Face à un risque de fermeture d'établissement important ou de crise sectorielle subite, les territoires qui ont un système productif spécialisé et un fort taux de chômage sont les plus fragiles. Dans cette optique, les zones bordant l'étang de Berre, dont l'emploi est concentré dans de grands établissements, auraient le plus de difficultés à absorber les effets de mutations économiques. A l'inverse, les métropoles régionales, notamment celles d'Aix-en-Provence, Cannes-Antibes et Nice sont plus diversifiées et donc moins fragiles.
SUD INSEE N° 68 mars 2004 l'essentiel Les territoires n’ont pas les mêmes atouts face aux risques de mutationséconomiques
Faceàun risque de fermeture d’éta blissement important ou de crise sectorielle subite, les territoires qui ont un système productif spécialisé et un fort taux de chômage sont les plus fragiles. Dans cette optique, les zones bordant l’étang de Berre, dont l’emploi est concentrédans de grands établissements, auraient le plus de difficultésàabsorber les effets de mu tationséconomiques. A l’inverse, les métropoles régionales, notamment celles d’AixenProvence, Cannes Antibes et Nice sont plus diversifiées et donc moins fragiles.
Comme les autres pays développés, la France est confrontée à une accélération des mutations économiques. Des entre prises sont tentées d’adapter leur appa reil de production à ces mutations, et ceci conduit parfois à des décisions de fermetures, créations ou transferts d’éta blissements qui influent fortement sur les territoires qui les abritent. D’autres sont conduites à cesser leur activité. C’est au niveau des bassins d’emploi que se mesurent les conséquences éco nomiques et sociales des mutations, en termes de richesse disponible, et, sur tout, de créations ou de disparitions d’emplois. L’objet de la présente étude n’est pas
d’analyser la probabilité d’apparition de ces évènements difficiles à anticiper. On a plutôt cherché à estimer la capacité des territoires à absorber les chocs résultant des mutations économiques et à mesurer leur fragilité face à ces risques.
Une économie régionale peu spécialisée et faiblement concentrée
La capacité d’un territoire à réagir aux chocs économiques dépend en premier lieu de son système productif. Une zone spécialisée est généralement plus fra gile, car si des difficultés touchent un de ses secteurs d’activité dominants, son emploi sera plus affecté que celui des zones diversifiées. De la même façon, les zones où une grande partie de l’emploi est concentrée dans un petit nombre d’établissements risquent d’être plus af fectées si l’un d’entre eux est touché par une restructuration.
La nature des activités joue également un rôle. Les zones dont la production dépend en grande partie des marchés ex térieurs (poids élevé de l’agriculture, de l’industrie ou du tourisme par exemple) sont plus tributaires des aléas économi ques que celles qui vivent surtout de la consommation deleurs habitants (éco nomie résidentielle). Le dynamisme éco nomique des territoires doit aussi être pris en compte. Ceux qui ont la plus forte propension à créer des activités nouvelles sont mieux armés si des diffi cultés surviennent.