La chanson française, toujours recommencée éditorial
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001_096/BAT_RBn16 15/03/06 15:51 Page 18 La chanson française, toujours recommencée Éditorial Support de mémoire, la chanson se devait de susciter en parler et en juger. Et puisqu’elle est ainsi associée à un jour l’intérêt des acteurs (conservateurs et lecteurs) la subjectivité de chacun, elle est avant tout propos de de la Bibliothèque nationale de France. nostalgie. Le véritable âge d’or de la chanson n’est Celle-ci impressionne plus souvent par ses collec- jamais plus. tions prestigieuses de manuscrits enluminés, d’incu- Depuis le Second Empire et la création de la Société nables ou d’estampes; cependant, sa mission centrale des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique (la de rassembler, avec le dépôt légal, tout ce qui instruit, Sacem), la chanson compte pourtant parmi les œuvres touche et informe la collectivité nationale, par l’écrit, de l’esprit et vaut à ses auteurs, compositeurs et édi- l’image, le son…, fait qu’elle accumule aussi les teurs, la reconnaissance de droits. Le recours aux mélo- dies connues pour «chansonner» de nouveaux textes,produits les plus divers de la «culture de masse» si et, ainsi, en dissimuler ou, au contraire, en souligner lesouvent dépréciés, négligés et, de ce fait, vulnérables. propos, cesse d’être la norme.

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Extrait

en parler et en juger. Et puisqu’elle est ainsi associée à
la subjectivité de chacun, elle est avant tout propos de
nostalgie. Le véritable âge d’or de la chanson n’est
jamais plus.
Depuis le Second Empire et la création de la Société
des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique (la
Sacem), la chanson compte pourtant parmi les œuvres
de l’esprit et vaut à ses auteurs, compositeurs et édi-
teurs, la reconnaissance de droits. Le recours aux mélo-
dies connues pour «chansonner» de nouveaux textes,
et, ainsi, en dissimuler ou, au contraire, en souligner le
propos, cesse d’être la norme. Écrire ou interpréter des
chansons est devenu un métier rémunéré qui a ses lieux
d’exercice et ses professionnels, progressivement sépa-
rés, y compris topographiquement, de leur public (ils
montent sur une scène quand ceux qui les écoutent sont
assis en contrebas dans une salle). Enfin, grâce au pho-
nographe pour le son et au cinématographe pour
l’image, la chanson, comme tous les produits du spec-
tacle vivant, peut être «fixée» dans une interprétation
particulière. Celle-ci peut devenir la source unique – de
référence! – d’auditions démultipliées. Son audience
peut s’étendre, se populariser et fonder la «demande»
d’un produit culturel moderne : la chanson française
du
xx
e
siècle. D’un point de vue «théorique», une étape
est également franchie, au tournant des
xix
e
et
xx
e
siècles, par la construction d’une forme de chanson
apte à l’étude car, avant cela, soumise à inventaire et
transcription. L’objet chanson est ainsi constitué avec
sa forme, sa généalogie et son anthologie.
Support de mémoire, la chanson se devait de susciter
un jour l’intérêt des acteurs (conservateurs et lecteurs)
de la Bibliothèque nationale de France.
Celle-ci impressionne plus souvent par ses collec-
tions prestigieuses de manuscrits enluminés, d’incu-
nables ou d’estampes; cependant, sa mission centrale
de rassembler, avec le dépôt légal, tout ce qui instruit,
touche et informe la collectivité nationale, par l’écrit,
l’image, le son…, fait qu’elle accumule aussi les
produits les plus divers de la «culture de masse» si
souvent dépréciés, négligés et, de ce fait, vulnérables.
La chanson est de ces phénomènes omniprésents mais
souvent décriés ou, parfois, concédés, comme par
excuse, parmi les faiblesses humaines aux côtés de la
gourmandise ou des souvenirs d’enfance. Pour signi-
fier cette mésestime qui la maintient en marge des
circuits de la recherche, la chanson se dérobe à la défi-
nition. Si les spécialistes sont rares qui se risquent à
l’analyser, en revanche, tous ou presque s’autorisent à
Revue de la Bibliothèque nationale de France
n
o
16
2004
La chanson française,
toujours recommencée
Éditorial
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