La faune tardive du port de Marseille (Ve au VIIe s. ap. J.-C.). D'après les fouilles de La Bourse (1980-1981) - article ; n°1 ; vol.31, pg 233-253

Martine Leguilloux

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1998 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 233-253
A la suite de travaux consacrés aux époques récentes de la Bourse à Marseille, ceux de L. Jourdan sur la faune des IIIe - Ve s. ap. J.-C. et ceux qui ont fait connaître, notamment dans la Revue Archéologique de Narbonnaise, un matériel archéologique de lAntiquité tardive (Ve- VIIe s. ap. J.-C), le présent article publie les vestiges de faune du même site datables des Ve -VIIe s. ap. J.- C. et attestant des usages alimentaires ou artisanaux (pelleterie, tannerie).
Following excavation works concerning the Bourse in Marseille carried out recently, the papers of L. Jourdan about the third andfith century fauna, and more specifically those which were published in the R.A.N., made known a late archeological material (fifth and seventh centuries A. D.), this paper publishes the remnants of a fauna of the same site wich can be dated back to the fith to seventh century A.D. attesting food or crafts uses (fur dressing, tanning).
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1998
• Nombre de lectures: 75
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Martine Leguilloux
La faune tardive du port de Marseille (Ve au VIIe s. ap. J.-C.).
D'après les fouilles de La Bourse (1980-1981)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 31, 1998. pp. 233-253.
Résumé
A la suite de travaux consacrés aux époques récentes de la Bourse à Marseille, ceux de L. Jourdan sur la faune des IIIe - Ve s.
ap. J.-C. et ceux qui ont fait connaître, notamment dans la Revue Archéologique de Narbonnaise, un matériel archéologique de
lAntiquité tardive (Ve- VIIe s. ap. J.-C), le présent article publie les vestiges de faune du même site datables des Ve -VIIe s. ap.
J.- C. et attestant des usages alimentaires ou artisanaux (pelleterie, tannerie).
Abstract
Following excavation works concerning the Bourse in Marseille carried out recently, the papers of L. Jourdan about the third
andfith century fauna, and more specifically those which were published in the R.A.N., made known a late archeological material
(fifth and seventh centuries A. D.), this paper publishes the remnants of a fauna of the same site wich can be dated back to the
fith to seventh century A.D. attesting food or crafts uses (fur dressing, tanning).
Citer ce document / Cite this document :
Leguilloux Martine. La faune tardive du port de Marseille (Ve au VIIe s. ap. J.-C.). D'après les fouilles de La Bourse (1980-
1981). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 31, 1998. pp. 233-253.
doi : 10.3406/ran.1998.1507
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1998_num_31_1_1507FAUNE TARDIVE DU PORT LA
DE MARSEILLE (Ve s. - VIIe s. ap. J.-C.)
D'après les fouilles de la Bourse
(1980-1981)
M. Leguilloux
Résumé — A la suite de travaux consacrés aux époques récentes de la Bourse à Marseille, ceux de L. Jourdan sur la faune des
IIIe - Ve s. ap. J.-C. et ceux qui ont fait connaître, notamment dans la Revue Archéologique de Narbonnaise, un matériel archéo
logique de lAntiquité tardive (Ve- VIF s. ap. J.-C), le présent article publie les vestiges de faune du même site datables des Ve -VIIe s.
ap. ].- C. et attestant des usages alimentaires ou artisanaux (pelleterie, tannerie).
Abstract - Following excavation works concerning the Bourse in Marseille carried out recently, the papers ofL. Jourdan about the
third andfith century fauna, and more specifically those which were published in the R.A.N., made known a late archeological
material (fifth and seventh centuries A. D.), this paper publishes the remnants of a fauna of the same site wich can be dated back
to the fith to seventh century A.D. attesting food or crafts uses (fur dressing, tanning).
Les premières campagnes de dégagement du site de la naient de la phase d'envasement des aménagements por
tuaires entre le IIIe et le Ve s. ap. J.-C. époque du réaméBourse à Marseille ont été réalisées à partir de 1967 sous la
direction de Fr. Salviat et M. Euzennat1. Il avait été pos nagement tardif des quais. Cette étude a fourni une réfé
sible alors de cerner les différentes phases d'occupation de rence méthodologique pour le traitement des résultats et a
l'anse du Lacydon, depuis les premiers aménagements a apporté les premières données sur l'alimentation, l'élevage
rchaïques à la fin du VIe s. av. J.-C. à la réorganisation du et certaines activités artisanales de la ville au cours de
port dans le courant du IVe siècle de nore ère, après son en l'Empire romain.
vasement progressif au IIIe siècle.
Au début des années 1980, Michel Bonifay et son
équipe ont dégagé l'aire 1 (fig. 1), située près de l'avant- Autant lors de la fouille des années 1967-1974 qu'au
cours des recherches du début des 1980, les niveaux mur et du rempart hellénistique3. Ces nouveaux dégage
de comblement du port se sont révélés très riches en mobil ments sont venus compléter les résultats des campagnes an
ier archéologique. Ils étaient constitués de vases déposées térieures en mettant en lumière des phases d'occupation de
par le Lacydon et d'abondants détritus dont un grand l'Antiquité Tardive et du Haut Moyen-Age qui n'avaient
nombre de restes osseux. Ces derniers ont donné lieu à un pu être observées lors de la grande fouille. Une étude at
tentive de la stratigraphie autorise l'individualisation de sé- important travail de Lucien Jourdan qui a étudié la faune
recueillie au cours de ces fouilles2. Les ossements prove-
(3) M. Bonifay, « Eléments d'évolution de céramiques de l'Antiquité tar
dive à Marseille d'après les fouilles de la Bourse », RANXVl, 1983, p. 285-
(1) M. Euzennat, F. Salviat, « Les fouilles de Marseille (mars-avril 1968) », 346; D. Foy, M. Bonifay, « Eléments d'évolution des verreries de
CRAI, p. 144-159; R. Guéry, « Le port antique de Marseille », Marseille l'Antiquité tardive à Marseille d'après les fouilles de la Bourse », RAN 13,
grecque et la Gauk, Etude Massaliètes 3, 1992, p. 109-121. 1980, p. 289-308 ; M. Bonifay, « Observations sur les amphores tardives à
(2) L. Jourdan, La faune du site gallo-romain et paléochrétien de La Bourse à Marseille d'après les fouilles de la Bourse (1980-1984) », RAN 19, 1986,
Marseille, Paris, CNRS, 1976. p. 269-305.
R.A.N. 31, 1998, p. 233-253. .
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Centre Bourse
■■I rempart hellén.
SSSSS avant mur
- ■- corne du port . bassin
fouilles 1980 1981
20 m
non fouillé
Fig. I. Localisation de l'aire dans le port de Marseille (d'après Bonifay 1983).
R.A.N. 31,1998, p. 233-253. La faune tardive du port de Marseille 235
quences précises de comblement et d'occupation. Sept 1.1 LES ESPÈCES DOMESTIQUES
phases chronologiques se sont succédés au cours desquelles
la corne du port se comblant naturellement fut plusieurs DANS L'ALIMENTATION
fois draguée, puis, après son remblaiement définitif, occu Au cours de la période 1, les espèces étaient peu nombpée par des habitations (fig. 2). Les trouvailles osseuses de reuses (fig. 3), les rejets de consommation étant dominés cette fouille s'échelonnent du Ve s. au XIe siècle et comp
par des déchets artisanaux. Les ossements de moutons et de lètent donc l'étude de Lucien Jourdan.
chèvres représentent une écrasante majorité (75 %) à côté
L'analyse de la faune provenant de ces différentes phases de laquelle on trouve quelques restes de bovins (10 %) et
(tab. 1 , tous les tableaux ont été regroupés en fin d'article, de porcins (8 %). Même si on élimine les restes osseux pro
voir page 244) suggère un autre découpage selon quatre pé venant d'activités artisanales (les chevilles osseuses repré
riodes principales, chacune correspondant à l'évolution des sentent 30 % des restes de caprines : fig. 5), les quantités
activités dans ce secteur, la corne du port. de restes de moutons et de chèvres restent malgré tout éle
vées. Cette domination se retrouve également dans l'a
limentation des habitats de la même époque situés à l'inté
rieur des remparts (fig. 4) . Ve S. AP. J.C 1. LA FAUNE AU
Les autres espèces sont très minoritaires ; il s'agit de ca(périodes 1 et 2A/2) : davres d'animaux morts et non consommés (des ânes et des
DÉVELOPPEMENT EXTRA- chiens) et de rares ossements d'animaux sauvages (0,1 %)
et de volailles (0,6 %).
MUROS DE L'HABITAT
Au Ve s., ce secteur dut recevoir également des oss
ET DES ACTIVITÉS ements provenant d'une boucherie qui présentent des carac
téristiques aisément identifiables7. La découpe spécialisée Au cours de la première moitié du Ve s. (période 1 de l'aire
de l'axe vertébral des carcasses de bovins et son désossage 1, Bonifay 1983), le port s'envasait progressivement aux sont les seuls indices sur lesquels on peut se fonder pour déabords du quai du Haut-Empire, en même temps que se celer une activité de boucherie à cette période. Néanmoins formait un dépotoir contenant de nombreuses céramiques ces restes sont difficiles à isoler lorsqu'ils sont mêlés, et une grande quantité de restes osseux. Dans la seconde
comme ici, à des déchets de consommation courante et de moitié du Ve s., après un dragage partiel et la construction
pelleterie. d'un premier quai tardif, les rejets d'ossements continuè
rent à s'accumuler dans cette partie de la darse (période
2A/2) ainsi remise en eau5. Malgré plusieurs modifications 1.2 DÉCOUPE DES QUARTIERS ET MODE
de l'espace — envasement, dragage, réaménagement des D