Sailor et Lula de Lynch David
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Sailor et Lula Wild at heart de David Lynch FICHE FILM Fiche technique
USA - 1990 - 2h07 Couleur
RÈalisation et scÈnario : David LynchdÕaprËs le roman de Barry Gifford
Photo : Fred Helmes
Musique : Angelo Badalamenti
InterprËtes : Nicolas Cage (Sailor Ripley) Laura Dern (Lula Pace Fortune) Diane Ladd (Marietta Pace Fortune) Willem Dafoe (Bobby Peru) Isabella Rossellini (Perdita Durango) Harry Dean Stanton (Johnny Farragut) John Lurie (Sparky)
RÈsumÈ Critique AprËs avoir sauvagement tuÈ un homme de´Dans mes rÍves, je vous parle : dans mes main au service de Marietta Fortune, mËrerÍves vous mÕappartenez...ª chante Frank hystÈrique de Lula, Sailor Ripley effectue un(Dennis Hopper). Et Sandy (Laura Dern) sÈjour dans un centre de correction avant deconclut, trËs disneyenne : ´JÕai fait un retrouver sa bien-aimÈe. Le couple dÈciderÍve...ª tandis que ce dernier sÕillustre ‡ alors de prendre la fuite mais Marietta,lÕÈcran dÕun gentil, trËs gentil, trop gentil dÈsireuse de se dÈbarrasser de Sailor quirouge-gorge. Vu dÕun peu prËs, IÕoiseau tient fut jadis tÈmoin du meurtre de son Èpoux,dans son bec lÕinsecte quÕil sÕapprÍte ‡ lance son amant Johnny Farragut ‡ leursdÈvorer. Les frontiËres sont tÈnues et pour trousses. Devant son insuccËs, Marietta faittout dire virtuelles entre la gr‚ce et la appel ‡ Marcello Santos, un tueur particu-monstruositÈ, la vie et la mort. LÕau-del‡ liËrement perversÉ(traduire : IÕautre cÙtÈ du miroir), on y va, mais on en revient. De mÍme que, dans lÕappartement-tombeau deBlue velvet, les morts demeurent debout, comme en Ètat dÕincertitude, Sailor se relËve et remercie ses meurtriers de lui avoir montrÈ la lumiËre. Vous avez dit logique ? Certes, au dÈpart figure un roman et si lÕon veut une ´histoireª : il sort de pri-son, elle fuit une mËre abusive et ces deux adolescents paumÈs empruntent lÕitinÈraire conventionnellement balisÈ du road-movie
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dont ils Èpousent avec une imperturbablequoi nul nÕentendra plus parler de celui-thËque (o˘ un groupe de hard rock se met naÔvetÈ les rites et le vocabulaire.l‡ ; pas plus que de la tueuse boiteuse ou‡ jouerBlue Moon) et des Èpisodes dÕune Sailor et Lula vivent dans les mythesde lÕhomme au slip envahi de cafards.violence extrÍme, volontairement Èvoca-avec un tel naturel que les mÈtaphoresCes inserts violents et incongrus rÈsul-teurs de tout un cinÈma ´goreª que le sont prises au pied de la lettre (la mËretent de ce que lÕauteur appelle dÕ´heu-cinÈaste transcende pour donner ‡ voir malÈfique apparaissant en sorciËre che-reux accidentsª tout en reconnaissant lesdes segments dÕune ÈtrangetÈ absolue vauchant son balai) et que leurs dia-risques dÕincohÈrence. Mais le poËte nÕa-qui ne ressemblent ‡ rien de ce quÕon a logues ne sont constituÈs quet-il pas le droit dÕaffirmer que la terre estdÈj‡ vu au cinÈma et qui nous troublent dÕemprunts. DÕElvis Presley ‡ Cisco-Kid´bleue comme une orangeª ? Cette cita-au plus profond de nous-mÍmes. (É) (´Tirons-nous avant quÕils nous pen-tion nÕÈtant pas plus fortuite que lesDu roman homonyme de Barry Gifford dentª), ils vivent et sÕexpriment instincti-mÈtaphores du peintre David Lynch :dont le scÈnario est librement adaptÈ, vement comme des personnages decommeBlue velvetoscillait entre leDavid Lynch nÕa conservÈ que la trame, comics ou de soap-opera. Un tantinetbleu-mystËre et le rouge-violence, Sailorqui est en fait commune ‡ tous ses films, cultivÈ, Sailor se rÈfÈrerait ‡ Brando lors-et Lula veulent Èchapper ‡ lÕunivers du‡ savoir la monstruositÈ des liens du quÕil emprunte sa veste en peau de ser-feu (IÕallumette et la mort du pËre) poursang et lÕÈclatement de la cellule familia-pent. Mais tel quÕil est, se dÈfinissantentrer dans le bleu (blues). (É)le. Souvenons-nous du fÏtus difforme lui-mÍme et sans sourire comme unJacques ZimmerEraserhead, de lÕhomme-ÈlÈphant ´hÈros en cavaleª, il dÈclare, impertur-La revue du cinÈma n∞464 - oct. 1990John Merrick, obsÈdÈ par le visage de bable : ´Cette veste reflËte au mieux mamadone de sa mËre disparue, ou de personnalitÈ profonde !ª Il est vrai qu ÔilFrank, le psychopathe deBlue Velvet, est, ‡ son insu, le fantÙme dÕun acteurSailor et Lulaqui pratiquait dÕÈtranges jeux ÈrotiquessÕouvre sur un Ècran de jouant une illusion de personnage dansflammes dÈmesurÈes qui ondulentavec la femme dont il avait kidnappÈ le une fantasmagorie o˘ les songes sontmajestueusement sur une musiquebÈbÈ. plus palpables que les faits. A force deromantique. Le spectateur dÈcouvre ‡ laCÕest encore une mËre dÈpossÈdÈe de se rÈfÈrer auMagicien dÕO,z lesdeux findu gÈnÈrique quÕil sÕagissait dÕun plan son enfant que lÕon trouve au centre de gentils amants vont rentrer dans le film ;macroscopique dÕune allumette en trainSailor et Lula. Farouchement opposÈe ‡ IÕextrÍme habiletÈ de cette mise ende sÕallumer. On reconnaÓt l‡ dÕemblÈe lalÕamour qui unit sa fille Lula ‡ Sailor abÓme la rendant insidieuse au point degriffe de David Lynch et son obsession deRipley et dÈsireuse de voir sa chËre peti-nous parachuter en plein conte de fÈerelier lÕinfiniment grand ‡ lÕinfinimentte regagner trËs vite le giron maternel, alors que nous nous Ètions benoÓtementpetit par des images traumatisantes etMarietta Pace lance dÈtectives et gang-installÈs dans un film noir. Pourtant aler-surrÈelles. stersaux trousses du jeune couple en tÈ par lÕinsistance dÕune symbolique tropDansSailor et Lulafuite. DÕemblÈe prÈsentÈe par Lynchplus que dans tous sommaire pour Ítre tout ‡ fait honnÍte etses autres films, Lynch utilise ces planscomme une sorciËre hystÈrique, Marietta passÈ le troisiËme close up dÕune tÍtemacroscopiques pour annoncer le tonapporte au film une dimension de conte dÕallumette explosant en THX ‡ vousdÈlibÈrÈmentbigger than lifeet paro-de fÈes moderne, sorte de version des-griller la rÈtine, le spectateur le plus crÈ-dique dÕun film o˘ lÕon rira, comme ontroy duMagicien dÕOz; on trouve dule se trouve partagÈ entre la rage froi-riait ‡Orange mÈcaniqueouShiningtout au long du film des rÈfÈ-, dÕailleurs de et la franche hilaritÈ. DÕo˘ les rÈac-devant une peinture grimaÁante derences ouvertes ‡ lÕÏuvre de Frank L. tions indignÈes de quelques dameslÕAmÈrique et de ses mythes, caricaturÈsBaum, notamment dans la scËne o˘ Lula patronnesses choquÈes par des rites sau-jusquÕau grotesque avec une violencecroit apercevoir sa mËre en train de voler grenus pour qui ignore la casuistique dutouchant parfois au sublime ‡ force dedans les airs ‡ cheval sur un balai. Quand cartoon. distanciation.Bobby Peru (Willem Dafoe) essaie de vio-En effet, comme un Chuck Jones pro-La rÈfÈrence ‡ Kubrick nÕest pas innocen-ler Lula dans la chambre du motel, Lynch grammant la centiËme tentative infruc-te. Comme lÕauteur deFull Metaltermine leur affrontement par un gros tueuse de Wil E. Coyote, David LynchJacket, Lynch sÕautorise ici le grandplan des chaussures rouges de la jeune rÈsout de faÁon aussi originale quemÈlange des genres et des Èmotionsfille, allusion directe aux souliers de dÈsinvolte lÕimpÈratif du ´rÈcit minimalª :pour dynamiter le rÈcit de lÕintÈrieur.rubis de Dorothy dansLe Magicien faut-il justifier la cavale de nos hÈros ?Rares sont les metteurs en scËnedÕOz.La rÈfÈrence est encore plus Èvi-Un parrain dÕopÈrette entourÈ de fillesaujourdÕhui capables de faire coexisterdente lors de lÕhallucinante scËne finale, nues va lancer un contrat contre Sailor ‡dans le mÍme film des scËnes aussio˘ Sailor voit littÈrale- ment descendre lÕinstigation de la mËre de Lula. AprËsdrÙles et brillantes que celle de la disco-du ciel dans un halo lumineux une bonne
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fÈe que lÕon croirait sortie du film de Victor Fleming. Ces correspondances ne nous Ètonnent finalement guËre, vu que les films de Lynch ont tous plus ou moins montrÈ des personnages basculant ´de l'autre cÙtÈ de lÕarc-en-cielª.o(ver the rainbow) et dÈcouvrant un monde onirique inconnu, ‡ lÕinstar de lÕAlice de Lewis Carroll ou de la Dorothy de Baum (Isabella Rossellini se prÈnommait dÕailleurs Dorothy dans Blue Velvet). Si la rÈfÈrence au conte est cette fois beaucoup plus visible, cÕest queSailor et Lulase propose de ridicu-liser ouvertement plusieurs conventions narratives et mythologies amÈricaines. Tout dÕabord, les trËs nombreux flash-backs qui ponctuent le film font souvent rÈfÈrence - comme dansMarniede Hitchcock - ‡ un ÈvÈnement traumatisant et Èclairant du passÈ des personnages (leurs ´scËnes primitivesª en quelque sorte). Pour les amener, Lynch ne se prive dÕaucun clichÈ de mise en scËne, en par-ticulier lorsque Lula raconte ‡ Sailor comment son oncle Pooch la viola quand elle Ètait petite (la jeune fille se regarde dans un miroir et le flash-back apparaÓt). Plus tard, alors quÕun autre flash-back nous montre Sailor et Marietta dans les toilettes dÕune boÓte de nuit, au cours de la soirÈe o˘ le jeune homme commet le meurtre qui lÕenverra en prison, le spec-tateur est persuadÈ quÕil sÕagit l‡ de la clÈ du film : il sÕest passÈ quelque chose entre Sailor et la mËre de Lula, dÕo˘ la jalousie de la mar‚tre. Or, pas du tout, cÕest juste une image traumatisante de plus (se retrouver coincÈ dans des toi-lettes avec une sorciËre), qui nÕexplique rien. DËs lors, le film va sÕamuser ‡ mul-tiplier les retours en arriËre et les scËnes ´primitivesª dÕune maniËre absolument gratuite allant parfois jusquÕ‡ lÕabsurde (le cousin Dell, la pute dans lÕescalier) afin de mieux cacher la.vraie, la seule (le meurtre du pËre de Lula par Marietta et Santos), qui, lorsquÕelle apparaÓt, semble presque insignifiante en regard de toutes les horreurs qui lÕont prÈcÈdÈe. Les scËnes dÕamour entre Sailor et Lula,
qui ont valu au film des ennuis avec la censure amÈricaine, sont elles aussi trai-tÈes dans un registre volontairement distanciÈ , en chromos rouges ou jaunes, et accompagnÈes dÕune musique hard rock (on pense au regard satirique de Kubrick filmant une orgie en accÈlÈrÈ dansOrange mÈcanique). Le sexe nÕest plus un refuge ni une Èvasion pour les deux fugitifs, prisonniers dans leurs Èbats de deux ou trois positions quÕils ne varient jamais (pour ces scËnes, le mon-tage utilise dÕailleurs toujours les mÍmes plans en variant simplement la couleur du chromo). Cette idÈe de montrer le sexe comme une activitÈ rÈpÈtitive et monotone semble contredire ce que Lynch annonÁait au moment deBlue Velvet: ´Le sexe est une chose telle-ment fascinante. CÕest comme le fait dÕÈcouter toujours la mÍme chanson pop, quand le jazz a tellement de variations. LÕacte sexuel devrait Ítre comme le jazz : il sÕagit toujours de la mÍme mÈlodie mais le nombre de variations quÕon peut faire dessus va jusquÕ‡ lÕin-fini.ª DansSailor et Lula, le sexe nÕa plus rien de fascinant, il nÕest quÕun rituel dÈrisoire qui permet ‡ Sailor et Lula de continuer leur route. Lula en parle en ali-gnant les stÈrÈotypes vides de sens : ´Tu mÕas vraiment priseª ou encore ´Tu mÕas chauffÈe plus que lÕasphalte de Georgieª (Philippe Djian nÕest pas loin). DansBlue Velvet, Frank possÈdait Dorothy lors dÕun terrifiant rapport sado-masochiste, hurlant entre deux bouffÈes dÕoxygËne : ´Baby wants to fuck.ª LÕÈquivalent de cette scËne dansSailor et Lulanous montre un Bobby Peru aux allures de vieux vampire impuissant en train de chuchoter ‡ Lula un ´Fuck meª plus implorant que dominateur. Les monstres ne sont plus ce quÕils Ètaient et Peru res-semble dÕailleurs irrÈsistiblement dans cette sÈquence ‡ un personnage de coyo-te faÁon Chuck Jones. (É) Laurent Vachaud Positif n∞356 - octobre 1990
Entretien avec David Lynch
Quel fut le point de dÈpart deSailor et Lula? Le roman lui-mÍme. Mon ami Monty Montgomery qui est un des producteurs du film Ètait en train de lire ce roman de Barry GiffordWild at Heart : The Story of Sailor and Lulaqui nÕÈtait pas encore publiÈ. Il cherchait des histoires inÈdites et celle-l‡ est sortie du lot car il avait fait la connaissance de lÕauteur Barry Gifford qui travaillait avec la maison dÕÈdition californienne Black Lizard. Monty qui voulait que je lÕaide ‡ Ècrire le scÈnario en vue de le rÈaliser lui-mÍme me pous-sait ‡ lire ce livre. JÕai fini par lui dire en plaisantant : ´DÕaccord mais que se pas-sera-t-il si je lÕaime au point dÕavoir envie de le tourner moi-mÍmeª. Il mÕa rÈpondu que dans ce cas je pourrais le rÈaliser. Et alors que cÕÈtait une plaisanterie, cÕest prÈcisÈment ce qui sÕest produit. Le livre mÕa beaucoup frappÈ avec ce titreWild at Heart( Sauvage au cÏur) ce monde sauvage et fou et au milieu cette histoire dÕamour, ces gens dont vous ne pouviez pas imaginer quÕils puissent Ítre tendres, amoureux ; et tranquilles. JÕaimais aussi ces flash-backs, cette maniËre de prendre des chemins de traverse.
Comment avez-vous abordÈ lÕadaptation. que vous avez Ècrite seul ? JÕai changÈ pas mal de choses car le roman est essentiellement une Ètude de personnages. Il nÕy a pas tellement de choses qui se passent. Certains person-nages, certaines histoires nÕÈtaient men-tionnÈes que briËvement et ces ÈlÈments de second plan mÕont sÈduit au point que je les ai incorporÈs dans lÕhistoire princi-pale. JÕai Ègalement restructurÈ les flash-backs. Je me suis du reste retrouvÈ avec une fin dÈprimante : Sailor et Lula se sÈparaient. Je voulais que mon scÈna-rio soit sauvage, mais la fin de la premiË-re mouture du scÈnario Ètait tout de mÍme trop violente. CÕest cette version que jÕai soumise ‡ la plupart des grandes compagnies qui lÕont toutes refusÈes.
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Elles lÕont trouvÈe trop violente et nÕen ont pas vu les possibilitÈs commerciales. Puis jÕai rencontrÈ Sam Goldul qui a ÈtÈ le seul ‡ me dire quÕil dÈtestait la fin et ‡ me demander pourquoi jÕy tenais. Je me suis battu pour la dÈfendre sans y parve-nir et en dÈfinitive je lui ai rÈpondu que, quÕil dÈcide ou non de produire le film, jÕallais changer la fin. Peut-Ítre voulait-il une autre fin pour des raisons commer-ciales, mais je crois quÕen fait cela ne fonctionnait pas. En retravaillant la fin, jÕai changÈ beaucoup dÕautres choses et le ton dÕensemble a changÈ, notamment lorsque jÕai incorporÈ lÕÈlÈment du Magicien dÕO.zLe scÈnario est passÈ ‡ un autre niveau dÕimaginaire, et je crois que si cÕest ce deuxiËme scÈnario que jÕavais proposÈ aux grandes compagnies, cela se serait passÈ autrement. Et cÕest ce scÈnario que jÕai tournÈ.
Avez-vous dÈcidÈ dÕemblÈe de commen-cer le film par la scËne trËs violente dans les escaliers ? La premiËre scËne, ‡ lÕorigine, nÕÈtait pas celle-ci mais une scËne elle aussi trËs violente dÕaccident de moto, sans lien avec le rÈcit. Mais nous avions pris du retard sur le plan de travail et je suis s˚r que le producteur commenÁait ‡ Ítre ‡ court dÕargent. Comme cette sÈquence devait Ítre tournÈe avec une seconde Èquipe, nous avons pensÈ en reculer le tournage, travailler au montage puis revenir tourner, mais en sachant mieux ce dont nous avions besoin exactement et ce ‡ quoi nous pouvions renoncer. Or au milieu du montage Duwayne Dunham a pensÈ commencer le film avec le per-sonnage de Bob Ray Lemon. Cela sem-blait la chose ‡ faire. Cette scËne avait tout le pouvoir requis pour un dÈbut de film et elle Ètait aussi beaucoup plus reliÈe ‡ lÕhistoire que celle qui avait ÈtÈ prÈvue. Je me rappelle que quand jÕÈtais lÕÈtudiant de Frank Daniel, Ie professeur tchÈcoslovaque de lÕAmerican Film Institute, il expliquait quÕil fallait indiquer assez tÙt au spectateur quel genre de film il allait voir, dans quelle direction
vous allez lÕentraÓner. (É)
Vous sentez-vous des affinitÈs avec dÕautres cinÈastes, quelquÕun comme BuÒuel par exemple ? Je pense dÕaprËs ce quÕon mÕen a dit, que jÕaimerais ses films si je les voyais. Mais je ne connais de lui quÕUn chien anda-lou.JÕaime beaucoup Fellini, Bergman, Kubrick. Hitchcock, Tati, etLe Magicien d Oz! (É)
Comment expliquez-vous la prÈsence du Magicien dÕOzdans de nombreux films contemporains, dÕAlice nÕest plus iciZardoz? En ce qui me concerne, ce livre a beau-coup comptÈ. Il y a aussi des allusions dansBlue velvetavec le nom de DorothÈe, Ies chaussures rouges, etc. Le Magicien dÕOzest un film qui a une trËs grande force et je suppose que Martin Scorsese et John Boorman lÕont vu comme moi dans leur enfance et que cela leur a fait une trËs forte impression. Et il est normal quÕil ait flottÈ en nous pendant des annÈes et quÕon en trouve des Èchos dans nos films bien plus tard. Le Magicien dÕOzressemble ‡ un rÍve et a un immense pouvoir Èmotionnel. (É) Michel Ciment et Hubert Niogret Positif n∞356 - octobre 1990
Le rÈalisateur
RÈalisateur amÈricain nÈ en 1946 dans le Montana. FormÈ ‡ l'Ecole des Beaux-Arts de Pennsylvannie, David Lynch a dÈbutÈ par des courts-mÈtrages en amateur: The Alphabet,The Grandmother... o˘ il utilisait les procÈdÈs de l'animation. Ce go˚t du cinÈma expÈrimental se retrouve dansEraserheadou les rapports d'un homme et d'un horrible foetus. Partant de faits authentiques survenus dans l'Angleterre victorienne, il signe avec Elephant Manun chef d'oeuvre sur la dignitÈ des monstres exhibÈs dans les foires, thËme dÈj‡ ÈvoquÈ dansFreaks
de Tod Browning. Ce beau film, trËs Èmouvant, renoue avec la grande tradi-tion du fantastique amÈricain dont l'opÈ-rateur Freddie Francis sait admirable-ment retrouver les contrastes du noir et blanc, il renoue aussi de faÁon plus loin-taine avec les crÈateurs de monstres du jardin de Bomarzo ou de la villa de Palagonia. Mais l‡ ne s'achËve pas la carriËre de David Lynch:Dune,Blue Velvet,Sailor et Lulaviennent s'ajouter dans le sillon de ses premiers chefs d'Ïuvre. Ainsi qu'un tÈlÈfilm digne des plus grands thril-lers :Twin Peaks.
Filmographie
Courts mÈtrages (16mm) The Alphabet1967 The Grandmother1970
TÈlÈvision Twin Peaks
1989
Longs mÈtrages Eraserhead1976 TÍte ‡ effacer Mention spÈciale Festival d'Avoriaz 1978 The Elephant Man1980 Elephant Man 8 nominations aux Oscars Grand Prix Festival d'Avoriaz 1981 Dune1983 Blue Velvet1985 Sailor and Lula1989 Sailor et Lula Twin Peaks, Fire Walk With Me1991 Lost highway1996 Une histoire vraie1999 Milholland drive2001
Documents disponibles au France
Revue de presse importante Cahiers du cinÈma n∞431 et n∞437 Positif n∞356 et n∞360 Pour plus de renseignements : tÈl : 04 77 32 61 26 g.castellino@abc-lefrance.com
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