"... Tout va très bien Madame la Marquise..." / Dominique Kassel
5 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

"... Tout va très bien Madame la Marquise..." / Dominique Kassel

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
5 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

"... Tout va très bien Madame la Marquise..." / Dominique Kassel

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 140
Langue Français

Extrait

http://www.ordre.pharmacien.fr
Documents de référence – Histoire et art pharmaceutique
1/5
Au siècle de la Marquise De Sévigné, (1626-1696) la médecine est régentée par la
philosophie qui considère que la nature est composée de trois éléments : Dieu ou l’Esprit, le
monde Astral et ses sept planètes et le monde sublunaire régi par le nombre quatre avec ses
quatre éléments.
L’homme, microcosme calqué sur le macrocosme, est la synthèse des quatre substances
élémentaires : la terre, l’eau, l’air et le feu. Ces substances sont représentées par des
qualités : le sec, l’humide, le froid et le chaud. La combinaison des quatre matières en
proportions variables, selon que l’une ou l’autre domine, donne quatre tempéraments de
base : sanguin, bileux, atrabileux et pituitaire. C’est la fameuse théorie des quatre humeurs
cardinales héritées d’Hippocrate reprises et augmentées par les conceptions de Galien. Le
sang chaud et humide est secrété par le foie ainsi que la bile, chaude et sèche. Le cerveau
sécrète la froide et humide pituite ; l’atrabile, produite par la rate, est froide et sèche. Ce sont
les déséquilibres humoraux qui provoquent la maladie : excès ou défaut de l’une ou l’autre
humeur. La thérapeutique découle de source « contraria a contrariis curantur » : elle doit
contrarier le tempérament morbide de l’individu et l’organe malade. Les substances
végétales, qui constituent la
base des traitements, sont pourvues de l’une des quatre
qualités élémentaires à quatre degrés : les plantes possèdent également des qualités
secondes, liées aux qualités premières, certaines possèdent des qualités troisièmes plus
spécifiques.
L’auteur du
« Malade imaginaire »
avait donc bien raison lorsqu’il se moquait de la
médecine et des médecins de son temps : il ne pouvait que constater le manque de
connaissances scientifiques et le recours à la médecine archaïque qui refuse tout progrès.
Grâce à Molière, la critique du monde médical est à la mode et la Marquise ne se prive pas
de railler les médecins qu’elle qualifie
« d’ignorants » :
« …Ah ! que j’en veux aux
médecins, quelle forfaiture que leur art. Il n’y a qu’à voir ces messieurs pour ne jamais
les mettre en possession de son corps… »
.
Plusieurs courants médicaux s’opposent : les Galénistes qui érigent en dogme les écrits des
anciens et qui ne savent que prescrire des purgations, des saignées et des clystères ; les
Iatrochimistes, héritiers de Paracelse et de la Rennaissance ; les Iatromécanistes, influencés
par les idées de Descartes et par les théories de Copernic, Galilée et Newton. La
thérapeutique est à l’image de ces trois courants et propose des traitements par les
substances végétales prônées par les galénistes, ou par les minéraux prescrits par les
chimistes. A ces remèdes il faut ajouter les drogues exotiques, la polypharmacie (thériaque
et mithridate), les remèdes secrets et tous les produits du charlatanisme.
1
Conservateur des Collections d'Histoire de la pharmacie de l'Ordre national des pharmaciens.
«…Tout va très bien Madame la
Marquise...»
par Dominique Kassel
1
Juin 2005
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents