Par un beau dimanche d’été – était-ce en 1898 ou en 1899? – Paul Girod, son épouse, Jules Girard et l’ingénieur Smallenburg, partirent en excursion pour rejoindre le Cerneux-Veusil. En route, ils furent frappés par la beauté particulière du pâturage des Eloyes et la vue si étendue dont on y jouissait sur le Vallon, le Chasseral et au-delà. L’ingénieur Smallenburg, de Bendlikon, avait longuement planché sur un projet de chemin de fer mono-rail reliant Saint-Imier au Chasseral. Mais l’idée ne s’était pas avérée réalisable. Ce jour-là, certainement, cette petite poignée de rêveurs eut la vision de ce que le Mont-Soleil pourrait deve-nir: un lieu de villégiature et de balade, un site à la splendeur recherchée, un but de promenade dominicale pour tous les habi-tants du Vallon et un formidable outil de développement pour la région.
La puissance du rêve Depuis la nuit des temps, l’homme rêve d’ailleurs, d’un ailleurs plus clément, plus intéressant ou tout simplement différent. Il aime conquérir, façonner l’univers à son idée. Ses rêves ont donné naissance à ses plus belles réalisations, des peintures rupestres aux navettes spatiales en passant par les pyramides, l’imprimerie ou l’automobile. Seul un rêve pouvait être à l’origine de ce pro-jet un peu fou: la création du funiculaire Saint-Imier–Mont-Soleil…