De mémoire de Marsouins

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De mémoire de Marsouins

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• Publié par: ubulehif
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9 Mars infoSigem #01 2010 LE JOURNAL DU SEMINAIREMILITAIRES L’action civilo-militaire L’A400M prend sur le terrain son envol Page 2 Page 3 Edito De mémoire de Marsouins Sentier de la gloire Ils ont été en première ligne, dans les montagnes de Kapisa, Tenue correcte digne d’un futur officier ! Tel est le mot d’ordre du e Sigem 2010 qui a ouvert ses portes entre Kaboul et le Pakistan. Quatre Marsouins du 3RIMA de Vannes hier. Car sortis des bancs des amphithéâ- reviennent sur leur mission en Afghanistan. tres, garde à vous ! Marins, Cyrards ou encore aviateurs, vos blasons ens de l’engage- vous amèneront sur les sentiers de ment. Risque. Prix «S la gloire et de la réussite ! A chacun de l’héroïsme mi- son rôle, à chacun sa place et sa litaire. Reconnais- mission, mais tous sous la houlette sance de la Nation. » Vendredi8 d’un même drapeau : celui de la janvier, Nicolas Sarkozy a choisi ses France ! mots pour s’adresser aux militaires Douze jours de séminaire durant e du 3RIMA (Régiment d’Infanterie lesquelsInfo Sigemvous accompa- de Marine) rassemblés dans le gym- gnera à la rencontre des différents nase du quartier Foch-Delestraint. corps d’armées. L’occasion pour Fin du discours présidentiel. Une nous de mettre en lumière le monde coupe de champagne à la main, trois de la Défense. ère soldats de 1classe et un caporal A l’honneur de cette première témoignent de leurs six mois passés édition, l’infanterie de marine de dans la province de Kapisa, au nord- retour d’Afghanistan. est de Kaboul. Première expérience Nous revenons également sur en zone de guerre pour ces jeunes le déroulement de votre pre- mière journée : rencontre des âgés de 20 à 22 ans. Préparation sigémistes, assemblée générale, intense afin de s’adapter au terrain discours, conférence de presse et montagneux : un entraînement de six des intervenants à la chaîne… Nous mois en Auvergne et dans les Pyré- avons remarqué que quelques-uns nées.« En arrivant en Kapisa, c’est d’entre vous ont eu des difficultés chaleur qui nous a surpris. Il fai-la à se concentrer dans l’amphithéâtre sait 50°C. » Unepériode d’été très Foch, mais nous ne dirons rien. difficile pour les soldats. En hiver, les Pour le moment… talibans se retirent au Pakistan pour Temps fort de la matinée : la photo fabriquer les IED (Improvised Ex- de groupe ! Au premier coup d’œil, plosif Device). Ils reviennent ensuite autant d’hommes que de femmes pour tester leurs nouvelles créations. dans les rangs. L’armée se fémi- « A l’entrée du village, des affiches nise ! Vive la journée de la femme ! invitent la population à prévenir l’ar- Sous les coiffes, les regards laissent mée afghane si elle aperÇoit des IED transparaître la fière allure des éco- le long des routes », informele ca- les respectives. Tous semblent se poral. En moyenne, les rebelles font côtoyer sans trop d’a priori. Enfin, exploser une bombe dissimulée tous ne nous réjouissons pas trop vite. les trois jours et tendent une embus- La semaine ne fait que commencer cade tous les deux jours. Installés à et les langues risquent fort de se Nijrab, dans la base militaire fran- délier au fur et à mesure, car nous e çaise, ces soldats du 3Rima avaient « C’était usant pour les nerfs de ne pas savoir quand allait avoir lieu l’échange de tirs. » DR. le savons tous, chaque sigémiste pour mission de sécuriser les routes porte haut les valeurs de son école. et la population. Avec, en tête, cetteparfois invités pour boire un thé »où ils se regroupent et comment ilsquand allait avoir lieu l’échange de Gare à celui qui osera un premier obsédante menace : tomber dansconfie un des soldats.« Gagner lestirs »opèrent. Forcément, ils perdent l’ef-avoue le troisième soldat.De jugement sur ses camarades ! une embuscade ou, pire, sauter surcœurs et gagner les esprits », de làfet de surprise. Attendre qu’ils tirentces six mois, où l’épreuve du feu a Et si la journée d’hier manquait un IED.découle la façon de réaliser la mis-en premier est aussi une manièrefait à la fois l’intérêt de la mission et de peps, coup d’accélérateur sion.d’être sûr qu’on est face à des tali-toute sa dangerosité, les Marsouins aujourd’hui. Aller ! Dès 7h30, c’est « Gagner les cœurs et les esprits »L’objectif est de couper les tali-bans. Cela évite les dommages col-rentrent enrichis. Ils sont aussi très sur les chapeaux de roues qu’a Les rencontres avec la populationbans de la population et d’étoufferlatéraux. »marqués par la perte d’un de leur ca- commencé cette nouvelle matinée. Avec pour certains, une sortie et sont capitales. Elles permettent àle mouvement insurrectionnel. LesDes règles d’engagement strictesmarade, le 27 septembre, foudroyé pas des moindres : la base aérienne l’armée française de ne pas appa-soldats, depuis les hauteurs, avaientqui, en dépit des frustrations, reflè-par un orage imprévisible et extrê- de Creil ! Au programme, la visite raître comme une armée d’occu-pour rôle de localiser ces insurgés,tent le jeu de l’obéissance militaire.mement violent.« ça pique les yeux de la direction du renseignement pation et donne un visage humainsouvent à l’origine de l’offensive.pendant trois jours »« Toute la nuit sur la montagne,lèvres confie, militaire. Nul besoin de casques et à ces soldats suréquipés. Souvent,Une mission difficile quand on saitnous voyions les talibans, mais nousserrées, le caporal. Avant d’ava- de combinaisons, uniquement votre les IED sont repérés grâce aux té-que ces derniers se cachent parmine pouvions pas tirer tant que nousler d’un trait sa dernière gorgée de bel uniforme… moignages d’habitants.« Les civilsles civils.« A la longue on finit parn’en avions pas reÇu l’ordre. C’étaitchampagne. G wenolAde G eloes A nnAlisA G uérin usant pour les nerfs de ne pas savoirles sentir, savoir par où ils passent,sont très accueillants. Nous étions