Les entreprises de presse
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Description

Le rôle social de la presse écrite en fait une activité particulière, que la plupart des États ont cherché à protéger et soutenir. La presse française est aidée par un dispositif important : aides aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, tarifs postaux préférentiels, etc. Toutes les familles de presse perdent des parts de marché par rapport aux activités concurrentes, les activités culturelles et de loisirs et les autres supports publicitaires. Ces dernières années, la presse quotidienne nationale a été confrontée à de très graves difficultés économiques et financières ; la presse locale est en stagnation. La presse spécialisée se porte mieux. Tels sont les principaux résultats de l'étude menée par le Département Statistique du Service Juridique et Technique de l'Information et de la Communication (SJTI).

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Langue Français

Extrait

N° 547 SEPT EMBRE 1997
Prix : 15 F
LES ENTREPRISES DE PRESSE
Bernard Gentil,
Service Juridique et Technique de l’Information et de la Communication (SJTI)
la fourniture d’un service d’information et dee rôle social de la presse écrite en
loisir, mais elle produit dans le même temps
fait une activité particulière, que un nombre de “ contacts ” avec des lecteurs,L la plupart des États ont cherché àqu’elle peut valoriser auprès des annon
ceurs en vendant des “ espaces publicitai protéger et soutenir. La presse française
res ”. Il n’y a pas de recettes publicitaires
est aidée par un dispositif important : aidessans lectorat !
aux quotidiens à faibles essor urces publi- Concernant l’activité “ lectorat ”, la crois-
sance des ventes a été plus soutenue quecitaires, tarifs postaux préférentiels, etc.
celle du chiffre d’affaires, mais est restée
Toutes les familles de presse perdent desmodérée : +20,6 % entre 1989 et 1995, soit
parts de marché par rapport aux activitésà prix constant une quasi stabilité (hausse
des prix de la presse : +16 %). Il y a eu régres-concurrentes, les activités culturelles et de
sion par rapport aux autres composantes de
loisirs et les autres supports publicitaires. la fonction “ loisirs spectacles culture ” de
Ces dernières années, la presse quoti- la consommation des ménages qui, dans
son ensemble, a augmenté de +15 % à prixdienne nationale a été confrontée à de très
constants (+23 % pour les services de loi
graves difficultés éc onomiques et finan sirs spectacles culture).
cières ; la presse locale est en stagnation.
Fort recul des recettesLa presse spécialisée se porte mieux. Tels
de publicitésont les principaux résultats de l’étude
menée par le Département Statistique du Pour ce qui concerne l’activité “ support
publicitaire ”, la presse a subi plus que lesService Juridique et Technique de l’Infor-
autres supports la crise du marché publici
mation et de la Communication (SJTI). taire survenue à la mi 90 : les recettes de
publicité commerciale ont baissé de 14 %
(prix courants) de 1990 à 1993. Dans le
Depuis la fin des années quatre vingt, le chimême f- temps, les recettes de petites annon
fre d’affaires des titres de la presse “ éditeur ” ces se sont écroulées ( 45 %) en raison de
(Cf. encadré 1) a faiblement augmenté : +8,2 % la crise de l’immobilier et de celle de l’emploi.
à prix courants entre 1989 et 1995, moins que Cette le chute a touché plus particulièrement
PIB (+24,6 %) ou que la consommation des la presse quotidienne nationale et locale.
ménages (+25,8%) sur la même période. PourPourtant, de 1982 à 1989, les recettes publi
l’année 1996, la croissance du chiffre d’affairescitaires avaient progressé de façon specta
est estimée à +1,2 % (tableau 1). culaire : une multiplication par deux ou +11 %
La presse est sur deux marchés, l’un s’appuyanpar t an en moyenne. Les ventes avaient aug
sur l’autre. En effet, sa fonction première est menté de +50 %, mais cette augmentation
Chiffre d’affaires par type de recettes
1989 1995 90/89 91/90 92/91 93/92 94/93 95/94 96/95*
(MF) %
Ventes (au n° et sur abonnement)29 119 35 148 2,9 5,6 4,0 2,2 0,9 3,5 1,5
Publicité 21 873 20 001 6,7 -8,1 -5,8 -9,6 3,7 5,6 0,6
dont : publicité commerciale 16 549 16 262 4,8 -5,5 -1,4 -7,7 4,9 4,0 0,4
petites annonces 5 324 3 739 12,6 -15,4 -20,2 -17,5 -1,2 13,5 1,5
Chiffre d’affaires** 50 992 55 149 4,5 -0,4 0,1 -2,3 1,9 4,3 1,2
* Chiffres provisoires ; ** hors presse gratuite d’annonces
Source : SJTI
˚
INSEE
PREMIEREétait due uniquement à celle des prix. consommation courante – mais en merie intégrée ou non), par leur mar
Au total une croissance de +62 % du nette amélioration (25 % en 1989). ché (part plus ou moins importante de la
chiffre d’affaires. Alors que sa fonctionL’endettement, mesuré par le apportr publicité, des activités annexes, etc.).
première, celle de satisfaire un lectorat, entre les dettes totales et le total duEn termes de chiffre d’affaires, la
stagnait, la presse devenait trop dépen bilan était en 1995 du même ordre presse spécialisée grand public arrive
dante de ses recettes publicitaires. qu’en 1989 (65 %). Mais les dettes ont en tête : elle représente 40 % du
Finalement, sur la période 1989 1995, été restructurées, une partie impor chiffre d’affaires de la presse “ édi
les recettes publicitaires n’auront bais tante ayant été transformée en dette à teur ”. La presse locale d’information
sé que de 9%, parce que le marché moyen et long terme. générale et politique arrive en second
publicitaire et les petites annonces Les investissements étaient très élevés avec 30 %, puis la presse nationale
ont repris en fin de période. Mais cette en début de période : près de 2 illiards m d’information générale et politique,
reprise est modérée. Là encore les résul- de francs en 1990 en comptant le crédit 18 %, enfin la presse spécialisée
tats estimés pour 1996 sont peu encoura- bail. C’est à cette époque que beaucoup technique et professionnelle, 12 %
geants (+0,6 %). d’éditeurs ont installé de nouvelles (tableau 4).
Plus important, pendant la crise du imprimeries. Puis les montants sont Mais en termes de valeur ajoutée et
marché publicitaire et après celle ci, latombés à 800 900 millions de francs d’effectifs, c’est la presse locale qui ar
part de la presse s’est réduite de façon les années suivantes. rive en tête (43% de la valeur ajoutée
continue par rapport aux autres andsgr de la presse, 57% des effectifs de la
médias (en premier lieu la télévi presse qui s’élevaient en 1995 à 36 570Il n’y a pas une,
sion) et par rapport aux autres sup salariés) ; viennent ensuite la pressemais “ plusieurs presses ”
ports publicitaires (le marketing direct spécialisée grand public, seulement
en particulier). Ainsi, la part des pen dé La presse n’est pas une activité homo-30 % de la valeur ajoutée et 21 % des
ses des annonceurs publicitaires dans gène : les différentes familles qui la effectifs, la presse nationale d’informa-
la presse relativement à l’ensemble composent se distingent par leur pé tion générale et politique, 10% pour la
des grands médias est revenue de riodicité (quotidienne ou non) qui valeur ajoutée et les effectifs, la presse
56 % en 1989 à 47 % en 1995. induit des organisations spécifiques, spécialisée technique et profession
par leur structure industrielle (impri- nelle, respectivement 17 % et 12 %.
Faible rentabilité é onomc ique
et situation financière Quelques indicateurs économiques relatifs à la presse éditeur
globalement fragile
1989 1995 90/89 91/90 92/91 93/92 94/93 95/94Depuis 1992, la valeur ajoutée épouse
(MF) (%)assez fidèlement les évolutions du
chiffre d’affaires (tableau 2). Ainsi, le Valeur ajoutée 14 916 16 903 4,2 7,1 -2,5 -1,0 1,8 3,3
taux de valeur ajoutée (rapport de la
Effectifs salariés
valeur ajoutée au chiffre d’affaires) est
moyens 36 844 36 573 1,1 2,1 -0,9 -2,0 -1,8 0,9
resté autour de 32 % entre 1989 et
Frais de personnel 11 676 13 856 6,3 5,7 1,4 -0,6 3,2 1,5
1995. La presse a bénéficié de façon
Achats de matières pre significative de la baisse du prix du
mières 5 793 5 388 4,0 -7,4 -12,0 -9,7 7,0 13,5
papier entre 1990 et 1993. Les achats
Excédent brutde matières premières ont baissé de
d’exploitation 3 086 2 659 -2,9 12,8 3,2 -26,7 -7,6 12,527 % entre ces deux années. Mais, le
Investissements marché s’est retourné les deux années
(y compris crédit-bail)suivantes. 1 451 798 29,0 -50,0 1,1 -14,0 18,4 -17,1
L’excédent brut d’exploitation est fai Capacité d’auto
ble, seulement 5 % du chiffre d’affai financement 1 736 1 457 -4,0 -7,7 -5,0 12,6 -13,5 2,5
res en 1995. La presse employait en Sources : SESSI, Banque de France
1995 un peu moins de 37 000 salariés.
Les effectifs ont augmenté à partir de
la fin des années quatre vingt, puis ils
Quelques indicateurs financiersont baissé de 1992 à 1994 pour retrou
ver en 1995 leur niv eau initial. Les frais
de personnel ont augmenté de 19% 1989 1995 90/89 91/90 92/91 93/92 94/93 95/94
entre 1989 et 1995. Leur part dans la (MF) (%)
valeur ajoutée s’élevait 

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