Si la notion de modèle économique est, par nature, très ancienne, elle est revenue à
l’agenda de la recherche en économie et gestion avec une force exceptionnelle depuis
quelques années, sous l’effet du développement de l’internet. Le terme est ainsi
apparu dans son acception actuelle de business model ou modèle d’affaire dans la
littérature professionnelle est académique depuis dix ans, en se référant au départ
explicitement aux formes de commerce électronique. C’est que les marchés en ligne
mettaient clairement en avant les nouvelles possibilités d’assurer des transactions
dématérialisées, globalisées et étendues (apparition du e-commerce) et de construire
de nouvelles modalités d’offre (longue traîne, customization, réseaux sociaux, « clic
and mortar »…). Par leur flexibilité et leur capacité à s’organiser par briques
modulaires, les TIC ont en effet permis une très forte capacité d’évolutivité des
stratégies managériales, de la configuration de l’offre de biens et services, des
modalités économiques de leur production, de l’organisation des marchés et des
nouvelles formes de compétition. Grâce aux outils de traçabilité, d’interaction en
ligne et de traitement de l’information, les technologies disponibles ont ainsi facilité,
dans la culture comme dans les autres secteurs, le développement de nouvelles
formes d’innovations. Ces innovations peuvent apparemment sembler de second
ordre car elles ne touchent pas a priori les contenus en soi. Mais elles ouvrent des
possibilités sans limite dans les modalités de mise à disposition ou les services
associés : évolution des modalités de tarification / monétisation, structuration
d’offres et de bouquets de services, développement d’applications numériques
inédites à forte valeur ajoutée (commentaires, listes de recommandation, préférences,
médias sociaux), distributions multicanal et crossmédias grâce à l’interopérabilité des
terminaux et des différents points de connexions.
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