LE JIHADISME ET LES RELATIONS SYRO-LIBANAISES
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LE JIHADISME ET LES RELATIONS SYRO-LIBANAISES

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LE JIHADISME ET LES RELATIONS SYRO-LIBANAISES
Compte-rendu de la conférence donnée par Jean-Pierre FILIU le 28/11/2007.
Suite à l'exposé de Nicolas BOURGEOIS, Clément TIRET et Guillemette SPIDO
introduit par un retour sur l'actualité de la journée du 27 novembre au Proche-Orient par
Michel FOUCHER (tiré d’une compilation de presse rédigée par le mouvement Shalom
Archav
1
), Jean-Pierre FILIU construit son propos autour de l'éclaircissement de deux points
en réponse au discours des étudiants.
De l'impact de la mondialisation sur les jihad
Le mot « jihad » provient de la racine arabe JHD signifiant l' "effort" ; le terme est
donc relativement neutre et ne contient initialement pas d'idée de lutte. Certains jihad peuvent
alors être qualifiés de jihad civils. Ainsi en Iran, une des institutions se nomme-t-elle le Jihad
al-Bina (soit la "croisade pour la reconstruction"), de même que l'organisme du Hezbollah
chargé de la reconstruction au Liban. Par ailleurs, à la dernière Conférence Islamique tenue en
décembre 2005 à La Mecque, les 57 membres lancent un triple jihad, humanitaire, pour le
développement et contre le SIDA.
J-P Filiu revient ensuite sur les différents types de jihad, notamment sur le jihad
anticolonial, en insistant sur le fait que les colonisateurs, les Français en particulier, enfermés
dans leur vision orientaliste du monde arabe héritée du XIXème, et tributaires d'auteurs
comme Frantz Fanon
2
, n'ont pas vu que des mouvements anticoloniaux comme le FLN
menaient aussi un jihad anticolonial.
Le conférencier souligne qu'entre l'islamo-nationalisme et le national-islamisme, les
composantes sont identiques et présentes à des degrés différents. Quand l'islamisme l'emporte
sur le nationalisme, on obtient des mouvements comme le Hamas ; à l'inverse, quand le
nationalisme est plus important, cela amène à des mouvements comme le Fatah. Dès les
années 1930-1940 néanmoins, la composante islamique est très forte dans le jihad palestinien.
A ceci s'oppose le jihad global, qui pose une rupture dogmatique qui introduit elle-
même une rupture territoriale. Le jihad classique en effet n'existe jamais sur la base de
l'individu : il est mené soit par l'Umma, la communauté des croyants tout entière, soit pas un
groupe mandaté par l'Umma (comme Abd el-Kader de 1832 à 1847 en Algérie). La dimension
communautaire s'efface avec le jihad global.
Ainsi, le mouvement Al Qaïda introduit trois ruptures significatives. En effet, dans
leur manifeste mondial "contre les juifs et les croisés" de 1998, Oussama Ben Laden et
Ayman al-Zawahiri affirme le jihad comme une obligation individuelle (et non plus
collective, 1
ère
rupture) qui s'impose à tout musulman où qu'il se trouve (2
ème
rupture,
territoriale), qui se doit de tuer tout Américain ou allié des Américains, civil ou militaire (3
ème
rupture, un droit de la guerre islamique où civils et militaires sont bien distingués les uns des
autres existant depuis le VIIème siècle alors que le manifeste appelle à des attaques
indiscriminées).
1
Mouvement politique extra-parlementaire fondé en Israël en 1978, militant pour la réconciliation avec le
monde arabe ; signifie “la paix maintenant”.
2
1925-1961, auteur notamment de
Peau noire, masques blancs
(1952), Frantz Fanon introduit la psychanalyse
et les rapports de classes dans son étude de la société coloniale.
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