Sur le pont 1903

Anna Noé Juliasmile1

Informations

• Publié par: juliasmile1
• Publié le: 07 juin 2020
• Nombre de lectures: 6
• Licence : Tous droits réservés
• Langue: Français

Extrait

Le soleil de l’après midi

S’allongesur le pont du bateau.

Sur le pont 1903

Unjeune écrivain dans sa vingt-quatrième année

Se regarde dansle miroir du vestibule

Il est venu pour lirelesjours de 1896.

Il revoitdans le triste village

La vitrine du marchand de tabac.

Dans le tiroir,dans la chambre,

Il retrouve la fleur blanche

Que sa mère accrochait sur le costume de son père

«Belles et blanches fleurs,la mainseyant si bienle cœur qui les fait vivre. »

Dans un vieux livre,

Il a compris le destin de ses parents,leur origine.

Accoudé et couché sur leurs lits,il fait serment

Une nuit

Une demie heured’août

Des’aguerrir.

Dans la rue

Lagrisaille

Est comme unaccomplissement.

La pluie joue Chopin sur les vasistas.

«Au soir,

J’ai tant contemplélesjours de 1903

Je peux courir

Dans l’escalier

Commeau théatre

Et dévoiler chaque personnage de la vie avant moi

Comme des petitssecrets

Volatils et légers,

Sans méchanceté

Sans importance

Plus que la vie ne leur en a prêté en leur souhaitant

Uniquement le meilleur,

le bonheur,

Comme un carré d’air frais

Nous porte vers la Meuse

Son herbe exquise

Et sa clarté.

Je vais au restaurant,

Seul, je m’attable.

A la table voisine,

Monsieur cherche unesignification

Al’épaule panséede sa fille.

Cette dernière me regarde etelle demeurebouche bée.

B comme mes initiales.

Sur la machine à écrire des histoires

Elle écrit ces mots :

«Volupté pour mon mari et pour moi tous les jours de 1903

Et mon mari c’est toi. »

Ainsila vie esttrès loind’être écrite à l’avance

Bien rarement,je suis allédîner célibataire

Pour ressortir de table, marié.

En entendant parler d’amour,

Je reviens àl’épaule panséequi n’a toujours pas parlé.

Septembre 1903

Décembre 1903

Janvier 1904

Dans sa vingt - cinquième année

Un jeune homme au passé

S’est marié

Etdans la maison de l’âme

Tournent les toupies moissonneuses de printemps,

De présent et de flammes.

La douceur

D’ une épaule consolée

A ses côtés,

Colore les années

Jusqu’auxjours de 1908

Et la suite.

Juliasmile1 Anna Noé 7 juin 2020 Tous droits réservés

Texte écrit à partir de 42 titres de poèmes de Constantin CAVAFY. Tous les titres de ses poèmes sont en gras dans le texte ci-dessus. Texte écrit en écoutant les Nocturnes, Valses et Préludes de Chopin.