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PÉDAGOGIQUE
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82

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Français

Alphonse Allais
Deux et deux font cinq
Le record de la paresse ingénieuse (pour champions âgés de moins de sept ans) peut se vanter d’être détenu par mon jeune et nouvel ami Alfred, plus connu sous le nom de Freddy, et même, simplement, de Fred. Voyez plutôt cette performance : Moi. — Pourquoi, mon petit Fred, te coupes-tu les ongles avant de te laver les mains ? Fred. — Parce que… je vais te dire… toutes ces petites rognures que j’enlève… eh bien… Moi. — Eh bien ? Fred. — Eh bien… c’est autant de moins à nettoyer ! Fred apporte un égal parti pris de non-effort aux choses de l’éducation. Bien qu’il commence déjà à être un grand garçon, il neconnaissaitpas encore ses lettres, voilà quinze jours. Sa sœur aînée, qui s’est chargée de ce début d’éducation, dissimulait mal ses déboires et son imminente désespérance. La pauvre jeune fille avait épuisé tous les moyens pédagogiques connus jusqu’à ce jour. En vain ! Sa dernière tentative consistait en un alphabet merveilleusement illustré dans lequel chaque lettre coïncidait avec une image. La lettre L, par exemple, était au coin d’une petite vignette représentant un lapin. Cette aimable système n’a pu prévaloir contre l’incoercible indolence du jeune Fred. — Quelle est cette lettre ? — Q. — Pourquoi Q ? — Parce que c’est uncurédans l’image. — Non, ce n’est pas un curé ; c’est un prêtre, et la lettre est un P. — Ah ! zut, alors ! Un curé, un prêtre… Comment qu’tu veux que je m’y reconnaisse ? — D’ailleurs, alors même que l’image représenterait un curé, la lettre serait un C, et non pas un Q. — Pourquoi ça ? — Parce que le motcurécommence par un C. — Ah ben, zut ! Si le motcurécommence par un C, qu’est-ce qui commencera par un Q alors ?… Tiens, veux-tu que je te dise ?… Si tu continues à m’embêter avec ces histoires-là, je sens que je vais attraper la scarlatine ! — Mets-y encore un peu de patience, mon chéri. Quelle est cette lettre ? — Un B. — Pourquoi un B, puisque l’image représente unvélocipède? C’est un V. — C’est grand’mère qu’appelle ça unvélocipède. Moi j’appelle ça unebicyclette.
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