Patrick Garcia Maître de conférences à l'IUFM de Versailles ...
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Patrick Garcia Maître de conférences à l’IUFM de Versailles . Chercheur à l’IHTP-CNRS. 1 Images télévisées d’une commémoration : le 8 mai 1945 . En 1980, l’IHTP tenait une table ronde autour des pratiques commémoratives du 8 mai. Soutenue par des enquêtes départementales cette recherche,mettait en évidence plusieurs 2 caractéristiques distinctives . Tout d’abord, le 8 mai est une commémoration “calquée” sur celle du 11 novembre. Le rituel est identique. La première ne se distingue guère de la seconde que par un caractère patriotique plus prononcé dont témoigne l’usage généralisé deLaMarseillaise qui n’est pas de règle dans les cérémonies du 11 novembre avant 1939. Cette inscription dans la tradition du 11 novembre s’exprime aussi par le lieu où se déroulent les cérémonies commémoratives : le monument aux morts de la commune ou l’Arc de Triomphe à Paris. Le Mont Valérien, pourtant dédié en propre aux martyrs de la Résistance et de la France Libre, n’apparaît que comme un lieu complémentaire étroitement lié à la mémoire gaulliste. De même, il faut attendre 1985 pour que s’ouvre à Reims 3 un musée de la reddition et que soit entreprise une valorisation de ce lieu . 4 Ensuite, le 8 mai a connu bien des vicissitudes dont même une suppression en 1975 . En août 2003 encore, quand le gouvernement Raffarin décide de supprimer un jour férié pour financer l’effort national en faveur des personnes âgées, il est mis en balance avec la Pentecôte finalement choisie. Enfin, il s’agit d’une fête concurrencée. Par la fête nationale Jeanne d’Arc qui est célébrée depuis 1920 le deuxième dimanche de mai. Mais aussi par les différentes commémorations attachées à la Seconde Guerre mondiale (qu’il s’agisse de la Libération des camps, de la journée consacrée à la déportation raciale ou encore des commémorations locales de dimension modeste ou internationale comme celle du D Day) qui n’ont, au demeurant, cessé de se multiplier depuis les 5 années 80 . Ainsi alors que le 11 novembre résume et cristallise le souvenir de la Première Guerre mondiale, le 8 mai n’y parvient pas pour la seconde, témoignage d’un “impossible syncrétisme” qui singularise, selon la formule de Henry Rousso, la mémoire de ce conflit. Il ressortait finalement de l’enquête de l’IHTP le tableau d’une commémoration marquée par une sorte de “pétrification sur fond de désaffection générale” (Jean-Marie Guillon) et par une perpétuelle incertitude sur son devenir. Ce statut incertain était attribué aux caractéristiques même d’une commémoration qui organise l’oubli autant que le souvenir en occultant Vichy et la collaboration d’État et dont la signification restait flottante notamment concernant le sens de la victoire : victoire sur les Nazis ou bien victoire sur les Allemands ? À vingt-cinq ans de distance je me propose de reprendre ce questionnement en m’appuyant, non plus sur les pratiques commémoratives locales mais en prenant pour objet les images télévisées de 1 Article publiéinChristian Delporte et Denis Maréchal (dir.),Les médias et la libération en Europe (1945-2005), Coll. “Les medias en actes”, L’Harmattan, 2006, p. 419-437.2 IHTP,La Mémoire des Français. Quarante ans de commémoration de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Éditions du CNRS, 1986.3  La transformation du lieu de signature de la première reddition allemande en lieu de mémoire donne lieu à un colloque publié : Maurice Vaïsse (dir.),8 mai 1945 – La victoire en Europe, Actes du colloque internationale de Reims, 1985, collection “L’Histoire partagée”, La Manufacture, 1985 ; 2ème édition, Bruxelles, Éditions Complexe, 1994. Un nouveau colloque est organisé sur la commémoration remmoise en 2005. On trouvera de nombreux éléments sur la commémoration du 8 mai et particulièrement sur celle du 7 mai à Reims sur le site du Crdp : http://crdp.ac-reims.fr/memoire/enseigner/default.htm.4  Sur les raisons de celle-ci voir Patrick Garcia, “Valéry Giscard d’Estaing, la modernité et l’histoire”in Claire Andrieu, Marie-Claire Lavabre et Danielle Tartakowsky,Politiques du passé. Usages politiques du passé dans la France contemporaine, Publications de l’Université de Provence, 2006.Cf Tableau 1 en annexe de cet article.5
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