L'Iraq et la communauté face au défi de construire l'État
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Alexandra de Hoop Scheffer,Revue Internationale et Stratégique, n°64, Paris, Dalloz / IRIS, janvier 2007.
Alexandra de Hoop Scheffer Email : alexandra_dehoopscheffer@yahoo.fr L’Iraq et la communauté internationale face au défi de construire l’État  En intervenant militairement en Iraq avec l’objectif d’en changer le régime politique, les États-Unis s’octroyaient par là même la « responsabilité de reconstruire » l’Etat 1 en Iraq - stratégie post-intervention que l’administration G.W. Bush n’avait pourtant pas planifiée. Concept récent de relations internationales, la « responsabilité de reconstruire » implique, en cas d’intervention militaire, « un véritable engagement à contribuer à ramener une paix durable et à promouvoir la bonne gouvernance et un développement durable. Les agents internationaux doivent rétablir la sécurité et l’ordre public, en partenariat avec les autorités locales, le but étant de transférer progressivement à ces dernières le pouvoir et la 2 responsabilité de reconstruire » . Dans ce contexte, l’administration G. W. Bush a compris que sa « stratégie de sortie » en Iraq ne peut fonctionner dans la durée que si elle réussit à reconstruire des institutions étatiques viables et légitimes, servant les intérêts communs de l’Iraq et de la communauté internationale. Une fois le régime de Saddam Hussein renversé, les États-Unis se sont trouvés impliqués dans une tâche beaucoup plus complexe : la construction de l’État iraquien, avec l’implication, à dosages variés, de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de l’Union européenne (UE) et d’autres acteurs de la communauté internationale. L’intervention militaire américaine et britannique en Iraq et sa phase dite de reconstruction ont ainsi confirmé une tendance lourde qui s’impose aujourd’hui dans la vie internationale : s’il est possible de faire la guerre sans l’aval des institutions internationales, il est en revanche difficile d’en faire abstraction pour construire la paix. Et cela d’autant plus que la puissance américaine, doublement imprégnée des expériences de 3 mission creepVietnam et en Somalie, est réticente à prendre en charge la phase de au « reconstruction post-conflit », selon la terminologie récente duState Departmentaméricain.
1 . J. Record,Dark Victory, Annapolis, Naval Institute Press, 2004, p. 11 : « La puissance implique la responsabilité, à savoir un engagement durable des États-Unis, afin de capitaliser le succès militaire en gain politique ». 2 . Voir le rapport de la Commission internationale de l’intervention et de la souveraineté des États,The Responsibility to Protect, décembre 2001. 3 . L’intervention américaine en Somalie en 1992-1994, a donné naissance à la notion demission creep, qui traduit l’idée d’« enlisement », de « glissement de la mission » initiale des militaires vers des tâches civiles, lorsque les objectifs politiques de l’intervention sont modifiés, les obligeant ainsi à assumer des missions en dehors de leur sphère de compétences.
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