Un été à la Goulette de Boughedir Ferid
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Un ÈtÈ ‡ La Goulette HalkElWad de FÈrid BoughÈdir FICHE FILM Fiche technique
Tunisie / France / Belgique - 1996 - 1h40 - Couleur
RÈalisation et scÈnario : FÈrid BoughÈdir
Musique : Jean-Marie Senia
InterprËtes : Gamil Ratib (Hadj Beji) Mustapha Adouani (Youssef) Guy Nataf (Jojo) Sonia MankaÔ (Meriem) Sarah Pariente (Gigi) Ava Cohen-Jonathan (Tina) Ivo Salerno (Giuseppe) HÈlËne Catzaras (Lucia) Amel Hedhili (Wassila)
L E
D O C U M E N T
Critique
La Marsa-Plage, une des stations bal-nÈaires de la banlieue de Tunis. Terminus de la ligne desservie par un petit train nonchalant : le TGM (Tunis-La Goulette Marsa), qui relie la capitale aux plages, en traversant un lac. A deux pas de la gare, la maison de FÈrid BoughÈdir, heu-reux rÈalisateur du plus grand succËs de lÕhistoire du cinÈma tunisien Halfaouine, IÕenfant des terrasses. Sur la derniËre table de montage du pays - prÍtÈe par Moufida Tlatli (Les silences du palais) -, FÈrid BoughÈdir doit monter, chez lui, le film dont il vient de finir le tournage :Un ÈtÈ ‡ La Goulette. Il le sort ‡ lÕoccasion d lÕAnnÈe mondiale de la tolÈrance. Une fois franchis bacs ‡ film et piles de bobines, on accËde aux Ètages. Alors, du sommet de la maison, tel le petit garÁon Halfaouine, ‡ perte de vue, on voit des terrasses. Si on se retourne, cÕest l baie de Gammarth, qui ressemble ‡ une carte postale hollywoodienne. ´lÕimpression de vivre ‡ mi-chemin entr lÕOrient et lÕOccidenª,t seplaÓt ‡ dire FÈrid BoughÈdir. Position qui lui va bien, ‡ lui, champion de lÕouverture et de l fraternitÈ, deux thËmes qui, une fois encore, seront au cÏur de son nouveau film. La Goulette, endroit mythique et chargÈ dÕhistoire, se trouve ‡ quelques station de l‡. Mais, en ce matin de janvier, portes et volets fermÈs, avec ses rares habitants engourdis par le froid, La Goulette nÕest plus elle-mÍme. Mieu vaut Ècouter FÈrid BoughÈdir : il a la verve de son grand-pËre, libraire de mÈtier, conteur par plaisir. ´La Goulette, cÕest le lieu multicultur par excellence. DÕabord, pour des raison gÈographiques : devant Tunis, il y a un lac. Ce lac sÕouvre sur la mer ‡ L Goulette, qui est donc lÕembouchure obl gatoire pour arriver ‡ la capitale. Tous les bateaux y passent. CÕest l‡ quÕar vaient les Ètrangers et ils sont tombÈs dÕaccord pour baptiser lÕendroit.
Arabes disaient ´Halk el oued´ (´l gosier du fleuve ´). Les Siciliens, ´l goletta´ (´le goulotª). En franÁais, cÕe devenu La Goulette.ª LÕaction du film se situe ‡ quelque semaines de la guerre des Six Jours, qui de faÁon indirecte, va provoquer l dÈpart de nombreuses communautÈ juives du monde arabe. Or, ‡ La Goulette la majoritÈ de la population Ètait compo sÈe de juifs tunisiens. FÈrid BoughÈdi ressuscite une pÈriode bÈnie, o˘ toute ces familles juives, siciliennes, mal taises, arabes, voire de Russes blancs vivaient en bonne entente. Sur le peti Ècran de la table de montage dÈfilen maintenant les premiËres sÈquences d film. Michel Boujenah apparaÓt. ´Michel, cÕest lÔenfant du pays. Goulette, cÕest toute son enfance ! Et il gardÈ une nostalgie extraordinaire de l culture arabe. Contrairement aux juif algÈriens, qui ont tout quittÈ ‡ jamais, les juifs tunisiens viennent rÈguliËremen passer leurs vacances ici.ª Michel Boujenah est ´TSFª, un garÁo qui se dÈplace avec un transistor collÈ lÕoreille et passe son temps ‡ donner l nouvelles ‡ tous les habitants. Il est u peu lÕoracle, le chÏur antique. DerriËr lui, un couple ‡ la Dubout : Mery Glass veuve pachydermique et fellinienne, e Miro, le peintre voyeur, amoureux dÕell qui fait des trous dans les murs des mai sons. Voici, plus loin, une bande de gamin dÈlurÈs et fureteurs et une foule d coquettes et de pipelettes qui dÈambu lent dans lÕodeur des merguez, une fle de jasmin ‡ lÕoreille, en m‚chant de graines de tournesol. ´Il y a deux La Goulette. LÕune est diurne IÕautre, nocturne. La premiËre est se suelle : cÕest la mer, la plage, les cor au soleilÉ La seconde est la capitale de la bombance. Le port est ‡ deux pas, l poisson est bon marchÈ. On dÈambul dans les rues ; les portes et les fenÍtre des maisons sont grandes ouvertes, chose exceptionnelle dans le mond
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
la grand-mËre qui prend le frais sur le pas de la porte ; la tÈlÈvision est allu-mÈe... Et les jeunes filles - ailleurs jalou-sement surveillÈes - se promËnent en minijupes.ª Durant lÕÈtÈ que va nous raconter FÈrid BoughÈdir, on va surtout suivre Meriem, Gigi et Tina, trois copines qui habitent le mÍme immeuble et qui sont aussi sou-dÈes que leurs pËres : Youssef, le musul-man (contrÙleur du train TGM), Jojo, le cafetier juif (roi du brick ‡ lÕÏuf roulÈ ‡ la main), et Giuseppe, le Sicilien catholique, qui est mÈcanicien. En dÈcidant de choi-sir librement lÕhomme de leur vie - leurs sÏurs aÓnÈes ont ÈtÈ mariÈes contre leur grÈ -, les trois ´gazellesª vont semer une belle pagaille. ´JÕai envie de dÈdouaner le monde musulman dÕune accusation injuste. Dans tout le bassin mÈditerranÈen, dËs quÔil sÔagit de la vertu des filles, la sÈvÈritÈ des pËres est la mÍme, quÕils soient sici-liens, grecs, corses ou espagnols ! Mais jÕaborde le sujet avec truculence, sur le ton de la comÈdie.HalfaouinelÕa prou-vÈ : on peut parler de tout, mÍme dans le monde arabe, ‡ condition de ne provo-quer personne. Si jÕai un message, il est tout simple : la Tunisie a toujours ÈtÈ plurielle. Les Carthaginois ont ÈtÈ judaÔ-sÈs, christianisÈs, islamisÈs... Ils sont toujours l‡ : ce sont les Tunisiens. Bien s˚r, il y a une nation arabe, avec une majoritÈ de points communs entre les populations. Mais il y a aussi des parti-cularismes, des originalitÈs, des diffÈ-rences... Alors, soyons riches de ces dif-fÈrences.ª Ces diffÈrences, vÈcues dans la coexis-tence la plus pacifique, Èclatent dans une sÈquence de procession religieuse. CÕest le 15 ao˚t. Devant la place de lÕÈglise, on a sorti la statue de la madone de Trapani, patronne des pÍcheurs, vÈnÈ-rÈe par les Siciliens. Les trois pËres de famille se sont mis dÕaccord pour la por-ter. On voit la procession sÕÈbranler, sui-vie par une foule mixte, o˘, pÍle-mÍle, les trois religions sont reprÈsentÈes. Vue
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flotter au dessus des tÍtes voilÈes d blanc et, bientÙt, le´Chez nous, soye reineªdes chrÈtiens disparaÓt sous le youyous stridents des femmes de pÍcheurs arabes. ´Ce genre de fÍte, vÈcue dans la tolÈran ce rÈciproque, Ètait possible, jÕen ai Èt tÈmoin. Et les figurants Ètaient tou Èmus de cette reconstitution !ª Il nÕy aura pas seulement une processio dansUn ÈtÈ ‡ La Goulette. Il y aura un apparition : celle de Claudia Cardinale. TSF ne cesse de surgir ‡ la terrasse de cafÈs pour clamer :´Tension au Proche Orient : la guerre va Èclater.ªAttablÈ devant leur thÈ, juifs, Siciliens et musul mans restent impassibles, trop prÈoccu pÈs par leur partie de cartes. Mais, sou dain, quelquÕun sÕÈcrie:´Claudi Cardinale est revenue !ªCÕest un raz d marÈe. La foule en liesse se prÈcipite su la plage. Devant une mer dÈchaÓnÈe IÕactrice apparaÓt au balcon dÕune peti maison. CÕest du dÈlire. ´Quand jÕÈtais adolescent, Claudia Èta dÈj‡ une hÈroÔne nationale. NÈe ‡ Tunis, elle a passÈ sa jeunesse ‡ La Goulette. 17 ans, elle a ÈtÈ Èlue la plus bell Italienne du pays, ce qui lui a valu un invitation au festival de Venise. O connaÓt la suite... CÕest une scËne un pe Ètrange. JÕaimerais quÕil y ait un dout Claudia est-elle rÈelle ? Ou est-ce l force de lÕimagination des Goulettois q la fait apparaÓtre ?ª Si on lui parle de lÕÈmigration des jeune ou du ´beznessª, abordÈ par son confrËr Nouri Bouzid, FÈrid BoughÈdir ne per pas son optimisme.´Certains jeunes veu lent partir ? JÕaimerais, dans mes film leur donner des raisons de rester. Nour Bouzid et moi, nous nous complÈtons. Il une vision dramatique, voire tragique de choses. Je suis un optimiste nonchalant. Pour Nouri, le garÁon dÕHalfaouine, chassÈ de lÕunivers des femmes - et tra matisÈ par la circoncision de son frËre, quÕil a vÈcue comme une castration aurait d˚ se suicider. Moi, je prÈfËre l faire monter sur les terrasses, o˘ devient aÈrien. DÕailleurs, en arabe
film sÕappelleLÕoiseau des terrasse. Lors du dÈbat qui a divisÈ lÕAssemblÈ nationale, pour interdire ou autoriser l film, IÔun des parlementaires sÕest exc mÈ : ´Pourquoi voulez-vous tirer sur ce petit oiseau ? Laissez-le donc sÕenvol !ª Alors, jÕai pensÈ : ´«a va Dans c pays, tout est encore possible !ª Bernard GÈni TÈlÈrama n∞2349 - 18 Janvier 199
La Goulette : une petit ville fraternelle
La Tunisie, comme les autres pay dÕAfrique du Nord, a une population q est ‡ plus de 99 % musulmane, dÔob dience sunnite. Tunis, sa capitale, nÕe pas situÈe directement sur l MÈditerranÈe : elle en est sÈparÈe par un lac que traverse le petit train TGM (Tunis Goulette-Marsa) qui dessert les stations balnÈaires du nord de la capita le tunisienne. Au bout de ce lac, avant dÔaccÈder ‡ la mer, on voit une Ètroit bande de terre couverte de maisons blanches, o˘ il y a ‡ la fois une mos-quÈe, une Èglise et une synagogue. Petite par la superficie, mais immens par le mythe quÕelle reprÈsente, cett petite ville sÕappelle La Goulette. CÕes La Goulette que descendent en ÈtÈ les premiers vacanciers venus chercher la fraÓcheur des bains de mer, et les plai-sirs de la table dispensÈs ‡ profusio par des dizaines de restaurants en plei air. Mais La Goulette nÕest pas que cel cÕest Ègalement le port qui depuis to jours dessert la capitale tunisienne. Un port qui a connu toutes les invasion subies par la Tunisie : entre autres,les luttes entre les Pirates barbaresques e les Espagnols dirigÈs par lÕempere espagnol Charles Quint, qui, lancÈ ‡ la poursuite du cÈlËbre corsair Barberousse, fit la conquÍte de Tunis, e construisit ‡ La Goulette une forteress
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Envahisseurs, exilÈs ou visiteurs, depuis toujours le port de La Goulette a conti-nuÈ dÕaccueillir les communautÈs les plus diverses, qui ont fini par y coexister en bonne entente. Cette cohÈsion rÈelle, ce respect de lÕAutre dans sa diffÈrence, sont devenus typiques des habitants de La Goulette, autant que leur formidable appÈtit de vivre, leur truculence et leur humour. La Goulette : une Tour de Babel cosmopoli-te situÈe en Terre dÕlslam, o˘ lÕon bara-gouine un peu toutes les langues, o˘ lÕon rit des mÍmes plaisanteries ´Ènormesª, o˘ lÕon vibre des mÍmes sentiments, o˘ lÕon se dÈfinit dÕabord comme ´Goulettoisª ou ´Goulettoiseª avant de se dÈterminer par son groupe ethnique ou religieux. MalgrÈ les dÈparts volontaires et Èche-lonnÈs des minoritÈs non musulmanes, consÈcutives parfois ‡ des guerres loin-taines comme le conflit isrÈalo-arabe du Proche-Orient, La Goulette se repeuple chaque ÈtÈ de ses habitants dÕorigine : avant mÍme que le gouvernement du prÈsident Ben Ali ne favorise rÈcemment la rÈinstallation des Juifs tunisiens sur leur terre ancestrale, ces derniers reve-naient chaque annÈe en pËlerinage de la synagogue de ´la Ghribaª ou... ‡ La Goulette, dont lÕÈglise aussi dÈborde chaque 15 ao˚t, gr‚ce au retour dÕlta-liens catholiques revenus cÈlÈbrer la fÍte de la Madone des pÍcheurs. En cela, La Goulette reste pour ses habi-tants un ´mytheª Èternel. Celui dÕun petit village profondÈment mÈditerra-nÈen ou malgrÈ la pauvretÈ ambiante coexistent dans la paix et la bonne humeur tous les ´Enfants dÕAbrahamª. CÕest une rÈalitÈ qui pour beaucoup dÈpasse le symbole et ouvre les voies de lÕEspoir : c'est au cÏur de la MÈditerranÈe, berceau de lÕhumanitÈ, un lieu rare o˘ lÕon aurait dÈpassÈ les dÈchirements actuels par les vertus de la convivialitÈ et la puissance de lÕhumour.
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me, que certains dÈcrivent com Propos du rÈalisateurFilmographie ´IÕapprobation de la vie, jusquÕ‡ la mÍmeɪ Dans mon premier long mÈtragCourt mÈtrage Ma modeste ambition avecUn ÈtÈ ‡ Halfaouine, IÕenfant des terrasseLe pique nique1975 Goulette, est de faire un film qui don trËs largement inspirÈ par des faits qu de la joie, de lÕÈmotion et de la conn jÕai personnellement vÈcus, enfant, daDocumentaires sance ‡ qui le regarde, et qui le fas le vieux quartier populaire dÕHalfaouinCamÈra dÕAfrique1983 par les moyens infinis du cinÈma. ‡ Tunis, jÕai tentÈ entre autres, dÕex Le grand historien de lÕArt, Faure, È mer au-del‡ des clichÈs et des idÈeCamÈra de Carthage1985 vait ‡ propos de Charlie Chaplin : ´Il e reÁues sur les sociÈtÈs islamiques capable dans une mÍme pirouet lÕexubÈrance, lÕhumour et la sensualCamÈra Arabe1987 dÕexprimer ‡ la fois la joie et la doul quotidienne, qui viennent dans notre vi dÕÍtre au monde.ª courante, contredire ‡ chaque instant lLongs mÈtrages Voici le cinÈma, quÕen Terre Arabe, rigiditÈ des dogmes.Halfaouine (LÕenfant des Terrasses)1990 voudrais t‚cher de perpÈtuer, en faisa Faire un film qui se passe ‡ La Goulett rencontrer aux spectateurs les habitan est aujourdÕhui pour moi autant unHalk-el-Wad1996 de La Goulette, un des grands lieux cÈlÈbration de cette notion de TolÈra qui mÕest chËre, que IÕoccasion de revivre sur lÕÈcran des personna hauts en couleur qui y ont vÈcu et sont encore aujourdÕhui dans toutes mÈmoires : TaÔta la marieuse, MÈry veuve pachydermique et mal aim Miro le peintre voyeur, Braitou le taill maboul, TSF lÕamoureux fou de la ra et bien dÕautres... Cependant, pour moi, dansUn ÈtÈ ‡ Goulette, prendre un plaisir intens continuer ‡ Èvoquer la richesse des c tures ´peu diffusÈesª et ‡ cÈlËbrer l dialogue possible avec dÕautres cultu ne signifie nullement les idÈalis t‚cher de reflÈter dans une Ïuvre fiction, la vÈritÈ de nos sociÈtÈs ne v pas dire pour autant en occulter l tabous ou en cacher les injustices. Il y a plus que cela : une des raisons p sonnelles, presque ÈgoÔste, qui poussÈ ‡ faire ce film, est de t‚cher faire revivre un des paradis perdus mon enfance, le lieu o˘ se passai mes vacances dÕÈtÈ, sur ces pla populaires, de la banlieue de Tunis. Le cinÈma peut tout, il peut rappeler hommes la nÈcessitÈ de la FraternitÈ du respect de la diffÈrence, il peut au fixer la magie de nos instants dispar leur poÈsie, et leur harmonie, mais au leurs moments dramatiques ou dÈc rants. Je crois profondÈment dans l vertus libÈratoires du rire et de lÕÈr
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