Extrait de la publication Extrait de la publication “LETTRES LATINO-AMÉRICAINES” LE POINT DE VUE DES ÉDITEURS Dans un écrin de verdure à la périphérie de Buenos Aires, un “country club” ultra-protégé, un homme est trouvé la gorge tranchée. Tout porterait à croire qu’il s’agit d’un suicide si, quelques années auparavant, son épouse n’avait connu le même sort. La presse s’empare de l’événement et le journal El Tribuno dépêche sur place l’écrivain Nurit Iscar, qui va livrer des chroniques depuis l’intérieur du “sanctuaire”. Au sein de la rédaction, l’afaire est suivie par un novice de la rubrique Faits divers épaulé en sous-main par le vétéran du service récemment muté. Au rythme des meurtres qui s’accumulent, les trois comparses constatent que leurs propres déductions sont étrangement éloignées de celles de l’inspecteur en charge de l’afaire. Les étapes de l’enquête, minutieusement concomitantes de choix de vie décisifs pour les protagonistes, donnent lieu à une chronique diablement pertinente des forces en présence dans la société argentine contemporaine : une presse inféodée au pouvoir, des forces de sécurité garantes du crime organisé, une caste de privilégiés omnipotents. La voie choisie par chacun le conduit à opter pour une forme d’éthique, intime ou professionnelle.
Claudia Piñeiro est née en 1960 à Burzaco, dans la province de Buenos Aires. Elle est romancière, dramaturge et auteur de scénarios pour la télévision.LÈŝ VÈûvÈŝ û jÈûî(Actes Sud, 2009) a été récompensé par le prix Clarín. Son oeuvre est traduite dans de nombreux pays.
À mes amies, à elles toutes, parce que… À Silvina Frydman et Laura Novoa, elles et moi savons pourquoi.
Extrait de la publication
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[…] Dans les récits policiers qu’il écrit pour le journal, il rend compte aux lecteurs des choses qui se sont produites, et com-ment, mais il arrive toujours après le choc, après le crime, qu’il doit reconstituer dans son imagination à partir de témoignages et d’indices. Jusqu’à maintenant, jamais il n’a vu le fait divers se dérouler sous ses yeux et jamais ses oreilles de chroniqueur n’ont entendu résonner le hurlement de la victime.
Antonio Di Benedetto,“àqûÈ È vôçàîô”, Contes clairs.
Les particules microscopiques dont sont couverts nos corps et nos vêtements sont autant de témoins muets, sûrs et fidèles de nos faits et gestes et de nos rencontres.
Édmond Locard,Traité de criminalistique.
L’histoire continue, elle peut continuer, il y a plusieurs hypo-thèses possibles, elle reste ouverte, elle ne fait que s’interrompre. L’enquête, elle, n’a pas de fin, elle ne peut se terminer. Il faudrait inventer un nouveau genre littéraire : la fiction paranoïaque. Tous les personnages sont suspects, ils se sentent tous poursuivis.