Gabriel de Montmollin

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Gabriel de Montmollin

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• Publié par: eqatysik
• Nombre de lectures: 80
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

LA VIE PROTESTANTE

avril

11

18

Rencontres

≥

Les petits plaisirs

Texte : Aline Bachofner / photos : Eric Roset

l

orsque le directeur de la très sérieuse

maison d’édition Labor et Fides nous

donne rendez-vous à la SPA de Bernex,

ce mercredi après-midi, on se demande

quels « petits plaisirs » le théologien

pourra bien nous faire découvrir dans ces cages

où s’entassent chats, chiens, gerbilles et lapins

devenus indésirables. « J’ai adopté un chat ici il

y a quelques mois, c’est un lieu que j’ai envie de

soutenir », explique d’emblée notre hôte, qui se

glisse, très à l’aise, dans les boxes des félins. Une

caresse à Bouba, un brin de causette avec Sparta-

cus et voilà Gabriel de Montmollin en drôle de

posture, un chat sur l’épaule et un autre sous le

bras. « J’ai toujours vécu avec des animaux, ce

sont en quelque sorte des totems pour moi. »

Sur les rives du lac de Neuchâtel où il a grandi,

la maison familiale était, en effet, le paradis des

chiens et des chats, avant que le jeune Gabriel,

à peine entré dans l’adolescence, ne décide d’en

faire une ferme d’élevage. « J’ai élevé environ

250 canards en l’espace de quatre ans. Mes pa-

rents ont donné leur accord à une condition: que

ce soient des canards muets ! », avoue l’éditeur

en riant.

A l’école de la nature

A tout juste 14 ans, voilà le jeune homme en

charge des soins, de la nourriture, de la super-

vision de la couvaison et des naissances de sa

petite basse-cour. Il faut

mirer les œufs pour véri-

fier qu’ils ont bien été fé-

condés, aider les canes in-

expérimentées, donner un coup de pouce aux

canetons pour briser leur coquille… « Je savais

que l’élimination des faibles faisait partie des

lois de la nature, mais mon grand sentimenta-

lisme m’incitait à voler aux secours des canetons

chétifs », glisse Gabriel de Montmollin non sans

autodérision. Au point que le jeune homme se se-

rait bien passé de l’objectif premier de l’élevage,

soit la vente de la viande. «Je devais bien vendre

des canards à mon boucher pour pouvoir acheter

du grain pour les autres… Leur viande était cer-

tainement très tendre grâce à tout l’amour que

je leur portais, par contre on ne peut pas dire

qu’ils étaient très gras. Je manquais parfois de

planification dans l’achat du grain ! »

En véritable passionné, le jeune de Montmollin se

prête à toutes sortes d’expériences éthologiques

avec ses amis les canards et s’imagine volontiers

vétérinaire. «Si j’avais été moins nul en maths et

en sciences en général, je me serais certainement

lancé dans cette voie. »

Le jeune homme optera finalement pour la théo-

logie, par intérêt et curiosité plus que par voca-

tion pastorale. Ses études terminées, il travaille

pour

La Vie protestante,

à l’époque où elle était

S’il n’était pas si protestant, on le prendrait presque pour

St-François d’assise. Quand il ne relit pas des manuscrits,

l’éditeur Gabriel de Montmollin sauve les escargots

des accidents de la route, parle aux corneilles, admire

l’organisation sociale des rats… rencontre insolite

Les petits plaisirs de...

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