Slogans de Xhuvani Gjergj
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Slogans Sllogans FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
leader national Enver Hoxha, au cas o˘ il viendrait se mettre au vert dans l rÈgion. Pour les enfants, le but est plutÙ de tomber sur le slogan qui fasse l moins de lettres possible, pour rentre plus tÙt chez eux. Deux faÁons diffÈ rentes de remplir son devoir politique entre lesquelles le nouvel instituteur AndrÈ, devra faire son choix. Et pou bien choisir, il faut savoir dÈcrypter dÈmasquer, dÈlimiter. (É) On dÈcouvre ainsi que les slogans politiques ne sont parfois que des mes sages personnels ‡ l'encontre de cer tains villageois. Le mari adultËre sait quoi s'en tenir quand il voit soudai apparaÓtre sur une montagne voisin "De la vigilance, encore de la vigilance toujours de la vigilanceÉ". Et le chef du Parti comprend que sa politique tue l'amour a ÈchouÈ quand il dÈcouvre qu les pierres des slogans ont dÈvalÈ l pente, emportÈes par les corps amou reux qui se sont Ètreints dans la nuit Petit ‡ petit, chaque signe fait sens. O se prend alors ‡ scruter fixement la cou pavÈe o˘ ont lieu les grands rassemble ments officiels du village. La mosaÔqu de cailloux gris enfoncÈs dans le sol res semble ‡ un gigantesque messa secret, dessinÈ au fil des annÈes par population b‚illonnÈeÉ Jamais, pourtant, le film n'appar comme un poussiÈreux cours de sÈm logie. Car Gjergj Xhuvani est du cÙtÈ enfants. A la maniËre du FranÁ Truffaut deL'Argent de poche, il s dÈceler ce qui se cache derriËre le caprices boudeurs ou les jeux moqueu la rÈsistance ‡ l'autoritÈ, secret des l demains qui chantent. Marine Land TÈlÈrama n∞ 2703 - 3 novembre 20
(É) Un peu plus de dix ans aprËs la chute du Mur, un jeune rÈalisateur alba nais, Gjergj Xhuvani, vient nous rappele avec ce premier film drÙle, grinÁant jamais manichÈen, ce que fut le quoti dien du communisme dans sa version l plus caricaturale : le dÈmentiel huis clo du rÈgime marxiste-lÈniniste crÈÈ pa Enver Hoxha, implacable adversaire d l'´impÈrialisme amÈricainª comme d ´rÈvisionnisme soviÈtiqueª. Aujourd'hui la dÈmocratie albanaise est balbutiant mais le pays a tournÈ la page sur l passÈ, mÍme si les ex-communistes rebaptisÈs ´sociaux-dÈmocratesª, sont nouveau aux commandes depuis 1997 MalgrÈ quelques maladresses, Gjergj Xhuvani Èvite la facilitÈ, montrant l'ab surditÈ d'une Èpoque, avec ses aspect parfois tragiques, parfois comiques. Il y a les salauds comme le responsabl local du Parti, qui donne toujours les slo gans les plus longs ‡ la jeune institutri ce qui refuse ses avances, qui traqu l'ennemi contre-rÈvolutionnaire, y com pris parmi les enfants, ou ´l'absence d vigilance prolÈtarienneª du corps ensei gnant. D'autres, bien que communiste convaincus, ne perdent pas leur humani ' '
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
(É) Ces "devoirs politiques" rythment la vie du village de maniËre aussi comique qu'inattendue et font naÓtre une histoire d'amour entre AndrÈ et la jolie profes-seur de franÁais, Diana. Sous le regard paranoÔaque du secrÈtaire du Parti, les moindres rumeurs et les plus petites rivalitÈs de cette communautÈ prennent un tour tragi-comique. Mais c'est avec la prÈparation de la venue dans la rÈgion d'un haut dignitaire politique que l'absurditÈ du rÈgime de la dictature d'Enver Hoxha va atteindre son comble et dÈvoiler son vrai visage. (É) Ordres dÈlirants, jalousies, bri-mades, sÈances de rÈÈducation par le travail vont rythmer la vie d'AndrÈ. Slogansest une description sans arti-fices de l'absurditÈ bureaucratique de l'Albanie sous la direction d'Enver Hoxha. MalgrÈ une mise en scËne terne et appliquÈe, le film de Gjergj Xhuvani a le mÈrite de ne pas choisir entre l'hu-mour noir et la dÈnonciation. C'est ce qui fait son intÈrÍt et sa force. Il y a, dans cette apparente neutralitÈ de ton, une maniËre de rappeler une rÈalitÈ qui pouvait Ítre ‡ la fois risible et terrible. Jean-FranÁois Rauger -
D O C U M E N T
Entretien avec Ismail KadarÈ
ComÈdie grinÁante de Gjergj Xhuvani, SlogansdÈcrit la vie d'un petit villag albanais o˘, dans les annÈes 70, chacu participe ‡ d'ubuesques travaux forcÈs. (1) L'Ècrivain Ismail KadarÈexplique e quoi ce film est un ÈvÈnement pou l'Albanie et pour son cinÈma. TÈlÈrama : On parle d'un "phÈnomËn Slogans" en AlbanieÉ Ismail KadarÈ : Oui, car c'est la premiËr fois qu'une production nationale arriv en tÍte du box-office. Pour les commu nistes, les salles de cinÈma n'Ètaien que des lieux de rassemblement suscep tibles d'engendrer des rÈbellions. L cinÈma Ètait donc le genre artistique l plus contrÙlÈ par l'Etat, et le plus servi le. AprËs la chute du communisme, le cinÈastes ont retrouvÈ une totale libertÈ mais ont continuÈ ‡ faire les mÍme films, en remplaÁant simplement le personnages : ‡ la place du secrÈtair du Parti, ils mettaient le patron d'un bor del.Slogansest la marque d'un vrai renouveau. Comment cette dÈnonciation du pass est-elle perÁue ? Aujourd'hui, la gauche est au pouvoir mais une gauche qui n'a rien ‡ voir ave le passÈ. La libertÈ est totale, et le fil n'est pas contestÈ dans son propos. Le jeunes sont trËs intÈressÈs par cette his toire hors du commun, mÍme ceux qui ont vÈcu cette dictature politique a quotidien. Ce que l'on voit dan Slogansest propre au monde rural. Dans les milieux intellectuels de la capi tale, la terreur et la rÈpression revÍ taient une forme plus complexe, mai non moins cruelle. Slogansvous fait-il espÈrer le retou d'un cinÈma politique ? Non. Mais d'un cinÈma qui a une vÈri table valeur artistique, oui ! C'est Á l'important, l'expression artistique qu'elle soit politique ou non. C'est l'en gagement artistique qu'il faut favoris
Le rÈalisateur deSlogansest le fil d'un ancien ami, Dhimiter Xhuvani, qui lui-mÍme souffert du rÈgime communis te. C'Ètait un Ècrivain trËs connu, il a ÈtÈ condamnÈ pour avoir "noirci" la rÈalit socialiste dans l'un de ses romans. Il a ÈtÈ humiliÈ pendant des annÈes, et c'es pour moi un grand plaisir de voir son fils poursuivre sur cette voie qui est celle de l'art, et pas seulement celle du tÈmoi gnage, avec ce film ‡ la fois modeste et universel. (1) Dernier ouvrage :L'Envol du migrateur, Èd. Fayard. Propos recueillis par FrÈdÈric Straus TÈlÈrama - 31 Octobre 200
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Entretien avec le rÈalisa-teur
Est-ce quÕil y avait vraiment des slogans de ce type en Albanie ‡ l'Èpoque ? Effectivement, ces slogans ont bien existÈ. Il sÕagit dÕune propagande poli-tique, dÕune pression idÈologique, qui a ÈtÈ omniprÈsente dans toute lÕAlbanie du dictateur Enver Hoxha. Le film se sert de la rÈalitÈ, le scÈnario est basÈ sur des faits rÈels, sans Ítre non plus un documentaire. Le film est un petit mor-ceau de la vie quotidienne de l'Albanie ‡ cette Èpoque.
Etait-ce frÈquent qu'on fasse autant de prÈparatifs et de cÈrÈmonies pour le simple passage en voiture d'un membre du cabinet ? Il a existÈ, dans lÕAlbanie de l'Èpoque, des cÈrÈmonies pompeuses pour le pas-sage de voitures des membres du bureau politique, comme le fait le SecrÈtaire du Parti dans le film. Tout Ètait fait pour que les gens se rendent aux cÈrÈmonies et que Áa paraisse natu-rel, alors que ce ne l'Ètait pas du tout. Les gens Ètaient souvent forcÈs, mena-cÈs pour y participer. C'Ètait un mÈca-nisme qui Ètait mis en place, par les dif-fÈrents leviers du Parti pour que les membres du bureau politique et les lea-ders croient que tout cela Ètait vrai, et ils y croyaient. CÕest absurde. Mais cette absurditÈ nÕa pas existÈ seulement dans les pays communistes.
Est-ce qu'il y a des traces de cette Èpoque qui restent dans la vie quoti-dienne actuelle ? Effectivement il y a des traces de cette rÈpression, c'Ètait tellement fort. Mais ‡ mon avis en Albanie, il faut maintenant sÕÈloigner de toute influence politique pour faire du cinÈma. Le cinÈma alba-nais a longtemps racontÈ des histoires de faÁon manichÈenne.Slogansveut parler des hommes opprimÈs par
D O C U M E N T
Slogansaurait pu avoir un traitemen tragique, pourtant c'est un film "tragi comique". Est-ce que vous avez cherch ‡ le rendre plus comique ? C'est l'absurditÈ de l'Èpoque. C'es absurde, c'est pour Áa que le film sonn parfois tragique et parfois comique puisque le comique et tragique s mÈlangentÉ Je crois aussi qu'il y a deux sortes de rÈalitÈs au cinÈma, l rÈalitÈ ÒrÈelleÓ et la rÈalitÈ artistiqu J'ai voulu transmettre cette rÈalit ÒrÈelleÓ. Je n'ai pas pensÈ ‡ faire u film absurde, ni un film comique, j'ai fai seulement un film. Les diffÈrents ÈlÈ ments comme l'humour, lÕabsurditÈ, l douleur, la tristesse, apparaissent enco re plus prononcÈs et plus touchant parce qu'ils sont dÈrivÈs de la rÈalitÈ.
MalgrÈ le regard critique sur le context politique,Sloganss'attache ‡ la condi tion humaine des personnages... Le cÙtÈ humain du film vient de la rÈali tÈ. Les gens croyaient vraiment ‡ ce dogmes, cÕest pour Áa quÕon sent l peine. Mon but nÕest pas dÕaccabler systËme mais plutÙt de tÈmoigner d lÕÈpoque afin quÕon sÕen souvienne.
Vous-mÍme, vous n'avez jamais fait per sonnellement des slogans en pierre su les collines lorsque vous Ètiez enfant ? A Tirana, la capitale, il nÕy a pas de co lines. Par contre, ‡ lÕÈcole, on faisa tout ce quÕil Ètait possible de faire lÕÈpoque sous la pression de la dictat re. JÕassistais aux passages d membres du bureau politique, au parades et aux fÍtes politiques organi sÈes par le PartiÉ A lÕÈpoque, mo pËre Ètait persÈcutÈ parce quÕil Èta Ècrivain et quÕil avait Ècrit une Ïuvr rÈaliste. Cela sÕest rÈpercutÈ sur ma vi Quand jÕÈtais en primaire je nÕavais p le droit de mÕasseoir dans les premie rangs. On mÕa toujours mis au fond. Pl tard, avec mes amis, jÕai dÈcouvert l films, la littÈrature, la peinture, lÕart d reste du monde. Il fallait faire attentio car la culture ÈtrangËre Ètant interdi
nous pouvions Ítre condamnÈs. Je fai sait attention mais je nÕai jamais pens ‡ renverser le systËme, je nÕai jamai ÈtÈ dissident.
Comment avez-vous choisi vos acteurs ? Luiza Xhuvani et Artur Gorishti Ètaien ÈlËves avec moi ‡ l'AcadÈmie de Beaux-Arts. BirÁe Hasko, qui joue le pro de maths SecrÈtaire du Parti, Ètait notr professeurÉ et le SecrÈtaire du Parti des Beaux-Arts.
Les enfants ne sont pas des acteurs pro fessionnels. Est-ce qu'il a ÈtÈ difficile d travailler avec des enfants ? Effectivement c'Ètait le point le plus cri tique du film. J'ai choisi les enfants d village de la mÍme Ècole. Je leur ai donnÈ le texte, et ils l'ont adaptÈ ‡ leur propres mots. Les enfants ont mÍme pri l'habitude de dire Professeur AndrÈ Professeur Diana. C'est devenu une rÈa litÈ, c'Ètait normal pour eux. C'Ètait l seul moyen pour crÈer une rÈalitÈ crÈ dible. si c'est rÈussi, c'est d˚ surtout a travail des acteurs. Les enfants n'Ètaien pas au courant qu'ils allaient fabrique ces slogans pendant le tournage Comme dans les conditions rÈelles c'Ètait ‡ Artur Gorishti (Professeu AndrÈ) et ‡ Luiza Xhuvani (Professeu Diana) de leur expliquer.
Sur le tournage, comment ont rÈagi le Albanais qui ont vÈcu ‡ cette Èpoque La dÈmocratie n'existe que depuis 1991 Elle est si fragile et le passÈ reste si proche que certains, voyant les enfant avec leurs foulards rouges construisan des slogans, pouvaient avoir un instan de doute ou une certaine nostalgie CÕest leur vie. On ne peut pas nier un partie de nous-mÍmes. Certaines per sonnes ‚gÈes m'ont demandÈ Òvou Ítes communiste ou dÈmocrate ?Ó J' rÈpondu tout simplement que je faisai un film. Fiche AFCAE - Avant-PremiËr
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Le rÈalisateur
Il a tout juste 38 ans, et donc une expÈ-rience directe de ce qu'il raconte. Fils d'un Ècrivain un moment suspect, il a ÈtÈ pendant des annÈes ´condamnÈ ‡ rester au fond de la classeª. De trËs grands romanciers, en premier lieu IsmaÔl KadarÈ puis Fatos Kongoli, ont su raconter la folie du ´communisme au pays des Aiglesª, mais le cinÈma restait jusqu'ici ‡ la traÓne. TÈmoignage majeur venant du cinÈma,SlogansreprÈsente un vÈritable tournant. Marc Semo
LibÈration 31 Octobre 2001
Filmographie
Courts et moyens mÈtrages : Blanc et noir Le dernier dimanche Un jour dans la vie Funeral business
Documentaire Tirana 96
Longs mÈtrages Le dernier amour Slogans
1991 1993 1994 1999
1996
1995 2001
Documents disponibles au France
Fiches du CinÈma n∞1627 Les Inrockuptibles - 31 Octobre 2001 Cahiers du CinÈma n∞561 - Oct. 2001 Positif n∞485/486 Positif n∞489 - Novembre 2001
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