Colloque Management et marketing du sport : du local au global
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Milieux innovateurs et filière sports-loisirs : essai d’application d’un paradigme technico-industriel du développement économique régional endogène
Dieter HILLAIRET Maître de Conférences Faculté des Sciences du Sport Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II Campus les Cézeaux – 63172 Aubière 04 73 40 75 42 - 06 12 37 24 05 hillairet@univ-bpclermont.fr 
Résumé
A partir des thèses avancées sur les systèmes productifs locaux, les districts de type marshallien et les systèmes d’innovation, la principale interrogation soulevée dans cette contribution est de savoir si, d’une part le concept de Milieu Innovateur peut s’appliquer, en l’état, au secteur des SAR (sports et des activités en relation), et d’autre part si ce concept peut également aider à la compréhension de l’évolution technologique de la filière sports-loisirs en général, à l’étude du développement économique de certains territoires en particulier (innovation, Recherche-Développement, entrepreneuriat, partenariat, sciences & industrie, émergence de nouvelles activités et de nouveaux pôles de compétence…). Dans le secteur, nous verrons également que les sources et les origines du progrès sont loin d’être endogènes.
Mot-clés: milieux innovateurs - secteur des sports et des activités en relation -entrepreneuriat - systèmes productifs locaux - science régionale.  
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Milieux innovateurs et filière sports-loisirs : essai d’application d’un paradigme technico-industriel du développement économique régional endogène1
"L’innovation est le fruit de l’inventivité du milieu et répond au besoin de développement local, moyen que se donne une société pour progresser. Aussi avancée que soit l’innovation, elle ne peut réussir que si elle repose sur des éléments de continuité avec l’expérience acquise avec le milieu" COURLET et PECQUEUR, 1991 
1. Introduction : entre vérification et validation d’un concept paradigmatique d’organisation territorialisée ! L’objet de cette contribution est double. Premièrement, valider l’existence éventuelle du paradigme de milieu innovateur (MI) dans la filière sports-loisirs. Il s’agira principalement de savoir si les postulats théoriques construisant le concept sont bien applicables en l’état. Deuxièmement, vérifier si, dans le secteur, un MI n’est pas, en définitive, un milieu qui reste extrinsèque aux sports et aux loisirs. Il s’agira de savoir si celui-ci n’est pas plutôt une forme d’organisation connexe à d’autres secteurs d’activités économiques et industrielles. De même, il s’agira de savoir si les différents acteurs qui composent un MI sont bien apparentés à la filière sports-loisirs ? Cette dernière interrogation nous semble d’importance puisque si ces acteurs ne le sont pas, le concept de MI ne pourra pas s’appliquerex cathedra. Par contre, s’ils y appartiennent bien, existe-t-il alors des territoires2spécifiques localisant, en un même lieu, des entreprises, des structures, des compétences et des agents qui corroborent tous une « atmosphère industrielle »3 (MARSHALL, 1971), celle capable, concrètement, d’amplifier une dynamique territoriale, via le phénomène de « contagion entrepreneuriale » (JULIEN, 2000). Dans cette hypothèse, peut-on alors attribuer un rôle majeur à l’ensemble des facteurs « historico-socio-culturels » sédimentés dans la communauté et les institutions locales (GAROFOLI, 1992) ? Finalement, peut-on, dans le secteur des SAR (sports et activités en relation), d’une part observer des phénomènes d’organisation industrielle territorialisée, et d’autre part valider la théorie de «développement économique par le bas » (modalité de développement fondée sur les forces sociales localisées), c’est-à-dire "qui s’en remet largement aux forces et au dynamisme de la base (individus, organisations, communautés) pour créer les conditions de leur propre développement" (PROULX, 1994, p. 66).
1 contribution présentée lors du 4 Laèmela Société française de management du sport avait de  Colloque pour titre originel :les milieux innovateurs existent-il dans la filière sports-loisirs ? 2Nous définissons le territoire comme étant un « espace d’intelligibilité des acteurs » (PECQUEUR, 1996, p. 210), en ce sens qu’il rassemble des acteurs par une faible distance géographique, mais aussi parce qu’il représente un ensemble au sein duquel chaque acteur se reconnaît et peut avoir un sentiment d’appartenance à partager avec d’autres (famille, communauté, milieu professionnel, espaces d’habitudes et de tradition…). 3 relié à la compétence et à l’expérience professionnelle des travailleurs d’une industrie Phénomène concentrée en un lieu donné (COURLET, 2001, p. 66).
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La réponse à toutes ces interrogations devrait nous permettre de répondre à une autre question, plus macro-économique celle-ci : est-ce que la croissance économique du secteur des SAR passe nécessairement - comme les travaux en économie régionale le démontrent aujourd’hui dans les secteurs « phares » - par des systèmes de développement localisés en termes d’entrepreneuriat, d’activités innovantes, de partenariats, de mains d’œuvre spécialisées, de centres scientifiques, et d’infrastructures de formation et d’apprentissage ? Dans notre tentative d’éclaircissement du sujet, d’un point de vue théorique et méthodologique, c’est à partir de la littérature sur la notion de MI (mais aussi à partir de concepts relativement proches tels que les districts - oucluster industriels et les -systèmes productifs localisés ou locaux) que nous allons essayer de savoir si des « emprunts » à l’économie industrielle et à l’économie régionale sur l’innovation (science régionale et économie spatiale principalement), peuvent nous aider à mieux comprendre comment se structurent les acteurs chargés, localement, de concevoir une offre sportive ou para-sportive innovante. Car si depuis une quarantaine d’années, le concept de MI (qui s’inscrit dans l’approche dite « régulationniste »4 la politique de régionale et de l’aménagement du territoire) démontre toujours un peu plus, et mieux, sa pertinence en tant que forme de modélisation de la croissance économique périphérique, mais aussi d’enrichissement des compétences technologiques locales, rien ne permet de dire,a priori, que le concept puisse s’appliquerstricto sensu sans (c’est-à-dire aménagement ni adaptation) à la filière sports-loisirs. Dès lors, on comprendra facilement pourquoi notre analyse (de type inductif) tient plus d’un essai d’extrapolation/application d’un concept paradigmatique de l’économie industrielle et spatiale, que d’une véritable démonstration exploratoire, étude empirique à l’appui. Dans cette visée, c’est l’IAS (industrie des articles de sport) et quelques exemples locaux ou régionaux en matière d’émergence d’activités novatrices et de coopération inter-acteurs autour d’une « industrie » de base, qui nous serviront de fils conducteurs. En effet, si l’IAS et les activités périphériques qui s’y rattachent (industrie des sports d’hiver, du tourisme sportif…) connaissent ces dernières décennies une « prospérité » économique exponentielle5 par exemple, un nombre croissant d’entreprises avec, nouvellement créées, un volume d’emploi non négligeable, ainsi que des compétences dans le domaine productif qui sont reconnues au-delà de nos frontières (compétences qui s’exportent même plutôt bien pour certains segments de produits et services), n’est-il pas crucial de distinguer si cette embellie est due à l’activité « solitaire » des firmes et des infrastructures déjà en place, ou bien due, au contraire, à des formes de coopérations particulièrement efficaces et à des interactions particulièrement organisées entre tous les acteurs productifs situés sur un même territoire.
2. Le concept de milieu innovateur : idées centrales et axiomes de base Contrairement à une croyance tenace - empreinte, il est vrai, d’une certaine logique sémantique - un MI n’est pas (seulement) un milieu qui innove, c’est-à-dire où émerge ici ou là des expériences ou des réalisations innovantes. En sciences régionales, un MI se définit comme étant un flux de connaissances et de savoir-faire locaux suffisamment 4Rappel : l’approche « régulationniste » est une méthode d’analyse qui se préoccupe du rapport entre une structure et ses éléments. Elle peut être appliquée à de multiples objets. En économie spatiale, cette approche étudie principalement les rapports entre un espace structuré et les agents qui le composent d’une part, entre les espaces englobants et les sous-espaces constituants d’autre part. 5 la France, le CA Pour de l’IAS était en 1995 de 10,7 MdF (1,63 Md€), et en 1999 de 17 MdF (2,59 Md€).
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