Concours de la Fonction Publique Professeur des écoles - CRPE (Externe). Sujet de Langue Compréhension Sciences 2004. Retrouvez le corrigé Langue Compréhension Sciences 2004 sur Bankexam.fr.
Institut Universitaire de Formation des Maîtres Académie de Nice
CONSIGNES GENERALES
1. Les candidats ne sont pas autorisés à se déplacer ou à sortir de la salle pendant toute la durée de lépreuve, cest-à-dire jusquà la restitution des fiches réponses à la fin du temps imparti. 1. Ils doivent respecter le silence absolu pour ne pas perturber la concentration des autres candidats. Aucune prise de parole nest autorisée, quel quen soit le motif. 2. A la fin du temps réglementaire, ils donneront leur fiche réponse à leur voisin de gauche ou de droite. Le surveillant ramassera la pile de documents ainsi constituée. 3. Il est formellement interdit de fumer dans la salle. 4. Lestéléphones portables doivent être mis hors service avant le début de lépreuve.
MODE DEMPLOI
Les questions 1 à 30 ne comportent quune seule réponse exacte. Les questions 31 à 60 peuvent comporter une ou plusieurs réponses exactes. Attention ! La fiche réponse doit être remplie en suivant strictement la consigne. Les cases sont cochées sous lentière responsabilité des candidats. Aucune contestation ne pourra être opposée.
BAREME DE NOTATION
Chacune des deux parties est notée sur 45 points. La note globale qui vous sera communiquée est ramenée à 20 points. Compte tenu du système de notation, il vous serait préjudiciable de privilégier une partie au détriment de lautre. - Nombre de point =Une réponse exacte et complètesindiqué en face de la question. -Une réponse inexacteouincomplète = 0 point.
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LANGUE, COMPREHENSION
Questions dorthographe Platon savait combien les expériences psychologiques sont [] dune véritable humanité. Il proposait donc que léducation littéraire des futurs citoyens de sa république idéale [ ] le récit des mythes, et non les seuls faits bruts ou les enseignements [ ] rationnels. Les penseurs contemporains, [ ] les mythes et les contes de fées à la lumière de la philosophie et de la psychologie, sont parvenus à la même conclusion, [ ] leurs convictions initiales. Mircéa Eliade, par exemple, définit ces histoires comme «des modèles du comportement humain, [ ] de donner, par le fait même, un sens et une valeur à la vie ». Traçant des parallèles anthropologiques, il uvre pour que nous [ ] à cette affirmation de la puissance des mythes et des contes de fées qui décrivent [ ] les rites dinitiation ou en sont lexpression symbolique.
Daprès Bruno Bettelheim,Psychanalyse des contes de fées. Complétez les mots effacés entre crochets en choisissant parmi les propositions suivantes : 1. 2ligne 1 : points a) sensées enrichir les acquis b) censées enrichir les acquits c) sensées enrichir les acquits d) censées enrichir les acquis
2.ligne 2 : a) inclût b) incluât c) inclut d) inclusse
3.ligne 3 : a) prétendûment b) prétenduement c) prétendument d) prétendamment
4.ligne 4 : a) pour peu quils aient étudié b) pour peu quils auraient étudié c) pour peu quils ont étudié d) pour peu quils eussent étudié I.U.F.M. de lAcadémie de NICE
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5.ligne 5 : a) quelque aient été b) quelque fussent c) quelles quaient été d) quel que fussent
6.ligne 7 : a) ce qui leur permet b) ce quil leurs permet c) ce qui leurs permettent d) ce quils leur permettent
7.ligne 8 : a) acquiescions b) acquiessons c) aquiessions d) aquiesçons 8.ligne 9 : a) pertinament b) pertinamment c) pertinement d) pertinemment
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La légende raconte, et si elle nest pas vraie elle est bien trouvée, quun jour Staline demanda : «Le pape, combien de divisions ? » La suite des événements nous a prouvé quen certains cas les divisions sont importantes, mais quelles ne sont pas tout. Il existe des pouvoirs immatériels, non évaluables en termes de poids, qui, en quelque sorte, pèsent lourd. Nous sommes entourés de pouvoirs immatériels, qui ne se limitent pas à ce que nous appelons valeurs spirituelles, tels quune doctrine religieuse. Cest un pouvoir immatériel que celui des racines carrées, dont la loi survit aux siècles et aux décrets de Staline et du pape. Et parmi ces pouvoirs, je compterai celui de la tradition littéraire, cest-à-dire lensemble des textes produits par lhumanité à des fins non pratiques (comme tenir des registres, noter des lois et des formules scientifiques, enregistrer des procès-verbaux de séances ou fournir des horaires de chemin de fer) mais plutôtgratia sui,par amour deux-mêmes et quon lit pour le plaisir, lélévation spirituelle, lélargissement des connaissances, voire comme pur passe-temps, sans que personne nous y contraigne (exception faite des obligations scolaires). Certes, les objets littéraires ne sont quà demi immatériels, puisquils sincarnent en véhicules généralement faits en papier. Mais jadis, ils sincarnaient dans la voix de celui qui évoquait une tradition orale, ou encore dans de la pierre, et aujourdhui nous discutons sur lavenir des e-books, qui devraient nous permettre de lire aussi bien un ana queLa Divine Comédie un écran à cristaux liquides. Je sur préfère annoncer tout de suite que je nai pas lintention de me prononcer ce soir sur lavexata quaestio du livre électronique. Je fais naturellement partie de ceux qui préfèrent lire un roman ou un poème en volume papier, dont je me rappellerai le grain et les pages cornées, mais on me dit quil existe une génération dehackers qui, nayant jamais lu un livre de leur vie, ont aujourdhui, grâce à le-book, approché et apprécié pour la première foisDon Quichotte. Autant de gagné pour leur esprit et autant de perdu pour leur vue. Si les générations futures arrivent à avoir un bon rapport (psychologique et physique) avec le-book, le pouvoir deDon Quichottene changera pas. A quoi sert ce bien immatériel quest la littérature ? Il suffirait de répondre, comme je lai déjà fait, que cest un bien qui se consommegratia sui, et donc quil ne sert à rien. Mais une vision si désincarnée du plaisir littéraire risque de réduire la littérature au jogging ou à la pratique des mots croisés tous deux servant dailleurs à quelque chose, la santé corporelle, ou léducation lexicale. Ce dont jentends parler aujourdhui, cest dune série de fonctions que prend la littérature pour notre vie individuelle et la vie sociale. La littérature maintient en exercice dabord la langue comme patrimoine collectif. La langue, par définition, va où elle veut, aucun décret venu den haut, ni de la politique, ni de lAcadémie, ne peut arrêter sa marche et la faire dévier vers des situations prétendues optimales. Le fascisme sest efforcé de nous faire diremescitabar, queue de coq au lieu de cocktail, filet au lieu de goal, voitureau lieu de publique au lieu de taxi, et la langue ne lui a pas obéi [].
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La langue va où elle veut, mais elle est sensible aux suggestions de la littérature. Sans Dante, il ny aurait pas eu un italien unifié. DansDe léloquence en langue vulgaire,il analyse et condamne les divers dialectes italiens, se propose de forger une nouvelle langue vulgaire illustre. Personne naurait parié sur un tel acte dorgueil, et pourtant, avecLa Divine Comédie,emporte la partie. Il est vrai queil pour devenir la langue parlée de tous, il a fallu quelques siècles à la langue vulgaire de Dante, mais elle y est arrivée parce que la communauté de ceux qui croyaient à la littérature continuait à sinspirer de ce modèle. Et sil ny avait pas eu ce modèle, lidée dune unité politique naurait peut-être jamais pu faire son chemin. [] La littérature, en contribuant à former la langue, crée une identité et une communauté. Jai parlé de Dante, mais essayons de penser à ce quaurait été la civilisation grecque sans Homère, lidentité allemande sans la traduction de la Bible par Luther, la langue russe sans Pouchkine, la civilisation indienne sans ses poèmes fondateurs. Maisla pratique littéraire maintient en exercice aussi notre langue individuelle. Aujourdhui, beaucoup déplorent la naissance dun langage néotélégraphique qui simpose dans le courrier électronique et les textos des portables, où lon va jusquà écrire « je taime » avec un sigle ; mais noublions pas que ces mêmes jeunes qui envoient des messages dans cette nouvelle sténographie sont, au moins en partie, les mêmes que ceux qui se pressent dans ces nouvelles cathédrales du livre que sont les librairies Mégastore. Même sils ne font que feuilleter sans acheter, ils entrent en contact avec des styles littéraires cultivés et élaborés, auxquels leurs parents, et bien sûr leurs grands-parents, navaient pas été exposés. Certes, on peut dire que ces jeunes, majorité par rapport aux lecteurs des générations précédentes, sont une minorité par rapport aux six milliards dhabitants de la planète ; et je ne suis pas idéaliste au point de penser que la littérature procurerait un soulagement aux foules immenses qui manquent de pain et de médicaments. Toutefois, je voudrais faire une observation : les malheureux qui, unis en bandes errantes, tuent en jetant des pierres du haut dune rocade ou en mettant le feu à une enfant, qui quils soient, nen sont pas arrivés là parce quils ont été corrompus par la Novlangue de lordinateur (ils nont même pas accès à lordinateur) mais parce quils restent exclus de lunivers du livre et de ces lieux où, par léducation et la discussion, ils seraient touchés par les reflets dun monde de valeurs qui provient des et renvoie aux livres. Umberto ECO,professeur à lUniversité de Bologne,De la littérature, p. 9 à 13 (Grasset 2003)
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Questions relatives au texte dUmberto Eco
9.lignes 1-2 :Le pape combien de divisions ? point: 1 a) il sagit dune parole de mépris : puisque le pape na pas darmée, il ne compte pas b) le mot est ironique : Staline fait allusion aux « bataillons » danges sur les fresques c) Staline fait ici référence à la contribution financière du Vatican à leffort de guerre d) Staline évoque par cette formule les dissensions et intrigues de cour, notoires au Vatican 10.lignes 8-9 :lensemble de textes produits par lhumanité à des fins non pratiques, à savoir:2 points a) les registres, les lois, les procès-verbaux, etc. b) les manuels scolaires c) les uvres littéraires d) les grands textes des religions 11.lignes 14-15 :puisquils sincarnent en véhicules généralement faits en papierest: 1 point a) une proposition circonstancielle de concession b) une proposition circonstancielle de conséquence c) une proposition circonstancielle de comparaison d) une proposition circonstancielle de cause 12.ligne 17 :La Divine Comédieest:1 point a) un poème de Dante en latin, du XIVe siècle b) un poème de Dante en italien, du XVIe siècle c) unpoème de Dante en italien, du XIVe siècle d) un poème de Dante en occitan, du XVIe siècle 13.lignes 33-34 :Le fascisme sest efforcé de nous faire dire,Umberto Eco fait ici allusion: 1 point a) parimage, aux puritains de la langue qui seraient à leur manière des « fascistes » b) littéralement, à la période mussolinienne et à son nationalisme linguistique c) aux médias, très puissants dans lItalie berlusconienne, qui imposent leur jargon d) par ironie, à ceux qui voient du « fascisme » partout 14.lignes 34-35 :par rapport àtaxi, voiture publiqueest point: 1 a) un euphémisme b) une métaphore c) une hyperbole d) une périphrase
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15.lignes 38 et 40 :la langue vulgaire: a) la langue de loral par opposition à celle de lécrit b) la langue dusage par opposition au latin c) la langue du peuple par opposition à celle des classes dirigeantes d) la langue grossière par opposition à la langue châtiée 16.lignes 42-43 :sil ny avait pas eu ce modèle, lidée dune unité politique naurait peut-être jamais pu faire son chemin,on comprend par là que: 2 points a) le texte deLa Divine Comédiedéfend, plusieurs siècles à lavance, lidée dune Italie unifiée b) Dante a été lun des artisans de lunité politique de lItalie c) le choix linguistique inauguré par Dante fut, à distance, un facteur favorisant de lunification politique d) ce sont ses artistes, et plus particulièrement ses écrivains, qui ont fait lItalie 17.ligne 48 :la pratique littéraire maintient en exercice aussi notre langue individuelle,autrement dit point: 1 a) les écrivains exercent un pouvoir sur la langue de chacun b) lécrit littéraire engage à cet exercice bénéfique, sa transmission orale c) la lecture est une activité linguistiquement formatrice d) écrire est un exercice linguistiquement formateur 18.ligne 51 :la sténographieest: a) une écriture abrégée pour la prise de note rapide b) une écriture matériellement enjolivée c) une écriture phonétique et relâchée d) une écriture cryptée pour initiés 19.Dernier paragraphe du texte :Umberto Eco y suggère que: 2 points a) la littérature est impuissante à lutter contre la barbarie b) la barbarie va de pair avec lessor de la « Novlangue » des ordinateurs c) les « barbares » nont aucune chance dêtre jamais sensibles aux valeurs humanistes portées par les livres d) les comportements barbares sont le signe de labsence des livres dans la vie de leurs auteurs
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Le fait est observable, neutre et pluraliste. Je crois que ces trois propriétés disent déjà ce quun enseignement du « fait religieux » peut signifier pour lécole républicaine, dans un pays où la laïcité, privilège unique sur le continent européen, revêt la dignité dun principe constitutionnel. Pour aller un peu plus loin, la séparation des Églises et de lÉtat ne signifie pas, comme aux États-Unis dAmérique, rendre les Églises libres de toute emprise étatique, mais rendre lÉtat libre de toute emprise ecclésiale. [] On a longtemps opposé lordre des faits cest-à-dire le consistant, lattestable, le solide à lordre des croyances limaginaire, lévanescent ou le subjectif. Mais il y a des faits de croyance, qui sont à cheval sur le matériel et sur le spirituel, sur le politique et sur limaginaire. Ces faits de croyance brouillent cette distribution des rôles. Les rois thaumaturges chers au très laïc Marc Bloch ne guérissaient certainement pas les écrouelles, mais le fait que lon y ait cru pendant des siècles na pas peu contribué à la stabilité objective de la monarchie en France. Lexistence du paradis nest malheureusement pas attestée. Mais le fait que lon ait pu ou que lon puisse toujours y croire a fait jadis galoper des dizaines de milliers de chrétiens jusquen Terre sainte et a mis une poignée dilluminés dans des avions ultramodernes, en direction de New York ou de Washington. On est en droit de penser que ces mythes sont des symptômes dignorance et darriération, mais lignorance de ces mythes, de leur provenance et de la diversité de leurs interprétations constitue également un signe darriération. Peut-on même aborder léconomie et le Cac 40 sans réfléchir aux phénomènes subjectifs de confiance et dincroyance qui font monter ou baisser les cours et qui font de la monnaie une croyance objectivée et de la Banque de France cétait dans ses statuts - « la gardienne de la foi publique » ? Le fait est plus quune opinion, et cela peut surprendre dans une tradition libérale. Il suffit de penser à notre Déclaration des droits de lhomme et du citoyen et à son article 10 - « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas lordre public établi par la loi ». Tel était le statut du phénomène religieux pour les constituants de 1789. Depuis 1789, lhistoire nous a appris que le mot « opinion » était un peu optimiste ou léger pour désigner la conviction religieuse. Ce nest pas que le mot dordre de Condorcet - « rendre la raison populaire » - ait perdu de son actualité : le rôle de linstruction publique reste plus que jamais de «former des citoyens difficiles à gouverner », à manipuler ou embrigader. Mais entre Condorcet et nous, il y a eu Durkheim, Marcel Mauss et Claude Lévi-Strauss : lévolution des savoirs a élargi et complexifié nos outils intellectuels. Parler de fait religieux consiste à envisager autre chose quune histoire des opinions, autre chose que le développement des techniques du bien-être personnel, et même quelque chose de plus quune intime espérance ou quune option spirituelle. En effet, le fait de conscience est un fait de société et un fait de culture, un fait social total qui déborde le sentiment privé et linclination individuelle. Cest cette dimension structurante (certains disent identitaire ou collective) qui lui donne sa place comme objet détude dans lenseignement public. Le rôle public revendiqué par les Églises et les confessions est un fait historique, à ne pas confondre avec le statut institutionnel de ces Églises au I.U.F.M. de lAcadémie de NICE Test du 27 mars 2004 Page 7 sur 26
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regard du droit public, qui relève quant à lui dun choix civique. Outre une liturgie, les cultes organisent surtout une économie, scandent les heures et polarisent lespace, déterminent ce que nous mangeons, comment nous nous habillons, avec qui nous nous marions et où nous nous faisons enterrer. Il sagit donc plus dune anthropologie pratique que dune spéculation théologique. Cest bien là que gît la difficulté du passage du voeu à lacte. En effet, religion et laïcité sont des mots qui sentent encore la poudre, même au coeur dun pays et dun continent qui tranchent avec tous les autres par une sécularisation avancée et où pourtant le religieux continue, par maints biais, de faire mouvement. En dautres termes, « factuel » résonne avec « actuel ». En effet, le fait religieux nest pas quarchives et vestiges. Il renvoie à des forces vives et à des questions qui fâchent, comme le port des signes religieux, les jours dexamen, les menus. Il renvoie à lintrusion des familles et de lactualité dans lenceinte scolaire. Mais le caractère laïc de lexercice peut aider à « mouiller la poudre » et à refroidir les passions. En effet, une distinction sereine et revendiquée des domaines de compétences constitue déjà en soi une pédagogie. La laïcité postule, outre lobligation de réserve des agents publics et la stricte égalité entre croyants et non-croyants, lautonomie du professeur par rapport à tout groupe de pression. Sen tenir au religieux comme phénomène dobservation et de réflexion peut aider tout un chacun à démêler ce qui relève dune part des connaissances communes et indispensables à tous, de ce qui relève dautre part du domaine des consciences, des familles et des traditions. Cela peut également aider à faire comprendre aux élèves quil faut rendre à la culture ce qui est à la culture et au culte ce qui est au culte. Si le religieux, distinct en cela du spirituel, désigne la conviction intérieure en tant quelle sextériorise et le sentiment individuel en tant quil se socialise, il est clair que lenseignant na pas qualité à outrepasser le domaine du manifeste, cest-à-dire de tout ce que chacun peut lire, voir ou entendre. À linverse, le théologien ou le ministre du culte na pas qualité à sattribuer lexclusive de linterprétation de tel ou tel fait, verset ou sourate sous prétexte quil faudrait être chrétien, juif ou musulman pour pouvoir parler des Évangiles, de la Bible ou du Coran. Car, à ce compte-là, seuls les professeurs libéraux pourraient parler dAdam Smith et seuls les communistes de Karl Marx. Cest pourquoi une laïcité qui sinterdirait ce champ de savoir se condamnerait à une frilosité certaine. Cest pourquoi aussi une pédagogie ainsi comprise pourrait contribuer à une pédagogie de la laïcité elle-même. Le fait religieux nest pas tout, mais il est presque partout. Il ne constitue pas une sphère à part et ne fait pas lobjet dune discipline en soi.
Régis Debray, professeur à lUniversité Lyon-III, «Le fait religieux : définitions et problèmes»,in Lenseignement du fait religieux(CRDP de Versailles 2003)
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Questions relatives au texte de Régis DEBRAY
20.ligne 3 :un principe constitutionnelsignifie un principe :a) constitutif de la vie en société b) fondateur d'une école républicaine c) soumis à une Constitution d) inscrit dans une Constitution
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21.ligne 4 :la séparation des Eglises et de lEtata fait, en France lobjet dune loi sous: 1 point a) la Révolution française en 1789 b) la Deuxième République en 1848 c) la Troisième République en 1905 d) le Front populaire en 1936
22.ligne 10 :un roithaumaturgeest un roi: a) de droit divin b) faiseur de miracles c) au pouvoir absolu d) chef dune Eglise 23.ligne 24 :les constituants de 1789évoque: a) les responsables de lordre public à Paris b) les représentants du courant révolutionnaire anticlérical c) les membres de lAssemblée constituante d) lespartisans du modèle constitutionnel américain de 1787
24.ligne 26 :Condorcetfut: a) un philosophe du XVIIIe siècle b) le rédacteur de la loi créant les lycées en 1802 c) un ministre de lInstruction publique de la Troisième République d) un philosophe dénonçant lembrigadement dans les régimes totalitaires
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25.lignes 26-27 :dansle mot dordre de Condorcet,« rendre la raison populaire » : populairea la fonction suivante points: 2 a) épithète du nomraison b) complément circonstanciel de manière derendre la raison c) attribut du CODla raison d) COD du grouperendre la raison