FACOLTA' DI ECONOMIA – ANNO ACCADEMICO 2007 – 2008  LINGUA E ...
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FACOLTA' DI ECONOMIA – ANNO ACCADEMICO 2007 – 2008 LINGUA E ...

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 FACOLTA DI ECONOMIA – ANNO ACCADEMICO 2007 – 2008 LINGUA E TRADUZIONE – LINGUA FRANCESE PROF. ALAIN JACQUART  DOSSIER 2007- 2008 REGARDS SUR LA SOCIETE FRANCAISE CONTEMPORAINE A TRAVERS UN CHOIX DARTICLES DE PRESSE   A. INTRODUCTION  Approcher la France : dossier de lUCCIPE B. ARTICLES DE PRESSE. LES PRINCIPAUX THEMES : 1. travers ses grands mythes. Laffaire de la lettre de GUY MOQUETLa société française à 2.  dASTERIX ». complexeface à la mondialisation économique et culturelle: le «La France Mondialisation, délocalisations, flexibilité 3. Europe, traité simplifié adopté à Lisbonne : les Français pour un référendum 4. Les élections de 2007 (présidentielle et législatives) et lactualité politique. Ségolène ROYAL et le PS. Les élections municipales de 2008. Les projets durbanisme du maire de Paris, Bertrand DELANOE 5.  les propositions de la commission :Le chantier de la réforme constitutionnelle BALLADUR. La rémunération du Président de la République 6.  spectacle » :La communication sociale, les médias, la politique « portrait de Nicolas SARKOZY, sixième président de la Vème République. 7. Le président divorce. Evolutions de la famille française et démographie : PACS, politique de la famille, etc. 8. Malaise de la jeunesse (retrait du CPE, réforme de lUniversité, etc.) 9. Réforme de la carte judiciaire. La face cachée de Rachida DATI, Garde des Sceaux 10. Immigration : la loi HORTEFEUX et la polémique sur les tests ADN 11. Banlieues : la situation reste explosive 12. Bernard KOUCHNER, le droit dingérence humanitaire et laffairePolitique internationale : de « larche de Zoé ». Les relations France/Afrique ; 13. Les Français dans les institutions internationales : Jean-Claude TRICHET à la BCE, Dominique STRAUSS-KAHN à la tête du FMI. 14. La francophonie. Belgique : vous parlez français ? – Neen ! 15. Commerce : pourquoi le client nest plus roi 16. Automobile : Carlos GOSHN et les difficultés de Renault 17. : le TGV, une réussite française. le Velib à Paris.Transports 18. Mobilité sociale 19. Energies : le choix du nucléaire. 20. Perspectives économiques pour 2008  C. TEXTES POUR LA TRADUCTION       
2
   Polémique autour de la lecture de la lettre de Guy Môquet Le Monde, 22.10.2007 A chaque semaine son épreuve de force. La semaine dernière, il s'agissait de la réforme des régimes spéciaux. Lundi 22 octobre, le gouvernement affronte une partie du monde enseignants et des historiens. C'est aujourd'hui que la lettre d'adieux de Guy Môquet, résistant communiste arrêté par la police française et fusillé à 17 ans par l'occupant allemand le 22 octobre 1941, doit être "lue à tous les lycéens de France", à la demande du président de la République. Nicolas Sarkozy avait annoncé cette initiative, le 16 mai, our de sa rise de fonction. Pourtant, le président de la République ne se rendra pas au lycée Carnot, à Paris, comme un temps envisagé, a annoncé, dimanche 21 octobre, son conseiller spécial Henri Guaino, invoquant des raisons d'agenda. "Le président de la République, hélas, ne pourra pas se rendre dans un lycée demain compte tenu de son agenda international", a déclaré M. Guaino sur France 2. Nicolas Sarkozy reçoit à la mi-journée le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, avant de partir pour une visite d'Etat au Maroc. "Cela na' rien à voir avec l'agitation" qui est "le fait de quelques professeurs", a assuré la "plume" du chef de l'Etat, tout en ajoutant que "le président né'tait pas très content". Des professeurs de lé'tablissement avaient rédigé un texte à son intention expliquant leur "refus de participer à cette commémoration". M. Guaino a réfuté toute idée "di'nstrumentalisation de l'Histoire", comme des enseignants en ont accusé le chef de l'Etat. "Instrumentalisation de quoi ? Il n'y plus d'élection à gagner, cé'tait [Guy Môquet] un militant communiste, pas un militant UMP", a-t-il plaidé. M. Guaino s'est dit "très triste qu'un certain nombre de professeurs saisissent cette lettre pour faire un peu de politique politicienne" et en colère car "la nation mérite un peu de respect de la part de ceux qui sont sensés la servir". Il a comparé le refus de lire la lettre de Guy Môquet à un éventuel refus de'nseigner Voltaire. "Les droits et les devoirs des professeurs comme les droits et les devoirs de tout citoyen, ce'st quelque chose di'mportant", a-t-il ajouté.  RESISTANCE  Marie-George Buffet (PCF) a appelé, dimanche 21 octobre, à "résister" à la politique du gouvernement, à lo'ccasion de la commémoration, à Châteaubriant, du 66e anniversaire de l'exécution de Guy Môquet et de 26 de ses camarades par les nazis. "Aujourdh'ui, il y a besoin de résistance encore, bien sûr ce ne'st pas la même chose : résistance face à une politique qui casse les droits sociaux, résistance face à une politique qui chasse les enfants parce que leurs papas et leurs mamans sont venus d'autres pays, résistance par rapport à une politique qui veut encore renforcer les pouvoirs du'n seul homme à la tête de l'Etat", a-t-elle dit. La secrétaire nationale du PCF a salué la mémoire de Guy Môquet, résistant communiste, "un enfant du Front populaire qui se battait pour le progrès social". "Au niveau des mots, comme au niveau des symboles, Nicolas Sarkozy essaie de capter lh'éritage de la gauche pour mieux cacher sa politique libérale", analyse le député socialiste Claude Bartolone, rappelant les envolées lyriques du président sur les dirigeants socialistes Jean Jaurès ou Léon Blum pendant la campagne. Pour lui, le projet n'a pas d'objet didactique : "Li'nitiative na'vait de sens que si elle rentrait dans un exercice pédagogique sur un trimestre" mais "une lecture de la lettre, sans avant et sans après, relève de la'rtificel et ne permet pas de comprendre la Résistance". Dans un communiqué, le Parti socialiste a mis en garde contre "une instrumentalisation de l'Histoire à des fins politiciennes" et volé au secours des enseignants qui refusent une lecture "gadget" de la missive. Le président du Modem, François Bayrou, a affirmé dimanche soir ne pas être favorable à la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées. "L'Etat ne doit pas se mêler de l'Histoire. L'Etat ne doit pas organiser la promotion en figure héroïque de qui que ce soit. Le propre d'une démocratie, ce'st que l'Etat est 
 3 respectueux de la séparation nécessaire entre les historiens, les professeurs et les ordres qu i'l donne", a déclaré M. Bayrou dans l'émission Grand Rendez-vous d'Europe 1/TV5 Monde/Le Parisien. "Chaque fois que l'Etat se mêle de l'exploitation de l'Histoire, c'est un très mauvais signe", a-t-il ajouté.  Regroupés dans l'association Liberté pour l'histoire, créée en 2006 contre les lois sur l'esclavage ou le génocide arménien, plus de 600 historiens estiment ainsi que "la volonté de renforcer la solidarité nationale en exaltant le souvenir de la Résistance répond aux meilleures intentions" . "Néanmoins, en organisant la lecture, dans tous les lycées, de la dernière lettre de Guy Môquet, otage assassiné à Châteaubriant, le gouvernement n'a pu vouloir priver les professeurs de leur liberté de conscience et de pédagogie", écrivent-ils dans un communiqué diffusé cette semaine. Pour Jean-Pierre Azéma, membre fondateur de la'ssociation, la démarche de M. Sarkozy est en effet "contreproductive", à l'origine "de polémiques et de dérives grotesques, comme lh'istoire de [Bernard] Laporte", le'ntraîneur de l'équipe de France de rugby qui a fait lire la lettre à ses joueurs avant un match de Coupe du monde. "On se trouve devant un cas assez classique d'enjeu mémoriel franco-français aggravé par le fait que Nicolas Sarkozy veut occuper le terrain médiatico-culturel et imposer sa marque, sans concertation", conclut-il. Auteur du'n Dictionnaire du communisme chez Larousse, Stéphane Courtois y voit lui "une double opération politique" du chef de l'Etat :"On a réactivé la vieille mythologie de la Résistance entre gaullistes et communistes. Et, vu la situation de la gauche après la présidentielle, la lecture de cette lettre ne pouvait que semer une confusion supplémentaire." Pour l'historien du communisme, "le vrai problème de cette lettre n'est pas de la lire. Cela ne peut pas faire de mal aux jeunes da'pprendre quelque chose et personne ne conteste que Guy Môquet est mort en héros". Il rappelle, en revanche, que'n octobre 1940, date de son arrestation, la ligne politique du Parti communiste, dont il est membre, est "anti-Vichy, révolutionnaire", mais "pas encore anti-allemande".  Proche de M. Sarkozy durant la campagne présidentielle, la'cadémicien Max Gallo évoque "une période complexe", "très ambiguë", où les communistes français "sont sur une ligne de non-participation à la guerre". Mais il souligne "le caractère émouvant de la lettre et de son contenu." "Je crois que c'est utile, symbolique, important, de faire réfléchir sur la Résistance", dit-il, en soulignant que la lecture de la lettre peut être "le point de départ pour les élèves d'une brève histoire de la Résistance".  Qui est Guy Môquet?  Fils dun syndicaliste cheminot, député communiste de Paris, Prosper Môquet, Guy est né à Paris le 26 avril 1924. Au début de la guerre, il est élève au lycée Carnot et, comme son père, son oncle et sa tante, fervent militant communiste. Larrestation de son père en octobre 1939 et son incarcération en Algérie à partir de 1940, le poussent à laction. Réfugié avec sa mère, Juliette (qui fera par la suite partie du comité national de Libération) et son frère en Normandie, il revient seul à Paris où il milite clandestinement, multipliant les recours pour obtenir la libération de Prosper Môquet. Il est arrêté, à 16 ans, pour avoir collé des affiches de propagande communiste appelant à la paix, le PCF sétant alors aligné sur le pacte germano-soviétique. Emprisonné à Fresnes puis à Clairvaux, avant dêtre transféré à Châteaubriant (Loire-Atlantique), il est le plus jeune des 32 prisonniers français (27 à Châteaubriant, 5 à Paris) fusillés le 22 octobre 1941 par les troupes doccupation, sur proposition du gouvernement français, après quun officier allemand sest fait abattre par un groupe de résistants. Avant dêtre exécuté, Guy Môquet a le temps décrire une lettre à ses parents, aujourdhui lue dans les écoles. Dès le 25 octobre, le Premier ministre britannique Winston Churchill et le Président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, dénoncent cette exécution « qui révolte un monde déjà endurci à la souffrance et à la brutalité ». Le même jour, le général de Gaulle déclare à la radio : « En fusillant nos martyrs, lennemi a cru quil allait faire peur à la France. La France va lui montrer quelle na pas peur de lui… » Louis Aragon publie clandestinement un ouvrage intitulé Les Martyrs, aux éditions de Minuit, dès février 1942. Cet ouvrage rendant hommage aux victimes est lu à la radio de Londres par Maurice Schumann. Le nom de Guy Môquet est alors un symbole. A la Libération, les fusillés de Châteaubriant vont devenir un enjeu de mémoire entre communistes et gaullistes. Depuis 1947 et la guerre froide, les commémorations ont ainsi lieu en rangs dispersés : la ville de Nantes honore ses otages dans son coin, le parti communiste rend hommage de son côté aux 27 de Châteaubriant.    
 4 Identité nationale ou imitation américaine ? Le Monde diplomatique, mercredi 18 avril 2007 On reproche à M. Sarkozy dêtre très américain, en invoquant à la fois ses orientations de politique étrangère, proches de celles de ladministration Bush, et son admiration pour le système économique et social des Etats-Unis. Mais le président de lUMP sest également inspiré des idées et des recettes politiques de la droite américaine dans dautres domaines.  A partir des années 1960, laile la plus conservatrice du Parti républicain (Barry Goldwater, Ronald Reagan) choisit de se présenter comme exclue du système politique (de 1955 à 1995, le Parti démocrate contrôle sans interruption une des chambres du Congrès), dédaignée par un monde des affaires trop soucieux de paix sociale et ostracisée par les institutions culturelles et médiatiques du pays. Elle saffirme déterminée à instaurer (ou à rétablir) son hégémonie idéologique, certaine que celle-ci constituera le préalable à son retour au pouvoir.  Dans le cas de M. Sarkozy, ministre principal du gouvernement il y a quelques jours encore et président depuis plus de deux ans du parti majoritaire, cette posture de dissident, de proscrit, peut paraître incongrue. Toutefois, tel un républicain américain, le président de lUnion pour un mouvement populaire (UMP), sans doute conscient quun candidat défendant le statu quo en France ne pourrait que perdre lélection, martèle lidée que « trop souvent la pensée unique et le politiquement correct [ont] dominé le débat (1) ». Il précise que la droite na jamais osé être vraiment à droite, étouffée quelle était par une orthodoxie de gauche, pour ne pas dire « marxiste » ainsi que vient de le prétendre, sans rire, son ami lindustriel Bernard Arnault, PDG de LVMH et première fortune du pays (2).  En 2001, en tout cas, lactuel candidat de lUMP savouait « convaincu que le prêchi-prêcha social-démocrate n[avait] pu prospérer que sur labsence dune droite moderne (3) ». Le 12 avril dernier, à Toulouse, il précise : « Si je suis élu président, tout ce que la droite républicaine nosait plus faire parce quelle avait honte dêtre la droite, je le ferai. » Notons au passage quon nentend plus depuis longtemps un candidat socialiste prendre lengagement symétrique, celui de cesser davoir « honte dêtre la gauche ».  La deuxième thématique de la campagne de M. Sarkozy qui paraît sinspirer des recettes de la droite américaine concerne son discours destiné à lélectorat populaire. Aux Etats-Unis et en France, il est a priori difficile pour un candidat qui a le soutien du patronat et qui réclame simultanément la suppression de limpôt sur les successions et la réduction de limpôt sur les sociétés de se présenter comme le porte-parole du peuple contre les élites. On sait que Ronald Reagan et M. George W. Bush ont néanmoins réalisé lexploit: une fraction appréciable des catégories sociales peu favorisées a voté pour eux, avec pour résultats la diminution des salaires réels et des prestations sociales, la baisse de la fiscalité sur les hauts revenus, la mise en cause des droits syndicaux...  Aux Etats-Unis, cette prouesse politique a largement tenu à lappel au sentiment national et patriotique (anticommunisme, puis antiterrorisme — lire « La droite américaine manipule le sentiment national »), au ressentiment fiscal (le « petit contribuable contre le « gros précepteur »), à linvocation des « valeurs » morales traditionnelles » (opposition à lavortement et à lhomosexualité), enfin au rejet dun « laxisme » judiciaire quon présentait comme le principal pourvoyeur de violences et de crimes. La palette de M. Sarkozy nest pas absolument superposable à ce registre dans la mesure où, en France, le recours dun candidat aux sentiments religieux, et lutilisation des religions ou des sectes comme gardiennes dun ordre social conservateur, se heurtent encore à la sécularisation du pays et à sa tradition républicaine et laïque. Le candidat de lUMP a bien essayé de réactiver ce ressort religieux — « Je suis de ceux qui pensent que la question spirituelle a été très largement sous-estimée par rapport à la question sociale », réitérait-il encore récemment (4) — mais il est vite passé à lessentiel : la redéfinition de « la question sociale ». A laméricaine, il sest alors efforcé de faire passer la ligne de démarcation, non plus entre riches et pauvres, capitalistes et travailleurs, mais entre salariés et « assistés », ouvriers et fraudeurs.  « Il y a deux catégories dAméricains, annonce en 1984 un sénateur ultraconservateur du Texas : ceux qui tirent les wagons et ceux qui sy installent sans rien payer ; ceux qui travaillent et paient des impôts, et ceux qui attendent que lEtat les prenne à sa charge (5). » Pour casser les solidarités nées du New Deal, la droite
 5 américaine na en effet eu de cesse de jouer sur cette corde-là, qui cherche à dresser les salariés contre les tire-au-flanc. « Le Parti républicain, proclame le publiciste néoconservateur David Frum, ne pourra pas demeurer fidèle à ses principes sil craint de se voir accuser dêtre insensible. » Outre-Atlantique, les questions de fiscalité et de race vont alimenter dautant mieux ce ressentiment réactionnaire (sous couvert, on la vu, de rompre avec le « politiquement correct » de la gauche) quelles paraissent liées. Une fraction presque exclusivement blanche des « classes moyennes » (et des ouvriers et employés qui aspirent à cette condition) se sent abusivement taxée pour, croit-elle, financer des politiques sociales destinées à dautres, souvent noirs ou immigrés.  « Jen ai assez des pauvres », glissa un jour à loreille de Ronald Reagan une femme dofficier. Le futur président des Etats-Unis nétait pas encore sourd. Il évoqua donc sans tarder lhistoire (fausse) dune fraudeuse. Une histoire quil martela pendant plus de dix ans. Cétait celle dune « reine de laide sociale [“welfare queen”] qui utilise quatre-vingts noms, trente adresses et douze cartes de sécurité sociale, grâce à quoi son revenu net dimpôt est supérieur à 150 000 dollars (6) ». La thématique a de lavenir. Cest le discours désormais bien rodé du « petit Blanc » qui trime et qui « devient fou » devant « le bruit et lodeur » des pauvres, immigrés souvent, qui se prélassent grâce au gros magot de lassistance sociale.  Lattaque de lEtat-providence opère en biais. On sen prend, non pas frontalement au principe lui-même, mais à ceux qui en profitent indûment et en confisquent les bénéfices. La dureté va simposer, mais elle sera rendue plus présentable par laffirmation que les aides publiques nuisent à leurs prestataires, quelles les enfoncent dans une « culture de la dépendance » entraînant derrière elle sa kyrielle de pathologies (manque dassiduité, jeu, addictions, violences conjugales, etc.). Qui doute de limportation de ce discours en France na quà se reporter au magazine sarkozysteLe Point, propriété de M. François Pinault, troisième fortune de France. Moins dun an après avoir titré « Les tricheurs du chômage », il vient de faire sa couverture sur « La  France assistée. Les scandales du “modèle français”. Les profiteurs dallocations. Comment sortir du piège » (7).  M. Sarkozy se prétend, lui, soucieux de « réconcilier la France qui gagne et celle qui souffre ». La première lui semblant acquise, il sadresse volontiers à la seconde, profitant du fait que la gauche de gouvernement la délaissée : « Je veux parler à tous ces malheureux, mais je veux dire que la souffrance et la dureté de la vie ne se limitent pas à la France de la précarité. Je veux parler dune autre souffrance, bien réelle, qui ne doit pas être sous-estimée : celle de la France qui nest pas dans la précarité, qui se lève tôt, qui travaille dur, qui se donne du mal pour nourrir sa famille et élever ses enfants, qui elle aussi je laffirme est à la peine, et qui entend quon le sache et quon réponde enfin à son appel (8). » Puis, sur un mode puritain plus courant aux Etats-Unis quen France, il en vient à lavertissement : « Je naccepte pas quil y ait des gens qui soient au RMI et qui, à la fin du mois, aient autant que des gens comme vous [des salariés] qui se lèvent tôt le matin. »  Il lacceptera dautant moins, en vérité, que « lassistanat généralisé est une capitulation morale. Lassistance est une atteinte à la dignité de la personne. Elle lenferme dans une situation de dépendance. Elle ne donne pas assez pour une existence heureuse et trop pour inciter à leffort ».  Un mauvais esprit objecterait sans doute quil y a en France dautres exploiteurs et dautres exploités, dautres rentiers, dautres fraudeurs, et qui vivent sur un plus grand train que les « assistés », dautres privilégiés qui ne se sont donné que la peine de naître dans la bonne famille (le fils de Jean-Luc Lagardère, celui de Francis Bouygues, celui de François Pinault, celui de Vincent Bolloré, la fille de Bernard Arnault...) ; dautres injustices aussi. Mais elles paraissent moins préoccupantes à M. Sarkozy. Car, explique-t-il, « les allocations sociales sont financées par le produit de la France qui travaille et qui se lève tôt le matin ». Nest-il pas légitime alors « que ces allocations (soient) affectées et utilisées sans fraude, sans mensonge et sans malhonnêteté (9) » ?  Dailleurs, la solution, recommandée par lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE), serait déjà trouvée : « Il faut faire en sorte que le demandeur demploi ne puisse pas refuser plus de trois offres demploi, que chacun soit obligé de rechercher véritablement un emploi, dexercer une activité ou daccepter une formation. La société ne peut pas aider celui qui ne veut pas sen sortir (10). » Une proposition alternative est écartée demblée : « Ils disent : faisons payer le capital ! Mais si le capital paye trop, il sen ira (11). » Avec M. Sarkozy à lElysée, cest sûr, le capital ne paiera pas trop.  
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