La notion d agglomération restreinte  dans l analyse de la périurbanisation (Octant n° 82)
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La notion d'agglomération restreinte dans l'analyse de la périurbanisation (Octant n° 82)

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Au début de ce siècle, s'imposa dans la réflexion géographique, la notion d'agglomération comme regroupement de plusieurs communes. L'acte fondateur fut probablement en France l'article de Paul MEURIOT paru en 1909 dans le Bulletin de l'Institut International de Statistique. Comparer la taille démographique des communes centres n'avait plus de sens. Certaines villes avaient tenté de garder leur unité institutionnelle en fusionnant communes centres et communes suburbaines mais le développement du chemin de fer et ses effets sur l'urbanisation avait fini par rendre impraticable cette solution. Récemment, l'Insee, en inventant l'aire urbaine, vient de procéder de même et pour les mêmes raisons car il s'agit de toujours rendre comparables les agglomérations. Les définitions statistiques visent à traduire une préoccupation générale à partir de normes qui ne peuvent échapper à l'arbitraire. L'aire urbaine veut refléter l'aire des « marchés urbains » (foncier, immobilier, emploi, service aux ménages) au sein de laquelle se manifestent les principaux effets de la présence de sa partie agglomérée. L'arbitraire de la norme est dans le pourcentage de 40 % au moins des actifs résidents de chaque commune travaillant dans l unité urbaine. Un pourcentage de 45 % aurait donné un autre contour à l aire urbaine. L agglomération, appelée maintenant « unité urbaine », devient la partie agglomérée de l'aire urbaine. La norme du maximum de 200 mètres entre deux bâtiments situés de part et d'autre de la frontière communale continue d'être le repère de la notion d'unité urbaine. Mais, en inventant l'aire urbaine, n'avons-nous pas changé la façon de repérer le fait urbain, et ne faut-il pas repenser aussi l'idée même d'agglomération ?

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Langue Français

Extrait

Point de vue
LA NOTION
D’AGGLOMÉRATION RESTREINTE
DANS L’ANALYSE
DE LA PÉRIURBANISATION
Au début de ce siècle, s’imposa dans la réflexion géographique, la notion d’agglomération comme re-
groupement de plusieurs communes. L’acte fondateur fut probablement en France l’article de Paul MEURIOT
(1)
paru en 1909 dans le Bulletin de l’Institut International de Statistique . Comparer la taille démographique des
communes centres n’avait plus de sens. Certaines villes avaient tenté de garder leur unité institutionnelle en fu-
sionnant communes centres et communes suburbaines mais le développement du chemin de fer et ses effets
sur l’urbanisation avait fini par rendre impraticable cette solution. Récemment, l’INSEE, en inventant l’aire ur-
baine, vient de procéder de même et pour les mêmes raisons car il s’agit de toujours rendre comparables les
agglomérations. Les définitions statistiques visent à traduire une préoccupation générale à partir de normes
qui ne peuvent échapper à l’arbitraire. L’aire urbaine veut refléter l’aire des « marchés urbains » (foncier, immo-
bilier, emploi, service aux ménages) au sein de laquelle se manifestent les principaux effets de la présence de
sa partie agglomérée. L’arbitraire de la norme est dans le pourcentage de 40 % au moins des actifs résidents de
chaque commune travaillant dans l’unité urbaine. Un de 45 % aurait donné un autre contour à
l’aire urbaine. L’agglomération, appelée maintenant « unité urbaine », devient la partie agglomérée de l’aire ur-
baine. La norme du maximum de 200 mètres entre deux bâtiments situés de part et d’autre de la frontière com-
munale continue d’être le repère de la notion d’unité urbaine. Mais, en inventant l’aire urbaine, n’avons-nous
pas changé la façon de repérer le fait urbain, et ne faut-il pas repenser aussi l’idée même d’agglomération ?
La notion d’agglomération restreinte limites, profitons du processus de polarisation de l’emploi
urbain.
La dynamique urbaine en cours interroge la pertinence De la même façon, nous pouvons interpréter la diffu-
de la continuité du bâti pour fonder la limite de l’unité urbaine. sion périurbaine de l’habitat comme la conséquence de la po-
Elle a été privilégiée car elle est depuis la fondation des villes le larisation spatiale de l’emploi (dans ou au bord de la partie
concept de base de la ville. Le fait urbain, la concentration ur- agglomérée de l’agglomération) qui s’accumule là où juste-
baine, qui finalement se justifie d’abord par la fréquence des in- ment le terrain devient pour la maison individuelle souvent
teractions sociales dont elle est le siège, a fini par s’identifier à rare ou toujours cher. L’étalement des prix fonciers se trans-
son image, à sa forme. Pour l’urbaniste (mais aussi pour l’habi- forme donc en étalement urbain. Si les emplois nouveaux
tant), la continuité du bâti est pleinement le symbole de l’appar- avaient été disposés au milieu des champs, il y aurait eu
tenance à une même communauté de destins. Ne parle-t-on abondance foncière et donc moindre obligation à s’éloigner
pas de tissu urbain ? Mais cette continuité n’est plus le moyen pour trouver du terrain à bâtir moins coûteux. L’étalement ur-
indispensable aux interactions quand le coût de la mobilité s’ef- bain n’est rien d’autre que le soulagement de la tension
fondre. La ville existe toujours, mais elle éclate, se disperse. Il
nous faut la redéfinir géographiquement à partir de la compré-
hension de son essence et non plus à partir de sa forme.
(1) Cité dans Villes et civilisations urbaines sous la direction
Acceptons cette mutation et, si nous avons besoin de fixer des de M. RONCAYOLO et T. PACQUOT. Éditions Larousse 1992.
10 Octant n° 82 - juin 2000Point de vue
foncière induite par la concentration des emplois dès que le
coût de déplacement s’affaiblit.
Problèmes méthodologiquesLa notion d’agglomération restreinte que nous propo-
sons correspond donc à l’ensemble des communes de l’unité rencontrés, résolus ou non résolus
urbaine qui maximise le nombre des emplois de l’unité urbaine
pour le minimum de terres agricoles. Les résultats obtenus
ci-après l’ont été avec la définition suivante : l’agglomération
L’indicateur utilisé pour calculer la surface agricole de la com-restreinte est définie comme les communes contiguës de l’unité
mune est celle du recensement agricole de 1988 (celle pos-
urbaine de l’INSEE ayant plus d’emplois au lieu de travail que
sédée par les propriétaires agricoles qui habitent la commune).
de ménages au lieu de résidence et moins de 20 % de leur sur-
Certains propriétaires ont des terres dans d’autres communes.
face totale en zone agricole d’après le recensement de 1988. A Nous pensons que le biais introduit par cette restriction est faible
ces deux critères principaux ont été ajoutés deux critères se- mais nous n’avions pas le moyen de le mesurer.
condaires pour réintégrer quelques communes qui, avec ces
critères seraient devenues périurbaines ; ont été intégrées à Une autre difficulté méthodologique est que, dans certaines vil-
les méditerranéennes (Nice, Toulon, Marseille), l’espace cons-l’agglomération restreinte celles qui faisaient 5 % du total des
tructible de fait excède les surfaces dites agricoles (garrigue).emplois de l’unité urbaine et celles où 10 % des propriétaires de
Cette situation a justifié une délimitation empirique (au vu desla commune l’étaient en collectif (pour bien séparer l’aire du col-
cartes IGN) des agglomérations restreintes de ces trois villes. Silectif de celle de l’individuel du moins pour les propriétaires).
cette notion d’agglomération restreinte devait avoir un avenir, ilL’agglomération restreinte ainsi définie est un peu plus com-
faudrait ici trouver une méthodologie plus rigoureuse.
pacte que l’unité urbaine car les communes « résidentielles »
ayant encore beaucoup de terres agricoles rejoignent avec Enfin, à la fin de nos travaux (dont les résultats principaux sont
cette définition les communes de la couronne périurbaine ici présentés avec la première définition), nous avons cherché à
(même si moins de 200 mètres séparent deux bâtiments de simplifier cette première définition de l’agglomération restreinte.
part et d’autre de la frontière communale). Dans le cas de cer- Nous avons trouvé empiriquement qu’une définition prenant
2taines agglomérations (exemple : Toulouse), le taux de périur- comme indicateur le nombre de m agricoles par emploi était
proche de notre première définition, en fixant le seuil d’apparte-banisation est néanmoins très différent avec cette définition de
2
nance à l’agglomération restreinte à 3 000 m /emploi.celui obtenu à partir de l’unité urbaine.
La notion de taux de périurbanisation
Cette définition des agglomérations restreintes permet
de rendre « comparables » les suivant leur de- ménages attachés à un territoire par l’emploi. Par cette défini-
gré de périurbanisation. Le taux de périurbanisation utilisé dans tion, un peu arbitraire certes, cela redevient commode.
le tableau suivant a été calculé comme le pourcentage de mé-
nages dont un conjoint au moins travaille dans l’agglomération
restreinte et habite dans la zone d’emploi englobant l’agglomé- L’éparpillement périurbain dépend
ration restreinte mais en-dehors de cette dernière. Pour les plus (1)
des politiques locales d’aménagement
grandes agglomérations (Lille, Marseille, Lyon, Strasbourg,
Bordeaux), nous avons ajouté les zones d’emploi limitrophes.
L’idéal eut été de prendre l’ensemble du territoire national. L‘indicateur d’intensité de la périurbanisation ou taux
de périurbanisation est la proportion des ménages de la zone
Par cette définition, nous identifions un indicateur per- d’emploi dont un conjoint au moins travaille dans l’agglomé-
mettant la comparaison entre les agglomérations mais nous ration restreinte mais n’y habite p

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