LA FÉMINISATION DES ARMÉES
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LA FÉMINISATION DES ARMÉES

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LA FÉMINISATION DES ARMÉES
La féminisation de la population active, évolution majeure de la société française au vingtième siècle, s’est propagée dans la sphère militaire. Les femmes sont aujourd’hui plus de 48 000 à servir dans les armées. Leur recrutement représente 18,9 % de l’ensemble du recrutement militaire. Avec un taux de féminisation proche de 14 %, la France est au premier rang des armées européennes et approche le niveau des Etats-Unis (15,5%).Une clé du succès de la féminisation et de l'intégration des femmes dans les armées françaises a résidé dans leur progressivité. La place des femmes dans la Défense nationale était traditionnellement limitée, les armées étant, il y a peu de temps encore, quasiment fermées à tout ce qui était féminin. L’apparition des premières femmes servant sous l’uniforme date de la Première Guerre mondiale, mais c’est à partir du deuxième conflit mondial qu’elles ont pu s’engager sous statut militaire. Le service national, qui fournissait une grande part des effectifs militaires, concernait ainsi essentiellement la moitié masculine d'une génération. La féminisation a progressé lentement, notamment dans les années soixante-dix et quatre-vingt, pour s'accentuer à la fin des années quatre-vingt-dix. Trois temps forts distinguent la féminisation des armées françaises. La loi du 13 juillet 1972 portant statut général des militaires a instauré le principe d’égalité entre les hommes et femmes au sein des armées en supprimant les distinctions statutaires entre militaires des deux sexes. Désormais, ils servent sous le même régime avec les mêmes garanties. Ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs, les femmes peuvent accéder à tous les grades de la hiérarchie et ont vocation à occuper les mêmes emplois que leurs camarades masculins. Puis la loi du 28 octobre 1997, marquant l'engagement de la France dans la professionnalisation totale de ses armées, a permis un renouvellement profond de la population militaire et a entraîné le recrutement d’un nombre important de femmes dans toutes les catégories hiérarchiques et toutes les spécialités, accroissant sensiblement la place des femmes en leur sein. Enfin, la suppression en 1998 des quotas limitant l’accès des femmes à certains postes a donné aux militaires féminins la possibilité de servir dans la quasi-totalité des emplois. Le principe de l’égalité entre hommes et femmes pour l’accès aux différents corps militaires ne connaît d’exceptions que pour certains emplois très spécifiques de par leur nature ou leurs conditions d’exercice. Désormais, les armées se sont complètement engagées dans la féminisation qui s’affiche, avec ses avancées et ses blocages liés aux mentalités, qui peinent parfois à suivre, ou à des difficultés de gestion. À l’image du reste de la société, l’accession des femmes aux emplois de responsabilité reste problématique, même si en peu de temps les femmes ont pris toute leur place aux armées.
ECPAD – Pôle des Archives – mars 2010
I / Les rôles traditionnels féminins et les femmes pionnières dans les armées A / La Première Guerre mondiale La notion de métiers féminins s’est construite au long du dix-neuvième siècle comme la prolongation de tâches « naturelles » ou maternelles : infirmière, institutrice ou sage-femme, excluant dans le même mouvement les femmes de professions réservées aux hommes, même si celles-ci étaient présentes dans les activités d’industrie ou de service. Les professions paramédicales sont ainsi de longue date très fortement féminisées par héritage d’une fonction dévolue à certaines congrégations de religieuses. Pendant la période 1914-1918, des volontaires ont servi en tant qu’infirmières ou aides-soignantes dans les hôpitaux militaires, un corps d'infirmières laïques des hôpitaux militaires existant depuis 1909.Le service de Santé des armées recrute en 1914 les premières femmes sous réserve qu'elles servent pour toute la durée de la guerre.Les infirmières de la Croix Rouge sont affectées à des formations sanitaires militaires. Le service de Santé crée ensuite en 1916 le corps des infirmières temporaires. Les femmes doivent avoir au moins vingt-six ans, justifier d’aptitudes et de connaissances professionnelles et s’engager à servir durant la durée de la guerre augmentée de six mois. Elles perçoivent un traitement équivalent à celui des infirmières laïques des hôpitaux militaires. 1/ Référence : SPA 205 M 3988 Paris, affiche de l'Automobile Club de France appelant à l’enrôlement de dames automobilistes. La société d'encouragement de l'Automobile Club lance un appel aux volontaires féminines qui souhaiteraient conduire des véhicules sanitaires sur le front.Du 15 au 23 mai 1917, Albert MoreauLa Première Guerre mondiale a en fait interrompu le mouvement de fond d’augmentation du travail féminin. La mobilisation des femmes a été visible dans l’espace public. Mais elle a été suivie d’une rapide démobilisation accompagnée d’un retour au foyer souvent subi. Le décret du 6 août 1926 instaure le cadre des « infirmières civiles des hôpitaux militaires ». Leur recrutement s’effectue par concours parmi les titulaires des diplômes professionnels. Ainsi jusqu'au second conflit mondial,chargées que de tâches annexes (cantinières,les femmes ne sont
ECPAD – Pôle des Archives – mars 2010
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