Histoire médiévale L'Occident du XIIe au XVe s.
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Histoire médiévale L'Occident du XIIe au XVe s.

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HLHMA401-COLLARD-2008-2009 1
Université Paris Ouest Nanterre La Défense Service d'enseignement À distance Bâtiment E - 2ème étage200, Avenue de la République 92001 NANTERRE CEDEX Tel : 01.40.97.76.87
Matière : HISTOIRE L2E.C. : HLHMA401
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Avertissement : Cette oeuvre est protégée par le Code de la propriété intellectuelle. Toute diffusion illégale peut donner lieu à des poursuites disciplinaires et judiciaires.
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HLHMA401
L’Occident aux XIe-XVe siècles
Cours de Franck Collard II-La crise de l’automne du Moyen Âge
Plan général du cours Introduction 1-le problème des origines de la crise tardo-médiévale 2-les épreuves : guerres et pestes 3-les campagnes en décroissance 4-les villes dans les difficultés 5- les Pouvoirs entre défaillances et croissance 6- l’ébranlement des esprits. Remises en cause spirituelles et intellectuelles
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Introduction
*La médiévistique fractionne depuis finalement assez peu de temps (un demi-siècle peut-être) le Moyen Âge en trois parties. La dernière est appelée « Bas Moyen Âge » ou, moins péjorativement, « Moyen Âge tardif », expression que les médiévistes français partagent avec les Anglais (Late Middle Ages), les Allemands (Spätmittelalter) ou les Italiens (tardo Medioevo) tandis que les Espagnols préfèrent l’appellation de « basse époque médiévale ». Ce découpage pose le double problème du commencement et du terme de la période ainsi dénommée. Sa définition chronologique la plus vague, donc la plus consensuelle, est XIVe-XVe siècle mais ces bornes ont tendance à être franchies en amont comme en aval :  -en amont, beaucoup d’historiens estiment nécessaire de commencer vers 1280, voire après 1250 car se mettent en place dans la seconde moitié du XIIIe siècle des éléments décisifs pour la période tout entière : si un seul critère doit être retenu, c’est celui des trends démographique et économique qui se retournent dès cette période, après plusieurs siècles de croissance ;  -en aval, les coupures traditionnelles (1453, chute de la capitale de la chrétienté grecque ; 1492, découverte de l’Amérique et expulsion des musulmans d’Espagne ; 1494, débuts des guerres d’Italie, voire 1515, repère très franco-français) sont discutables car peu décisives sur le moment. Bien des médiévistes s’accordent à penser que la fin du Moyen Âge est à situer vers 1520-1530, quand deux phénomènes d’importance cruciale font sentir leurs effets : le schisme luthérien, qui débute en 1517 ; la colonisation du Nouveau Monde qui fait
changer les problèmes d’échelle. Mais dans le cadre de ce demi-semestre, c’est seulement la première partie de cette sous-période médiévale qui sera traitée, celledes origines et du développement de la crise, jusqu’aux années 1420-1430qui marquent un début de redressement. *L’espace géographique pris en considérationest le même que précédemment mais il mérite quelques considérations. Nulle puissance temporelle ne domine l’ensemble des territoires considérés. Mieux même, la période est celle où s’évanouit l’idée d’un empire placé au sommet de la hiérarchie des pouvoirs. Le fractionnement l’emporte sur l’universalisme. Les régimes sont variables : monarchies supranationales (Empire romain germanique qui englobe les trois royaumes de Germanie, Italie, Bourgogne plus celui de Bohème) ;
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monarchies nationales (France, Angleterre) ; monarchies « infra-nationales » (Castille, Aragon, Sicile, Naples) ; principautés ; républiques urbaines (Italie du Nord et Allemagne). Les conditions naturelles ni les formes de développement économique n’uniformisent mieux notre espace. Il faut donc regarder du côté des critères culturels au sens large pour voir que religieusement, l’Occident se définit par l’obéissance au pape de Rome et linguistiquement par l’usage commun d’une langue, le latin, qui est celle de l’Église et de la pensée puisque l’Église est à l’origine du développement universitaire. *Laproblématique globalede la question est celle d’une période de mutation qui passe par une crise profonde, multiforme, remettant en cause les acquis et les certitudes du « beau Moyen Âge » des moines défricheurs et des chevaliers conquérants. L’objet des enseignements sera donc de décrire, de mesurer et de comprendre ce phénomène de mutations en privilégiant les grandes tendances générales sur les cas particuliers mais sans méconnaître les disparités régionales ni les contrastes de développement : entre la cité italienne et le clan écossais, il y a un monde. Il conviendra de comprendre les racines de la crise, ses manifestations, ses conséquences multiformes, mais aussi sa dimension préparatrice d’un nouveau monde, celui de la Modernité. *Les documentssur lesquelss’appuie l’historien de cette période présentent quelques grandes caractéristiques à rappeler pour bien comprendre les choses. #La première caractéristique est quantitative. Par opposition au Haut Moyen Âge, voire au Moyen Âge classique, le Moyen Âge tardif est marquée par une relative abondance documentaire qui tient à plusieurs facteurs  -le premier est d’ordre simplement chronologique : plus les documents sont récents, mieux ils nous sont parvenus ; mais c’est une constatation très superficielle qui ne regarde que du côté de la conservation et pas du côté de la production de documents  -le second, ressortissant à la production écrite, est d’ordre technique : à la fin du Moyen Âge, deux « révolutions » ont favorisé la production de documents : celle du papier, qui a constitué un support meilleur marché que le parchemin, plus facile à couvrir par une écriture cursive, donc favorable à la multiplication des écrits. Introduit, depuis le monde arabo-musulman, dans les administrations méridionales dès le XIIe siècle (Sicile, papauté), le papier se généralise au cours du XVe siècle ; il a favorisé l’autre révolution produite vers 1440, donc extérieure à notre propos : celle de l’imprimerie qui démultiplie les exemplaires d’un texte et permet donc leur plus facile transmission aux temps ultérieurs
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-le troisième facteur est d’ordre culturel La fin du Moyen Âge a connu une forte croissance du recours à l’écrit. On voit à vrai dire cette tendance dès la seconde moitié du XIIe siècle en Angleterre par exemple mais la tendance s’affirme vraiment ensuite. Il y a plus de scripteurs grâce à la révolution scolaire débutée au XIIe siècle ; la foi accordée à l’écrit dépasse celle accordée à l’oral dans le gouvernement ou les affaires économiques. La bureaucratie apparaît qui non seulement suppose la fabrication de documents qui conservent la mémoire d’un fait ou, surtout, d’un droit, mais qui entraîne de surcroît un effort de conservation des documents, un archivage dont le modèle se trouve dans l’Église et glisse dans la sphère laïque : ainsi par exemple sont mis en registres et conservés, à partir du milieu du XIIIe siècle, les actes du Parlement dans le royaume de France ou les actes des gouvernements de l’Italie communale. Charles V se soucie du rangement de ses archives. #La seconde grande caractéristique est d’ordre qualitatif. L’origine et le genre des documents disponibles se diversifient considérablement, après une époque où, en gros, l’Église avait le monopole de la production documentaire et où prédominaient d’un côté des actes de la pratique liés à elle (donations à des monastères, notices judiciaires) et de l’autre des textes de réflexion théologique ou apparentée (les histoires et chroniques s’y rattachant). À partir du XIIe siècle, les émetteurs de documents textuels se diversifient, avec notamment le retour des autorités temporelles qui édictent par exemple des lois ; et leur nature se diversifie aussi. Les langues d’expression quittent le seul horizon du latin pour laisser une place croissante aux langues vernaculaires qui tendent à prédominer à la fin de la période, mais sans exclusive. L’alphabétisation de la société atteint des niveaux parfois remarquables en ville (à Florence, bien plus de la moitié des hommes), et la parole est laissée à des personnes ordinaires qui relatent leur vie, tiennent des « journaux » et offrent donc un regard plus large sur la société. Par ailleurs, la fin du Moyen Âge est celui d’une production accrue d’images, tant sculptée que peinte sur des supports aussi variés que le verre (vitraux), le papier ou parchemin (miniatures), les murs (fresques). On ne peut énumérer tous les types de sources écrites qui prolifèrent alors mais il faut retenir quelques grandes catégories : sources narratives, avec la multiplication des histoires, chroniques, annales, journaux ; sources littéraires avec la poursuite de la littérature chevaleresque, l’essor des contes, nouvelles, poèmes, pièces théâtrales ; sources savantes avec la multiplication des traités de théologie, de droit, de médecine, les encyclopédies traduites de plus en plus en langue vulgaire ; sources administratives, normatives (lois, statuts) ou de la pratique (comptes, inventaires, dénombrements, actes judiciaires, sources fiscales, matricules,
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