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Langue Français

Extrait

Communiqué
La Guerre Cachée
Al-Qaïda et les origines
du terrorisme islamiste
de Lawrence Wright
traduit de l’anglais par Anatole Muchnik
Nombre de page :
Prix :
Mise en vente :
444 pages
22 €
le 27 septembre 2007
Le livre :
" Comment en est-on arrivé là ? "
Un récit passionnant qui retrace tous les antécédents de l'attentat contre
le World Trade Center sous un angle inédit.
Consacrant seulement un assez bref passage à l'attentat proprement dit, déjà abondamment traité ailleurs et dont
les images ont été vues à satiété, le livre s'attache plutôt à mettre en évidence l'articulation des faits avec une
précision inouïe. Lawrence Wright débrouille peu à peu l'écheveau d'idéologie antioccidentale, d'antisionisme, de
radicalisation croissante de l'islamisme depuis 1948 jusqu'à aujourd'hui, dont les fils se rejoignent entre les mains
du personnage clé de l'ouvrage : Oussama Ben Laden.
De Qutb, le père du fondamentalisme islamique, à Ben Laden, chaque pièce prend sa place dans le
puzzle dont les origines remontent à 1948, au moment de la création de l'État hébreu…
Des faits et des
portraits présentés de façon approfondie et jamais univoque.
… Al-Zawahiri, le cheik Omar, auteur du premier attentat contre le World Trade Center, le mollah Omar, chef des
talibans et d'autres encore. Un second fil vient peu à peu s'imbriquer avec ce récit : les tentatives des services
secrets américains pour percer le mystère d'Al-Qaïda et essayer de comprendre ce qui se trame. Lawrence Wright
montre remarquablement bien comment les conflits d'intérêts entre CIA et FBI ont conduit à une rétention
d'informations aux
conséquences meurtrières.
Nominé pour le prestigieux National Book Awards, ce livre, considéré comme une oeuvre majeure du
journalisme, s'est vendu à 175 000 exemplaires aux États-Unis. Résultat d'un travail de plusieurs années,
il a figuré plusieurs mois en tête des listes de best-sellers américaines. Les droits ont été cédés dans qua-
torze pays.
À la différence d'autres ouvrages du même genre, il consacre une part importante au côté humain, personnel,
presque intime des personnages. Écrit dans un style très vivant, il est construit selon une trame essentiellement
chronologique qui en rend la lecture attrayante. Fondé sur un nombre impressionnant d'interviews réalisées par
l'auteur avec différents intervenants associées à une connaissance profonde de la structure sociale des pays
arabes et à un excellent sens du récit, il aide à comprendre avec subtilité et nuances les enjeux d'un conflit qui
n'est toujours pas réglé.
"Un thriller… et une tragédie."
Couverture du New York Times Book Review
"Capital,
fascinant… L'un des meilleurs livres à ce jour sur l'histoire du terrorisme."
Publishers Weekly
L’auteur :
Lawrence Wright, journaliste au réputé New Yorker, a commencé sa carrière comme enseignant en Égypte.
La
Guerre cachée
(The Looming Tower en anglais) est son sixième essai.
Contacts presse :
Langage & Projets Conseils
Laurent Payet / Marie-Laure Walckenaer
01 45 62 31 20
marielaure@lp-conseils.com
Prix Pulitzer 2007
Extrait :
Le jour de la Saint-Patrick, Daniel Coleman, agent du FBI au bureau new-yorkais du
renseignement étranger, se rend à Tysons Corner, en Virginie, prendre sa nouvelle
affectation. Nous sommes en 1996. Le blizzard a déposé quelques semaines plus tôt
une neige grisâtre qui recouvre encore les trottoirs. Coleman pénètre dans un bâti-
ment officiel terne, le Gloucester Building, dont il emprunte l'ascenseur jusqu'au cin-
quième étage. C'est celui de la station Alec.
Les stations de la CIA sont habituellement sises dans le pays qu'elles couvrent, mais
Alec, première station " virtuelle ", est à quelques kilomètres à peine du quartier
général de Langley. Sur l'organigramme officiel, elle dépend des " Liens financiers
terroristes ", une subdivision du Centre antiterroriste de la CIA, mais dans la pratique
elle s'occupe de retracer les activités d'un seul homme, Oussama Ben Laden, dont
le nom a émergé en tant que grand argentier de la terreur. C'est en 1993 que
Coleman avait entendu prononcer ce nom pour la première fois
: une source
étrangère avait alors évoqué l'existence d'un " prince saoudien " soutenant une
cellule d'islamistes radicaux qui projetait de faire sauter plusieurs hauts lieux new-
yorkais, notamment les Nations unies, les tunnels Lincoln et Holland, et même le 256,
Federal Plaza, où travaille Coleman. À présent, trois ans plus tard, le bureau avait
enfin jugé opportun d'envoyer son agent éplucher les renseignements récoltés pour
voir s'il ne s'y nicherait pas quelque motif d'enquête approfondie.
La station Alec possède déjà trente-cinq volumes de documents sur Ben Laden,
essentiellement des retranscriptions d'écoutes téléphoniques effectuées par les oreil-
les de la National Security Agency. Coleman trouve l'ensemble redondant et peu pro-
bant. Mais il crée quand même une fiche de renseignements sur Ben Laden, au cas
où le " financier islamiste " serait un plus gros poisson qu'il n'y paraît.
Comme bon nombre de ses confrères, Coleman a été formé dans le contexte de la
guerre froide. C'est en 1973 qu'il intègre le FBI, en tant que documentaliste, avant
que son érudition et son tempérament fureteur ne le mènent naturellement au contre-
espionnage. Dans les années 1980, il s'occupe de recruter des espions communis-
tes au sein de l'immense corps diplomatique qui gravite autour des Nations unies ;
un attaché est-allemand était alors un précieux trésor de guerre. En 1990, la guerre
froide à peine achevée, il intègre une équipe consacrée au terrorisme du Moyen-
orient. Son bagage ne l'a guère préparé à cela - mais on aurait pu en dire autant de
tout le monde au FBI, où le terrorisme représente une nuisance plutôt qu'une réelle
menace. Comment deviner, en ces jours radieux consécutifs à la chute du mur de
Berlin, que de vrais ennemis de l'Amérique attendent dans l'ombre ?
C'est alors qu'en août 1996, depuis une grotte afghane, Ben Laden déclare la guerre
aux États-Unis, au prétexte que, cinq ans après la première guerre du Golfe, la pré-
sence des troupes américaines en Arabie saoudite s'éternise. " Vous terroriser, alors
que vous apportez des armes sur notre terre, est notre devoir moral et légitime ", dit-
il. Il affirme parler au nom de tous les musulmans, et va jusqu'à adresser quelques-
unes de ses longues fatwas à la personne même du secrétaire d'État à la Défense,
William Perry. " Je vous le dis, William : ces jeunes aiment la mort autant que vous
aimez la vie… Ces jeunes ne vous demanderont pas d'explications. Ils vous chante-
ront qu'il n'y a rien à expliquer, rien d'autre que la mort et des cous à trancher. "
Hormis Coleman, rares en Amérique - y compris au FBI - sont ceux qui s'intéressent
au dissident saoudien, ou même qui en ont entendu parler. Les trente-cinq volumes
de la station Alec esquissent le portrait d'un millionnaire messianique issu d'une
famille prolifique et influente, très proche des maîtres du royaume d'Arabie saoudite,
et qui s'est fait un nom lors du djihad contre l'occupant soviétique en Afghanistan.
Coleman possède assez de notions d'histoire pour relever dans la déclaration de
guerre de Ben Laden les références aux Croisades et aux premiers combats de l'is-
lam. Le document se caractérise d'ailleurs notamment par le fait que le temps sem-
ble s'être figé mille ans plus tôt. Il y a aujourd'hui et il y a alors, mais plus rien n'existe
entre les deux. Dans l'univers de Ben Laden, les Croisades continuent. Pour autant,
Coleman ne s'explique pas le degré de colère affiché. Mais que lui avons-nous donc
fait ? se demande-t-il.
Coleman soumet la fatwa de Ben Laden à l'examen des procureurs du bureau de
l'US Attorney pour le district sud de New York. Le document est insolite, voire
cocasse, mais constitue-t-il un délit ? Les juristes fouillent les textes. Ils y dénichent
une loi oubliée sur la conspiration séditieuse. Datant de la guerre civile, rarement
invoquée, elle interdit l'instigation de la violence et les tentatives de renversement du
gouvernement. Penser qu'elle puisse s'appliquer à un Saoudien apatride au fond
d'une grotte de Tora Bora réclame une bonne dose d'imagination, mais c'est bien sur
de si maigres fondements que Coleman engage une procédure contre celui qui va
devenir l'homme le plus recherché de l'histoire du FBI. Pour l'heure, il est encore
absolument seul sur le dossier.
Quelques mois plus tard, en novembre 1996, Coleman se rend sur une base militaire
américaine en Allemagne, accompagné des procureurs Kenneth Karas et Patrick
Fitzgerald. Là, en lieu sûr, se trouve Jamal Al-Fadl, un informateur soudanais fébrile
qui prétend avoir travaillé pour Ben Laden à Khartoum. Lorsque Coleman lui pré-
sente les photos des collaborateurs connus de Ben Laden, Al-Fadl en identifie la plu-
part sans hésitation. Il a une histoire à vendre, et en connaît manifestement les
acteurs. Le hic, c'est qu'il ment régulièrement aux enquêteurs, enjolive son récit et
se présente en héros désireux de bien faire.
" Pourquoi êtes-vous parti, alors ? " interrogent les procureurs.
Al-Fadl se dit amoureux de l'Amérique. Il a habité Brooklyn et parle anglais. Puis il
prétend avoir réellement fui pour écrire un best-seller. Il est en état d'agitation
constante et ne tient pas en place. À l'évidence, il en sait bien plus qu'il n'en dit. Il
faut plusieurs longues journées pour lui faire cesser ses affabulations et admettre
qu'il s'est enfui en dérobant plus de 100 000 dollars à Ben Laden. Aussitôt après cet
aveu, il fond en larmes. C'est le tournant de l'interrogatoire. Al-Fadl accepte de témoi-
gner pour les autorités lors d'un éventuel procès, qui, au vu de la minceur des
charges en possession de l'accusation, paraît fort improbable.
Puis, de sa propre initiative, Al-Fadl se met à parler d'une organisation nommée Al-
Qaïda. C'est la première fois que ses interlocuteurs entendent prononcer ce nom.
L'homme décrit les camps d'entraînement et les cellules dormantes. Il évoque l'inté-
rêt que porte Ben Laden aux armes nucléaires et chimiques. Il attribue à Al-Qaïda les
attentats de 1992 au Yémen ainsi que la formation des insurgés qui ont abattu des
hélicoptères américains en Somalie la même année. Il donne des noms et trace des
organigrammes. Les enquêteurs sont abasourdis. Deux semaines durant, à la
cadence de six ou sept heures par jour, ils lui font dire et redire chaque détail, met-
tant ses réponses à l'épreuve pour y chercher la moindre faille. Elle n'apparaîtra
jamais.
De retour au FBI, Coleman ne parvient pas à éveiller l'intérêt de grand monde.
L'histoire du témoignage d'Al-Fadl est certes croustillante, mais comment prendre au
sérieux un voleur doublé d'un menteur avéré ? Et puis, d'autres affaires sont bien
plus pressantes.
Pendant un an et demi, Dan Coleman poursuit seul son enquête sur Ben Laden.
L'éloignement de la station Alec lui vaut d'être quelque peu oublié du bureau central.
À partir d'écoutes téléphoniques accomplies sur les entreprises de Ben Laden,
Coleman parvient à dessiner la carte du réseau Al-Qaïda qui s'étend à travers le
Moyen-Orient, l'Afrique, l'Europe et l'Asie centrale. Il ne manque pas de s'inquiéter
des liens qu'entretiennent de nombreux associés d'Al-Qaïda avec les États-Unis, et
déduit qu'il a affaire à une organisation terroriste mondiale visant à la destruction de
l'Amérique. Ses supérieurs ne daignent même pas lui retourner ses appels.
Livré à lui-même, Coleman se pose les questions qui par la suite préoccuperont tout
le monde. D'où ce mouvement est-il sorti ? Pourquoi s'en prend-il à l'Amérique ? Que
peut-on faire pour l'arrêter ? Il se sent comme un laborantin tombant au microscope
sur un virus inconnu. D'ailleurs, pour peu qu'on y regarde de près, le caractère mor-
tifère d'Al-Qaïda ne manque pas d'apparaître. Le groupe est petit - seulement qua-
tre-vingt-treize membres à l'époque - mais il est porté par la vague radicale qui
balaye l'islam, en particulier les pays arabes. Les risques de propagation sont réels.
Les fondateurs du groupe sont des hommes entraînés et aguerris, qui disposent
manifestement de moyens importants. Et puis, ils vouent à leur cause un fanatisme
qui les met à l'abri du moindre doute quant à leur victoire finale. La philosophie qui
les unit exerce sur eux une telle fascination qu'ils sont prêts à y sacrifier leur vie - et
avec enthousiasme, même, en tuant avec eux autant de monde que possible.
Pourtant le plus effrayant dans cette menace, c'est encore de voir à quel point nul
ne semble la prendre au sérieux. Tout cela paraît trop incongru, trop primitif et trop
exotique. Face à la confiance que placent ostensiblement les Américains dans la
modernité, la technologie et leurs propres idéaux pour les protéger des brutalités de
l'Histoire, les gesticulations de Ben Laden et ses acolytes semblent absurdes et pas-
sablement ridicules. Mais Al-Qaïda n'a rien d'un vestige de l'Arabie du VIIe siècle.
Les outils et les idées modernes y ont cours, ce qui ne saurait surprendre, puisque
c'est en Amérique, peu de temps auparavant, qu'a commencé l'histoire de l'organi-
sation.
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