POURQUOI FAUDRAIT-IL S'INTERESSER AUX ANIMAUX ?
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POURQUOI FAUDRAIT-IL S'INTERESSER AUX ANIMAUX ?

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1
POURQUOI FAUDRAIT-IL
S'INTERESSER AUX ANIMAUX ?
Les animaux sont à la mode ! Sauvages ou domestiques, étrangers ou familiers... Les
documentaires animaliers se succèdent sur les écrans ; en ce moment les animaux marins
semblent intéresser davantage le grand public plutôt que ceux de la jungle : manchots, orques et
otaries disputent la vedette aux baleines. Le salon de l'agriculture attire les foules citadines qui
se précipitent pour admirer au prix fort « veaux, vaches, cochons, couvée ».
Je cite ici Lafontaine pour souligner que cet intérêt pour les animaux ne date pas d'hier
et qu'il ne concernait pas que le monde paysan : nobles et bourgeois se régalaient alors des
fables et de leur bestiaire. Sous l'empire, Joséphine de Beauharnais avait installé à la
Malmaison un véritable jardin d'acclimatation dont l'hôte le plus célèbre était une jeune femelle
orang-outan arrivée en 1808. Plus tard, en 1826, sous Charles X, ce fut l'arrivée en France de la
première girafe
qui déplaça des centaines de milliers de personnes.
L'intérêt pour la faune sauvage ne s'est guère démenti depuis cette époque. En ce qui
concerne les animaux familiers qui sont tout autre chose que de simples animaux domestiques,
la fascination est aussi de mise et la relation sans doute encore plus complexe : il suffira d'en
donner pour exemple celui des amis des chats comme Colette pour laquelle « à fréquenter les
chats on ne risque que de s'enrichir », ou quelqu'un d'aussi sérieux que Montaigne qui écrivait :
« quand je joue avec mon chat, qui sait s'il ne s'amuse pas plus de moi que je le fais de lui ? ».
Mais il y a aussi les amis des chiens, des chevaux et on peut constater qu'aujourd'hui il est
courant de rechercher des animaux familiers plus originaux : furets, rats quand ce ne sont pas
araignées ou serpents. La possession de l'animal familier fait à l'évidence souvent partie des
signes de la distinction.
La relation à l'animal et l'intérêt pour lui peut également se vivre sur le mode de
l'agressivité : l'animal est la bête à tuer, à exterminer, à vaincre ou à soumettre : c'est souvent le
culte du trophée.
Enfin, l'intérêt pour l'animal peut aussi être hanté par la peur : il devient alors une figure
obsédante et terrifiante comme le loup des contes pour enfants.
L'intérêt pour l'animal est donc multiforme et relève souvent à l'évidence davantage du
domaine de l'affectif que de celui du rationnel, et cet intérêt pour l'animal, au bout du compte,
risque de nous en apprendre davantage sur l'homme que sur l'animal. Nous pouvons envisager
le problème tout d'abord sous un premier angle, purement utilitariste : j'aime le poisson,
l'agneau, le canard et plus encore, le homard ! Je les aime et je les mange avec gourmandise.
Les théologiens diraient s'agit ici d'un amour de concupiscence et non d'un amour de charité : je
les aime pour mon bien et non pas pour le leur. Après tout «
l'homme ne vit pas seulement de
pain », de fruits et de légumes, mais lorsqu'il en a la possibilité et n'est pas inhibé par des
considérations religieuses, morales, esthétiques ou écologiques,. il mange de la viande Il s'agit
là d'un intérêt tout naturel, inscrit dans notre réalité physiologique : l'animal est d'abord de la
chair que notre organisme est adapté à digérer et à assimiler. Il serait illusoire de vouloir nier
l'existence de cet intérêt primaire, mais bien réel pour l'animal : sa simple vue peut suffire à
nous faire saliver. Il faut donc s'intéresser à l'animal et le premier à s'y intéresser est le
cuisinier. La consommation de l'animal est source de plaisir et le but de la cuisine est de
maximiser ce plaisir : quantitativement et qualitativement.
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