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Extrait

P h i l i p p e L e y m a r i e
Relance qui, avait précisé à plusieurs reprises le numéro un français, était la condi-tion d’une pleine réintégration de la France au sein de l'Otan. Lors de la présentation de son Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale, le 17 juin, le président français a paru consacrer le retour de Paris dans le commandement intégré, sans attendre d’éventuels progrès de l’Europe de la Défense. Pour les dirigeants français, les deux organisations étant liées, et les appar-tenances de fait communes, l’essentiel est de favoriser le renforcement, au sein de l’Otan, d’un « pilier européen »… qui, si on comprend bien, sera précisément « l’Europe de la Défense ».
Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy s’est s’assuré du L e s 7 r e n d e z - v o u sduouinmoelsdasuoitne 64bienveillance des Allemands, Italiens et Espagnols – traditionnels partenaires sur le plan militaire. Mais il a également cajolé la "Nouvelle Europe", avec en avril une partici-pation appuyée au sommet de l’Otan à Bucarest, en Roumanie ; et en juin, à Prague, une visite auprès de dirigeants tchèques par-ticulièrement « euro-sceptiques », ou enco-re à Varsovie ce vibrant "Mes chers amis polonais, l'Europe compte sur vous !" - mes-sage adressé à ceux à qui le président Jacques Chirac en 2003 avait reproché d'avoir "manqué une bonne occasion de se taire" lorsqu’ils avaient soutenu l'interven-tion militaire américaine en Irak. Des Polonais qui se révèlent aujourd'hui d'excellents partenaires "stratégiques" -c'est le qualificatif officiel de l'accord signé à Varsovie -, et très demandeurs justement d'Europe de la défense : ils ont par exemple pris la responsabilité - avec les Français et
JUILLET-AOÛT Défense N° 134
L i g n e s d e m i r e i n t e r n a t i o n a l e s
L’Europe de la défense : entre relance et réduction
Le président Sarkozy souhaitait profiter de la prochaine présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet, pour relancer une « Europe de la Défense » qui n’est pas à la hauteur de ce qu’est le continent sur le plan écono-mique, technologique et politique …
les Irlandais - d'un des trois bataillons de la force Eufor-Tchad-Rca. Mais à Bruxelles, au sein de l'invraisem-blable machinerie qui aspire à devenir peut-être un jour le gouvernement fédéral des 27 Européens, tout le monde n'est pas polo-nais... Et la France, qui exerce donc pour six mois la présidence de l'Union - et ne retrou-vera pas pareille occasion... avant 2022 ! -doit compter avec de puissants "amis" ... qui peuvent être aussi des freins, dans ce domaine précisément de l'Europe de la Défense : il s'agit notamment des Britanniques, mais également des Tchèques, des Néerlandais... pour qui tout renforce-ment des capacités militaires de l'Union européenne – pourtant encore très limitées -reviendrait à rogner sur celles de la grande Otan euro-américaine, unique vrai et cré-dible "parapluie" stratégique du continent. Le nouveau Livre blanc français sur la défen-se et la sécurité nationale rendu public le 17 juin dernier, qui se projette sur les quinze ans à venir, propose de « donner la priorité aux capacités européennes de gestion des crises », avec augmentation des moyens d’intervention et mise en commun des moyens nationaux de projection, etc. Mais le « non » de l’Irlande au Traité de Lisbonne risque de retarder la mise en œuvre de dispositions qu’évoque ce même Livre blanc, et sur lesquelles comptait la pré-sidence française : le renforcement du rôle du Haut Représentant pour la politique étrangère ; l’introduction d’une clause d’as-sistance mutuelle entre Etats membres, ou encore la mise en place de « coopérations structurées permanentes » entre Etats membres souhaitant s’engager davantage dans l’Europe de la Défense… Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a estimé que le « non » irlandais ne
modifiait pas « à 90 % » les projets euro-péens, et laisse ouvert notamment de grands chantiers comme l’augmentation des capaci-tés opérationnelles de l’Union. Mais le pro-jet, par exemple, de maintenir ouvert en per-manence un centre opérationnel à Bruxelles, même limité à une cinquantaine, voire à une trentaine de personnels, pour planifier et suivre les opérations militaires de l'Union, se heurte à de fortes résistances. Tout comme le souhait de donner à l'Agence européenne de Défense - chargée de la mise en oeuvre de programmes d’armement européens - les moyens financiers et humains de déterminer et gérer tout ce qui pourrait être "mutualisé" dans ce domaine. Dans les milieux dirigeants européens, à Bruxelles, on attendait avec intérêt et curio-sité la présidence française - après celle des Slovènes et avant celle des Tchèques ! - mais on voudrait bien que les projets volonta-ristes soutenus par les Français soient suffi-samment négociés et étayés, pour ne pas ris-quer de rester lettre morte, voire de déstabi-liser les progrès déjà faits... Certains Etats, qui n'ont pas de moyens de défense consé-quents, supportent mal, par exemple, d'être mis à l'écart d'initiatives sécuritaires déci-dées de fait dans le cadre de "coopérations renforcées", par ceux-là mêmes qui accep-tent d’en endosser l'effort financier et humain. Certains à Bruxelles se sont demandés éga-lement de quel poids seront, durant cette "petite" présidence de six mois, les initia-tives d'un pays qui est en train de réduire de manière sensible sa propre "voilure" mili-taire, avec une réduction pratiquement à terme d'un tiers de ses capacités dans le terrestre, le naval, l'aérien, et la dissuasion nucléaire...
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