Réaffirmation des principes qui doivent guider la télévision de service public : ouverture à tous les publics et à tous les genres, défense d'une éthique de l'antenne (ne pas confondre information et spectacle, responsabilité éducative à l'égard de la jeunesse), développement de la télévision régionale et de proximité, élargissement européen de la chaîne franco-allemande (ARTE)... Puis, propositions de moyens juridiques et économiques pour y parvenir efficacement : préserver l'autonomie et la personnalité éditoriale des chaînes tout en renforçant leur coopération (maintenir un président commun à France 2 et à France 3 tout en garantissant les caractères propres à chacune des chaînes ou mettre en place un conseil de surveillance commun...), clarifier, simplifier et affermir l'expression des obligations de la télévision publique, mettre en oeuvre de manière réaliste le projet d'une chaîne de la connaissance (créer une société d'économie mixte avec France 3 comme opérateur majoritaire ou une fondation...), consolider le financement propre au secteur public et maîtriser le recours à la publicité (augmentation exceptionnelle de la redevance...).
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Extrait
L'avenir l atlvision publique
J a c q u e s C a m p e t C o n s e i l l e r maître la C o u r d e s c o m p t e s Paris, septembre 1993
LadocumentationFrançaise:altlvnerideblique:isionpuuainimpartropclamuomrestedcauq/Jitnoinact;ampeesCvA,L Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
LadocumentationFrançaise:qiuresdeJalcapetL,ACvaemn;artpoapr:ueiqlbupnoisivlton/catimunicomealerdintsuim Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
LeministredelaCommunication CAB/CT/DB/MB 93 nÊ093
Monsieur Jacques Campet Conseiller maître la Cour des comptes
Paris,le
23 mai 1993
Monsieur le Conseiller maître Jusqu'en 1985,laFrance n'a connu d'autre tlvision quela tlvisionpublique. Dans ce contexte,lanotiondeservice public n'avait pasbesoin d'être dfinie :elle taitlargement prsume. Les cahiers des charges des socits nationales de pro-grammes cresen 1974 regroupaientungrand nombredemissions htroclites seulement raccordeesntre ellesparune trilogie aux contours imprcis : «cultiver, duquer, distraire ». La cration, en 1985 et 1986, d'un secteur de tlvision prive (auquel taient pourtant assignes certaines missions de service public), puis la privatisationde lapremire chaîne publique (dontlapolitiquede programmes ne subit pas pour autant de bouleversements) brouillrent sensiblement l'image de service public, devenu, par la loi de 1986, secteur public. L'État omit alors de redfinir les missions delatlvision publique, se limitant actualiserles vieuxcahiers des chargesdedouze ans, sans remettre en question ni leur esprit ni leur logique. Dans ces conditions,latlvisionpublique, en outre largement financesur ressources publicitaires,perditl'essentielde sonidentit. D'une part, les socits de tlvision priveparticipent, au travers de certaines missions, la triplemission : « cultiver, duquer, distraire ». D'autre part, les programmes des chaînes publiques, entrains dans la course del'audience, privilgiant concurrence au dtriment la lacomplmentarit, n'offrentautlspectateur qu'unespcificitfloueet discontinue. Commentjustifier le que dslors publicmaintien d'un secteur sa raison d'être, le service public, est devenue difficilediscerner.
LadocumentationFrançaise:acJesquamCtpe;dirlaeL,enAvrtaappo:riqueuplboinvsitl/onticanimuomcaledertsinimu Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
Le dveloppement des chaînes thmatiques, l'accsdes programmesconçus diffusionpour uneinternationale -bientôtautoriss par l'volution des techniquesdeproductionet detransmissiondel'image -paraissent devoir immergerlasivltniopublique dansunbain de programmes banaliss. Le moment est venu d'opter entre le dclin assumdela tlvisionpublique, alors voue une privatisation invitable - de ses programmes d'abord,de ensuiteses structures -et lavolontdelui donner un objet qui asseoit sa lgitimit, au titre du servicepublic. Peut-on laborerunnouveau projet pourlatlvision publi-que ? Il faut admettreque lestentativeseffectuesdepuis 1986,du rapport command Marcel Jullian aux groupes de travail misen place par CatherineTasca,n'ont pas su chapper aux formulesfloues : « tlvisionpopulaire de qualit », « les meilleurs programmes pourle plus grand nombre », « cultiver sans ennuyer, distraire sans racoler »... À aucune commission, aucun groupe de travailce jour, constitu sur ce thme n'a conduit des rsultats incontestables. Une nouvelle mission derflexion saura-t-elleviter ces cueils ? En prendre conscience constituerait djun progrs certain. Lerisqued'enfoncementde laltsivnoi l'imi-publique dans tationdusecteur privne une dfinir d'alternative pourlaisse pas politiquederedressement. La tlvisiondeservice public est aujourd'huiinventer. Laomcrdea'omvureect,emenissimmoCagssdeongarches queje vousdemandede essentiellement,bien vouloir prsider, devraen s'appuyant sur l'exprience de ses membres, fournirunconsidrable effort d'imagination. Elle devra, en premier lieu, prciser la vocation respective de chacune des composantes du secteur public delatlvision française, dans les structures qui sont aujourd'hui les siennes : France 2, France 3 , la Sept (afin qu'un champ trop vaste d'investigations ne nuisela clart des rsultats attendus,lesecteur public de la radio, la tlvisionetla radio d'outre-mer,lesservices consacrsl'action audiovisuelle ext-rieurene dansrentrent paslasphredeecnetpmocde lacommission). Dans cet esprit, la Commission devra : - dfinir, pourlesecteur public,unevoie diffrente de celle dela concurrencefrontaleavec le secteur priv ; - rechercher,pour lesecteur public,lameilleure articulation possible entre une grande chaîne nationale aux programmes aisment identifiables, une tlvisionde proximit s'appuyant sur des structures dcentralises, enfin une chaine culturelle europennevocation internationale. La Commision devra, en second lieu, proposer des objectifs quantitatifset marquent d'une part, qui,qualitatifs de programmesun effortcontinuenfaveurdurenouvellementdesstylesetdestalents,
LadocumentationFrançaise:mmocaledertsicqJa/nioaticunuqebuilnopivismintauppor:raA,LalltnivederuesCampet; Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
d'autre part, tmoignent du respect d'une thique et d'une tonalit des programmes propres garantir l'identit du service public. La Commission devra,entroisime lieu, traduirelapolitique des programmes entermesfinanciers : estimation delacharge,dfinition du mode definancementmieuxadapt,tant admis que la tlvisiondu servicepublic nesauraitnifavoriser les surenchres l'inflation etdes coûts, ni,l'inverse, offrirun rabais.modle de service au La Commission devra, en quatrime lieu, proposerunschma d'organisation delatlvisiondeservice public qui constitue un point d'quilibre entre les effets de synergies et la ncessaire spcialisationdes diffrentes chaînes. Les structures actuelles devront être analyses avec rigueur en s'appuyant notamment sur les travaux de la mission d'audit de l'Inspection gnrale des finances, et faire,lecas chant,l'objet de prreodpofsiintiitoionnsdeds'ammissniaognsemdeuntss,ervsiicecepluablpica.raîtncessairedufaitdela L'ensembledesrflexionsetdes suggestionsde laCommision donnera lieuun livre blanc comportant : - des recommandationsauGouvernement pour l'laboration d'un nou-veau cahier des missionsetdes chargesdu deservice publiclatlvision ; - des propositions pour une nouvelle stratgie de financementmoyen t e r m e ; - la dfinition d'un schma d'organisation de la tlvisionpublique adapte ses nouvellesmissions. Ce livre blanc me sera remisauplus tardle 15septembre prochain. Je vous priede maître,croire, Monsieur le Conseiller l'assurancedemes sentiments les meilleurs.
Alain
Carignon
LadocumentationFrançaise:rtsinimaledera:equautorppivistlbuilnopveniL,Alardeoita/nmmoccinumpCa;etcqJasue Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
R e m e r c i e m e n t s
Entre juin et septembre 1993,laCommissionaprocd l'audition, en commission plnire,de messieurs Jacques Boutet, prsident du Conseil suprieur de l'audiovisuel, Herv Bourges, prsidentdirecteur gnralde France2et France3, directoireJrôme Clment, prsidendtu delaSept-Arte, etareçuensous-commission, madame Dominique Alduy, directeur gnralde France 3, messieurs Vincent Feller, administrateur civil au ministre du Budget, Jean-Yves Guingand, chef du service dela redevance, Jean-Pierre Hoss, prsident directeur gnralde laSocit française de production et de cration audiovisuelles, Grard Wolff, conseiller maîtrelaCour des comptes. Leur apporttous a t prcieux pourlarflexion delaCommission. Le prsidentatransmis laonsiismmoCleslments remis parles dans ou d'associations intervenantprsidents de socitsle domaine audiovisuel, avec lesquelsils'est entretenu.
Aux deux vice-prsidents qui ont anim les travaux desdeux sous-commissions, Jean-Marie Cavada et Jean-Pierre Elkabbach,cha-cune et chacun des membresde laCommission, aux deux secrtaires gnraux etleurs assistants, au chef du Service juridiqueettechnique de l'information quiaaccordla etCommission soutien hospitalit, et tous ceux sans qui ce rapport n'auraitpûêtre ralisj,esouhaite adresser ici mes plus vifs remerciements.
Aux membresdelaCommission qui ont rapport devant elle, Françoise Giroud, Francis Balle, Philippe Blingard, Jacques Chevallier, Marc Fumaroli, Michel Pelchat, Lo Scheer, Bernard Spitz, Dominique Wolton,Yves Roucauteetau rapporteur gnral,Christian Phline, j'exprime galement ma gratitude.
Jacques
Campet
LadocumentationFrançaise:L,enAvdirlaetlvsioinuplbique:rapportatsinimualedernimuomc/onticauqseJcaeptCma; Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).
C o m p o s i t i o n
d e
la
C o m m i s s i
Prsident Jacques Campet,conseiller maîtrela Cour des comptes
V i c e - p r s i d e n t s Jean-Marie Cavada,journaliste
Jean-Pierre Elkabbach,journaliste
o n
M e m b r e s d e la C o m m i s s i o n Dominique Ambiel,prsident d'Expand Images Francis Balle,professeur d'universit Igor Barrre,ralisateur Philippe Belingard, internationales juridiques etdirecteur des affaires laprsidence de France 2 Jacques Blanc,dput, prsidendtu Conseil rgionalde Languedoc-Rous-sillon Marcel Bluwal,ruetasialr Jacques Chevallier,professeur d'universit Marc Fumaroli, de Franceprofesseur au Collge Philippe Gavi,prsidentde des mdiasl'Association des journalisteset delacommunication Françoise Giroud,journaliste, crivain AdrienouGyrte,onsnateur Bernard-Henri Lvy,phipheloso Louis Pauwels,journaliste
LadocumentationFrançaise:taoinuciocmmlaCampuesJacqn/;teevinredLA,visionplatlar:roppilbueuqtrisdeeautinm Jean-Marie Cavada, Jean-Pierre Elkabbach, (et al.).