Les réservoirs
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Les réservoirs

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Louis Figuier (1819–1894) L’Année scientifique et industrielle
« Le réservoir de la Vanne, à Montsouris »
vol. 20 (1876), 1877, Hachette, Paris(ISSN 1774-2358) section « Art des constructions », §1, pp. 213–216 Le réservoir de la Vanne, à Montsouris
Le réservoir de la Vanne est le plus gigantesque travail qui ait été entrepris depuis plusieurs années pour les besoins de la ville de Paris. Ce réservoir a été creusé et construit dans la couche supérieure du plateau de Montsouris.
C’est en 1869 que commencèrent les travaux relatifs à cette construction grandiose. Il s’agissait d’enlever, charretée par charretée, une montagne de décombres. De longues files de chevaux attelés aux chariots remontaient à grand’peine la pente ardue. Une armée de terrassiers s’escrimaient de la pelle et de la pioche au milieu de l’immense vallée artificiellement établie à travers ces terrains.
Les travaux furent interrompus pendant quatre ans, par la guerre. Ils sont aujourd’hui terminés, et tout Paris peut avoir sur sa table l’eau claire, fraîche et limpide, qui arrive des vallées de la Champagne et s’emmagasine dans le gigantesque réservoir de Montsouris.
Rien au dehors n’annonce ce chef-d’œuvre immense, unique en son genre. Les voûtes qui le surmontent sont recouvertes de terre gazonnée, qui ne trahit nullement le trésor liquide qu’elle dérobe aux yeux. Un grand mur en pierre meulière borne toutes les faces du réservoir. On entre par la rue de la Voie verte, dans une petite cour, au fond de laquelle est un escalier en pierre meulière, qui conduit sur la plate-forme. Une fois là, on n’aperçoit rien autre chose qu’une prairie. Sous cette prairie s’étendent les réservoirs, que l’herbe garantit pendant l’été contre la chaleur du jour.
Pour examiner les réservoirs, il faut descendre quelques marches ; on est alors au niveau du réservoir supérieur. En regardant par-dessus une muraille, on aperçoit une immense nappe d’eau claire, calme et limpide, qui s’étend dans l’ombre à l’infini. Aucun rayon de lumière ne pénètre dans ces profondeurs, aucun bruit ne vient troubler le silence qui règne sous ces humides voûtes.
Quand on jette un regard sur cette construction hydraulique, on ne peut se faire aucune idée du travail accompli, car on ne voit guère autre chose qu’une citerne à perte de vue. Pour se rendre compte de ce magnifique travail, il faut descendre et pénétrer, par une porte bien close, dans les galeries qui règnent autour des réservoirs inférieurs.
Ces galeries ont 254 mètres de longueur. Quand on est muni de lanternes, on peut entrevoir les rangées de piliers massifs qui, espacés de quatre en quatre mètres, supportent la voûte et se répètent à l’étage supérieur.
L’édifice, qui a 254 mètres de côté, est partagé en deux étages, divisés, à leur tour, en deux compartiments, chacun indépendant l’un de l’autre. Ces quatre réservoirs ont chacun 254 mètres de longueur, sur 127 de largeur, et contiennent 900 de ces piliers multipliés par 4.
Dans le réservoir supérieur, il y a 3 mètres 30 centimètres d’eau. Cela fait 90 422 000 qui pèsent sur la tête du visiteur, et qui pourraient lui arriver en douches abondantes, si les voûtes étaient moins solides.
Les réservoirs inférieurs sont plus profonds : ils ont 7 mètres et demi de hauteur et 5 mètres qui ne sont qu’en partie occupés par l’eau.
La contenance totale des quatre réservoirs est de 320 000 mètres cubes, ou 320 000 000 de litres d’eau. Chacun de ces réservoirs est complètement indépendant ; il a son tuyau d’arrivée et son tuyau de dégagement, de telle façon que, s’il arrive un accident à l’un d’eux, le service puisse être fait sans aucune interruption.
Arrivé au second réservoir, on descend par une échelle de fer ; et si l’on veut se donner le plaisir d’une promenade en bateau sur ces eaux limpides, on n’a qu’à détacher une bar ue et à s’éclairer d’une torcheour faire uneromenade
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