Le Yémen de la reine de Saba à Ben Laden. Le  Yémen est-il un Etat ...
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Le Yémen de la reine de Saba à Ben Laden. Le Yémen est-il un Etat ...

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Le Yémen de la reine de Saba à Ben Laden.
Le Yémen est-il un Etat voyou, un Etat failli?
Parler du Yémen aujourd’hui c’est tenter de saisir ce moment précis, je pourrais presque dire
privilégié où tout est sur le point de basculer, va sans doute basculer, sous les regards d’une
communauté internationale qui voit et ne bouge pas. Le Yémen est un très vieux pays. Dix siècles
avant notre ère, une civilisation s’y est développée - originale mais en relation avec celles d Egypte
et de Mésopotamie. Le passage au monothéisme s’y est fait au début de notre ère sous la double
forme juive et chrétienne, puis le pays a été parmi les premiers à embrasser l’Islam. Lieu important
du commerce mondial entre l’Orient et la Méditerranée, le Yémen a connu plusieurs époques de
prospérité et de décadence, d’émiettement et de relative unité (jamais totale sur l’ensemble du
territoire avant l’époque moderne). En dehors de deux occupations turques, l’une au seizième
siècle, l’autre au dix-neuvième, le Nord du pays n’a jamais été colonisé. Le sud en revanche a
connu la domination britannique de 1839 à 1967. A cette division s’en ajoute une autre, qui ne
recoupe pas exactement la première : la majorité de la population de l’ancien Nord Yémen est de
rite Zaïdite (une forme de chiisme assez proche du sunnisme, sauf qu’elle considère que le pouvoir
doit y revenir à un descendant du Prophète), alors que celle du Sud est strictement chaféite (une des
quatre écoles du sunnisme). Jusqu’en 1962 le nord du pays était donc gouverné par un Imam
appartenant à une famille de Sayyed (descendants du Prophète) tandis qu’au sud la colonie d’Aden
et les sultanats qui lui étaient rattachés dépendaient du Royaume-Uni. En 1970, les républicains
emportent au nord une guerre civile qui a duré huit ans. En 1967 les Anglais se retirent du sud qui
devient une république socialiste et populaire - seul Etat du monde arabe rattaché au bloc
soviétique. Avec l’effondrement de ce dernier, le sud, secoué depuis quelques temps par des
troubles internes, ne se sent pas la force de résister. Poussés par une opinion publique favorable, les
deux parties s’unissent en 1990. Deux sociétés, qui ont pendant plus de cent cinquante ans connu
une évolution différente, se trouvent en contact. Cela se passe mal. Des combats ont lieu en 1994.
C’est le nord qui l’emporte et impose son mode de fonctionnement.
Comment décrire le système politique en vigueur?
Pour la forme : une démocratie : comme il fallait faire une place aux deux partis uniques du nord et
du sud, on entrait de fait dans un pluripartisme complété par la légalisation d’une force en partie
issue des frères musulmans égyptiens, l’Islah. Mais dans ce jeu à trois, auquel se sont depuis
ajoutés quelques autres, c’est bien sûr l’ancien parti unique du nord qui domine, même si c’est avec
des scores inférieurs à 70 pour cent, comme au cours de la dernière présidentielle. Cette démocratie
a été accompagnée d’une certaine liberté de presse et de parole (de plus en plus réduite). Dans les
faits : un système tribal - qui s’est étendu même au sud, d’où le système communiste avait essayé
de l’éradiquer - dominé par une confédération tribale (celle des Hashed) et au sein de cette dernière
par la tribu, voire la famille proche, du Président. C’est au sein de ce système que se fait
l’appropriation des richesses, c’est en son sein qu’elles circulent, irriguant abondamment les uns,
aspergeant modestement les autres. Si ce lubrifiant vient à manquer, le système (qui ne produit pas
de richesses mais se contente de les consommer) est en péril. Ce lubrifiant dont le pouvoir a besoin
pour maintenir le fonctionnement du système, c’est ce que l’on appelle dans les langues
contemporaines la corruption. Telle la situation dans lequel se trouve le pays aujourd’hui :
Une rente pétrolière faible.
Un manque de plus en plus grave d’eau potable
Une population trop nombreuse, en croissance très rapide.
Il en résulte une dégradation rapide des conditions de vie de la population qui se manifeste, comme
dans beaucoup d’autres endroits mais d’une façon encore plus exacerbée, par une absence totale
d’espoir en l’avenir.
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