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ART MODERNE
1) La représentation de l’homme et de l’espace au Quattrocento
 MASACCIO ( 1401, Toscane-1428, Rome)
Masaccio peint de nombreux retables et des fresques malgré sa mort prématurée, un peu avant l’arrivée au pouvoir de Cosme l’Ancien à Florence. Brunelleschi (architecte), Masaccio (peintre), Alberti (théoricien), Donatello (sculpteur) s’associent afin de proposer une alternative au style gothique (jugé trop ornemental, profus, riche) qui plait à l’époque en Italie. Cosme est en effet pour un style plus sobre et moderne. Pour ce faire les artistes se basent sur l’Antiquité avec deux axes de recherche : -la représentation de l’homme : qui doit être anatomiquement plus réaliste, d’où l’importance de la sculpture antique, et plus convaincant psychologiquement (expression des passions, affects, mouvements de l’âme) et –la représentation de l’espace : qui doit être plus réaliste, et rationnel (mathématique) grâce à une nouvelle méthode : la perspective artificielle ou mono focale. Théorisation des deux axes par Alberti dans un traité sur la peinture d’abord en latin puis en toscanDe Par  ciut  ( 1435). Se met en place une recherche dans l’Antiquité païenne en vue de trouver une identité propre toscane. Alberti veut refonder la peinture presque à partir de zéro, et il y a selon lui différentes nécessités à respecter lors de la création d’un tableau : -Il faut tracer un cadre, y placer un point par lequel passe une ligne (d’horizon), tracer des graduations régulières à la base du quadrilatère, toutes doivent converger vers le point de fuite, puis tracer des parallèles au plan de l’image. Ainsi on obtient une boite perspective, échiquier ou scène rationnelle et parcourable. On place ensuite des corps en action constituant l’histoire (historia en latin, ou istoria en italien), Alberti qualifie alors le tableau de « fenêtre ouverte sur l’histoire ».
Problématique : Comment Masaccio met en images les préceptes énoncés par Alberti, formulés plus tard par écrit ?
1)Vierges à l’Enfant
Vierges en majesté : -maîtrise de la perspective matérialisée par le trône -humanisation des personnages (l’incarnatrice et l’incarné)
1) Triptyque de San Giovenale (1422)
A droite se trouve Saint Antoine, avec son bâton en forme de T (le tau) et un petit cochon. Quatre personnages sont présents, et plus petits que la Vierge : hiérarchisation par la taille (donc absence de réalisme). Le trône est sombre, sans ornements (contrairement au gothique), tentative de perspective. De manière très scolaire Masaccio a fait fuir toutes les orthogonales mais elles fuient trop vite d’où l‘impression de chute du spectateur. La Vierge exécute un geste tendre mais il y a absence d’expression. L’Enfant a une gestuelle presque naturaliste (de deux doigts dans sa bouche il touche ses dents qui poussent), et de son index ainsi que de son majeur on s’attend à un geste de bénédiction, mais celui-ci est détourné. Le corps de l’Enfant est inspiré de la statuaire antique : on ressent une impression de rigidité, il est comme « de pierre ». En bas, deux anges ont le rôle de délégués du spectateur, de dos et
sont
 
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2) Sainte Anne, la Vierge et l’Enfant (v.1425) avec l’aide de Masolino
 
le
 
tableau.
Dans ce tableau, on peut constater que Masaccio insiste sur la filiation humaine du Christ, et sa filiation féminine (déclinaison linéaire). Masaccio masque les lignes de construction perspective sous les jupes de Marie. Il rabaisse le point de fuite ce qui confère à l’image un aspect plus cohérent. Néanmoins la profondeur de l’espace n’est pas mise en place, un dispositif doublement médiéval est employé : la présence d’un fond d’or auquel s’ajoute une
tenture de présentation. De plus, la hiérarchisation par la taille est mise en œuvre : des anges tendent la tenture, et la tête de l’ange sommital est peinte en raccourci, il regarde la scène, comme s’il la voyait d’en haut (vision zénithale). Cet ange parcourt du regard les trois générations. Anne, probablement peinte par Masolino est humanisée (rides) ce qui la rend moins idéale. Marie, elle, est ronde et pâle, relativement jeune mais pas idéalisée (pli du cou) : usage des ombres propres. Jésus semble tendre, il est rose, et souple, il a la main gauche posée sur celle de sa mère, et la main droite exécute le geste traditionnel de bénédiction (geste un peu hésitant : c’est quand même un enfant). Travail des ombres propres dans un souci de réalisme.  Définitions   : Ombres propresun corps sur lui-même : aptitude à: ombres qui sont créées par un objet ou suggérer la tridimensionnalité de ce corps. Ombres portées: ombres d’un objet ou d’un corps créées sur le sol, sur une surface ou sur un autre objet.
3) La Vierge à l’Enfant du polyptyque de Pise (1426)
Véritable architecture en miniature, bonne maîtrise (colonnes jumelées) et lente progression des lignes de fuite. Le spectateur conventionnel se situe aux pieds de la Vierge (point de fuite). Il y a là un usage moralisé de la perspective. Placement du point de fuite pour assigner une place théorique au dévot dans le cas d’une image religieuse. Cadre : en ogive (idée médiévale) en opposition avec le trône carré d’inspiration antique, car le tableau fut exécuté durant une période de transition (le commanditaire impose un cadre médiéval dans lequel l’artiste inscrit un vocabulaire nouveau). Dans le cas des anges, on assiste à une hiérarchisation par la taille (procédé médiéval) maisvarietas au niveau des attitudes. Quatre anges à l’avant-plan : musiciens. L’un est concentré sur son luth, un autre est inquiet ou encore béat et rêveur.
La Vierge et l’Enfant présentent des corps massifs (sculpturaux à l’Antique), ce qui s’oppose aux canons gothiques (personnages élancés). La Vierge sourit : expression ambivalente, paupières tombantes, ce qui laisse croire qu’elle est préoccupée.
Jésus est joufflu, et porte deux doigts à sa bouche, alors que sa mère lui présente une grappe de raisin. Il est donc question d’une scène de genre, naturaliste : comme si son fils était un enfant « normal ». Le réalisme sert le symbolisme religieux hérité du Moyen Age car le raisin est le symbole de la Passion à venir et de l’eucharistie (Cène). Cette Vierge appartenait à un vaste ensemble, polyptyque à présent démembré (dispersion dans différents musées).
4) Saint Paul et Saint André, du polyptyque de Pise
Ils sont présentés sous un aspect massif et monumental. Les drapés quant à eux sont réalistes et sculpturaux. On peut également admirer le travail des ombres propres. L’expression des deux hommes est douce, humaine et individualisée. Paul possède un livre (en référence à ses épîtres), une épée en référence à son martyre, légère rotation du corps, tête qui se détourne vers la partie centrale du polyptyque (la crucifixion).
André lui fait pendant. Il porte un livre et une croix (le schisme de son martyre, en X). Il est presque de profil, a un aspect statuaire et les cheveux grisonnants : air de vieux sage. La vénérabilité du personnage est accentuée par la présence de défauts physiques : nez busqué et
long, sourcils tombants. Il présente une attitude mélancolique car son regard est tourné vers la crucifixion.
5) Crucifixion du polyptyque de Pise
On dénote une absence de paysage, un fond d’or est utilisé pour mettre en valeur la silhouette de la croix, et provoquer l’éblouissement douloureux. Est mis en place également un réalisme perspectif au niveau du corps du Christ. Le cou du Christ n’est pas visible, comme si l’on était sous la croix : utilisation du raccourci.Le spectateur conventionnel est donc sous la croix, comme la Vierge, Jean et surtout Marie-Madeleine. A senestre du Christ se trouve Jean, tandis qu’à dextre se trouve Marie. Sous la croix se trouve Marie-Madeleine : expression des passions, elle est au comble de la douleur, en principe on aurait pu voir son visage mais Masaccio place un flot de longs cheveux blonds (« comme autant de ruisseaux de larmes ») et le corps n’a rien de gracieux (rouge de la passion). Masaccio maîtrise tant les aspects recherchés (représentation de la passion, corps anatomiquement correct) qu’il peut choisir de ne pas en user. Relation ? La Vierge regarde le Christ, et Jean regarde vers Marie-Madeleine. Le jeu du regard peu inciter le dévot à éprouver l’affectum devotionis.
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