j’avais déjà écrit le scénario de Comme réalisateur
mon film. Tarantino m’a aidé au moment Né en 1950, de père torero et de mère
d’ouvrir les portes des producteurs… Nadie hablara de nosotras cuandouniversitaire. Diplômé en lettres et phi-
car maintenant ils ne s’effraient plus hayamos muerto 1995losophie, professeur de littérature amé-
avec des films au contenu fort ! Personne ne parlera de nous quand nousricaine à Madrid, il alterne sa passion
Ce film est un hommage à mes parents. serons mortespour le cinéma avec une activité
De mon père j’ai la référence au monde d’enseignant et de traducteur. Il traduit
taurin et de ma mère j’ai le souvenir plusieurs livres et travaille comme cri-
d’une génération de femmes avec un tique littéraire pour différentes revues
code de valeurs très différent du nôtre. comme Cambio 16, Diario 16 et El
Je suis issu d’une famille de gauche qui Socialista.
a vécu dans un quartier ouvrier de Assistant de plusieurs réalisateurs, il se
Saragosse et qui a souv

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